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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 21:17

In Médiapart

 

L’annonce a fait l’effet d’une douche froide. En Seine-Saint-Denis, de nombreux collèges en zone d’éducation prioritaire ont appris ces jours-ci que leur dotation horaire globale (DHG), qui détermine les postes et les effectifs par classe pour la rentrée prochaine, était soit en stagnation soit en baisse. Une claque après une année scolaire déjà très chaotique dans ce département marqué par cinq ans de suppressions de postes. Au vu des dotations horaires annoncées, la rentrée 2013 s’annonce ici tout aussi difficile dans certains établissements que la rentrée 2012, préparée par la droite.

 

Au collège Henri-Barbusse de Saint-Denis, après une grève le vendredi 15 février, les enseignants rejoints par quelques parents ont décidé d’occuper leur collège dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. « Comment se fait-il que les moyens accordés à notre établissement, un des plus touchés par les inégalités, continuent de diminuer, comme sous la droite, alors que le ministre Vincent Peillon a annoncé une augmentation des budgets ? » s’interroge Jérôme Martin, professeur de français. Il s’étonne que du côté du rectorat les mêmes méthodes que sous le gouvernement précédent aient cours. « Les effectifs des élèves pour notre collège, comme depuis trois ans, sont à nouveau sous-estimés », dénonce-t-il, chiffres à l’appui pour les trois dernières années. Un procédé commode pour ne pas ouvrir de postes d’enseignant, dont ont usé et abusé les rectorats ces dernières années.

 
Occupation du collège Henri-Barbusse de Saint-Denis..Même incompréhension au collège République de Bobigny, le conseil d’administration où devait être avalisée la dotation horaire a été boycotté par les représentants des personnels, des parents d’élèves mais aussi ceux du conseil général et de la ville. Dans cet établissement, quatre postes sont supprimés alors que les effectifs augmentent. « On nous impose des heures sup pour ne pas avoir à créer de postes », affirme une enseignante du collège, décrivant là encore un mode de gestion dans la continuité des années Sarkozy. Statutairement, les enseignants ne peuvent refuser une heure supplémentaire si elle leur est proposée. Ces dernières années, pour faire face aux suppressions de postes, les rectorats ont bien souvent utilisé ce levier et semblent bien décidés à continuer de le faire.       

 

Au collège Politzer de Montreuil, classé « RRS », et donc prioritaire, la dotation horaire est là aussi stable et le nombre d’heures sup augmente pour les mêmes raisons. Surtout, les effectifs calculés au plus juste « oublient » la vingtaine d’élèves de classes d’accueil, ces élèves non-francophones appelés à rejoindre une classe “classique” en cours d’année. « Ils ne pourront être intégrés, les classes étant déjà surchargées », s'inquiète Charlotte Ballay-Dally, enseignante d’anglais syndiquée à Sud-Éducation. Une grève très suivie a donc eu lieu vendredi.

 

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 17:36

 

 

C03-01.jpg

Le SNEP Aquitaine vient d’être informé par le rectorat d’une situation inédite. Nous avons déjà été alerté par des collègues, par l’annonce faite par le directeur académique de gironde au CTSD du 21/03, par un courriel du rectorat à un chef d’établissement précisant : « nous vous confirmons que pour le remplacement dans la discipline EPS, nous devons appliquer un délai de carence d’un mois » et nous avons eu confirmation au CTA (Comité Technique Académique) du 26/3 : en EPS, les enseignants ne seront remplacés que s'ils sont absents plus d'un mois ! Auparavant ce « délai de carence » était de 15 jours.

 

Le recteur, afin de ne pas « dépasser son plafond d’emploi » (prévu par la LOLF) a décidé d'éviter certains remplacements dans certaines matières laissant ainsi les élèves sans cours ! La continuité du service public n’est pas la priorité ! La logique des moyens prend encore une fois le pas sur la logique des besoins ! La priorité, c’est donc le plafond d’emploi : drôle de conception du service public !

 
Pour préserver un service public de qualité, il faudrait demander que ce plafond soit augmenté et non gérer une enveloppe trop restreinte. C’est la démarche du SNEP et de la FSU qui demande la création d’un collectif budgétaire pour assurer la rentrée 2012 dans de bonnes conditions :
- effectif par classe permettant l’apprentissage de tous les élèves
- remplacement assuré par des titulaires pour assurer la continuité du service public
Cela passe évidemment par des recrutements à la hauteur des besoins aux concours.

La politique actuelle de suppression de moyen est catastrophique pour l’école, cette annonce du rectorat de bordeaux en est la démonstration.
C’est pourquoi nous appelons les personnels et les usagers à continuer de se mobiliser pour exiger un collectif budgétaire et permettre une rentrée 2012 de qualité.

 

En Gironde, usagers et personnels se donneront rendez-vous le Samedi 31 mars à 11h place Pey Berland pour défendre l’école publique.

14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 10:20

In Politis 8/03/2012

 

politis-8-03-2012.jpg

13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 18:47

In NouvelObs

 

Des professeurs dénoncent une "dégradation des conditions de travail et d'enseignement", et des parents pointent du doigt le "laxisme" de la direction.

 

"Aujourd'hui, nous ne pouvons plus travailler !" peut-on lire sur le tract distribué mardi 13 mars au matin par des professeurs du collège Chantereine de Sarcelles (Val-d'Oise). "L'ensemble des professeurs de la section générale a décidé d'un mouvement de grève illimité suite à une dégradation des conditions de travail et d'enseignement", explique au "Nouvel Observateur" Antoine Thomas, professeur d'histoire-géographie.

"Les outrages permanents au personnel ("incivilités et insultes quotidiennes"),et les manquements au règlement intérieur ("retards volontaires, refus d'obéissance, utilisation des téléphones portables en classe") nous empêchent d'assurer notre mission éducative" poursuit-il, dénonçant une situation qui "dure depuis plusieurs mois." Il dénonce des "conditions d'accueil et d'enseignement proches de l'insécurité" et affirme qu'il "n'est plus possible d'assurer un enseignement normal."

Des relations particulièrement tendues avec la direction 
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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 17:53

In http://nontitulaires.blogspot.com/2012/02/appel-aux-professeurs-titulaires.html

 

C03-01.jpg

Cher.e.s collègues titulaires,

 

Cette année encore, on vous demande de prendre des heures supplémentaires pour la prochaine rentrée.

N'oubliez pas que ce sont des postes qui ont été transformés en HSA. Et que derrière ces postes il y a souvent des collègues : les non-titulaires.

 

Oui, vous êtes mal payés, et vous avez souvent besoin d'un revenu supplémentaire. Mais nous en appelons à votre solidarité : nous avons besoin de travailler, et nos besoins sont des plus essentiels : manger, avoir un toit, réparer la voiture... pour aller au travail.

 

S'il vous plaît, refusez les HSA, elles sont nos emplois !

 

Merci de votre attention à notre égard.

 

PS : et pour ceux qui disent : "ils n'ont qu'à passer le concours", nous répondons "chiche ! ouvrez un nombre décent de postes !"

20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 16:17

In Café Pédagogique

 

Par Jean-Louis Auduc

 

Dans cette tribune, Jean-Louis Auudc analyse les raisons pour lesquelles, à ses yeux, le décret du 17 février aui autorise l'alternance après la 5ème est une mauvaise décision. Elle méprise à la fois les parents, les entreprises et les enseignants. Surtout elle insulte l'avenir des enfants.

 

Le décret publié au Journal Officiel du 17 février rétablissant une possibilité de palier d’orientation en fin de 5eme est non seulement un retour en arrière de plus de vingt ans concernant l’organisation de notre système éducatif, mais il marque un mépris profond pour les élèves, leurs familles, les enseignants, le monde du travail et la population.

 

En mettant fin en 1994 à la possibilité d’une orientation en fin de 5eme par la création d’un cycle central (4e/3e) au collège, François Bayrou s’inscrivait dans une logique d’accroissement des qualifications de tous les jeunes, condition nécessaire au développement économique de notre pays.   Au moment où tous les indicateurs économiques montrent que c’est dans l’emploi qualifié que réside le potentiel de croissance d’un pays, vouloir stopper la formation générale des jeunes en fin de 5eme tourne le dos à l’avenir en prétendant que c’est avec les qualifications des années 50 qu’on peut se préparer à affronter le XXIe siècle.

 

Ce décret manifeste donc un profond mépris pour tout ce qui se construit aujourd’hui de l’école à l’entreprise.

 

Mépris pour la population notamment âgée à qui l’on fait croire que l’apprentissage d’aujourd’hui doit ressembler à celui d’hier et d’avant d’hier sans lui expliquer que les gestes professionnels de tous les métiers se modifient, se complexifient et que s’adapter aux mutations des gestes professionnels  qui ne manqueront pas d’intervenir dans les années qui viennent nécessitera une bonne formation générale de base que la fin de la scolarité en 5eme ne garantit pas.

 

Certes, le nombre d’apprentis a considérablement progressé de 2000 à 2010 en passant de moins de 350 000 apprentis à plus de 425 000. Mais, ce qui s’est surtout profondément modifié, c’est la structure de l’apprentissage qui d’un dispositif destiné aux élèves les moins qualifiés s’est peu à peu transformé en formation destinée aux élèves ayant déjà un niveau de formation conséquent. Les formations débouchant sur des CAP, BEP concernaient 72% des apprentis en 2000, 59% en 2006 ; elles ne concernent plus que 49% des apprentis en 2010 et baissent encore en 2011 et 2012. Les apprentis préparant un baccalauréat ou son équivalent étaient 18% en 2000, ils sont 26% en 2010. Ceux qui préparent un diplôme de l’enseignement supérieur dépassent en 2010 le nombre de 100 000 apprentis et représentent 25% des apprentis.

 

Mépris pour le monde du travail à qui l’on veut faire croire que c’est avec des élèves en difficulté scolaire en fin de 5eme qu’on peut être en phase avec les défis économiques de demain. C’est à l’école que revient la tâche de mettre en situation de réussite ces garçons ( puisque toutes le statistiques le montrent, ce sont des garçons qui sont en difficulté  au collège, notamment pour des difficultés dans la maîtrise de la langue) et non au monde de l’entreprise d’assumer une tâche de formation générale.

 

Sur cette question, les faits des dernières années ont pourtant tranché. En 2006, Gilles de Robien et Dominique de Villepin, à grands renforts de communication, créent l’apprentissage junior pour les élèves à partir de 15 ans. Ils espèrent, disent-ils, 100 000  propositions de stages d’apprentissage….En 2007, Nicolas Sarkozy stoppe l’apprentissage junior dans le silence général. Il y avait moins de 700 ( !) propositions de stages de la part des entreprises ! C’est l’IUMM (Union des Industries Métallurgiques et Minières), qui en mai 2011  a annoncé sa volonté de poursuivre et développer sa politique de recrutement d’apprentis au niveau Bac+2 et bac+3 en indiquant : « L’entreprise n’a pas à rattraper les insuffisances du système éducatif ». Il faut également se rappeler qu’au début des années 2000, il y a eu une manifestation d’une centaine d’artisans murant l’inspection académique de Colmar afin de « protester contre l’insuffisance du niveau scolaire des élèves envoyés en apprentissage ».  

 

Mépris pour les élèves et leurs familles à qui on ne propose aucune solution autre que de quitter les classes normales du collège pour les élèves en difficulté. Alors qu’on supprime les Réseaux d’aide aux élèves en difficulté (RASED), diverses possibilités de soutien et de remédiation dans les établissements scolaires, le ministère indique ainsi que l’école n’a plus pour fonction première de permettre la réussite de tous. La solution n’est pas dans l’externalisation à l’entreprise de la lutte contre l’échec scolaire. Il est dans un combat sans relâche pour une meilleure maîtrise de la langue par les jeunes et par un diagnostic sérieux des causes de l’échec chez certains. Rappelons qu’ « en France, 26% des garçons (plus d’un garçon sur quatre !) n’atteignaient pas, en 2009, le niveau de compétence 2 en lecture, considéré comme un minimum à atteindre pour réussir son parcours personnel….. » (Rapport CESE de septembre 2011) alors que moins d’une fille sur 10 est dans ce cas . Ces chiffres doivent nous interroger sérieusement sur la mise en œuvre d’une meilleure pédagogie personnalisée.

 

Le choix fait par le ministère est tout autre. Il est de faire sortir ses élèves pour les confier, éventuellement, à l’apprentissage. Le risque est réel, et toutes les statistiques le montrent,  compte tenu des enjeux économiques pour les entreprises et des compétences requises pour les postes possibles, que le jeune se retrouve  à 16 ans sans aucun contrat, sans aucun diplôme avec des perspectives de chômage bien plus fortes que s’ils étaient restés sous statut scolaire.

 

Mépris pour les enseignants,

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 19:05

In Mammouth déchaîné

 


Préfiguration d’une gestion encore plus déconcentrée des enseignants ?

C’est la perspective qu’offre le rectorat de Besançon aux enseignants de STI2D qui voient leur poste supprimé. Il n’y a plus désormais de « dernier arrivé », mais le choix du candidat au départ se fera en fonction de l’évaluation du « rôle moteur » (ou pas) de l’enseignant. C’est celui qui sera le moins moteur qui partira.

Ainsi le dit rectorat ajoute une règle au régime général qui définit habituellement le nominé à l’obtention d’une mesure de carte scolaire. Certes, il y a appel au volontaire, puis aux règles de l’ancienneté dans le poste. Et il en ajoute une autre, liée au fait que «  l’application de ces règles ne doit pas se faire en méconnaissance de l’intérêt du service. La prise en compte de cet intérêt du service peut parfois prendre une résonance particulière dans certaines situations, et notamment lorsque le nécessitent les conditions de fonctionnement d’une filière professionnelle donnée, ou d’une filière concernée par une rénovation pédagogique (STI2D, STL...) ou une évolution structurelle ».

Et de poursuivre dans une note annexe : » plus particulièrement dans ces voies technologiques et professionnelles, la prise en compte de l’intérêt du service peut impliquer qu’il soit fait exception à certains de ces principes Il serait en effet contraire aux nécessités du service que des enseignants jouant un rôle moteur ou appelés à jouer un tel rôle dans le fonctionnement d’une filière soient concernés par une mesure de carte scolaire. »


Puis de préciser les choses :

Rôle moteur


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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 13:18

In Rue89

 

Des ongles de pieds vernis aux couleurs du drapeau italien (Sirsnapsalot/Flickr/CC).

 

Début juillet 2010, j'apprends que je suis reçue à l'agrégation d'italien. Un peu de fierté, beaucoup de joie. Fin août, j'apprends que c'est dans un lycée du Val d'Oise que je rencontrerai mes premiers élèves. Je me précipite sur Google Maps et sur le site de la RATP.

Je me rends compte bien vite que c'est du site de la SNCF dont j'ai besoin. J'habite à Paris et pour rejoindre mon lycée, je mets deux heures quand tout va bien. Un peu de métro, de train et une demi-heure de marche à l'arrivée et j'y suis. Quatre heures de trajet par jour, donc.

« Agrégée, jeune et jolie mais ni enfants ni mari »

En italien, je suis la seule stagiaire de l'académie de Versailles à être nommée dans un lycée aussi éloigné mais l'inspectrice me rétorque que j'ai beau être « agrégée, jeune et jolie, je n'ai ni enfants ni mari » et que je pourrais aller de la gare au lycée à vélo. Bien. L'année passe.

Je n'arrive à joindre ma tutrice qu'après les vacances de la Toussaint. Elle vient me voir en cours pour la première fois en janvier. J'aurais beaucoup de choses à dire sur cette année de stage, mais c'est de celle qui a commencé il y a une semaine dont je veux parler.

En février 2011, j'apprends que je suis affectée pour l'année 2011-2012 dans l'académie de Caen, une académie que je n'avais pas demandée (et j'en avais pourtant demandé plusieurs). En juin, l'on m'informe qu'aucun poste fixe n'existe en italien dans l'académie de Caen pour l'année 2011-2012.

J'incarnerai donc le merveilleux sigle TZR, titulaire sur zone de remplacement. Devrai-je remplacer un enseignant à l'année ? Ou bien faire des remplacements ponctuels, un mois ici, le mois suivant là-bas ? Je ne le saurai qu'en juillet.

A Orbec, aucune gare, pas de voiture et je ne conduis pas

En juillet, c'est le syndicat qui m'apprend par téléphone que le rectorat m'a affectée dans un lycée d'Alençon, dans un lycée de L'Aigle, et « attendez, ce n'est pas fini ! », me dit-on, dans un collège d'Orbec. Est-ce une plaisanterie ?

Trois villes à 80 km les unes des autres (et, soi dit en passant, à 200 km de mon domicile). A Orbec, aucune gare. Je n'ai pas de voiture et je ne conduis pas mais ça, c'est le cadet des soucis du rectorat. Evidemment. Ma chance (oui, oui, j'ai de la chance), c'est que ce service m'impose d'enseigner dix-huit heures par semaine : agrégée, mon service est normalement de quinze heures, je suis donc en droit de refuser les heures supplémentaires que cette affectation semble m'imposer.

Avant de partir en vacances, coups de fils, courriers. Je reçois fin août un nouvel arrêté d'affectation sur lequel le collège d'Orbec ne figure plus. Joie. J'en arrive à me réjouir d'être nommée dans deux lycées éloignés de 80 kilomètres l'un de l'autre.

Des camping-cars pour les jeunes enseignants ?

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 09:35

Lors de l'épreuve de philo du bac 2011, au lycée Clémenceau à Nantes (Stéphane Mahé/Reuters)

 

De nombreux proviseurs de lycées, principaux de collège et adjoints s'associent au mouvement de grève de mardi. Didier Laffeach, principal d'un collège à Rouen et secrétaire général adjoint d'Indépendance et direction, leur organisation syndicale, explique leur ras-le-bol.

 

Mardi matin, dans mon collège, je vais assurer la sécurité des élèves, des personnels et des biens mais sans répondre au téléphone ni aux sollicitations extérieures, puisque c'est notre seule façon de protester.

Comment, pourquoi ces personnels de responsabilité, ces cadres de l'Education nationale en sont-ils arrivés là [principaux et proviseurs s'associent rarement aux mouvements de grève, ndlr] ? Ils ont le spleen ! Le quotidien est devenu infernal, et le sentiment général est que cette école est déboussolée. Elle ne répond plus aux attentes ni de la société, ni des parents.

 

En quatre ans, depuis les derniers accords professionnels avec le ministère, et en dépit des suppressions de postes de personnels administratifs, ce sont plus d'une trentaine de missions nouvelles que nous devons assumer proviseurs et principaux ; toujours dans des délais plus brefs, toujours avec moins de moyens humains !

 

Le poids et le nombre des responsabilités augmentent à chaque nouvelle annonce, mais le temps n'y suffit plus. Et la reconnaissance morale ou financière fait cruellement défaut.

Le métier ne se ressemble plus. L'essentiel des tâches quotidiennes tend à détourner les personnels de direction de leurs missions principales de pilotage pédagogique de l'établissement. Nous sommes un peu dans la situation d'un directeur d'hôpital que l'on appellerait chaque fois qu'il y a un problème aux urgences, un malade mécontent ou une fuite d'eau dans une chambre.

Voici quelques éléments concrets qui expliquent notre malaise, et à vrai dire je ne pense pas être dans l'excès puisque les responsables d'établissements privés qui partagent avec nous certaines contraintes manifestent aussi leur mécontentement.

Une journée de grève où le principal est bien seul

Les jours de grève, nous découvrons le matin même qui participe au mouvement, et nous sommes parfois seuls ou quasiment. Il faut être sur tous les fronts pour assurer la sécurité des élèves et la continuité du service public : restauration, contrôle des présences, surveillance des entrées pour éviter les intrusions de manifestants…

Le rectorat, sans même se soucier de savoir si nous avons eu le temps de rentrer dans notre bureau, a pour unique souci de connaître le plus vite possible le nombre de grévistes. Ce qui passe par trois connexions successives à l'intranet du rectorat, dans les quarante-cinq premières minutes d'ouverture de l'établissement, pour compléter une enquête qui, selon un calcul illogique mais imparable, permet au ministère de minimiser la proportion de personnels absents dans sa présentation aux médias.

Une rentrée 2011 bouclée en dernière minute

Elle a été l'une des plus complexes à organiser, les dernières nominations de personnels enseignants aux services parfois partagés entre deux ou trois établissements sont intervenues quarante-huit heures avant la rentrée, obligeant les personnels de direction à travailler jour et nuit pour pouvoir remettre aux enseignants leurs emplois du temps le jour de la rentrée.

Cette réduction des délais sous-estime ou ignore totalement le quotidien d'un personnel de direction.

Des suppressions de postes au détriment des élèves

Depuis plusieurs années, les moyens humains mis à disposition des établissements sont de plus en plus contraints pour atteindre aujourd'hui la limite inférieure :

  • Les allègements d'effectifs pour permettre des travaux pratiques sont supprimés dans les disciplines scientifiques. Tant pis pour les élèves que cela passionnait.
  • Ceux qui étudient l'allemand sont regroupés sur plusieurs niveaux puisqu'ils ne sont plus assez nombreux. Tant pis pour les promesses de soutenir l'enseignement de la langue de la première puissance européenne.
  • Les classes sont chargées au maximum. Tant pis si c'est un frein majeur aux évolutions pédagogiques prônées par ailleurs, comme l'enseignement par compétences.
  • Les professeurs sont tenus de faire des heures supplémentaires au-delà de leurs souhaits. Tant pis s'ils sont moins disponibles pour les dispositifs d'aide individualisée présentés par ailleurs comme LE moyen de faire évoluer le système au profit des élèves rencontrant des difficultés.
  • Des professeurs sont nommés sur deux voire trois établissements parfois distants de plus de 30 km. Tant pis s'ils sont épuisés, si leur disponibilité en pâtit.
  • Il n'y a plus de « marge de manœuvre » pour adapter l'établissement au public accueilli. Tant pis pour les bonnes intentions des discours officiels.

Des remplacement des profs assurés par les heures sup

Les chefs d'établissements souffrent aussi des injonctions paradoxales de la hiérarchie qui demande par exemple d'organiser des remplacements de courte durée, sans donner le pouvoir de les imposer aux personnels ou de distribuer deux fois plus d'heures supplémentaires que ce que prévoit le statut des enseignants !

La gestion du remplacement des professeurs absents est cette année plus sensible que jamais dans un contexte de réduction du nombre de postes d'enseignants au-delà du raisonnable.

Les récentes réformes ayant eu pour effet de réduire les horaires de sciences physiques, au lycée comme au collège, c'est au chef d'établissement de persuader (il ne peut l'y contraindre) le professeur spécialiste de cette discipline de se muer en professeur de mathématiques… ou de technologie, selon les besoins du moment. Au détriment, bien sûr, de la qualité de l'enseignement et donc des élèves !

De telles situations se multiplient, démontrant bien les limites d'un système fondé sur les heures supplémentaires en lieu et place de poste de remplaçants et d'une gestion efficace des moyens de remplacement.

Des sollicitations incessantes du rectorat

Vendredi à 17 heures, la secrétaire se connecte une dernière fois sur la messagerie électronique du rectorat avant d'achever sa journée et découvre un message concernant les élections professionnelles.

Une vingtaine de dossiers compressés, chacun pouvant contenir des dizaines de fichiers qu'il faut imprimer et impérativement afficher dans un ordre précis, pour… la veille dernier délai !

Ce type de séquence, qui peut se répéter plusieurs fois par semaine et tout au long de l'année, illustre parfaitement l'indifférence voire le mépris de notre administration pour notre emploi du temps et donc pour nous.

Le nombre de messages quotidiens et la masse d'informations qu'ils contiennent pourraient à eux seuls mobiliser la totalité de notre temps sur des sujets parfois futiles et très éloignés de nos missions essentielles.

Des tâches en plus : le suivi des les profs stagiaires…

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 09:49

 

 

C03-40.jpgM. Le Ministre, nous nous permettons de nous adresser à vous pour parler de deux Collèges, le Collège Victor Duruy (Paris, 7ème) et le Collège Gustave Monod (Vitry sur Seine, Val de Marne).

 

Nous ne vous présentons pas le Collège Victor Duruy (CSP de population défavorisée 7.6 %, CSP de population favorisée 80 %) qui doit bien être connu de vous puisque vous avez un enfant scolarisé au Lycée du même nom…

 

Au Collège Gustave Monod (classé « Sensible », « Zone de prévention contre la violence », CSP de population défavorisée 55.3 %, CSP de population favorisée 7.7 %), depuis plusieurs mois nous nous acharnons à obtenir un abondement de 13 heures poste (oui 13 heures seulement…) pour juste garder notre fonctionnement actuel. Il s’agit, brièvement, que perdure un projet plutôt original baptisé « SAS » puis « Phare », projet de remédiation, d’intervention dans les classes difficiles, d’aide aux jeunes enseignants dans leurs classes et leurs enseignements (dispositif permettant notamment de réduire le nombre d’Exclusions définitives d’élèves…), que le soutien dans les classes de 5ème en français et mathématiques reste hebdomadaire (et non pas quinzaine), que ne soient pas supprimés les seconds groupes de Latin aux niveaux 5ème et 4ème. 

 

Malgré des vœux au CA de mars, une audience à l’Inspection Académique, plusieurs courriers de relance, trois journées de grèves (24 et 26 mai, 9 juin), deux journées « Collège mort » à l’appel des parents FCPE (25 mai, 8 juin), deux occupations médiatiques, pacifiques et festives (26 mai et 9 juin), une manifestation au Collège prévue le 20 juin, il ne nous a rien été donné !

 

On nous dit que nous avons plus d’heures que d’autres établissements travaillant dans des difficultés identiques : nous sommes particulièrement attristés qu’on ne les dote pas correctement.

 

Si nous avons cité le Collège Victor Duruy, c’est que nous ne comprenons pas bien les moyens qui y sont prévus en Latin, par comparaison cette fois avec notre Collège. Peut-être pourrez-vous nous expliquer la différence notable que nous observons :

-          Monod, 5 classes de 5ème, les moyens pour 1 groupe de Latin

-          Duruy 7 classes de 5ème, les moyens pour 4 groupes de Latin

-          Monod, 5 classes de 4ème, les moyens pour 1 groupe de Latin

-          Duruy 8 classes de 4ème, les moyens pour 3 groupes de Latin

-          Monod, 5 classes de 3ème, les moyens pour 1 groupe de Latin et 1 groupe de Grec

-          Duruy 7 classes de 3ème, les moyens pour 3 groupes de Latin et 1 groupe de Grec

 

L’enseignement des Langues Anciennes est-il réservé à une élite ou peut-il être proposé à un plus grand nombre ? Si oui, M. Le Ministre, pouvez-vous intervenir et nous faire attribuer 5 heures, pour un modeste second groupe ?

Nous avons lancé depuis plusieurs années une classe bilangue (Allemand LV1 + Anglais LV2) aux niveaux 6ème et 5ème : les 4 heures d’Anglais ne nous sont pas données. Nous proposons en 4ème et 3ème donc 4 langues vivantes (Allemand, Anglais, Espagnol, Italien) : nous observons que Duruy a les moyens pour l’Allemand et l’Anglais en LV1 et pour 6 langues en LV2 (les mêmes + Russe et Chinois)… Différence importante… Pouvez-vous nous faire attribuer les 4 heures d’Anglais évoquées plus haut ?

Pouvez-vous user de votre influence pour que nous soient données les heures correspondant aux autres actions citées plus haut ?

 

Nous vous remercions à l’avance de bien vouloir examiner la situation critique de notre Collège. Dans l’attente d’une réponse espérée très rapide, nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments respectueux.

A Vitry sur Seine, le 16 juin 2011

 

Les Représentants Élus au Conseil d’Administration    Le Bureau FCPE     Les Personnels Enseignants

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