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19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 16:44

In https://www.facebook.com/FrancoisRuffin80/

Ce printemps, avec la fermeture prévue d'un grand nombre de classes dans le département de la Somme, des parents se sont mobilisés, des enseignants, et des élus bien sûr : "Nuit des écoles", manifestations, opérations escargot...
Les arbitrages en cours ne nous satisfont pas toujours.
Nous continuons à protester contre certains de vos choix.
Mais durant toutes ces semaines, nous tenons à souligner un point positif : la possibilité d'un dialogue, continu, avec le Rectorat, et ce malgré nos désaccords.

En tant qu’élus, avec des maires ou d'autres parlementaires, nous avons été reçus à quatre reprises en l’espace d’un mois et demi, soit par l'Inspecteur d'Académie, soit par le Secrétaire général. Et de même, la porte du Rectorat était rapidement ouverte pour les parents d’élèves ou les syndicats d’enseignants.

Or, dans un rapport remis au ministre de l’Éducation nationale et à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation portant sur "la réorganisation territoriale des services déconcentrés", les auteurs préconisent le passage à treize académies, correspondant au contour des nouvelles régions françaises.

Disons-le tout net : il serait pour nous inacceptable que le rectorat déménage d'Amiens à Lille. Cet éloignement de nos interlocuteurs susciterait une évidente colère, un sentiment d'abandon : désormais, lorsqu'une décision de votre ministère tomberait, ne nous conviendrait pas, il faudrait bloquer une journée quasiment, deux heures de route à l'aller, autant au retour, et bien sûr sans que des cortèges puissent accompagner les porte-paroles.
Vous y gagneriez en tranquillité apparente.
Mais je dis bien : apparente.
Le dialogue, même dans le dissensus, serait rompu.
C'est un peu plus d'amertume qui s'installerait dans le coeur des femmes et des hommes de notre région. L'impression que la République n'est plus pour eux, pour leurs enfants.

La Picardie connaît, vous le savez, un choc industriel de grande ampleur et étalé dans le temps (Magnetti-Marelli, Goodyear, Whirlpool…). Nous avons subi également un choc symbolique important : le nom de Picardie rayé d’un trait de plume, depuis Paris et avec mépris. Le choc administratif qui s’y rajoute : perte du Conseil Régional, et des emplois qui vont avec, perte des services régionaux, notamment l’ARS, et des emplois qui vont avec...
Et le rectorat devrait suivre ?

Alors, Monsieur le ministre, nous vous adressons une question : comptez-vous suivre les préconisations de ce rapport ?
Mais nous vous adressons également un avertissement : nous ne nous laisserons pas faire. Et nous sommes convaincus que, en la matière, la solidarité des élus de tous bords, des habitants de toutes sensibilités, sera inconditionnelle et puissante.

Aucun texte alternatif disponible.
François Ruffin
Personnalité politique
 
19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 16:39

In Sauvons l'Université

Dans les universités, de gré ou de force, le processus est lancé qui, dans une grande opacité et sans aucune homogénéité, met en place la loi ORE promulguée dans l’urgence et sans concertation. Les conditions d’application de cette sélection qui ne dit pas son nom, via la plateforme d’inscription baptisée ParcourSup, commencent cependant à être connues. Comme nous l’avions prévu, elles sont chaotiques.

1. L’algorithme et le « regard humain »

Le ministère a justifié la réforme par les défaillances d’APB, l’ancienne plateforme d’affectation des étudiants, oubliant de préciser que celles-ci étaient d’abord le résultat de l’absence de créations de places nouvelles dans les universités pour faire face à l’afflux des étudiants. En fait, il aurait suffi de mettre plus de moyens dans les quelques filières en tension pour régler la question : c’était assez facile et plus économique. Si le Ministère n’a pas suivi cette voie, s’il n’a pas davantage voulu réformer APB comme les techniciens en charge de ce dispositif le lui proposaient c’est que tout cela n’était qu’un prétexte pour une intervention d’une tout autre ampleur.

Il ne s’agit pas non plus de renoncer à recourir aux algorithmes pour privilégier l’intervention humaine comme cela a été proclamé avec mauvaise foi : pour remplacer APB, d’autres algorithmes ont été et sont utilisés, en toute opacité, tant par le ministère que dans les universités, puisque tous les éléments des dossiers (CV, fiches avenir et lettres de motivations compris) doivent être transformés en notes sur 20. Selon les formations, des choix très différents ont été faits des matières à prendre en compte, avec des résultats évidemment tout aussi différents d’un lieu à l’autre. Démonstration mathématique a en outre été faite du caractère arbitraire et aléatoire des résultats des algorithmes, qui, malgré des moyennes paramétrées à trois chiffres après la virgule, laissent encore de très nombreux ex-æquo. Bref, un algorithme national non dénué de défaut, mais dont on connaissait au moins le fonctionnement, a été remplacé par une multitude d’algorithmes locaux conçus de façon strictement empirique et locale et sans contrôle de qui que ce soit. Les louvoiements du ministère concernant l’impossibilité d’attribuer des malus à certains bacs (mais bien des bonus à d’autres) témoignent de son double jeu dans l’affichage des principes de ce qu’il n’a jamais voulu nommer, en dépit de l’évidence, sélection.

Dans les cas de candidats ex-aequo, il faut ainsi départager les dossiers manuellement : il est alors possible aux membres de la commission (qui est « souveraine ») de faire toutes les manipulations possibles, et par exemple de modifier le rang de classement en changeant la note globale du dossier. Même dans les cas où un encadré rendra compte des critères du partage, même si l’on peut tabler sur la droiture des collègues, un espace d’arbitraire énorme est ouvert par ces manipulations qui peuvent en outre se porter sur n’importe lequel des candidats, puisque ceux-ci ne sont pas anonymes. Si l’on peut espérer que le fameux « regard humain » mis en avant par Frédérique Vidal soit porté avec sérieux sur les dossiers qu’examinent les commissions, il n’en introduit pas moins la possibilité d’un total arbitraire (sinon du favoritisme) dans la réalité du classement.

2. Au pays du père Ubu : le travail des commissions

Dans les filières qui ont décidé d’appliquer la réforme, des commissions ont été mises en place et chargées des évaluations. Une énorme charge de travail, à réaliser dans l’urgence, a ainsi été imposée aux universitaires chargés de classer les dossiers d’inscription reçus. À raison de 3-4 minutes par candidat, les conditions d’examen des dossiers ne peuvent en aucun cas être qualifiées de sérieuses, et même dans les commissions qui jouent de bonne foi le jeu de ParcourSup, ne sont « ouverts » qu’une infime minorité de dossiers – ceux des bacs non « adéquats » ou des réorientations par exemple. Et pour cause : il est impossible de traiter les 7 millions de vœux qui ont été enregistrés sur ParcourSup [1]. Le storytelling de l’examen individualisé des dossiers, mis en exergue par le pouvoir politique et mis en scène par des médias complaisants [2], est un mensonge patent à l’égard des lycéens, des parents d’élèves et des enseignants.

Pour faire face, diverses solutions ont été trouvées. À l’université de Versailles-Saint-Quentin, les chefs de clinique-assistants des hôpitaux (des médecins hospitalo-universitaires vacataires) ont été réquisitionnés pour noter les CV et les lettres de motivation, tandis que les professeurs de 1ère année s’occupaient des appréciations données aux lycéens. Parfois, devant le refus des enseignants-chercheurs de participer à ce tri, les personnels administratifs sont mis à contribution. Dans certaines universités, des primes sont distribuées en toute opacité à ceux qui acceptent de faire le travail, alors même que partout, le manque de moyens dans l’enseignement supérieur se traduit par la fermeture de formations et la diminution des heures de cours. Dans d’autres universités, des commissions, estimées récalcitrantes, sont défaites et remplacées par des commissions instituées et contrôlées par des membres des directions présidentielles [3]. À moins que ce ne soit le recteur qui, tel le préfet d’un autre temps, ordonne à l’université, à Créteil par exemple, de se débrouiller pour constituer les commissions, quelle qu’en soit la composition.

3. La folie des vœux non-hiérarchisés

Conséquence de la non-hiérarchisation des vœux des candidats et du calendrier échelonné jusqu’en septembre (voir ci-dessous), les meilleurs lycéens vont truster les formations sélectives et les mieux cotées, tandis que la plupart devront attendre que des places se libèrent pour être assurés de leur inscription, lorsqu’ils n’auront pas choisis, par précaution, une filière qui n’était pas leur vœu véritable, voire une formation privée. Les rectorats commencent d’ailleurs à préparer la mauvaise surprise du 22 mai 2018 à coup d’ « éléments de langage » (sic) qui en disent long sur la situation réelle : l’anxiété des candidats et de leurs parents, la possibilité de l’échec, l’invraisemblable complication de la procédure, la gestion de l’hypocrisie quant aux « préférences » des lycéens…Ce processus profondément anxiogène laissera les moins bons étudiants, notamment les bacs pros, qui n’auront pas d’affectation à la rentrée, dans les mains des recteurs : à ces derniers de les inscrire là où il restera des places… dans les universités et les filières les moins demandées. ParcourSup ne sélectionne donc pas seulement les étudiants, il met en concurrence les formations et les universités.

Autre conséquence, le fait que les affectations définitives de nombre d’étudiants ne viendront que très tard perturbera immanquablement la rentrée dans les filières non sélectives et dans les universités moins demandées. La réforme en cours va ainsi réussir le tour de force de conférer tous les inconvénients d’un système sélectif – sans aucun de ses éventuels « avantages » – à un système français qui l’est déjà bien assez : 40% des filières proposées dans l’ESR sont sélectives et l’on peut remarquer au passage que, dans ces filières, la trop fameuse « sélection par l’échec » en première année n’émeut personne.

Newsletter 43

4. Il n’y aura pas de place pour tout le monde

Le ministère a longtemps insisté sur le fait que tous les candidats auraient une place, avant de faire marche arrière [4]. Un gros mensonge a en effet été proféré sur l’augmentation des capacités d’accueil dans les universités à la rentrée prochaine, alors qu’aucun moyen réel n’était prévu pour cela : les capacités d’accueil ont été déterminées simplement en ajoutant 10% aux effectifs de l’année précédente directement au niveau rectoral [5]. Plus grave, F. Vidal a sciemment menti sur le nombre d’étudiants supplémentaires à la rentrée 2018 qui, selon une note interne, pourrait croître de 65 000, dont 34 000 en université, au lieu des 19 000 annoncés jusque-là [6].

Cette absence de moyens et cette hausse des effectifs vont se traduire de deux manières pour les lycéens qui ne se verront répondre que « oui si » à leurs vœux. Ceux qui seront finalement pris grâce à des désistements entreront dans des parcours sans aucune obligation de remédiation contrairement à ce qui a été annoncé. Mais pour tous ceux qui, en raison de l’augmentation du nombre d’étudiants, ne verront pas de places se libérer, la réponse sera bien « non ». Avec éventuellement repêchage du rectorat qui les enverra dans une tout autre filière où il restera une place, en tenant compte – ou pas – de leur « préférence secrète ».

Quand ils existent, les dispositifs de remédiation, rappelons-le, sont l’objet d’un financement ponctuel – une « enveloppe » pour 2018 – et dérisoire au vu des besoins en postes et en heures dans les universités [7]. Ces dispositifs doivent être organisés en ignorant tout des données concernant les inscrits, données qui ne seront finalisées qu’une fois la rentrée commencée.

Encore n’avons-nous listé ici que les conditions de la mise en place de ParcourSup, sans même évoquer ce sur quoi toutes les analyses sérieuses s’accordent, instruites de l’expérience d’autres pays et des filières déjà sélectives : la réforme accroît les inégalités sociales dans l’enseignement supérieur.

5. L’autoritarisme contre les libertés universitaires

À cette situation insupportable créée par le gouvernement s’ajoutent l’attitude de certaines présidences d’universités méprisant les décisions souveraines de composantes ou d’UFR, et la répression du mouvement étudiant – violation quotidienne des franchises universitaires et violence policière inacceptables. La banalisation du recours aux forces de l’ordre a conduit à des dizaines d’interventions sur les campus, sans doute plus en quelques semaines que dans les vingt dernières années cumulées. Par la volonté du gouvernement et des présidents d’université que les examens se passent dans n’importe quelle condition et quelle que soit la réalité des cours ayant eu lieu, on a assisté à des scènes impensables jusqu’alors : examens sous la « protection » de vigiles ou de policiers (à Lille), « tri » des étudiants au faciès à l’entrée des salles ( Strasbourg), délocalisations des salles d’examen se faisant du jour pour le lendemain, étudiants tenus de composer dans des bâtiments encerclés de CRS parfois dotés d’armes lourdes, sans même parler des centaines de policiers et de CRS mobilisés pour expulser les étudiants pacifiques occupant des universités (Tolbiac, Grenoble ou Toulouse).

Comment de telles dérives ne pourraient-elles pas laisser de traces ?

6. La rentrée est en danger

La suite...

18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 21:51

In https://fr.linkedin.com/pulse/la-promesse-que-chaque-bachelier-pourra-acc%C3%A9der-%C3%A0-fili%C3%A8re-magliulo

En France, ces dernières semaines ont été celles d'un vif et très sensible débat sur les supposées remises en cause de certains droits fondamentaux, notamment le droit de tout bachelier d'accéder automatiquement à une filière universitaire non sélective, que feraient courir la loi N° 2018-166 du 8 mars 2010 relative à l'orientation et à la réussite des étudiants ("loi ORE") et le décret N° 2018-172 du 9 mars 2018 relatif à la procédure nationale de préinscription pour l'accès aux formations initiales de premier cycle de l'enseignement supérieur (Parcoursup). Ce débat est en grande partie à l'origine des évènements qui ont paralysé, et paralysent encore un certain nombre d'universités.

Or, en plusieurs occasions, la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a publiquement affirmé que ce droit serait préservé. Ce discours apaisant est largement relayé par les autorités ministérielles et académiques des Ministères de l'enseignement supérieur, mais aussi de l'Education nationale.

Dès lors, la question est de savoir si, au terme de la procédure de préinscription Parcoursup, il y a de réelles chances que cette promesse soit tenue. Or, compte tenu d'un certain nombre de réalités, et du contenu des deux textes réglementaires pré cités, le doute est permis.

 

1. Le droit d'accès automatique de tout bachelier à une formation de premier cycle universitaire non sélectif est ancien :

Il s'agit d' un droit vieux de plus de deux siècles que nous devons à Napoléon 1er, créateur du baccalauréat moderne par le décret impérial du 17 mars 1808. Dans l'article 16 de ce texte fondateur, il est stipulé que "les grades, dans chaque faculté, sont au nombre de trois : le baccalauréat, la licence et le doctorat". Il est en outre précisé que le baccalauréat ne peut être délivré que sous le sceau de l'université, et c'est ce qui explique qu'aujourd'hui encore, les jurys de cet examen sont toujours présidés par une autorité intellectuelle issue de l'université, et non de l'enseignement secondaire. Ainsi, parvenir à se doter du baccalauréat revenait - et revient encore - à considérer que tout bachelier a de facto franchi la frontière qui sépare le lycée et l'université. Dès lors, très logiquement, l'admission d'un bachelier en première année d'une formation universitaire de premier cycle de son choix doit être chose automatique.

Une telle conception des choses ne posa guère de problème aussi longtemps que ce grade ne fut délivré qu'à un petit nombre de jeunes. Rappelons que jusqu'au milieu des années 1920, soit plus d'un siècle après sa création, moins de 2% d'une tranche d'âge se dotait de ce diplôme, délivré à moins de 10000 personnes par an. Il en alla autrement au fur et à mesure que le baccalauréat fut octroyé à des promotions de plus en plus nombreuses : en 2017, ce fut le cas pour 642000 candidats, et la part d'une génération parvenant à s'en doter fut de 79%. Autre élément à prendre en compte : la diversification des voies d'études secondaires permettant de se doter de ce diplôme. Alors que cet examen était strictement général à l'origine, et le demeura pendant près d'un siècle et demi, il se diversifia progressivement : en 2017, près de la moitié des nouveaux bacheliers étaient issus de filières professionnelles et technologiques. Or, malgré cette forte croissance, la diminution de la valeur symbolique et scolaire de ce diplôme qui en découla, la puissante diversification des filières conduisant au baccalauréat et l'émergence de populations de bacheliers beaucoup plus hétérogènes, et dont une proportion croissante est peu adaptable aux exigences universitaires, ce droit a survécu. Il est toujours mentionné dans le Code de l'éducation, et l'article 1er de la loi ORE ouvre ce texte officiel par un rappel de ce droit : "Le premier cycle est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat".

 

2. Un droit en voie de réduction progressive, et ce bien avant la loi ORE :

Il est pour le moins surprenant de voir aujourd'hui des opposants à la loi ORE et au décret constitutif de la nouvelle plateforme Parcoursup, fonder leurs critiques sur le fait que ces deux textes réglementaires seraient à l'origine d'une remise en cause du droit de tout bachelier d'entrer automatiquement en premier cycle de l'enseignement supérieur. Or, c'est dès 1808 que ce droit fut soumis à diverses restrictions, et depuis lors, cela n'a jamais cessé de se développer. Dès cette époque, Napoléon 1er - qui se méfiait beaucoup du côté "frondeur et séditieux" des universités - choisit de confier la formation des élites de la nation (formation des hauts fonctionnaires, des militaires de haut rang, des futurs dirigeants du monde des affaires...), aux écoles plutôt qu'aux universités. Notons en outre que l'Empereur fut l'inventeur des classes préparatoires aux grandes écoles. Ainsi se constitua progressivement en France un système d'enseignement supérieur "dual" avec d'un côté des formations sélectives à l'entrée, donc pour lesquelles le droit d'accès automatique de tout bachelier n'est pas applicable, et d'autres, non sélectives, pour lesquelles ce droit demeure. Dès 1808, le droit d'accès automatique de tout bachelier fut restreint aux filières supérieures non sélectives, donc universitaires.

Bien plus, au sein même des universités, à compter des années 1960, on assista à une multiplication des formations de premier cycle autorisées à organiser le recrutement de leurs étudiants de façon sélective.  Ce fut par exemple le cas pour les Instituts universitaires de technologie, mais aussi pour certaines universités qui obtinrent le statut de "grand établissement" telles celles de Paris-Dauphine, Compiègne ... Plus récemment, on assista à un puissant mouvement , qui est loin d'être achevé, de création de divers premiers cycles universitaires sélectifs : classes préparatoires universitaires aux grandes écoles, collèges de droit ou d'économie, bi licences, etc. Il est certes vrai que l'ensemble de ce secteur universitaire sélectif demeure très minoritaire (en 2017, il ne représentait que moins de 5% du total des places offertes en premier cycle de statut universitaire), mais il n'en constitue pas moins un ensemble de formations universitaires de premier cycle que l'on n'a pas attendu la "loi ORE" pour laisser se créer, puis se développer

 

3. La loi ORE et la création de Parcoursup : simple possibilité d'extension des formations universitaires sélectives ou risque de généralisation progressive ?

Le 17 avril 2018, dans une interview accordée au journal Libération, à la question "Réitérez-vous la promesse que chaque bachelier puisse accéder à la filière de son choix à l'université ?", la Ministre de l'enseignement supérieur, Frederique Vidal, répondait "oui" et ajoutait "je le redis : aucune université ne peut répondre "non" à un bachelier".

Cette réponse est pour le moins surprenante car elle est déjà démentie par l'existence de divers premiers cycles universitaires pour lesquelles une procédure de sélection existe tout à fait légalement : les IUT, bi licences, classes préparatoires universitaires, "colleges" divers (de droit, économie...), universités de Paris-Dauphine, Compiegne...

Mais surtout, elle semble pour le moins hasardeuse dans la mesure où plusieurs dispositions de la "loi ORE" et du décret constitutif de la plateforme Parcoursup, ouvrent clairement la possibilité de ne pas respecter ce principe, dans des circonstances particulières il est vrai. Cinq points semblent valider cette analyse :

  • Il y a d'abord le fait que dans son article 1er (alinéa IV), La "loi ORE" stipule que "lorsque le nombre de candidatures excède les capacités d'accueil d'une formation, les inscriptions sont prononcées par le Président ou le Directeur de l'établissement dans la limite des capacités d'accueil, au regard de la cohérence entre , d'une part, le projet de formation du candidat, les acquis de sa formation antérieure et ses compétences, et d'autre part, les caractéristiques de la formation". Ainsi, il est bien prévu que, dans le cas ou le nombre de candidats à une formation universitaire de premier cycle excéderait les capacités d'accueil de cette dernière, certains candidats n'y soient pas admis.
  • En outre, l'article D 612-1-12 du décret 2018-172 du 9 mars 2018 rprécise que "lorsque le nombre de candidatures excède les capacités d'accueil de la formation à la date de confirmation des vœux (...), elle (la commission chargée d'examiner les dossier des candidats) ordonne les candidatures". Il y a donc dans ce cas classement des candidats (sur la base des informations transmises via le dossier Avenir), et c'est sur la base de ce classement qu'est établie la liste finale des admis, et donc celle de ceux qui ne le sont pas.
  • C'est plus clairement dit à l'article D 612-1-13 du même décret qui, dans son alinéa II, ajoute que "lorsque le nombre de candidatures excède les capacités d'accueil de la formation, les candidats dont le rang de classement se situe au-delà de cette capacité d'accueil sont placés sur une liste d'attente. Il se voient proposer une affectation dans cette formation en fonction de leur rang de classement sur la liste d'attente, au fur et à mesure des places qui se libèrent pour cette formation".
  • L'alinéa IV de l'article D 612-1-13 de ce décret met les points sur les "i" en stipulant que "les candidats qui n'ont pas reçu de proposition d'admission dans une formation qu'ils ont sollicitée sont informés qu'il n'a pu être donné une suite favorable à leur candidature compte tenu du nombre de places disponibles dans la formation et de leur rang de classement parmi les candidats (...)".
  • Enfin, l'article D 612-1-19 ajoute que "le recteur d'académie met en place une commission académique d'accès à l'enseignement supérieur" qui a entre autres fonctions celle de "formuler (...) une proposition d'inscription dans une formation" au profit des candidats qui n'ont reçu aucune proposition d'admission dans le cadre de la procédure nationale de préinscription". Elle le fait "en tenant compte du projet de formation de ces candidats, des acquis de leur formation, de leurs compétences et de leurs préférences, ainsi que des caractéristiques des formations restant disponibles compte tenu des capacités d'accueil". Autrement dit, non seulement certains candidats à l'admission en premier cycle universitaire aux capacités d'accueil insuffisantes pour satisfaire l'ensemble des demandeurs, pourront en être écartés, mais en outre, la formation de substitution qui leur sera alors proposée pourra être plus ou moins proche de celle dont ils ont été écartés. Ce pourra être la même mais dans une autre université disposant de places vacantes, voire une formation dont les contenus sont considérés comme "proches" par la commission académique d'accès à l'enseignement supérieur : par exemple, une licence de sciences biologiques pour un candidiat non admis en PACES.

Ne jouons pas sur les mots : tout cela s'apparente bel et bien à une extension de la sphère de sélection à l'entrée de certains premiers cycles universitaires. Bien sur, cela ne touchera pas les premiers cycles dont les capacités d'accueil permettent de satisfaire tous les candidats, et ces formations demeureront majoraitaires à l'université. Quand à celles et ceux qui n'auront pas été admis dans un premier cycle universitaire aux capacités d'accueil insuffisantes, ils continuent de bénéficier du droit d'entrée automatique dans l'enseignement supérieur, mais pas dans la filière de leur choix. Il y a là une indéniable évolution de ce droit. Pourquoi le nier ?

4. Il est possible de sauver les apparences jusqu'en septembre,. Ensuite, ce sera l'épreuve de vérité :

La suite...

18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 17:40

In Snuipp

Les résultats de l’admissibilité du concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) sont arrivés dans l’ensemble des académies. Ils confirment une crise de recrutement qui perdure et frappe durement certaines académies. Pour le SNUipp-FSU, il y a urgence à prendre des mesures concrètes.

15 877 admissibles pour 10 526 recrutements prévus pour le concours externe, malgré la forte baisse de postes offerts (-1 161 postes) les premiers résultats du CRPE interpellent une nouvelle fois sur l’attractivité du métier. Sur l’ensemble des concours (externe, interne, troisième voie), on compte seulement 18 017 admissibles pour 11840 recrutements prévus, soit un ratio très faible de 1,52 candidat pour un poste. 

Des académies déjà sous tension

Sans surprise, ces résultats inquiétants fragilisent le recrutement dans plus de la moitié des académies (19 !) dont le ratio admissible/poste est inférieur à 2, parmi lesquelles : Aix Marseille, Amiens, Besançon, Créteil, Dijon, Grenoble, Guadeloupe, Guyane, Lille, Limoges, Lyon, Mayotte, Nancy-Metz, Nice, Orléans-Tours, Paris, Reims Strasbourg et Versailles…
Dans deux académies, le nombre d’admissibles est même inférieur aux postes mis au concours. à Créteil, il y a 1 359 admissibles pour 1 450 postes. AÀ Versailles, 1 675 admissibles pour 1 700 recrutements. 116 recrutements manqueront donc à l’appel pour ces académies avant même les résultats définitifs du concours préfigurant une nouvelle crise et faisant courir le risque d’un appel à des contractuels .

Une situation récurrente depuis 2013

Depuis cinq ans, tous les CRPE ont été marqués par des recrutements non effectués et au total 2 796 recrutements n’ont pu se réaliser à l’issue des épreuves d’admission. Cette crise a des causes multiples : élévation du niveau de recrutement sans mesures favorisant l’accès à tous (pré-recrutements, aides sociales…), rémunération insuffisante mais aussi conditions d’entrée et d’exercice du métier difficiles.

Des solutions à trouver d’urgence

Pour rendre le métier attractif, le SNUipp-FSU demande des mesures ambitieuses de pré-recrutement dès l'entrée à l'université, une réelle amélioration des conditions de formation et d’entrée dans le métier des nouveaux enseignants, ainsi qu’une revalorisation salariale. Il y a urgence, car il en va de la qualité du service public d’Éducation due à tous les élèves sur l’ensemble du territoire. Le syndicat va s'adresser rapidement au ministère pour lui demander de faire en sorte qu'aucun poste ne soit perdu à la rentrée 2018.

 

Concours de Recrutement de Professeurs des Ecoles : la crise de recrutement se poursuit
18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 11:02

In Marianne

 

 

 

 

 

Le 1er mai, à l'issue des manifestations qui ont eu lieu à Paris, un enseignant-chercheur de l'EHESS dit avoir été tabassé par cinq policiers. Il a porté plainte auprès de l'IGPN et raconte à "Marianne" l'agression présumée.

"Tu ne pourras jamais te relever", "tu vas payer pour les étudiants". Ce sont les mots qu'auraient assénés cinq policiers à Nicolas Jaoul, enseignant-chercheur au CNRS, devant les portes de l'EHESS. Alors que ce dernier, venu voir ce qu'il se passait dans le cadre du blocage de l'école, sortait du bâtiment pour rentrer chez lui, il affirme avoir été tabassé par cinq policiers. L'enseignant a déposé plainte ce mercredi 16 mai à l'IGPN, et dénonce le comportement des policiers, d'une rare brutalité, selon ses dires.

Des débordements en marge des manifestations du 1er-Mai

Le 1er mai, en fin de journée, alors que le bâtiment de l'EHESS (École des hautes études en sciences sociales) situé au 96 boulevard Raspail est bloqué par des étudiants, Nicolas Jaoul, chercheur-anthropologue, se rend sur place accompagné de deux amis afin de "voir si tout se passe bien". Il raconte à Marianne le déroulement de la soirée. Vers 20h, une cinquantaine de manifestants qui quittent le cortège du 1er-Mai se ruent dans le bâtiment, tentant d'échapper à une charge des policiers.

Au même moment, Nicolas Jaoul se retrouve enfermé dans l'enceinte de l'école, encerclé par les forces de l'ordre. Tentant de rentrer chez lui, il sort par une porte arrière du bâtiment. "Cinq policiers me tombent alors dessus", nous raconte-t-il. Je leur ai dit que j'étais un enseignant de l'école, j'ai gardé mes mains en l'air, mais ils m'ont roué de coups".

Aux coups qui pleuvent, se seraient ajoutées des invectives d'une violence rare : "On n'en a rien à foutre que tu sois enseignant", "tu ne pourras pas te relever avec ce qu'on va faire". "J'étais abasourdi", se souvient l'anthropologue.

Tentative d'effraction dans un établissement scolaire

Alors que le professeur tente tant bien que mal d'expliquer la situation, et de se retirer, des renforts policiers seraient alors arrivés afin de forcer l'entrée de la petite porte de l'EHESS. "Au passage, j'ai reçu des coups de pieds dans la tête, alors que j'étais à terre", s'indigne Nicolas Jaoul. Une passante a filmé la scène : on peut y voir un groupe de policiers munis d'un équipement anti-émeutes, tenter par tous les moyens d'entrer dans le bâtiment, ainsi qu'un homme à terre, sans pouvoir toutefois le reconnaître.

 

Nicolas Jaoul aurait, à ce moment-là, été relevé et collé contre le mur. Il dit avoir alors été menacé par un policier : "Tu vas payer pour les étudiants (...) c'est à cause de toutes les merdes que vous leur apprenez que vos élèves sont comme ça". L'enseignant évoque un "état de fébrilité généralisée de cette quinzaine de policiers, qui ont fait preuve de panique et d'une absence ahurissante de professionnalisme et de sang-froid". Et d'ajouter : "C'était une meute inconsciente, ivre de vengeance et par ailleurs très maladroite dans ses gestes". Un témoignage corroboré par plusieurs spectateurs de la scène, dont l'un des accompagnateurs de Nicolas Jaoul, qui évoque une "rage folle" de la part des policiers et aurait versé ce témoignage au dossier de l'IGPN.

"C'était une meute inconsciente, ivre de vengeance et par ailleurs très maladroite dans ses gestes"

Dès le lendemain des faits, Nicolas Jaoul a fait un signalement auprès de l'IGPN. Il dit avoir rapidement reçu des appels, le convoquant à un premier rendez-vous afin de témoigner des incidents du 1er mai. Au terme d'un second rendez-vous, ce mercredi 16 mai, il a pu déposer une plainte.

Absence de réaction publique de l'école

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 10:59

In Sauvons l'Université

** Et soudain, la semaine d’avant, le surbooking devint possible : ici ou là, le rectorat contacta les doyens pour revenir sur la donnée d’appel. Tout d’un coup, un surbooking à la hauteur du nombre de candidatures fut accepté. Ailleurs, soudain, toutes les candidatures furent classées ex-aequo.

CAR

** 270.000 candidats seraient en attente avec #Parcoursup contre 156.000 au 1er tour avec APB (Le Parisien-étudiant, 17 mai 2018)

#APB2017 : 652 980 candidats ont eu 1 proposition dès le 1er tour, dont 400 861 sur leur 1er vœu (soit plus de 61% des propositions)
#Parcoursup2018 : Environ 1/3 des candidats soit 270 000 va devoir attendre au minimum 1 mois avant de recevoir un ‘oui’ ou un ‘oui si’.

** Et puis il y a ce merveilleux "slide" envoyé aux proviseurs de lycée dans l’académie de Versailles. Extraits :


17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 21:33

In Le Parisien

A quelques jours de la mise en ligne des premières propositions d’affectations sur la plateforme Parcoursup, le ministère opère les derniers réglages.
Le baptême du feu de Parcoursup promet d’être intense. Mardi 22 mai, les 810 957 jeunes inscrits sur la nouvelle plateforme d’affectation dans l’enseignement supérieur vont commencer à recevoir les premières réponses à leurs voeux d’orientation.

“Oui”, “Oui si”, “en attente”, “non”... Pour certains, un moment de très grand soulagement, et pour d’autres, le début d’une attente angoissante. Une attente qui promet d’être plus longue cette année, pour davantage de jeunes, puisque Parcoursup, contrairement à APB, n’a pas imposé de classement de leurs voeux aux candidats.

Ainsi, selon le ministère de l’enseignement supérieur, environ deux tiers des candidats inscrits sur Parcoursup auront reçu au moins une proposition d’affectation avant le début des épreuves écrites du bac, le 18 juin - ce qui sous-entend qu’environ 270 000 jeunes vont devoir attendre au minimum un mois avant de recevoir un ‘oui’ ou un ‘oui si’ sur l’une de leurs demandes d’orientation. Une situation présentée comme “normale” par le cabinet de la ministre, qui rappelle que Parcoursup est un système “progressif et en continu”, et que “tout ne va pas se jouer le 22 mai”.

Cependant un certain nombre d’ajustements à la plateforme Parcoursup ont été annoncés pour éviter que les candidats (et leurs parents) ne cèdent à la panique :

 

Le rang de classement dans les listes d'attentes


Pour les candidats ‘en attente’ sera communiqué dès le 22 mai leur rang de classement dans les listes d'attentes, tout comme le nombre total de places disponibles pour chaque formation. Ces deux informations apparaîtront sur la même page de réponse ce qui permettra à chacun d’estimer ses chances d’être pris, même si le rang de classement du dernier admis en 2017 dans la même formation ne sera pas communiqué. L’indicateur sera mis à jour toutes les 24 heures, au fur et à mesure de l’enregistrement des choix des candidats les mieux classés.
 

Un calendrier personnalisé.


Un calendrier sera automatiquement généré pour chaque proposition faite à un candidat, qui lui indiquera le temps dont il ou elle dispose pour répondre à cette proposition. Il faudra faire vite pour répondre pour libérer les places pour les autres étudiants.
 

Suivi pour les sans affectations.


Les candidats qui ne recevront que des ‘non’ le 22 mai seront contacté par mail par la commission d’affectation dans l’enseignement supérieur de leur académie pour les aider à trouver un “plan B”; les candidats encore ‘en attente’ sur tous leurs voeux après les résultats du bac seront également contactés par cette commission.
 

Obligation de désinscription.


La suite...

17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 13:19

In La Marée Populaire

Pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité
Marée populaire le samedi 26 mai

Un constat s’impose, Emmanuel Macron, son gouvernement et le Medef sont décidés à imposer coûte que coûte une restructuration en profondeur de la société française : politique d’austérité, destruction des droits des salarié.es, introduction de la sélection à l’entrée de l’université, casse des services publics, aggravation du sort des sans emplois, réorganisation aggravant les inégalités en matière d’accès à la justice, réforme fiscale favorable aux plus riches, loi répressive contre les migrant.es, priorité donnée au secret des affaires contre le droit à l’information, introduction de l’état d’urgence dans le droit commun, répression des mouvements sociaux et des jeunes des quartiers populaires, utilisation de l'égalité femmes-hommes comme simple outil de communication, sans moyens financiers, alors que les femmes sont les premières concernées par les régressions sociales… sans oublier une politique militariste au niveau international. La multiplication des mesures prises avec brutalité sur tous les fronts a un objectif, celui de créer un effet de sidération et espérer ainsi empêcher toute riposte. Le patronat profite de la situation pour multiplier les restructurations et rester sourd aux revendications du monde du travail. En s’en prenant aux personnels à statut, en particulier aux cheminot.es, Emmanuel Macron espère, s’il l’emporte, casser tout esprit de résistance.

Ce coup de force peut échouer, car les mobilisations se multiplient dans le pays, chacune avec sa spécificité : journée nationale d’action, grèves, occupation d’universités, manifestations… Il appartient évidemment aux organisations syndicales de décider, avec les personnels concernés, de leurs formes d’action. Chacune d’entre elles a, a priori, des ressorts différents, mais au-delà de tel ou tel aspect, ce dont il est question concerne la nature même de la société dans laquelle nous voulons vivre. Voulons-nous vivre dans une société où les droits sociaux seraient réduits à néant, où les services publics et la sécurité sociale auraient disparu, où l’inégalité de traitement des territoires serait la règle, où l’accès à l’université serait de plus en plus réduit, où les lanceuses et lanceurs d’alerte et journalistes seraient bâillonnés, où les défis écologiques seraient soumis aux intérêts de la finance, où le logement, les HLM et les locataires seraient marchandises, où la lutte contre les discriminations se réduit à des discours ? Ou, au contraire, voulons-nous une société plus juste, plus solidaire, plus démocratique, plus égalitaire avec un meilleur partage des richesses ? Tel est l’enjeu.

Le gouvernement espère que ces mobilisations sectorielles restent isolées et qu’il pourra les défaire les unes après les autres en tenant bon, en les laissant s’épuiser ou en les réprimant. Affichant sa détermination, il espère ainsi nous décourager. Il se trompe, comme le montre la multiplication des collectifs citoyens en lien avec les salarié.es, les retraité.es et les étudiant.es ainsi que le succès de la solidarité aux grévistes, notamment à ceux de la SNCF. Il s’agit maintenant d’aller plus loin et, toutes et tous ensemble, d’affirmer dans la rue que des alternatives existent, que nous ne nous résignons pas au sort que nous promet ce gouvernement. Il fait la sourde oreille, il faut le forcer à nous entendre et à retirer ses projets.

Dans le respect de nos champs d’interventions respectifs, nous voulons aller au-delà de toutes les mobilisations positives qui existent déjà et rassembler toutes les forces sociales, syndicales, associatives, politiques pour construire et réussir ensemble un grand rendez-vous citoyen. Partout en France organisons le samedi 26 mai une marée populaire pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité.

Pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité Marée populaire le samedi 26 mai
Les signataires
  • Alternative et autogestion
  • Alternative Libertaire
  • APEIS
  • ATTAC
  • Climat social
  • Collectif des Associations Citoyennes
  • Collectif National pour les Droits des Femmes
  • Collectif La Fête à Macron
  • Confédération Générale du Travail
  • Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité
  • Convergence nationale de défense des services publics
  • DIDF
  • DIEM25
  • Droit au Logement
  • Ecologie sociale
  • Europe Ecologie Les Verts
  • Les Effronté.es
  • Ensemble !
  • Femmes Egalité
  • Fondation Copernic
  • France Insoumise
  • Gauche Démocratique et Sociale
  • Génération.s
  • MJCF
  • Mouvement Ecolo
  • Mouvement National des Chômeurs et Précaires
  • Nouvelle Donne
  • Nouveau Parti Anticapitaliste
  • Parti Communiste Français
  • Parti de Gauche
  • Parti Ouvrier Indépendant Démocratique
  • PCOF
  • PCRF
  • République et Socialisme
  • Résistance Sociale
  • Snesup-FSU
  • Solidaires
  • Syndicat des Avocats de France
  • Syndicat de la Magistrature
  • UEC
  • UNEF
  • Union Nationale Lycéenne
17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 13:10
17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 13:02

In RévolutionPermanente

Affolement au ministère

Le 22 mai prochain, les élèves de terminale des lycéens français devront recevoir leurs premières réponses aux vœux d’orientation dans le supérieur émis sur la très contestée plateforme Parcoursup. Le nouveau dispositif introduit par la loi « Orientation et réussite des Etudiants », actuellement combattue dans les universités, n’était selon les mots de la ministre Frédérique Vidal, pas une « sélection ». Sauf qu’à seulement quelques jours de la sortie des résultats, c’est déjà l’affolement au ministère face au risque de déconvenues de plusieurs dizaines de milliers de lycéens…

 
« Fiches avenirs », CV, lettre de motivation à la poubelle : la sélection c’est l’algorithme !

Appliqué avant même d’être voté à l’Assemblée Nationale, le dispositif Parcoursup a ajouté à l’année de terminale une pression supplémentaire sur les épaules des bacheliers - écriture de CV et de lettres de motivation pour candidater dans chacune des formations – et sur celles de leurs professeurs principaux, chargés de compléter la fameuse « Fiche Avenir », pour jauger de la motivation et des capacités des futurs bacheliers à réaliser leur poursuite d’études dans des formations qu’ils ne connaissent souvent pas ou mal. Première déconvenue : dans la plupart des formations du supérieur, ce travail de candidature n’a été d’aucune utilité. La plupart de ces dossiers n’ont pas été examinés, pour des raisons évidente de manque de moyens ou tout simplement pour des questions d’équité et de refus vis-à-vis du principe de la sélection sociale à l’entrée à l’université : en effet, sur quels critères noter et ordonner la qualité de plusieurs milliers voire dizaine de milliers de CV de lycéens de terminale, dont les expériences et les activités personnelles dépendent pour beaucoup de leur origine sociale et familiale ? 87 départements sur un total de 70 universités ont refusé de réaliser ce tri social des dossiers et renvoyer le recteur devant ses responsabilités.

« En attente », la réponse prévisible pour des milliers de lycéens

Le 22 mai prochain, les élèves devront recevoir un mail de réponse concernant chacun de leurs souhaits (au maximum 10) : « oui », « non » (pour les formations sélectives), « oui si » l’élève accepte le suivi d’un module de remise à niveau (dont on sait déjà que les 1 milliards d’euros de la ministre ne suffiront à mettre en place pour la plupart des formations) et « en attente ». Si les critères pris en compte dans les algorithmes locaux n’ont pas pour obligation d’être dévoilés – sous l’argument de la liberté de délibération des jurys – il s’agira très certainement de classer les dossiers par leurs notes, par la filière, mais aussi possiblement par la note de classement national des lycées, publié pour la première fois par le ministère de l’Education Nationale cette année. En d’autres termes, seuls les meilleurs élèves – et particulièrement ceux des meilleurs lycées – se verront attribuer la réponse « oui » concernant leurs multiples vœux. Les élèves aux dossiers scolaires moins solides, très certainement relégués dans la file d’attente, pourront peut-être, au grès des désistements obtenir la formation de leurs choix.

Cette option est d’autant plus probable qu’il vient d’être donné aux chefs d’établissement la consigne de « rassurer les lycéens », aux retours des réponses de candidature, qu’il faudra prendre son mal en patience, tout le mois de juin – date du passage du baccalauréat – et peut-être jusqu’en septembre. En faisant valoir également la mise en place d’une « procédure d’inscription complémentaire » en cette fin d’année.

Phase d’inscription complémentaire : tout recommencer pour des formations non désirées !

En effet, un projet de décret modifiant Parcoursup est actuellement dans les tuyaux de la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Il s’agit d’introduire, après la « phase principale », une « phase complémentaire » qui s’ouvrirait « sur la plateforme Parcoursup du 26 juin 2018 jusqu’au 21 septembre 2018 inclus ». Il s’agirait d’une « phase de dépôt des vœux sur les places vacantes » dont disposeraient encore les universités et qui n’auraient pas trouvé preneurs et sur laquelle les lycéens n’auraient pas candidater lors de la « phase principale ». On est bien loin des objectifs qui étaient vantés avec Parcoursup : l’accompagnement de l’orientation n’existe alors plus puisque les établissements scolaires sont fermés ; la supposée liberté de choisir son orientation face à un tirage au sort, fruit du hasard, s’estompe face à l’imposition d’un vœu de filière. Enfin, l’angoisse de la procédure se prolonge à l’été.

En effet, les candidats devront valider les propositions des établissements dans le « 1er juillet, à minuit (heure de Paris), pour une proposition reçue entre le 26 et le 28 juin 2018 », soit 5 jours, dans les 48 heures pour toute réponse donnée au cours de l’été, et dans les 24 heures pour une réponse donnée le 2 septembre. Que de clarté et de simplicité….

La suite...

 

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