Après une première manifestation le 19 mars, les enseignants ont pu intervenir lors du conseil municipal de Trappes pour protester contre la réforme des rythmes scolaires.

Ils avaient demandé au maire de Trappes, Guy Malandain (PS), une suspension de séance du conseil municipal, ils l’ont obtenu. Les syndicats enseignants et association de parents d’élèves voulaient faire part à l’élu de leur colère face à sa décision concernant les rythmes scolaires.
En effet, la Ville a demandé une dérogation au ministre de l’Éducation nationale pour expérimenter des rythmes différenciés à la rentrée de septembre prochain, à savoir rester à la semaine de 4 jours et demi pour les élèves d’élémentaire et repasser à la semaine de 4 jours pour les classes de maternelle. Une décision qui supprimerait 108 heures de cours pour les maternelles.
« La mairie n’a pas de contact avec la réalité. On était parti sur de bonnes bases en REP + (Réseaux d’éducation prioritaire renforcés), avec un bon accompagnement. Là je me demande comment on va les réceptionner en CP, se désole une enseignante et habitante de Trappes. C’est aberrant. Ce que nous voulons, c’est le retour à la semaine de 4 jours mais en conservant les heures de cours. C’est important que tous les enfants aient le même rythme scolaire. »
Habillés de gilets jaunes, une cinquantaine d’enseignants se sont donc réunis devant la mairie, mardi 27 mars, avant la tenue du conseil municipal. Une partie a pu entrer dans la salle du conseil, qui a débuté par la prise de parole de Cécile Blayo, déléguée du syndicat enseignant SnudiFo, représentant son syndicat d’enseignants mais également le syndicat sNUipp-FSU.
« La proposition de dérogation envoyée au ministre est inacceptable, déclare Cécile Blayo. Dans vos courriers adressés aux parents, vous reconnaissez que les élèves de maternelle sont fatigués et que la pause du mercredi est bénéfique. Nous faisons le même constat pour les élèves d’élémentaire. Les enseignants maintiennent leur demande : retour à la semaine de 4 jours pour tous sur 36 semaines. »
Même son de cloche du côté de l’association de parents d’élèves Unaape de Trappes-La Verrière.
« La délibération sera votée au prochain conseil municipal. Nous espérons qu’elle ne sera pas approuvée à l’unanimité. Nous allons demander aux élus de voter en leur conscience et avec leur cœur, non pas par objectif politique », explique Nicolas Hardy, son président.
Tous s’accordent enfin à dire que, sur ce sujet, aucune concertation n’a pour l’instant eu lieu.
Guy Malandain a alors insisté sur le fait qu’il n’était pas facile de trouver une solution juste.
« Les associations de parents d’élèves et d’enseignants ne sont pas tous d’accord sur la semaine de 4 jours ou 4,5 jours, déclare le maire. Nous avons interrogé le ministère pour savoir s’il était possible de passer à 4 jours pour les maternelles et à 4,5 jours pour les élèves d’élémentaire. Si c’est oui, il faudra construire quelque chose avec les enseignants, les parents, des professionnels… Ça peut ne pas être prêt à la rentrée prochaine. »
Une réponse qui ne satisfait pas les enseignants. « Il n’y a toujours pas d’écoute », déplore Catherine Devaux, déléguée du syndicat SnudiFo.
Othman Nasrou, chef de file de l’opposition municipale de droite, demande lui aussi à ce que tous les élèves reviennent à la semaine de 4 jours et s’est « étonné de voir que tous les manifestants n’ont pas pu entrer dans la salle du conseil ».