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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 12:59

In Libération

 

Le ministère de l'Education nationale vient de finaliser la répartition par académie des 16.000 suppressions de postes d'enseignants prévus au budget 2011.

 

 

 

Aucune académie n'y coupera. Le ministère de l'Education nationale vient de boucler la répartition par académie des 16.000 nouvelles suppressions de postes d'enseignants prévues au budget 2011. Et tout le territoire est concerné.

 

Après déjà 16.000 postes en moins cette année, 13.500 en 2009 et 11.200 en 2008, à la rentrée prochaine il faudra faire avec 8967 postes de moins en primaire, 4800 en collèges et lycées dans le secondaire et 600 administratifs. Sachant que dans le même temps on attend 8900 nouveaux élèves en primaire et 48.500 dans le secondaire.

Dans le détail, ce sont les académies de Lille et de Nancy-Metz qui, en valeur absolue, doivent s'attendre à payer le plus lourd tribut, notamment dans le primaire. Mais une baisse des effectifs des écoliers est attendue dans ces deux académies. D'autres perdent en revanche des postes alors qu'elles accueilleront plus d’élèves, comme Créteil.

A charge maintenant pour les rectorats de se débrouiller pour raboter ici et là des postes, département par département puis établissement par établissement.

 

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 15:42

In Mammouth déchaîné


Pour en finir une bonne fois pour toute avec les considérations pédagogiques en tout genre et en revenir aux fondamentaux (enfin !).


REDOUBLendepp2007

Whet else ?

Et pour mémoire (ce que le Mammouth a souligné depuis sa création en 2000) :


 

« ...Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.... »


© OCDE 1996(Cahier de politique économique n° 13- Faisabilité politique de l'ajustement - page 30)

 

 

à lire aussi dans l'excellent Mammouth !

 

 

* D’un côté (à droite), il faut tout privatiser.
* De l’autre, les socialistes ont des idées sur les collèges. 

 

22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 15:37

In Rue89

 

Des manuels scolaires sur une étagère (House Of Sims/Flickr/CC).

 

Des enseignants de la région toulousaine se sont plaints de leur inspecteur d'académie : ils en ont assez de se voir imposer des formations organisées main dans la main avec les maisons d'édition. « C'est une collusion entre une entreprise commerciale et l'institution à laquelle nous appartenons », argumentent-ils dans un texte. « Pure paranoïa », répondent le monde de l'édition et l'inspection d'académie.

Tous les enseignants des écoles maternelles et élémentaires reçoivent dix-huit heures de formation obligatoire par an. Il s'agit de mettre à jour leurs compétences ou de réfléchir à des nouvelles pratiques à expérimenter en classe. Ce qui n'est pas sans poser un problème, selon Christian Borgetto, enseignant à l'école élémentaire de Nailloux (Haute-Garonne) :

« Nous avons de plus en plus de formations organisées par les maisons d'édition du type Hatier, Hachette ou Bayard, qui viennent faire la pub pour leur manuel. »

 

Des livres « sans aucun rapport avec l'enseignement »

L'homme prend pour exemple la formation que tous les enseignants du primaire de Haute-Garonne ont reçu le 15 décembre dernier : Marie-Lise Peltier, auteur du manuel de mathématiques « Euro Maths » chez Hatier, s'est déplacée pour une conférence (une animation pédagogique dans le jargon). Commentaire de Christian Borgetto :

« Sans remettre en cause les qualités de Mme Peltier, nous estimons que cette conférence n'était qu'une vaste opération commerciale. Il y avait une table où nous pouvions acheter le manuel et même des ouvrages de jeunesse sans aucun rapport avec l'enseignement. C'est une collusion entre l'entreprise et l'école. »

 

Une de ses collègues explique que les formations pour les enseignants de l'école maternelle de Nailloux « ne valent pas mieux » :

« Une directrice de collection de chez Bayard est venue nous parler pendant deux heures de comment elle concevait Popi et Les Belles histoires. Il y avait des banderoles de Bayard dans la salle, et à aucun moment nous n'avons discuté de comment utiliser ces magazines en classe. A la fin de la conférence, nous lui avons dit : “Vous êtes là pour faire de la pub ! ” Elle était gênée. »

 

« Personne n'a jamais rien dit »

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 13:48

disparition.jpg

 

In Marianne2

 

Qu'il est loin le temps où le métier de professeur était sacralisé par la société et les politiques. Armés de leurs réformes de l'Éducation nationale, les gouvernements auraient tiré à boulets rouges sur les conditions de travail des enseignements, au point que les jeunes désertent aujourd'hui le professorat. Et cela n'augure rien de bon pour l'avenir, selon L'Hérétique.

 

Tiens, tiens... Ce que je prédisais il y a un an, je crois, prend forme à l'évidence. Les candidats désertent les concours de l'Éducation nationale.

Ils sont drôles les comiques du ministère qui reconnaissent «moins de deux candidats présents pour un poste en lettres classiques ou en maths». En lettres classiques, il y avait 135 candidats pour 185 postes ! Le ratio est comparable en mathématiques : il n'y avait que 1 300 à 1 500 candidats présents pour 945 postes et encore... Un œil attentif sur l'édito de Didier Missenard du Café Pédagogique lève le voile qui recouvre pudiquement le pot aux roses : en somme, les futurs lauréats seront en grande partie des recalés des années précédentes.

Et pendant que les jeunes Français désertent le professorat, ces cons continuent à tirer à boulets rouges sur les enseignants. Il faut dire que le rapport des sieurs Xavier Breton et Yves Durand est une anthologie à lui tout seul. Jugez donc de la tonalité de la prose.

Après avoir flingué la formation des jeunes enseignants, ce gouvernement s'apprête à les faire travailler plus, et tente de redéfinir leur temps de travail sous des prétextes fallacieux : les sieurs Durant et Breton écrivent ainsi qu’elle ne contribue pas à l’objectif de la réussite de tous les élèves, la définition du service des enseignants du second degré dessert ces personnels auprès de l’opinion publique.

 

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 13:37

Déjà évoqué ici, le nouveau mode de rémunération des recteurs laisse pensif...

  casse2

In Libération

 

Une prime au mérite pour les recteurs d'académie

 

Les recteurs d'académie vont recevoir pour la première fois cette année une prime au mérite, en fonction de la réalisation des «objectifs qui leur seront assignés», selon des textes publiés au Journal Officiel.

Jusqu'ici, la prime annuelle des trente recteurs, dont certains sont aussi vice-chanceliers des universités, était de 19.000 euros, un montant fixe.

A la faveur d'un décret et d'un arrêté publiés en novembre, leur prime comporte, à partir de cette année scolaire, deux volets: une part fixe de 15.200 euros, et une «part variable» dont le montant pourra aller jusqu'à 45% de la part fixe, soit de 0 à 6.840 euros. Au total, un recteur pourra avoir jusqu'à 22.000 euros de prime.

«Une politique cohérente»

Interrogé, le ministère de l'Education nationale s'est refusé à tout commentaire. En mai dernier, le ministère avait diffusé aux recteurs une douzaine de pistes pour supprimer des postes de 2011 à 2013, dans le cadre de la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, notamment d'augmenter les effectifs élèves par classe.

 

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 18:25
14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 18:00

 

In Rue89

 

Comment surveiller dans les moindres détails, à tout instant, le déroulement d'un cours, les supports pédagogiques, les activités des élèves, les contrôles et évaluations, tout au long de la semaine, du trimestre, de l'année ?

  

Ce vieux rêve inquisitorial est en train de prendre corps à partir d'une simple circulaire, parue au Bulletin officiel de l'Education nationale du 9 septembre, qui règlemente en quelques lignes le cahier de textes numérique dont chaque établissement scolaire devra se doter pour la rentrée 2011.

 

Jusqu'à présent, tous les enseignants étaient tenus de renseigner le cahier de textes papier censé présenter, pour chaque classe, les activités pratiquées dans les différentes disciplines.

La circulaire qui en précisait les modalités remontant à un demi-siècle en arrière (3 mai 1961), les enseignants choisissaient massivement de l'ignorer, attitude d'autant plus compréhensible que ce cahier de textes n'avait d'autre fonction que de permettre un contrôle tout ce qu'il y a de plus formel de l'administration lors des non moins formelles visites d'inspection émaillant la carrière de l'enseignant.

Les récriminations des inspecteurs sur le cahier de textes de la classe faisaient traditionnellement partie du rituel.

Davantage de travail pour les enseignants

Avec le cahier de textes numérique, par un de ces détournements auxquels l'informatique nous a habitués, la charge de travail des enseignants se voit notablement alourdie sans qu'un quelconque bénéfice en soit attendu pour les élèves.

Pour chaque cours en effet, le cahier de textes devra mentionner « le contenu de la séance et, d'autre part, le travail à effectuer, accompagnés l'un et l'autre de tout document, ressource ou conseil à l'initiative du professeur, sous forme de textes, fichiers joints ou de liens […]. Les travaux donnés aux élèves porteront, outre la date du jour où ils sont donnés, l'indication du jour où ils doivent être présentés ou remis par l'élève ».

On respire : pour l'instant, l'heure et la minute ne sont pas exigées. Bien sûr, « les textes des devoirs et des contrôles figureront au cahier de textes, sous forme de textes et de fichiers joints. Il en sera de même du texte des exercices ou des activités lorsque ceux-ci ne figureront pas sur les manuels scolaires ».

Cette liste n'oublie pas non plus de prendre en compte les travaux de groupes ou de « sous-groupes d'élèves » (sic) pour lesquels « le contenu des activités spécifiques sera mentionné dans le cahier de textes ».

Avec cette énumération digne d'Ubu, arrêtée par une haute administration qui ne connaît manifestement rien au quotidien de la classe, le cahier de textes numérique demandera bientôt davantage de travail aux enseignants que la préparation des cours.

Parents et chefs d'établissement virtuellement en classe

Ce nouveau support ne dispensant pas « chaque élève de continuer à tenir un cahier de textes individuel », comme le précise la circulaire, il n'est pas nécessaire d'en chercher longtemps la finalité, ce dont d'ailleurs nul ne fait mystère.

Ce cahier de textes « sera à la disposition des personnels de direction et d'inspection », ce qui ouvre la porte à l'intrusion des chefs d'établissement dans un domaine qui n'est pas de leur ressort.

Il pourra également être consulté « par les enseignants, les conseils d'enseignement, le conseil pédagogique, les conseils de classe […] », avant d'être archivé pour une durée de cinq ans, voire davantage selon le bon plaisir du chef d'établissement.

Aussi bien qu'une caméra de surveillance : avec le cahier de textes numérique, les chefs d'établissement comme les parents seront ainsi virtuellement présents dans les classes, à chaque cours, tout au long de l'année.

Un outil au service de la suspcion de l'administration

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 12:49

In Café Pédagogique

 

L'Éditorial de MaRCEL BRUN

 

A quelques jours de la pause la plus attendue de l’année, après un trimestre toujours long, les propositions sur les rythmes scolaires déchaînent les blogs d’enseignants. Le Café a déjà traité il y a quelques jours des questions de fond posées par le rapport Tabarot. Mais avant la publication de la synthèse de la commission présidée par le recteur Forestier, mi-janvier, l’appel de Martine Aubry à « travailler plus » va sans doute en remettre une couche. En effet, quiconque connaît le réel des écoles peut témoigner du sentiment très généralisé de fatigue, d’urgence et  de course après le temps. Cette forte montée du risque d’épuisement professionnel se nourrit à plusieurs sources : passage en force par X. Darcos de la semaine à quatre jours et de l’aide personnalisée, souvent mise en œuvre sur le temps de midi ou juste après la classe, mais aussi inquiétude devant la montée de l’évaluation par compétence et des « usines à cases » à remplir sans toujours y trouver de sens, ou montée des difficultés sociales qui impactent souvent le cœur de la classe.

 

Pourtant, la démagogie ou le poujadisme n’y peuvent rien : ce n’est pas en défendant un statu-quo que les enseignants des écoles seront mieux, ni que les résultats des élèves progresseront. Quel pourra être le projet cohérent capable d’augmenter le nombre de jours de classe pour diminuer la charge quotidienne, sans donner aux maîtres le sentiment d’être une fois de plus les dindons de la farce ? Et quel abaissement horaire qui ne se traduise pas par un simple transfert de charge sur les communes, obligées par les conditions de vie des familles d’ouvrir des structures d’accueil depuis tôt le matin jusqu’à tard le soir ?

 

Plus que moins d’école, c’est donc sans doute vers mieux d’école que se trouvent les solutions. Parce qu’il n’y a pas de fatalité à la fatigue scolaire, quand les apprentissages sont possibles dans de bonnes conditions. Alain Bouvier, recteur membre du HCE, rappelait récemment au colloque de l’IREA qu’on mésestimait toujours trop le rôle essentiel de l’accompagnement des enseignants comme condition de la réussite des élèves…

 

Mais depuis quelques jours, les inspecteurs ont commencé de discrètes négociations avec les maires, et janvier va voir partout l’annonce de nombreuses suppressions d’emplois, conséquence des réductions exigées des effectifs de fonctionnaires. Elles vont limiter les quelques moyens supplémentaires qui restent encore dans les ZEP, rendre rares les maîtres surnuméraires ou les RASED, augmenter les effectifs par classe, quand elles ne diminueront pas les postes de conseillers chargés d’aider les enseignants ou les remplacements dédiés à la formation continue, parfois réduite à un simple souvenir. Rien qui ne contribue à court terme à renouer les liens entre les enseignants et le politique. Et plus loin ?

 

Marcel Brun

13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 17:09

In Café Pédagogique

 

Quels intérêts sert le rapport sur les rythmes scolaires ?

 

C03-24Alors que la commission des affaires culturelles de l'Assemblée émettra mercredi 15 décembre son avis officiel sur la réforme des rythmes scolaires, son rapport a été publié par l'Assemblée nationale. Il va bien au-delà de la question des rythmes pour aborder les services des enseignants, leur annualisation, la réforme des programmes.

" Nous avons très vite constaté qu’une réforme des rythmes de vie scolaire, quelle qu’elle soit, aurait des répercussions profondes sur les méthodes d’enseignement et les missions des enseignants eux-mêmes". C'est à une remise à plat des écoles, des collèges et des lycées que conduit le rapport de Xavier Breton et Yves Durand sur les rythmes scolaires, réalisé pour la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale. Il passe en revue la réorganisation du temps scolaire mais aussi des "questions connexes" comme la régulation des politiques éducatives, la redéfinition du service des enseignants, le statut de l'école et l'organisation des vacances d'été. Même si les rapporteurs n'ont pas édicté des recommandations claires, préférant offrir un rapport très documenté sur ces questions, des mesures se détachent clairement de ce rapport. Et certaines ne peuvent pas être prises dans l'urgence que semblent préférer les auteurs.
 
Des rythmes scolaires mis aux standards européens. "La France se caractérise en effet par un nombre très faible de jours d’école (144 contre 187 pour la moyenne de l’OCDE) et des journées de six heures bien remplies, beaucoup trop remplies. Il faudrait donc réduire la durée de la journée scolaire en fixant un plafond quotidien horaire", écrivent les rapporteurs, ce qui revient à dire qu'ils souhaitent non seulement augmenter le nombre de jours travaillés dans la semaine mais aussi le nombre de semaines.

 

Au primaire, ils préconisent la semaine de 5 jours, en pesant le pour et le contre des cours le mercredi ou le samedi. Le mercredi pose la question du catéchisme.  Le samedi rencontre l'hostilité conjointe de l'Union professionnel artisanale (c'est un jour de chiffre d'affaire important) et des syndicats d'enseignants. Une seule chose est certaine pour eux "la semaine de quatre jours devrait être purement et simplement interdite". Le statut du directeur d'école serait aussi à revoir, estiment les rapporteurs, pour aller dans le sens du "leader" préconisé par le rue de Grenelle.

 

Secondaire : alléger les disciplines jusqu'à leur évaporation. Dans le secondaire, le volume horaire est trop lourd. Les solutions qu'ils envisagent c'est de donner plus de "souplesse" en fixant des maxima horaires mais pas de minima... "Il serait souhaitable de réduire le temps de cours magistral, de développer les enseignements pluridisciplinaires et de repenser les temps pédagogiques et les séquences d’enseignement... Tout ceci impliquerait de faire varier les formes de regroupement des élèves. Il faudrait davantage recourir aux groupes de compétence, aux ateliers d’accompagnement, aux « cours dialogués », etc. Des cours magistraux de soixante à quatre-vingts élèves pourraient être dispensés "pour l’enseignement des matières « dictées », comme l’histoire-géographie, ce qui permettrait de préparer les élèves à l’enseignement supérieur". Les professeurs d'histoire-géo apprécieront... Par ailleurs, "la liaison entre les enseignements disciplinaires et les activités de découverte, que ce soit dans le domaine culturel et sportif ou auprès du monde de l’entreprise, devrait être repensée. L’Éducation nationale pourrait conclure à cet effet des partenariats systématiques avec les autres ministères et les collectivités locales". Dans un langage plus directe on pourrait peut-être traduire que l'EPS, les arts plastiques et l'éducation musicale pourraient ne plus être assurées par l'éducation nationale mais relever de partenariats locaux. Ce scénario est déjà avancé avec l'expérimentation du sport l'après-midi.

 

Revoir le service des enseignants. "Nos travaux nous ont enfin conduits à nous intéresser aux obligations de service des enseignants", écrivent les rapporteurs. "Pour les professeurs du premier et du second degré, ces obligations pourraient être liées à la définition d’un temps de présence dans l’établissement, cette approche étant mise en oeuvre par de nombreux pays européens". Traduisons là aussi : elles pourraient être comprises aux alentours de 35 heures hebdomadaires.

 

Revoir donc les champs disciplinaires. Le rapport envisage aussi de redessiner le contour des disciplines. Il y aurait moins de disciplines, les professeurs enseignant des blocs disciplinaires. "Si l’on veut faire évoluer les rythmes scolaires dans la journée, si l’on veut personnaliser et individualiser la pédagogie, on est obligé de concevoir différemment les emplois du temps et  de revoir les champs disciplinaires. Quel avantage y a-t-il en effet à maintenir les enseignements « spécialisés » par champ disciplinaire tels que nous les connaissons aujourd’hui ?"

 

Comment diminuer les vacances sans toucher les activités touristiques ? "Les vacances d’été pourraient être raccourcies de deux ou trois semaines" disent-ils. Réduire la durée des vacances d'été leur semble nécessaire. Mais ils redoutent... l 'impact sur les activités touristiques. La solution est là aussi du coté de la "souplesse". "Une chose est sûre. D’un côté, la « centralisation » de la gestion du temps scolaire depuis la rue de Grenelle ne permet pas aux équipes de s’adapter aux besoins de leurs élèves. De l’autre, une décentralisation totale n’est pas souhaitable, car l’éducation doit rester dans un cadre national". On aurait ainsi des dates de congés différentes selon les régions, étalées sur les périodes des anciennes vacances.

 

Des recommandations qui accéléreraient le désengagement de l'Etat. Le rapport aborde des questions tout à fait légitimes. Il est nécessaire d'alléger la semaine de cours. Il faut recentrer l'école sur le travail de l'élève et non sur la transmission par le maitre et  créer des moments d'étude silencieuse. Il est indispensable de revenir à 5 jours au primaire et de prendre en compte les recommandations des chronobiologistes. Mais on voit bien comment l'application de ce rapport, dans le moment particulier où nous sommes de retrait de l'Etat, sert une autre cause. La lecture du rapport pourrait donner à penser que les arguments pédagogiques, fort sérieux, ne sont utilisés que pour faire passer l'arsenal de réformes que la RGPP a souhaité dès ses débuts. Il permettra de céder de vastes pans de l'éducation nationale. On dégagera ainsi des économies en reportant la charge éducative sur les familles et les collectivités locales qui pourront les porter. Est-ce l'intérêt de tous les élèves ?

 

Et les profs ? Les rapporteurs, l'un de la majorité, l'autre de l'opposition, ont ainsi pensé à tout : les achats du samedi, les stations de sports d'hiver, les retombées financières sur les communes, les futures épreuves du bac, et encore de nombreux  faits que le lecteur découvrira dans le rapport. Il n'y a qu'un seul oubli. Un détail. Une broutille. Trois fois rien : le salaire des enseignants. Pourtant "l'assouplissement" qu'ils préconisent avec des minima éducatifs, la suppression des barrières disciplinaires, les groupes de 75 élèves  à gérer, les semaines de 35 heures, la diminution d'un mois des congés, tout cela impacterait très négativement le métier d'enseignant. Ils n'ont pas imaginé que la réforme qu'ils envisagent n'est acceptable que dans le cadre d'une revalorisation puissante des salaires.  Posons leur deux questions. Pourquoi faire de longues études pour accéder à un métier dévalué, des horaires et une paye d'employé ? Peut-on réformer l'éducation sur le dos des enseignants ?

 

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 21:15

In Café Pédagogique

 

Bruno Suchaut : Relancer l'éducation prioritaire 

Par Bruno Suchaut


"On demande à l’école de faire plus avec moins", explique Bruno Suchaut, directeur de l'IREDU, dans cette tribune donnée au Café pédagogique. Il interroge aussi l'allocation des ressources. "Même si la relation entre les moyens et les résultats du système éducatif n’est pas proportionnelle, la politique de rigueur budgétaire qui commence à modifier sensiblement les conditions d’enseignement n’est sans doute la réponse la plus adaptée à la situation et ne permettra surement pas d’inverser la tendance relevée dans PISA au cours de cette dernière décennie. Il faut se doter de moyens de lutte efficaces contre la difficulté scolaire en agissant tôt dans la scolarité (dès l’école maternelle) en se fixant des objectifs ambitieux mais atteignables en termes de maîtrise des compétences à l’école primaire. Au-delà d’une action spécifique concernant les secteurs géographiques les plus en difficulté, cela demande sans doute aussi d’imaginer des modes d’aide aux élèves plus intensifs mais davantage intégrés à l’action pédagogique"



Les résultats de l’enquête PISA 2009 viennent de paraître. Ils sont consignés dans des  rapports volumineux qui demandent une lecture approfondie et souvent experte car ils sont riches d’informations et d’analyses nombreuses concernant différents aspects du fonctionnement des systèmes éducatifs et leur relation avec le niveau de compétences des élèves âgés de quinze ans. Les résultats produits ne sont en fait pas toujours aisément et directement interprétables en termes de politique éducative et, au-delà des constats, il n’est pas si évident, ni immédiat de dégager des relations de causalité entre les modes d’organisation et de fonctionnement des systèmes et les performances des élèves. De nombreux facteurs agissent ainsi sur ces performances, dont certains sont exogènes à l’école et le degré de responsabilité des systèmes éducatifs ne peut être précisément estimé. Tout au plus peut-on dire que la politique éducative a eu peu d’impact quand les résultats des élèves n’évoluent pas positivement. C’est sans doute le cas de notre pays pour lequel l’enquête PISA 2009 livre, une fois de plus, des résultats qui peuvent décourager les acteurs qui s’investissent quotidiennement dans leur travail, à différents niveaux du système éducatif.


Les évaluations internationales, pour peu que l’on prenne le temps de les examiner de manière approfondie, peuvent fournir des éléments de réflexion utiles à la politique éducative en mettant à disposition des décideurs des balises comparatives sur les performances de notre système éducatif selon différentes dimensions. Les élèves français testés lors de cette dernière évaluation de 2009 étaient scolarisés dans des classes de cours préparatoire en 2000 pour ceux qui ont effectué un parcours sans redoublement ; c’est donc l’image de l’ensemble de la scolarité effectuée à l’école primaire et au collège qui est évaluée à l’aune de PISA. Bien sûr, le contexte socioéconomique et l’environnement éducatif familial impriment également leur marque sur l’évolution du niveau de compétences des élèves et il peut-être difficile de chiffrer précisément dans ce type d’étude transversale l’influence précise de ces facteurs.


Les résultats de la dernière vague de l’enquête permettent de suivre l’évolution du niveau des acquis des élèves de quinze ans sur une assez longue période puisqu’ils peuvent être mis en relation avec les résultats produits lors des enquêtes triennales précédentes réalisées depuis 2000. On peut donc disposer d’une photographie des acquis des élèves à quatre moments différents de cette dernière décennie (2000, 2003, 2006, 2009), cela permet de détecter des évolutions positives ou négatives de la qualité de notre école. Au-delà des scores moyens et du classement qui ne fournissent que des informations globales et instantanées, les données PISA peuvent être riches d’enseignement si on mobilise plusieurs indicateurs dans une perspective temporelle. Ainsi, les écarts entre les élèves, la proportion d’élèves ne maîtrisant pas les compétences de base ou encore l’influence de l’origine sociale sur les acquis des élèves peuvent permettre de juger de l’efficacité et de l’équité du système éducatif.


Il faudra donc un peu de temps aux spécialistes pour analyser en profondeur les données produites par la dernière enquête PISA et fournir des pistes de réflexion pertinentes pour la  politique éducative. L’analyse « à chaud » permet toutefois de dégager déjà quelques tendances pour notre pays. Un premier point, sans doute le plus commenté par les médias, est le score moyen obtenu par la France et son classement parmi l’ensemble des pays. En 2009, la France affiche un score moyen de 496, soit équivalent à la moyenne des pays de l’OCDE (fixée à 500 dans cette enquête). Si l’on compare l’évolution des résultats depuis 2000, aucune progression n’a donc été enregistrée au cours de la dernière décennie. Plus encore, aucune évolution ne s’est manifestée depuis cette date car les données de 2003 et de 2006 fournissent des chiffres très comparables à ceux de 2000 et 2009. C’est donc une forte stabilité des performances qui est enregistrée, sans qu’aucune mesure de politique éducative n’ait modifiée cette tendance, alors que d’autres pays ont connu pendant cette même période des évolutions plus dynamiques et positives.


Un second point, lié au précédent concerne la disparité du niveau des acquis des élèves.

 

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