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20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 14:58

In Blog Médiapart

D'après les éléments de langages du gouvernement, APB était une usine à gaz pratiquant un scandaleux tirage au sort. Parcoursup va-t-il faire mieux?

Parcoursup est un service proposé par l'état qui permettra prochainement d'affecter futurs bacheliers dans les filières d'enseignement supérieur de leur choix.

L'état chaque année fait face à la déclinaison d'un ancien et classique problème de mathématiques appliquées : les mariages stables. 

L'enjeu est de taille, maximiser le nombre de couple candidat/formation stable dans le temps tout en maximisant la satisfaction générale ou à défaut minimiser l'insatisfaction générale.

Nos données d'entrées sont simples : 887 681 candidats et 13200 formations.

  1. Un problème de ressources

    Remarquons dans un premier point un certain déséquilibre. Le nombre de places disponible dans l'enseignement supérieur est inférieur au nombre de prétendants. Ce déséquilibre est encore plus flagrant cette année à cause du mini choc démographique des années 2000. Ce sont ces bébés 2000 qui frappent aujourd’hui à la porte de l'enseignement supérieur.

    Le problème n'est donc plus seulement de répartir au mieux huit œufs dans une boite de huit, mais de placer huit œufs dans une boite de six. Il faut être très clair, même le meilleur algorithme d'affectation au monde est incapable résoudre ce problème. Il y aura des œufs cassés. L'enseignement supérieur est face à un manque de ressources structurelles qui l'empêche de pourvoir honorer ses promesses.

  2. Le meilleur algorithme

    C'est un problème de mathématiques caractérisé par une forte explosion combinatoire à la frontière entre la théorie des systèmes complexes et la théorie des jeux. Ce problème des mariages stables fut résolut en 1962 par David Gale et Lloyd Shapley par un algorithme qui porte désormais leurs noms. 

    Chose importante à retenir, l'algorithme de Gale Shapley est reconnu actuellement comme le meilleur algorithme d'affectation. La puissance de l'algorithme de Gale Shapley réside dans le classement. Le candidat classe ses vœux dans l'ordre de préférence désiré sans aucune stratégie.

    Entre 2009 et 2017, le service Admission Post Bac chargé d'affecter les bacheliers implémentait cet algorithme. La plateforme APB réalisait plutôt bien la tâche qu'on lui avait attribué avec un vœux proposé à 80,6% des candidats dès le premier tour en 2016.

    APB a un ancêtre toujours vivant : SCEI, le Service des Concours des Écoles d'Ingénieurs mis en place au début des années 2000 à l'initiative du Professeur Bernard Koehret de l'Institut National Polytechnique de Toulouse. Impressionné par l'efficacité de cet outil, l'état a commandé une version pour l'admission dans l'enseignement supérieur avec quelques aménagements, APB était né. Le gouvernement actuel considère peut être que APB est une « usine à gaz » mettant en pauvre un scandaleux « tirage au sort », mais nos grandes écoles d'ingénieurs continuent d'utiliser la version originelle pour affecter les candidats suite à aux concours d'entrées. Les grandes écoles d'ingénieurs savent que lorsque cet outil est bien utilisé il réalise un excellent travail.
     

    • Le candidat ne classe plus ses vœux mais écrira des lettres de motivations et un CV

    • Les institutions seront dotées d'outils de classement des candidats.

    • Les résultats seront donnés en bloc et le choix des candidats se feront « au fil de l'eau »

  3. Avènement de Parcoursup... et ses conséquences

    Après la campagne d'affectation 2017 et pour des raisons que les éléments de langages du gouvernement vous fournira, les autorités ministérielles ont décidé de modifier l'algorithme d'affectation. 

    Voici quelques- unes des nouvelles règles de la plateforme Parcoursup

    La première règle a fait ces derniers mois la fortune des coachs en orientation quand bien même les lettres de motivations et les CV n'auront qu'un impact limité dans le classement réalisé par les institutions. D'autant plus que ces documents ne seront pas lu pour cause de manque flagrant de ressources dans la plupart des institutions d'enseignement supérieur. Les rares fois ou ces documents auront un impact, elles avantageront les candidats issus de catégories sociales favorisées. Un fils de DRH possède les ressources familiales pour écrire une lettre de motivation et un CV qui se démarquera positivement de la masse des post-adolescents qu'il a pour concurents.

    Les conséquences des deux règles suivantes sont tout autant inquiétantes. L'algorithme Parcoursup perd le cœur du réacteur de l'algorithme de Gale Shapley, le classement des vœux par le candidat.

    Il est fort probable qu'un candidat en tête d'un classement réalisé par une institution d'enseignement supérieure le soit également dans les classements de toutes les autres institutions dans lesquelles il aura déposé des vœux. En effet, si vous avez des bonnes notes dans toutes les matières, vous êtes dans le peloton de tête quel que soit la pondération choisie.

    Le jour ou les candidats recevront leurs réponses, une petite élite scolaire "trustera" donc la quasi totalité des places dans toutes les filières. Les autres attendront leur tour. Seules des simulations numériques peuvent prédire la taille des nombreuses et géantes files d'attente qui se formeront. Au vu du calendrier décidé par le gouvernement, 7 jours du 22 mai au 25 juin, 3 jours du 26 juin au 20 août et 1 jour à partir du 21 août ce risque d'explosion des files d'attente est connu au niveau gouvernemental. Cela va grandement contribuer à l'anxiété des 887 681 candidats à quelques semaines du bac.

    En première approximation, il est raisonnable de se placer dans le cadre de la loi de Pareto, 20% des candidats monopoliseront alors 80% des places disponibles. Winners take all. Imaginez seulement le niveau de panique des candidats laissés sur le carreau pendant les premiers rounds. Ceux qui auront les moyens économiques et/ou culturels fuiront vers les institutions privées hors Parcoursup.

    Bon plan : c'est le moment d'acheter des actions d'écoles de commerce post bac.

    Par ces choix à priori seulement techniques, nous passons insidieusement d'une logique de service publique d'affectation aux institutions d'enseignement supérieures à une logique de public au service des institutions d'enseignement supérieures.

    Il existe un palliatif risqué pour atténuer la taille des files d'attente : surbooker les filières et croiser les doigts pour que le bon nombre de candidat refuse la proposition. La fameuse loi de murphy, (chère aux ingénieurs) dont l'énoncé est « Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal » sera le coup de grâce donné aux astucieux universitaires s’essayant au surbooking.

    La disparition de l'ordre de vœux va en effet jeter les équipes pédagogiques dans le brouillard. Les formations vont devoir anticiper précisément le nombre de candidats qui peuvent répondre "oui" à leur proposition sachant que les décisions des candidats sont également conditionnées par les réponses ("oui","non","oui si" et "en attente") des neuf autres vœux.

    Si les équipes pédagogiques visent trop bas c'est le risque de sousbooking, si les équipes pédagogiques visent trop haut c'est le risque de surbooking. Comme n'y a aucun retour d'expérience, il n'est même pas possible d'ajuster "gros grains" le nombre de candidats à classer pour limiter ces risques.

    Il était possible avec APB de connaitre le rang moyen du voeux obtenu au bout de la procédure dans le classement. Sans classement des voeux par le candidat c'est impossible. Les responsables de l'outil perdent un outil de gouvernance essentiel. Non seulement les files d'attente seront plus longue mais il sera également impossible de déterminer le niveau de satisfaction des candidats vis à vis des voeux finalement obtenu. Pas très startup nation.

    Dans l'algorithme de Gale Shapley implémenté dans APB, l'idée est de maximiser la satisfaction des candiats en leur donnant le plus haut voeux possible dans leur classement. L'algorithme pouvait décider de réaliser un grand nombre de permutation permutations pour pour accéder à un optimum acceptable. Parcoursup en sera incapable car il n'est pas spécifié pour.

     

  4. Un travail titanesque

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19 avril 2018 4 19 /04 /avril /2018 20:14

 In Blog Médiapart

250 universitaires dont Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Stéphane Beaud, Frédéric Lordon, Toni Negri, Judith Revel, Danièle Linhart, Michèle Riot-Sarcey, Alessandro Stella... s'insurgent de la répression à l’œuvre aujourd’hui sur les campus. «Les mêmes arguments ou presque, un demi-siècle après 68, sont resservis, pour faire sonner l’heure de la matraque et discréditer la jeunesse» relèvent-ils.

 

 

« Des professionnels du désordre ». La phrase a été lâchée par Emmanuel Macron, en direct au JT de 13h de l’ORTF jeudi 12 avril, et il a persisté et signé en prime time dimanche 15 au soir. 50 ans après Mai 68, ou presque, dans la droite ligne de De Gaulle, le président a désigné la « chienlit ». Mieux encore, il a envoyé les CRS contre les campus mobilisés, après avoir déployé 2500 gendarmes contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Tout un programme pour qui souhaite remettre le pays « En Marche ». Ou plutôt, « au pas ».

Les étudiants sont vent-debout contre la loi ORE, qui grave dans le marbre une sélection sociale déjà à l’œuvre dans l’université d’aujourd’hui, mais qui fermera plus encore la porte des universités aux bachelier·e·s issu·e·s des classes et quartiers populaires. Manipulés par de prétendus « professionnels du désordre » minoritaires, ces milliers de jeunes, réunis en assemblées générales, notamment à Tolbiac, Paris 3, Paris 8, Nanterre, Nantes, Lyon 2, Strasbourg, Marseille, Rennes 2, Grenoble, Rouen, Poitiers, Bordeaux, Toulouse, ou encore Montpellier ? Manipulés par de prétendus « agitateurs professionnels » ces multiples collectifs universitaires, les personnels de plus d’une centaine de composantes disciplinaires, voire les président-e-s de plusieurs universités, plus de 8000 pétitionnaires, qui ont déjà condamné ou d’ores et déjà décidé de boycotter le dispositif Parcoursup et ce qui l’accompagne ?

Les mêmes arguments ou presque, un demi-siècle après 68, sont resservis, pour faire sonner l’heure de la matraque et discréditer la jeunesse. Le gouvernement répond à cette dernière par le mensonge, l’infantilisation, le chantage abject aux examens, et la répression brutale. Philosophie simple et pas très innovante : révise tes partiels, laisse les autres penser à ta place, plie-toi dès le lycée au monde du chômage de masse, de la précarité et de la sur-flexibilité, et surtout, marche droit et regarde tes pieds en disant merci.

Mais cette mobilisation n’est pas seulement le fait d’étudiant·e·s et d’enseignant·e·s et maintenant des lycéen·ne·s. C’est aussi celle de personnels administratifs, techniques, bibliothécaires, sans parler des collègues précarisé·e·s à tous les étages, toutes ces « petites mains » invisibles sans qui l’université ne marche pas, mais qui sont les premières cibles des compressions budgétaires et d’un management qui devient aussi brutal que celui qui sévit dans le privé. Et qui n’en peuvent plus.

Alors que dans plusieurs secteurs, la colère s’exprime contre le mal-boulot et les salaires au rabais, dans la Santé, les Ehpad, à Air France ou le secondaire, et alors que les cheminot·e·s ont entamé un bras-de-fer décisif contre Macron, qui veut faire de la contre-réforme ferroviaire l’acte fondateur de son quinquennat, le gouvernement craint comme la peste que la jonction puisse se faire entre la jeunesse et le monde du travail. C’est pour cela que le pouvoir décide de casser de l’étudiant et du gréviste : à Nanterre, Lille, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Nantes, la Sorbonne et Tolbiac. Et quand ce n'est pas la police en uniforme qui frappe, c'est l'extrême droite, comme à Montpellier ou Strasbourg.

Pour toutes ces raisons, nous nous solidarisons pleinement avec la révolte étudiante actuelle, la grève des cheminot·e·s et les luttes en défense des services publics. La réponse collective doit être proportionnelle à la violence de ces attaques. Nous devons unir nos combats pour obtenir le retrait de la Loi ORE, de Parcoursup, du Pacte ferroviaire et de la Loi Asile et Immigration. 

Nous demandons l’arrêt de la répression, le retrait des forces de police présentes sur les campus comme à leurs abords.

Nous exigeons la libération immédiate et l’arrêt des poursuites engagées contre les jeunes et les travailleurs mobilisés et interpellés depuis le début du mouvement. 

 

 

 

 

 

 

 

 

18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 15:35

In France Inter

Les vœux des lycéens pour leur entrée dans l'enseignement supérieur commencent à être examinés par des commissions dans les universités et déjà certaines fac pointent l'impossibilité de classer tous les dossiers. Or ce classement est nécessaire pour la gestion et l'affectation des candidats par la plateforme Parcoursup

ne quinzaine d’universités sont toujours bloquées à cause de l’opposition à la réforme d’entrée à l’université. Certains présidents d’universités refusent de classer les demandes des étudiants sur Parcoursup, par principe, mais aussi par manque de moyens.

La machine risque de se gripper

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 15:31

In Le Monde

Une cinquantaine d’élèves solidaires de la mobilisation contre la réforme de l’accès aux études supérieures ont occupé l’établissement parisien dans la nuit de mardi à mercredi.

La décision a été prise en assemblée générale (AG), dans le hall, en présence de 250 élèves environ. Mardi 17 avril vers 19 heures, « les Sciences Po » ont rejoint le mouvement de lutte contre la loi instaurant Parcoursup, « par solidarité » avec les étudiants mobilisés dans les universités. Cette AG faisait suite à deux autres réunions collectives organisées ces dernières semaines. « Nous voulions réfléchir au sens de notre action, dit un élève de master. Depuis les violences à Montpellier, Nanterre et Tolbiac, on ne pouvait pas rester inactifs. »

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 13:35

In Jussieu en lutte

Selon la déclaration de Georges Haddad, président de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le centre Pierre Mendès France est en proie à la prostitution et au trafic de drogue. Désespéré de la passivité de la préfecture, il menace de faire appel au ministère de l'intérieur. Brenard de la Villederrière, notre meilleur reportaire, s'y est infiltré pour nous dire ce qu'il en est vraiment. Vous ne croirez pas ce qu'il y a trouvé

 

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 13:31

In Reporterre

 

La Commune libre de Tolbiac a pris son rythme. L’ambiance guerrière des premiers jours, réactivée par l’irruption des CRS – repoussée – dans la soirée du 12 avril, est retombée. À présent, l’antenne de Paris-1 bouillonne d’autres projets.

- Paris, reportage

Tolbiac, mardi 17 avril, 24e jour d’occupation. Lieu universitaire oblige, c’est d’abord à l’invention d’autres modes de production des savoirs que s’attaque l’occupation. Le 29 mars déjà, les 12 h du Savoir voyaient le jour, en priorité consacrées à l’information autour de la loi ORE et de Parcoursup. Aujourd’hui, l’Université ouverte a bien changé, comme le dit Leïla, une occupante en charge du programme des séances : « On a passé les deux dernières semaines à organiser des ateliers de décryptage de la réforme. Maintenant on est passé à autre chose. » Parmi ces nouveautés, la venue de nombreuses personnalités, qui entendent débattre d’un thème : l’historienne Mathilde Larrère autour de 1848, la militante racisée Assia Traoré à propos des violences policières dans les quartiers, la députée France Insoumise Clémentine Autain sur Mai 68… L’appartenance partisane de cette dernière aurait pu poser problème. Cependant, comme le précise Leïla, « on vote la personne, non le parti politique. Derrière Clémentine Autain, il y a une histoire personnelle qui a convaincu tout le monde indépendamment de ce qu’on pense de la France Insoumise. »

Toutefois, l’occupation ne concerne pas que les étudiants. Dans l’amphi K, l’ex-« amphi silencieux » dédié au travail scolaire des occupants, se tenait ce mardi 17 avril l’assemblée générale des personnels enseignants et administratifs de Paris-1. Même si l’on n’y retrouve pas les tambours et le chahut qui rythment les AG étudiantes, l’ambiance, ponctuée de rires, de blagues et d’applaudissements, se place sous le signe de la franche camaraderie. Les questions relevaient des actions possibles du personnel. Que faire des partiels, « pierre d’achoppement des mouvements étudiants » ? L’AG a tranché : « Les examens seront reportés jusqu’au retrait de la loi ORE. » De Parcoursup, « outil aliénant en soi » ? Ne pas l’utiliser. D’autres interrogent l’investissement des personnels dans l’occupation, afin de « soulager des étudiants épuisés depuis deux semaines ». Une enseignante propose, en vue des vacances prochaines, un planning où indiquer ses disponibilités pour épauler les occupants : « Que chacun fasse le peu de choses qu’il puisse faire ».

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 13:19

In Europe 1

À Lille

REPORTAGE

Une quinzaine d'universités restent perturbées mardi. Solidaires avec les étudiants grévistes, et opposés à la réforme Parcoursup, certains professeurs entrent dans le mouvement. Depuis quelques jours, l'arrivée des dossiers d'inscription renforce leur colère.

"Impossible de traiter sérieusement les candidatures".

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 13:12

In Le Figaro Etudiant

Le blocage de Sciences Po Paris a été voté mardi soir lors d’une assemblée générale qui rassemblait entre 70 et 250 personnes selon les versions. Les manifestants contestent la réforme d’accès à l’université et la politique «néolibérale et raciste» du gouvernement.

«Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui». Ainsi s’achève le communiqué de presse rédigé par les étudiants de Sciences Po qui bloquent, depuis hier soir, le bâtiment emblématique du 27 de la rue Saint Guillaume. Réunis en assemblée générale la veille à 21h, une centaine d’étudiants, 250 selon eux, ont voté «à une très large majorité» le blocage reconductible de l’immeuble. Ils manifestent notamment, mais pas uniquement, contre la loi ORE qui réforme l’accès à l’université.

Dans la rue Saint Guillaume ce matin, des étudiants bloqueurs cagoulés se tiennent aux fenêtres. La chanson de révolte italienne Bella ciao, qui connaît un regain de popularité grâce à la série «La Casa de papel», est diffusée à destination de la rue. Devant l’entrée, une quinzaine d’étudiants solidaires du blocage distribuent le communiqué de presse. Ils font également monter dans le bâtiment, à l’aide d’un sac attaché à une corde, du ravitaillement. Du pain, des tablettes de chocolat, des fruits et du jus d’orange, pour redonner quelques forces aux occupants de la nuit. De l’autre côté du trottoir, étudiants et membres de l’administration observent la scène.

«Bloquons la fabrique à élite»

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 13:01

In Libération

Le nouveau mode d’accès à l’université, loin de faciliter l’intégration des classes populaires, élève les barrières économiques. La France manque pourtant de diplômés, et cette sous-qualification explique en partie le chômage des jeunes.

 

Depuis quelques semaines, les blocages de différents sites universitaires se sont faits au nom du refus du nouveau système d’accès à l’université mis en place par le ministère de l’Education, Parcoursup. Ce logiciel, qui permet aux universités de choisir leurs futurs étudiants, a fait l’objet de nombreuses critiques (protection des données, manque de moyens pour les équipes chargées de la sélection, etc.). On sait que l’enseignement supérieur, dans le prolongement de l’école, est déjà différencié, des grandes écoles aux IUT, et l’accès souvent très sélectif, y compris au sein des universités (double licence par exemple).

Ici, Parcoursup n’innove pas radicalement, mais renforce la capacité des établissements à opérer une sélection sociale des étudiants sans régler le problème de la sous-capacité des filières en forte demande (droit, psychologie, Staps, sociologie, médecine). Parcoursup prend sa place dans un système universitaire sous-dimensionné et sous-financé, en voie de privatisation, qui ne reproduit pas les inégalités sociales, mais les aggrave.

Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas assez d’étudiants en France puisque, malgré une croissance réelle (un doublement entre 1980 et 2015), notre pays manque de diplômés du supérieur. Cette sous-qualification de la main-d’œuvre est un élément explicatif du chômage des jeunes : un jeune sur deux sans formation est sans emploi contre moins de 10 % à bac plus cinq. Or, les moyens donnés à l’université, qui forme la plupart des diplômés, sont insuffisants, surtout en comparaison avec les classes préparatoires et les grandes écoles (1). La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) de 2007 s’est traduite par de nouvelles charges pour les universités et une multiplication des statuts précaires. Plus d’un quart des enseignants sont vacataires, payés autour de 40 euros brut l’heure.

Le récent rapport Villani sur l’intelligence artificielle reconnaît ce problème et la fuite des cerveaux qu’il engendre, et propose d’augmenter le salaire des chercheurs travaillant dans ce secteur, ce qui aurait pour conséquence immédiate une aggravation des inégalités entre secteurs de la recherche. Le retrait de l’Etat prépare mécaniquement une augmentation des droits d’inscription, le prochain chantier du gouvernement.

On sait que la sélection sociale joue à plein pour l’entrée dans l’enseignement supérieur mais, de plus en plus, une barrière économique écarte les enfants des classes populaires. D’abord, les bourses ne permettent pas à leurs bénéficiaires de vivre - rappelons que le montant maximal (6,5 % des boursiers) est à moins de 6 000 euros par an. Parcoursup permet désormais aux établissements de moduler le pourcentage de boursiers qu’ils souhaitent, accentuant ainsi les inégalités entre universités. Quelques institutions prestigieuses mettent en place des programmes Potemkine qui organisent, avec beaucoup de publicité, l’arrivée de quelques «jeunes de banlieue», mais leur nombre réduit ne remet pas en question l’économie du système et exclut les classes moyennes. Ensuite, les droits d’inscription connaissent une dérive accélérée en partie liée à la baisse des financements publics. Ainsi, les masters des grandes écoles coûtent, généralement, entre 5 000 et 10 000 euros par an(jusqu’à 14 000 euros à Sciences-Po Paris) ; le prix de la scolarité dans les écoles de commerce a aussi augmenté ces dernières années. Le prix d’un diplôme à HEC est passé de 27 000 à 45 000 euros de 2009 à 2017. La même logique se retrouve à l’université, et le nouveau master à l’université de Nice à 4 000 euros par an, mis en place par Frédérique Vidal, l’ex-présidente de l’université Nice devenue ministre de l’Enseignement supérieur, laisse peu de doute sur les intentions du gouvernement. L’endettement étudiant, sans atteindre les sommets qu’on connaît aux Etats-Unis, augmente en volume et en nombre. Comment ne pas voir qu’une telle évolution est un facteur d’exclusion ?

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18 avril 2018 3 18 /04 /avril /2018 12:57

In Le Monde

Dans une tribune au « Monde », les universitaires Joëlle Farchy et Cécile Méadel estiment que la question des algorithmes est au cœur des contestations sur la nouvelle procédure d’affectation des bacheliers. Selon elles, il faut repenser cet outil.

 

Tribune. Parcoursup, la nouvelle procédure d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur, qui se déroule dans un climat de plus en plus tendu de contestation autour des questions récurrentes de sélection et de moyens de l’université, est emblématique d’une problématique plus nouvelle, celle de la place qu’occupent désormais les algorithmes dans nos vies.

Compte tenu des moyens constants avec lesquels on demande aux universités d’accueillir toujours plus d’étudiants, ce que, bonne pâte, elles font toujours, l’ancienne plate-forme Admission post bac (APB) optimisait la gestion de la pénurie. Après avoir saisi leurs vœux en ligne de manière hiérarchisée, les candidats aux formations non sélectives étaient classés par un algorithme selon les trois seuls critères auparavant autorisés par le code de l’éducation : l’académie du candidat, l’ordre des vœux et la situation familiale.

Dans un dernier temps, un autre algorithme croisait la liste de vœux, les rangs de classement des candidats et le nombre de places disponibles pour chaque formation. Devenu le bouc émissaire de choix sociopolitiques qui n’avaient rien de technique, le système avait progressivement perdu l’essentiel, la confiance de ses usagers.

Opacité de l’ancienne plate-forme APB

APB s’était en effet attiré la foudre des familles, tétanisées par un système vécu comme opaque et déshumanisé. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) avait d’ailleurs rappelé, dans une mise en demeure du ministère d’août 2017, l’interdiction de prendre des décisions à l’égard des personnes sur le seul fondement d’un traitement automatisé, sans intervention humaine.

De plus, en l’absence d’informations sur les critères pris en compte et de transparence sur le fonctionnement de l’algorithme, tous les fantasmes se sont développés. Certes, une circulaire du 24 avril 2017 explicita, mais trop tardivement, les critères retenus et reconnut...

 

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