La décision fut difficile à prendre. Mais, le 5 octobre, le Snuipp Paris a tranché : le syndicat majoritaire des enseignants du primaire « exige l’arrêt du dispositif » mettant en place la réforme des rythmes scolaires dans la capitale. Les dysfonctionnements sont tels « qu’il n’est pas possible de continuer ainsi pendant toute l’année ». Pas favorable au « statu quo Darcos » – soit la semaine de 4 jours surchargés –, le Snuipp « ne peut se satisfaire du bricolage Peillon/Delanoë ». Le 30 septembre, le syndicat a rendu compte des premiers résultats d’une enquête menée auprès des écoles parisiennes. Sur les 160 réponses recueillies en dix jours (sur 663 établissements), 80 % déploraient anxiété et fatigue (chez les élèves et les enseignants) et 60 % des problèmes inattendus d’hygiène et de sécurité. Le recteur a ainsi accepté de saisir le tout nouveau Comité d’hygiène et de sécurité. « La situation est explosive ! », alerte le Snuipp, témoignages à l’appui : des animateurs qui rendent des enfants à des parents sans les connaître ; des inconnus qui circulent dans les écoles... Début octobre, la rentrée n’est toujours pas terminée, signalent les proviseurs, dépassés : pas de listes arrêtées d’élèves restant aux ateliers périscolaires, pas de liste d’animateurs ou d’associations intervenants, pas de formation suffisante pour les activités proposées en maternelle…
Paris n’est pas la seule concernée. À Aubervilliers (93), le 3 octobre, 95 % des enseignants étaient en grève contre la réforme des rythmes scolaires, soutenus par les parents d’élèves et les agents municipaux. Devant le manque de réponses du maire, ils ont décidé d’entamer des blocages d’écoles le 7 octobre.
La réforme des rythmes scolaires, un mois après. Alors ?