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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 19:04

C03-23Ecoles fermées, hôpitaux et services municipaux tournant au ralenti : au Royaume-Uni, les salariés du public sont en grève mercredi 29 novembre. D'après les organisateurs, jusqu'à deux millions de personnes doivent se joindre à cette action.

Si le pays est peu habitué aux grands mouvements sociaux, et toujours très réticent quant aux retombées négatives pour les usagers, les syndicats entendent faire de ce mouvement une démonstration de force, face à un gouvernement intraitable sur sa réforme des retraites. Un millier de manifestations ont également été programmées dans le cadre de ce mouvement avec lequel l'opposition travailliste a pris ses distances.

 

 La suite..

 

30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 18:56

La précarité au quotidien

Récits d'expériences dans l'enseignement supérieur et la recherche

http://pecres.hautetfort.com

 

Le collectif P.E.C.R.E.S. (Pour l’Étude des Conditions de travail dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche) propose aux personnes travaillant (ou ayant récemment travaillé) dans l’enseignement supérieur et la recherche dans un statut précaire de s’exprimer directement sur ce qu’être (ou avoir été récemment) précaire dans l’ESR veut dire en lançant un blog destiné à recueillir les récits, témoignages et analyses de la précarité, telle qu’elle est vécue au quotidien. L’objectif d’un tel blog est d’offrir un espace d’expression pour les personnes que la précarisation de l’ESR, exponentielle ces dernières années, touche en premier et le plus frontalement ; lieu d’expression pour soi, un tel espace permettra de concentrer des récits précis, et subjectifs, susceptibles de faire ressortir les traits communs en même temps que la diversité des situations de précarité.

 

Pour que la description de la précarisation de l’ESR ne se cantonne pas à des discours politiques généraux et abstraits, pour que la globalité de chaque expérience puisse être connue et partagée, nous vous encourageons à participer à ce blog et à faire connaître son existence. Bien sûr, chaque témoignage sera anonyme, et il n’y aura de modération de leur contenu qu’en cas d’instrumentalisation à des fins racistes, sexistes ou homophobes.

Ce blog s’inscrit dans un travail de recherche et de dénonciation de la précarisation de l’ESR initié au cours de l’hiver 2009-2010 : une enquête par questionnaire avait alors été lancée par l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche pour saisir les conditions de travail et de vie des personnels précaires de l’ESR.

En février 2010, cette enquête, qui a récolté plus de 4 400 réponses valides, a donné lieu à un rapport toujours consultable sur le site intersyndical dédié à la lutte contre la précarité : http://precarite-esr.org.

 

En avril 2011, un ouvrage a été publié aux éditions Raisons d’agir, par le collectif P.E.C.R.E.S. issu du groupe de travail ayant construit l’enquête, sous le titre Recherche précarisée, recherche atomisée. Production et transmission des savoirs à l’heure de la précarisation. Ce livre rend compte des conditions de travail des personnes ayant répondu à l’enquête de 2009-2010 et propose une analyse de la précarisation programmée sur laquelle les "réformes" récentes de l’ESR reposent pour une large part (une présentation de l’ouvrage est accessible dans la rubrique "A propos" du Blog "La précarité au quotidien").

 

Vous trouverez toutes les explications, la démarche et le mode d’emploi du blog à l’adresse suivante : http://pecres.hautetfort.com.

30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 18:46

Le "consensus"  de Chatel sur les rythmes scolaires a fait long feu...

 

4jeudis

In Snuipp

 

Faute de consensus entre tous les acteurs, la réforme des rythmes scolaires n’aura pas lieu. C’est ce qu’a indiqué hier le ministère de l’Education au SNUipp. Après un an et demi de débat public, la peur de susciter du mécontentement en période électorale explique sans doute cette décision.

  

 « Aucune décision sur les rythmes scolaires ne sera prise sans qu’il n’y ait de consensus entre tous les acteurs ». C’est en substance ce qu’a déclaré hier mardi 29 novembre le ministère de l’Education nationale au SNUipp lors d’une rencontre rue de Grenelle. Dans sa matinale, France Inter avait annoncé que Luc Chatel abandonnait à l’approche de l’élection présidentielle le projet de réformer les rythmes scolaires, craignant de susciter du mécontentement parmi un certain nombre d’organisations ayant participé au débat de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires. Cette dernière avait été mise en place en juin 2010, une première phase de concertation ayant été organisée jusqu’en janvier dernier. En juillet, la Conférence avait présenté son rapport et formulé 10 propositions.

  

 

 

 

29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 19:32

In Mammouth mon amour

 

C03-24Mercredi sortira dans l’Express un article sur les professeurs démissionnaires. Ceux qui ont quitté l’Education nationale, et aussi ceux qui pensaient avoir la vocation et qui, finalement, au moment de passer le Capès, ont renoncé : pas envie d’être « aigri dans deux ans », comme le confie un jeune étudiant en géographie. Je vous laisse découvrir ce papier pour lequel j’ai reçu, avec une certaine surprise, énormément de témoignages. Je suis toujours frustrée de ne pas pouvoir publier au long cours certains histoires passionnantes et devoir « trier » parmi les témoins – je profite de l’occasion pour m’en excuser auprès d’eux. Aujourd’hui, je m’engouffre dans l’espace ouvert par ce blog pour relater intégralement le parcours de Virginie, 38 ans, professeur d’anglais durant 11 ans, dans l’académie de Reims puis de Lille, qui a  démissionné en septembre dernier. Et s’en porte plus que bien. Voici son témoignage :

 

« J’ai enseigné durant 11 ans en lycée et collège. Ancienne élève de l’école normale supérieure de Cachan, je croyais dur comme fer à la transmission des savoirs et de valeurs de la République. Je suis issue d’un milieu modeste, d’une famille de commerçants ; ma mère n’est pas allée au-delà du certificat d’études. Petite, j’ai toujours perçu la différence entre les diplômés et les autres. J’ai toujours bossé d’arrache-pied, j’ai intégré une bonne prépa, Henri IV, et finalement, j’ai eu le concours de Normale Sup. J’ai bénéficié de l’ascenseur social et je voulais permettre à d’autres d’en faire autant. J’avais la vocation, l’envie de transmettre, le désir de participer à quelque chose de plus grand que moi, d’œuvrer pour le bien collectif. Je suis entrée à l’Éducation nationale la fleur au fusil. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit facile. J’étais prête à me battre pour ce métier. Cela ne me dérangeait pas. Je voulais enseigner en ZEP – et j’y ai effectué toute ma carrière.

 

Mon stage de pratique accompagnée m’a surprise. J’ai été larguée dans une classe, nous étions au milieu des années 1990. Pour ma première année, je suis tombée des nues. J’ai été affectée en Seine-Saint-Denis dans un collège qui faisait partie des « 6 » – les six collèges les plus durs du département, que tout le monde connaissait. Je vivais à l’époque en Seine-Saint-Denis, j’avais demandé à y être nommée, mais j’étais quand même très loin de chez moi : je devais me lever à 5 heures du matin pour arriver à 6 h 30, avant les embouteillages. En général, la  concierge m’ouvrait la porte et je préparais mes cours dans ma classe, entre 6 h 30 et  8 h 00… D’emblée, le principal m’avait collé 6 heures supplémentaires, sans me consulter et sans que je puisse dire quoi que ce soit. 24 heures par semaine, quand on débute (et même après), c’est énorme. Ce fut une année épuisante, un travail énorme. Cette année-là, tout était difficile, même faire entrer les élèves en classe ; il fallait surveiller les cages d’escaliers, les locaux techniques, aller chercher les élèves dans tous les recoins. Le principal, dont le bureau donnait directement sur l’emplacement où mes élèves étaient censés se ranger dans la cour, me regardait et ne m’aidait pas du tout quand les ados refusaient de monter en classe. Il m’a laissée me débrouiller comme ça. Il faut vraiment avoir la vocation.

 

Ensuite, j’ai été nommée à Noisy-le-Grand, dans un établissement où l’équipe était très soudée : il n’y avait que 6% de turn over (contre 76% dans celui d’avant !). Pourtant, le contexte était très difficile. Nous étions au cœur d’une cité, où ne restaient ni services ni commerces, une plaque tournante pour la vente d’armes. La nuit, des élèves faisaient le guet, pour 500 francs à l’époque, une sacrée somme. Pourtant, les gamins en voulaient, les collègues étaient solidaires, la direction à toute épreuve, même quand on recevait des cocktails molotov dans la cour. Je me sentais utile, les élèves nous remerciaient à la fin du trimestre. J’ai passé là mes trois plus belles années. C’était une expérience magnifique.

 

Une année, nous avions fait grève, parce que l’on nous avait refusé la création d’une classe non-francophone. C’était vraiment, pardonnez moi l’expression, du foutage de gueule. J’ai rédigé une lettre de démission que j’ai envoyée directement au Président de la république. Nous avons été reçus à l’Elysée ! Nous avons repris le boulot, j’ai commencé à être dans une position où je luttais contre le système. Il me fallait résister et tenir.

 

Ensuite, j’ai demandée à être mutée dans l’Académie de Lille. Un collège lui aussi difficile, avec des équipes soudées  mais un principal complexe, raciste, très compliqué, qui faisait des « blagues » sur les élèves franchement très limite… Ce furent 5 années ardues, la sécurité n’était pas assurée dans l’établissement, il y avait des intrusions d’adultes, parfois armés, 100% de  CSP défavorisées. En début d’année, il nous arrivait de collecter des tentes pour des parents à la rue, ou alors de récupérer des vêtements de bébé pour des gamines de 14 ans qui tombaient enceintes… J’ai été confrontée à la misère du Nord, qui n’a rien à voir avec celle de la banlieue parisienne. La vraie misère, culturelle, sociale, économique et intellectuelle. Les gens de la cité n’étaient jamais allés dans le centre de Lille à 1,5 km à pied. Les élèves n’avaient pas la volonté de se battre pour s’en sortir, ils n’attendaient strictement rien, ne faisaient strictement rien. Même les devoirs, que nous tentions de faire ensemble, en cours (sinon, il était évident que personne n’ouvrirait un cahier), nous n’arrivions pas à les finir. Ils n’avaient aucune notion d’effort, une absence totale d’intérêt pour tout ce qui n’apportait pas une gratification immédiate. Ils développaient une énergie dingue pour ne pas avoir à faire d’effort ! On ne peut pas aider les gens quand ils ne veulent pas l’être. Au bout d’un moment, c’est dur à vivre. On se remet en question. On arrive au bout des ressources pédagogiques.

 

J’étais au sommet de ma carrière, on me tannait pour passer les concours d’inspecteur, j’étais très bien évaluée. Je faisais ce que l’on nomme un « beau parcours ». Mais je mangeais cours, je pensais cours, j’étais tout le temps en train de chercher de nouvelles idées pour trouver des clés de compréhension pour mes élèves. J’étais surinvestie et ma vie personnelle en a souffert, cela a été une de mes erreurs. En même temps, cela n’aurait pas été possible autrement : il fallait se jeter dedans.

 

La dernière année, je suis entrée en conflit avec la direction. Je ne rentre pas dans les détails, mais la situation était absurde, je m’étais investie dans un projet pédagogique qui fonctionnait très bien et je n’ai pas pu le continuer, d’autres profs l’ont repris – alors que je l’avais mis en place avec une collègue, sans bénéficier d’aucune aide évidemment. Quatre ans de travail, quatre niveaux traités, pour rien. J’avais demandé, pour la première fois de ma carrière, un aménagement d’emploi du temps. On m’a envoyée paître. Le principal adjoint m’a dit qu’il était « temps de songer à changer d’établissement »…

 

J’avais deux classes difficiles, avec des élèves vraiment compliqués. J’arrivais au bout physiquement, j’étais en état d’épuisement chronique. J’avais peu de place pour mon compagnon, j’étais incapable de faire autre chose. En fait, je faisais un burn out sans le savoir. Un incident dans ma classe, à l’issue duquel un des élèves incriminés a quand même été réintégré dans mon cours alors qu’il était prévu qu’il n’entre plus en contact avec moi, a été la goutte d’eau qui a  fait déborder le vase. Pour moi, ce n’était pas admissible. En avril 2010, je n’ai pas repris et me suis donné l’été pour réfléchir.

 

À la rentrée suivante, j’ai été en congé longue maladie. Ce n’est pas ce que je voulais mais je m’y étais prise trop tard pour demander ma mutation ou une demande de mise en disponibilité. Si on démissionne, en tant qu’enseignant, on ne touche rien, pas de chômage. En plus, dans ma matière, il y avait un gros déficit d’enseignants par rapport au nombre de postes et l’on m’avait dit qu’on ne me laisserait jamais démissionner. C’est une drôle de situation, car on a l’impression qu’on est encore valorisable, puisqu’on ne veut pas vous laisser partir, mais en même temps, on n’est plus vraiment désiré. J’ai du passer plusieurs expertises pour prouver que je n’étais plus en état d’exercer ; j’ai vu un psy, un neuropsychiatre, plus un généraliste et un médecin du travail.

 

Je suis retournée à la fac, j’ai été prise dans une excellente formation pour devenir traductrice. Les expertises ont démontré que je n’étais pas en mesure de reprendre. J’ai touché des indemnités de départ volontaire : elles sont allouées à ceux qui souhaitent devenir entrepreneurs, on touche une partie au début et une partie après un an, quand on peut prouver son activité et justifier d’un exercice comptable.

 

La suite...
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 19:24

In Sauvons l'Université

 

Contes et comptes approximatifs

 

 

Or donc un fonctionnaire en charge des finances
S’avisa un samedi qu’il fallait qu’on annonce
Que huit universités sentaient vraiment le rance
« Surveillance », dites-bien ! Il faut que l’on renonce
À prononcer « tutelle ». Ne faites pas le bêta,
Et de la LRU, ne dites surtout pas
Qu’autonomie ne fut qu’un pâle reliquat.
Le ministre communique. Mais que ne fait-il pas ?
De huit, le jeudi, jusqu’à sept rétrograde
Car Nice n’est pas si rouge que la belle Belgrade
Et n’a pas ses finances de la même couleur
Que tous ces amateurs qui n’ont pas de compteur.

***

Le cafouillage n’est pas le seul vice à la mode
L’obstination seule pourrait user Hérode
Alors que revenu du fin fond du Poitou
Il essaie de fléchir de Guéant le courroux
Mais las ! T’as pas compris ? Le pognon, voilà tout
Ce qu’on peut espérer soutirer par dessous
Aux étudiants mus par l’amour de Francion
Venus traîner leurs basques au collège de Sorbon.
Que viennent-ils d’ailleurs espérer faire en France ?
Quand même en Amérique, sortant de leur silence
Certains se manifestent jusque sur les campus
Tu nous vois donc demain devoir leur courir sus ?  

***

Un autre phénomène, relifté L’Oréal,
A caché aux parents, ce qui n’est pas banal,
Des chiffres statistiques, sur les prévisions
Des effectifs d’enfants qui, dès l’année prochaine
Devraient fréquenter l’école républicaine.
Les parents en effet cette semaine se déchainent.
Certains osent prétendre que la grande UMP
Après les élections voudrait bien achever 
La très noble et antique école de la Nation
Mais ce n’est pas son genre ! Il s’agit seulement
Par l’évaluation forcée des enseignants
De faire partout éclore l’excellence à tous vents,
Même si par temps gris et saison conformiste,
L’inspection doit mater tous ces récidivistes
Dont les élèves savent des rimes anarchistes
Ou peut-être simplement le chant des partisans.

***

Tout est-il donc si noir, tout est-il donc foutu ?
En tous cas, des pépètes, bientôt y en aura plus.
Ainsi parle le sénat dans son rapport tout cru
Mais faudrait qu’il nous dise quand y en a jamais eu !
Cherche président par petites annonces
C’est dire si collégiale est l’université
Ainsi que le CNESER l’a tantôt dénoncé.
Combien encore faudra-t-il de coup de semonces
Pour constater enfin que notre métier s’éteint ?
Le maître de conf., hâve, git sous un tas de ronces,
Fait de tableaux excel et de pensez-à-rien,
À moins qu’au sens propre, et grâce aux bétonneurs
Qui dans marchés publics mêlent épinards et beurre,
Il ne prenne sur la tête la cabane et le chien.  

***

Et la morale de l’histoire, dont on ne se lasse pas. Allez, redis-la moi avant d’éteindre la lumière. Ça fait trop peur :
"Si jamais, quand vous tombez malade, cela n’a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n’est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l’impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu’il y ait un impact."
Laurent Wauquiez, interview sur BFM TV-RMC, 16 novembre 2011.

29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:11

 

 

* Vers une nouvelle « ingénierie pédagogique spécifique » pour faire (encore) des économies...

 

C’est une petite bombe que l’on peut lire ces jours-ci dans les salles des profs de certains lycées professionnels en Poitou-Charentes.

Les enseignants ont ainsi eu la surprise de découvrir le sort à court terme que l’administration faisait aux derniers CAP qui survivent encore à la dernière réforme.

Un projet de groupe de travail intitulé « classes à plusieurs niveaux » vient d’émerger de la pensée audacieuse de la rectrice de Poitiers, relayée comme il se doit par le corps d’inspection.

« le faible nombre d’élèves présents compromet la pérennité de ces classes de CAP », lit t-on dans un document qui émane de l’inspection Enseignement Technique - Sciences et techniques industrielles. Et pour éviter la suppression de ces formations, voilà LA solution.

 

Il faut regrouper les élèves ... de première et de terminale dans la même section. Ainsi dans nombre de lycées on peut réduire 4 à 6 groupes en 2, toutes spécialités mélangées. C’est déjà l’esprit des troncs communs en lycée général. Voilà que cela s’applique désormais à des enseignements plus spécialisés.

Et pour faire passer la pilule, l’Inspection demande à certains chefs d’établissement ou à certains profs de participer à ces groupes de travail afin de trouver une « ingénierie pédagogique spécifique [à ce montage] » c’est à dire organiser la gestion des enseignements ou des CCF et « la gestion et animation du groupe classe ».

Vocabulaire issu en droite ligne de la gestion des ressources (in)humaines, qui dit clairement au moins qu’il n’est plus question d’enseigner.

 

Voilà de quoi perdre encore énormément de moyens pour ces établissements. S’agit-il d’un de ces leviers d’efficience que prône la LOFL ? Et qui va se faire sur le dos des élèves de CAP.

 

Et le rectorat de Poitiers veut que l’opération se déroule en toute discrétion. Trop tard.

 

Et toujours plus...

 

28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 19:15

In Fabula

  

[Dossier sur le budget 2012: facs autonomes, facs fauchées]

 

A Montpellier, des étudiant-es s’organisent car, au milieu du mois de novembre, ils-elles n’ont toujours pas touché l’argent de leur bourse. A Saint-Denis, les personnel-les et les étudiant-es de l’université Paris 8 luttent contre les dégradations des conditions de travail et d’études. Dans ces deux villes, un appel à la mobilisation a été lancé  pour le 24 novembre.

Près de 200 étudiants se sont rassemblés le 25 novembre devant le conseil d’administration du CNOUS qui votait le budget 2011-2012 pour manifester leur mécontentement face au budget d’austérité. Lille, Toulouse, Rennes et Lyon avaient appelé au rassemblement

 

Lire le communiqué de Sud Étudiant (23 novembre 2011):

 Nous ne laisserons pas couler les usager-ère-s et les personnel-le-s des universités

 

Lire également deux communiqués de l'Unef: (24-25 novembre 2011)

Budget : après les mensonges, la gueule de bois !

Les étudiants se mobilisent contre l’austérité imposée aux Crous

 

***

Revue de presse:

Les étudiants manifestent devant les Crous pour défendre leurs bourses

Ouest-France - ‎25 nov. 2011‎

 Des étudiants ont manifesté vendredi à l'appel de l'Unef à Paris sous les fenêtres du Centre national des oeuvres universitaires et scolaires (Cnous), ainsi que dans cinq villes de province, pour demander le versement des bourses de novembre et des ... 

Ils ne tiennent plus les cordons de la bourse
20minutes.fr - ‎24 nov. 2011

Habituellement, elle tombe entre le 15 et le 17 du mois. Hier, beaucoup d'étudiants toulousains n'avaient pas encore perçu leur bourse du mois de novembre. « Et ils risquent de toucher celle de décembre seulement début janvier », s'alarme Stéphane ...

 

Bourses des étudiants: des retards en novembre
TF1 - ‎24 nov. 2011‎

Le versement des bourses étudiantes connaît d'importants retards en novembre selon l'Unef qui s'inquiète aussi pour décembre, alors que le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, affirme que "les moyens budgétaires" nécessaires existent ... 

Déprime de Noël pour les boursiers
Libération - ‎24 nov. 2011‎

Retard. Les étudiants attendent toujours le versement du mois de novembre. Et s'inquiètent pour décembre. «Je commence à désespérer, j'avais l'espoir de pouvoir faire mes courses et de payer un prélèvement qui passe le 28, mais si je n'ai pas ma bourse ...

 

Retard de versement des bourses étudiantes
Le Monde - ‎24 nov. 2011‎
 

Le versement des bourses étudiantes connaît d'importants retards en novembre selon l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), qui s'inquiète aussi pour décembre, alors que le ministre de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, ...

28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 18:41

 

Les remarques, pensées, réflexions quotidiennes d'une enseignante, prof de Lettres dans un lycée de la Côte d'Azur et écrivain. Sa première contribution "J'écris pour les profs qui pètent les plombs" a été rédigée, à la suite de la mort d'une prof de maths qui s'est immolée.

 

0Bon, aujourd'hui je procède à mon auto-évaluation (réforme de l'évaluation des enseignants envisagée par le gouvernement) concernant ma capacité à faire progresser :
  • chaque élève (point 1) ;
  • mes compétences dans ma discipline ou mes domaines d'apprentissage, soit le français (point 2) ;
  • ma pratique professionnelle dans l'action collective de l'établissement… par la mise en place de projets pédagogiques transversaux et pluridisciplinaires assurant la cohérence d'un enseignement collectif (point 3).

Pour le point 3, ça va. Ça va mais ça n'a pas été simple de trouver un projet impliquant plusieurs disciplines en classe de seconde. On a quand même réussi. Avec les profs de SVT (science et vie de la terre), d'EPS (éducation physique), de SES (sciences économiques et sociales), d'enseignement artistique, d'histoire-géo, et moi, le prof de français, on a mis en place un super projet transversal et pluridisciplinaire susceptible de réunir plusieurs collègues du lycée : les chemins de Monte-Cristo.

Comme ça on est allé tous ensemble courir le long des sentiers de Provence , en dansant et chantant à tue-tête, prélevant quelques plantes et quelques pierres, avec observation des paysages, considérations géologiques, tout en commentant les conditions d'implantation de la prochaine ligne TGV Paris-Toulon, ses conséquences écologiques, les motivations politiques du nouveau tracé... Moi j'ai casé des anecdotes sur le château d'If… Ça se prolongera et s'évaluera dans chaque discipline par un QCM.

Pour le point 2, la progression de mes compétences dans ma discipline, on peut considérer que ça s'améliore puisque j'ai réussi à faire lire aux élèves de seconde quelques extraits d'une édition abrégée du « Comte de Monte-Cristo » comportant certains passages du texte original entrecoupés de résumés. Ça les a un peu saoulés (« ça fait combien de pages madame ? C'est le dictionnaire ? ») mais j'ai fini par leur raconter l'histoire en chantant et en ramassant des pierres.

On a beaucoup regardé la mer en évoquant le méchant Danglard [personnage crapuleux du roman d'Alexandre Dumas, ndlr]. Ça leur a plu, ils voulaient connaître la fin de l'histoire.

Pour le point 1, je suis perplexe. Faire progresser chaque élève, c'est quand même le but évident pour un professeur, le fondement même du métier. Ou alors je suis dingue.

Mais comment je prouve que Lila ou Noé progressent ? Ils réussissent un peu mieux à se faire comprendre, à l'écrit comme à l'oral, ils acquièrent une nouvelle familiarité avec les textes littéraires. Je le sens, je le sais, mais leur niveau linguistique ne s'améliore quand même pas très vite et ils sont toujours aussi faibles dans les autres disciplines.

Il y a aussi le cas inverse, Grégoire et Saphia, élèves de première ES (section économique et sociale) très performants en math et SES, visant l'admission à une école de commerce et revendiquant une rentabilité immédiate de l'enseignement de la littérature – des bonnes notes assurées aux EAF (épreuves anticipées de français en classe de première), mais je sens tellement que je les énerve avec ma manière d'expliquer les textes :

« Madame, vous ne pouvez pas nous donner un poly de synthèse à la fin de chaque lecture analytique, pour le bac ?

– Oui, si vous voulez, d'accord, mais c'est pas le but, apprendre par cœur une explication de textes, vous êtes censés le comprendre, vous l'approprier.

– Nous on veut surtout réussir le bac, le reste... »

Je me soumets. Erreur fatale, une fois le système mis en place : j'explique le texte, à la fin je distribue les photocopies avec plan détaillé de la lecture analytique. Pendant le cours, désormais, Grégoire et Saphia écoutent en pointillé, bavardent avec une mine complice – « Merci madame c'est génial votre cours, on n'a même plus besoin d'écouter » – et propagent l'agitation.

Auto-évaluation 1 : je suis nulle, je ne réussis pas à captiver un auditoire de 35 élèves sur Beaumarchais. Mais Grégoire et Saphia auront de super notes au bac parce que je suis assez bonne pomme pour jeter l'éponge, expliquer mon texte dans le bordel ambiant et distribuer à la fin du cours un poly récapitulatif.

Auto-évaluation 1 bis : je suis un super prof parce que j'ai quand même réussi, malgré Grégoire et Saphia, à captiver 10 élèves sur 35 en expliquant le monologue de Figaro, des élèves qui ont compris quelque chose à la manipulation par le langage.

 

28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 18:27

In C'est Classe !

 

 

 

A un mois de Noel, Luc Chatel annonce que les enseignants débutants vont être augmentés et toucher 2 000 euros bruts par mois. C'est sympa et ça met dans l'ambiance. Et puis, dans 3 semaines, il y a une journée de mobilisation - qui sait, peut-être que grâce à ça, la grogne va retomber ? Et dans 5 mois,  c'est la présidentielle - et si les profs reconnaissants votaient pour Sarkozy ? Mais là, rien n'est prouvé.

 

Le ministre et ses conseillers ont gardé leurs langues jusqu'au bout. Le matin du jour J - le 24 novembre - , on sentait bien que quelque chose se préparait. Mais quoi ? Comme le sait tout bon communiquant, plus la surprise est grande, plus l'impact de l'annonce a des chances d'être fort. 

 

Ce matin-là donc, le service de presse du ministère a appelé les journalistes pour savoir s'ils venaient au point presse du ministre au Salon de l'Education. Mais cette fois, c'était un peu plus appuyé que d'habitude - du genre: "vous allez voir, il y aura des chiffres intéressants, franchement ça vaut la peine".

Le problème est que j'avais autre chose à faire et que c'était urgent - un papier à terminer, un reportage à préparer. J'ai donc raté l'annonce du fameux chiffre. Heureusement, comme elle n'est pas passée inaperçue - on n'augmente pas les profs tous les jours -, je l'ai vite rattrapée au vol.
 

Tout était réglé au cordeau. Le ministre avait tenu à laisser passer l'orage déclenché par le projet de réforme d'évaluation des profs, qui donne un rôle-clé aux chefs d'établissement. La mobilisation appelée par une intersyndicale le 15 décembre vise d'ailleurs à obtenir son retrait.

Il avait choisi le Salon de l'Education, un lieu où se pressent, entre autres, les professionnels et les journalistes. Dans la foulée de son annonce, il est allé saluer les syndicalistes dans les allées, qui se sont retrouvés pris de court.

C'est bien sûr une bonne nouvelle pour les profs débutants. Ils devront toutefois attendre le 1er février 2012 pour toucher cette augmentation - tiens, deux mois et demi avant la présidentielle... 

D'après le ministre, ils sont 107 000 à être concernés dans le public - professeurs des écoles et certifiés, les agrégés n'étant pas concernés - et 18 000 dans le privé.

 

Après, les chiffres divergent sur la hausse réelle. Luc Chatel estime que les enseignants débutants auront vu leur rémunération augmenter de 18% entre 2007 et 2012 - ils partaient selon lui de 1 690 euros bruts mensuels. "Quel est le pays au monde qui a pris une telle mesure ?", s'est-il exclamé, et ce en pleine crise.

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, estime que cette revalorisation "correspond à une augmentation de 5% et non de 18%". Apparemment, les uns et les autres ne partent pas des mêmes bases. Un calcul d'autant plus compliqué que les profs sont désormais recrutés à bac plus 5 et n'ont plus l'année de stage en alternance.

 

Dans un communiqué, le SE-Unsa écrit, lui, que "si ces annonces concernent potentiellement 100 000 enseignants, la moitié d'entre eux percevra de fait une augmentation inférieure à 20 euros nets par moi. Au final, ce sont 85% des collègues qui n'auront toujours rien reçu depuis 2007, leurs salaires restant bloqués".

Le SNUipp, principal syndicat du primaire, souligne que "ce n'est pas du luxe" vu le retard salarial des enseignants français par rapport à leurs voisins. Et parle d'une "augmentation d'environ 100 euros par mois en début de carrière".

 

Quoi qu'il en soit, plusieurs questions restent ouvertes:

 

La suite...



28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 18:20

 

In Mammouth déchaîné

 

 

 Retour des châtiments corporels

"Ecole à la maison" et timbrés de toutes sortes semblent faire bon ménage aux USA.  En témoigne le succès du lamentable livre publié par un pasteur évangéliste, "To Train Up a Child".

Publié à compte d'auteur, le livre du pasteur Pearl aurait été vendu à plus de 670 000 exemplaires ; il rencontre notamment un vif succès dans les milieux chrétiens adeptes de l'école à la maison. Il explique aux parents comment éduquer les enfants en suivant non seulement de bons principes chrétiens, mais aussi  les “principes utilisés par les amish pour dresser leurs mules les plus têtues”, c'est-à-dire en leur donnant des coups, les châtiments corporels étant considérés par certains chrétiens conservateurs comme  tout à fait compatibles avec la Bible . Le bon pasteur donne même des conseils pour frapper les bébés de 6 mois...

Plusieurs enfants dont les parents étaient des adeptes de la méthode Pearl sont déjà morts sous les coups.
Plus d'infos dans cet article de Courrier international (reprenant un article du New York Times).


* Plus fort que Guéant : punir dès 12 mois :

Punir les bébés trouve aussi ses adeptes en France: ainsi, le site ultra-réac "etatdedroit.fr" (site tellement proche de l'association Sos éducation que leurs deux adresses ip sont 213.186.33.2 et 213.186.33.4 ... ) souhaite entériner l'idée que l'on puisse "punir" les enfants dès 12 mois, mais attention, précise le site (proposition E20) "il va de soi que les gestes connus pour leur dangerosité seraient régulièrement rappelés aux nouveaux parents : ne JAMAIS secouer un jeune enfant, etc."

ouf, on a eu peur...

 

 

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