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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 18:31

In Charlie Hebdo

 

Michel Ascher, le proviseur qui, en   

décembre dernier, a renvoyé ses palmes académiques à Luc Chatel pour protester contre la politique actuelle de démantèlement de l’Éducation nationale, fait des émules: depuis, d’autres lui ont emboîté le pas.
Charlie Hebdo
veut fédérer et amplifier cette action et lance un appel aux personnels de l’Éducation nationale pour protester contre les réformes actuelles du ministère (suppression des IUFM, suppression de 16 000 postes encore cette année, «prime au mérite» pour les recteurs, «primes de résultats» pour les chefs d’établissement…): contre cette politique de dégradation du service public de l’Éducation nationale, renvoyez vos palmes à Luc Chatel!

 


Si vous êtes palmés et intéressés par cette action, adressez un mail à rendrelespalmes@yahoo.fr pour faire partie des premiers signataires.

Le texte de l'appel et la liste des premiers signataires seront publiés le 16 février dans Charlie Hebdo.

Appel publié le 2 février 2011 dans Charlie Hebdo n°972

7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 19:11
7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 17:22

In FCPE Montigny 

  

Nous reprenons à notre compte une excellente expression trouvée ces derniers jours sur des sites de syndicats enseignants: le "théorème de Chatel". On pourrait le formuler ainsi: "si le nombre d'élèves à scolariser augmente, alors le nombre d'enseignants diminue". Effectivement cette année, il y a un peu partout sur le territoire une montée du nombre d'élèves dans le premier et le second degré. alors qu'il "faut" supprimer coûte que coûte 16000 postes à la rentrée 2011. La réciproque du théorème n'est évidemment pas démontrée ("si le nombre d'élèves diminue..."). Voyons comment ce nouveau théorème s'applique à l'académie de Versailles dans son ensemble, et dans les 4 départements qui constituent l'académie.

ACADEMIE DE VERSAILLES Total académique :
type d’établissement élèves emplois
collège + 1486 - 142
LGT/LP - 429 - 30
total + 1159 - 493

 

Nota: certains totaux ne correspondent pas à l'addition brute des colonnes, car il faut ajouter les postes supprimés en SEGPA, les établissements régionaux EREA, etc... qui perdent également  des emplois alors qu'ils gagne tdes élèves!

Yvelines :
type d’établissement élèves emplois
collège + 883 - 35
LGT/LP - 194 - 118
total + 689 - 167
Essonne :
type d’établissement élèves emplois
collège + 406 - 29
LGT/LP + 255 - 54
total + 647 - 85
Hauts de Seine :
type d’établissement élèves emplois
collège + 698 - 34
LGT/LP + 19 - 84
total + 717 - 121
Val d’Oise :
type d’établissement élèves emplois
collège - 508 - 64
LGT/LP + 29 - 48
total - 479 - 105

 

Conclusion: à l'exception du Val d'Oise (qui perd des élèves mais aussi beaucoup de postes), le théorème de Chatel s'applique très bien partout !


F. ANDRE

TheoremeChatel-Humanite101230

A l'échelle de la France

7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 12:56

In C'est Classe !

 

Couverture livre andouillé Les enseignants du collège d'Andouillé, souriante localité de Mayenne, ont trouvé une surprise l'autre jour dans leurs casiers: un petit papier leur demandant de s'abstenir de participer à toute manifestation  "à caractère pré-électoral" et à "toute cérémonie publique" du 7 au 27 mars. Motif: la "période de réserve" en vue des cantonales.

 

"Nous avons d'abord cru à un canular, explique une prof. Nous nous sommes alors renseignés auprès de notre direction. La principale a répondu que cela venait bien d'elle, qu'elle recevait ce papier tous les ans par voie hiérarchique et qu'elle l'avait transmis cette fois-ci parce qu'il concernait également les agents territoriaux. Elle ne voyait d'ailleurs pas ce qui pouvait nous froisser".

 

Les enseignants ont pourtant bel et bien été choqués. "Hallucinant,  inquiétant, ubuesque, écrit cette prof, les fonctionnaires sont privés de leurs droits civiques pendant les périodes électorales." 

Voici la teneur du papier distribué:
 

"Monsieur le préfet tient à informer que la période de réserve, pour les élections cantonales (des 20 et 27 mars), débutera le lundi 14 février 2011 et se prolongera jusqu’au dimanche 27 mars inclus . Il est, en conséquence, demandé aux fonctionnaires de l’Etat (et de l’administration territoriale) d’éviter de participer, durant cette période, aux manifestations publiques susceptibles de présenter un caractère pré-électoral, soit par les discussions qui pourraient s’y engager, soit en raison de la personnalité des organisateurs ou de leurs invités.

Pendant la période électorale, qui s’ouvrira le 7 mars, il leur est également demandé de s’abstenir de prendre part à toute cérémonie publique, et ce, jusqu’au 27 mars inclus."

 

La suite...

4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 18:33

 

 

In Mammouth déchaîné


 Diffusion des évaluations CM2 sur le net : Chatel va-t-il porter plainte contre l’Education nationale ? (voire contre lui-même, mais alors pour quel motif ?)


Mammouth Déchaîné - On se souvient que la publication sur le net des fameux (ou fumeuses ?) évaluations CM2, par des parents d’élèves et des (méchants) professeurs, quelques jours avant la tenue officielle desdites évaluations, a créé l’ire de notre bon ministre qui a menacé (au moins) de se porter en justice contre les sites en question. Tricherie, démarche à l’encontre de «  la responsabilité et de l’éthique », « indigne de l’école de la république » et bien d’autres... (voir ici).

 

La plainte risque en effet d’être plus large que prévue car voici que la FCPE-CDPE 974 (île de La Réunion) a adressé un courriel à Monsieur le recteur et à Monsieur l’Inspecteur d’Académie (puis au ministère via la FCPE nationale) pour informer de la présence des tests d’évaluations en français et en mathématiques depuis plusieurs jours sur le site internet su Ministère de l’Education nationale. Plus précisément sur le site d’Eduscol (au moins).

C’est d’autant plus dommageable que l’académie de La Réunion était jusque-là en vacances, et que ces évaluations doivent être passées du 2 au 6 février (soit à partir d’aujourd’hui), comme nous le précise le site de l’académie. De là a considérer que l’on ne fait que peu de cas des Réunionnais...

 

La commission Chienlit et Maintien de l’Ordre du ministère a encore du travail...

 

D'autres nouvelles du fond de la trompe...

4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 18:19

In Café Pédagogique

 

 C03-24Les personnels concernés, aussi bien les évaluateurs que les évalués, l’ont appris par le café pédagogique de ce jeudi 3 février :

Fin janvier, dans une réunion interne de l'UMP, selon le blog de L Debril, Luc Chatel s'était laissé aller à dire que l'évaluation des enseignants devait échapper aux corps d'inspection. "Il faut revoir le fonctionnement du corps de l’inspection et créer des entretiens d’évaluation avec des personnalités indépendantes, qui ne soient ni des inspecteurs, ni des chefs d’établissement".

 

Comme d’habitude depuis 2007, le ministère annonce, teste, mesure l’impact, absorbe les réactions et ouvre la concertation non pas sur la décision mais sur les modalités de son application. Comme les partenaires acceptent nécessairement la discussion, on considère qu’ils sont d’accord sur le principe. Au prix de quelques concessions sur la mise en œuvre, on réussit ainsi à faire passer toutes les décisions prises avec un voile de bonne volonté et une apparence de démocratie. Les problèmes traités ne sont pas choisis par hasard, ils correspondent toujours soit à l’état de l’opinion publique soit à des aspects plus ou moins obsolètes du fonctionnement du système, ceux que les gouvernements précédents, et depuis un certain temps,  ont oublié ou  n’ont pas eu le courage de traiter, de crainte des corporatismes ou faute de réflexion suffisante sur l’évolution de l’école.

 

L’évaluation des enseignants est un vrai problème. Dans « La République des enseignants » (Editions Jacob Duvernet 2003), Emmanuel Davidenkoff et Brigitte Perucca écrivaient : « De tous les interlocuteurs des enseignants, les inspecteurs sont sans doute ceux qui font l’unanimité la plus évidente. Contre eux. », précisant ensuite « Leurs bâtons n’effrayent guère, faute de carotte à leur opposer ». Il est vrai que l’inspection demeure traumatisante malgré les efforts d’une partie des inspecteurs, malgré l’idée d’un code de déontologie pertinemment proposé par le SNPI, syndicat minoritaire. Mais les enseignants savaient et savent qu’une fois la porte fermée sur les talons de l’inspecteur, ils pouvaient et peuvent revenir à leurs conceptions et habitudes en attendant plusieurs années l’épreuve suivante. Les pratiques ont peu évolué depuis la nuit des temps, hormis dans le premier degré, l’obligation d’annoncer la date de l’inspection, obligation scandaleusement détournée sans révolte par le stratagème de l’annonce de l’inspection entre le 1er et le 8 ou le 15 du mois.

 

Le ministère joue sur du velours. Les enseignants sont favorables à la disparition de l’acte d’inspection tel qu’il était et les corps d’inspection n’étaient pas en capacité de faire des propositions de redéfinition de leurs missions au regard de l’évolution réelle ou  idéale  du système. Leur triptyque historique, « évaluation / formation / animation » a perdu ses fondements puisque l’inspection est devenu contrôle de l’application des mesures ministérielles, contrôle des résultats apparents des élèves, que la formation professionnelle a disparu, que l’animation pédagogique appelée à se substituer à la formation n’a guère de crédit auprès des enseignants. Il n’y a aucune proposition alternative, ni au niveau des syndicats d’enseignants dont ce n’est pas la préoccupation centrale sauf qu’ils préfèrent un mauvais système qu’une évaluation par les élus ou par les parents, ni au niveau des syndicats d’inspecteurs dont certains ont cru que les nouvelles orientations gouvernementales leur offraient des opportunités de redorer leur blason.

 

La décision d’imposer le développement du pilotage par les résultats, concept issu du monde de la finance et de l’industrie, sans la moindre concertation, sans réflexion collective, a pu séduire. C’est pourtant un concept stupide, comme je l’ai expliqué dans plusieurs tribunes depuis de nombreuses années. On ne peut piloter sans cap, et s’il ya un cap implicite évident, le choix d’une société ultra libérale, celui-ci n’est jamais formalisé, explicité dans la transparence. On ne peut piloter sans carburant, et hors l’injonction et l’incantation, les pseudos pilotes n’ont pas de crédits, pas de moyens humains, pour soutenir, accompagner, contractualiser des projets. On ne peut piloter sans outils, et les seuls outils sont des contrôles (ce qui n’est pas de l’évaluation) des performances des élèves dans deux domaines (maths et français) et de l’’application formelle, apparente des mesures gouvernementales (programmes, aide individualisée, etc). Les inspecteurs sont aujourd’hui dans l’incapacité de mettre les résultats des élèves en rapport avec les pratiques qui les produisent, ce qui est un énorme problème !

 

Mais le pilotage par les résultats facilitait la manœuvre, ouvrait la voie naturellement à la disparition de l’acte d’inspection honni et à son remplacement par un entretien comme celui conduit par les DRH des entreprises ou des banques. Cette avancée est parfaitement cohérente avec le déni systématique de la pédagogie, avec la technicisation et l’administratisation galopantes du système. L’inspecteur demande les résultats des évaluations. Fixé dur l’écran de son ordinateur, il compare, mesure, détecte, et donne la feuille de route. Nul besoin d’aller dans la classe puisque les pratiques ne sont pas analysées, seul le résultat apparent compte.

 

Ces nouvelles modalités ont des avantages évidents pour le ministère : on peut réduire le nombre d’inspecteurs et de secrétaires, supprimer leur territorialité, renforcer la priorité au contrôle et à la propagande, satisfaire, au moins provisoirement, les enseignants soulagés, inscrire les missions de l’encadrement intermédiaire dans la perspective de l’idéologie libérale…

 

Elles ont de graves inconvénients et même des dangers par rapport à une conception progressiste, humaniste, démocratique du système éducatif :

  • Elles occultent définitivement l’importance de la pédagogie. Si l’on n’observe pas sérieusement l’activité des élèves en situation d’apprentissage, si l’on n’analyse pas le choix des pratiques, des situations, de l’organisation des apprentissages, des représentations des enseignants et des raisons de leurs choix, on participe à la destruction de la pédagogie engagée déjà avec les nouveaux vieux programmes qui privilégiant la mécanique à l’intelligence confortent la pensée unique et le modèle de la transmission, avec la conception de l’aide individualisée sur le modèle réducteur de la panne/réparation, avec la mastérisation, etc
  • Elles réduisent la dimension du métier à la vie de la classe excluant les notions de projet d’école et de projet éducatif global
  • Elles aggravent les risques d’arbitraire et la tendance à l’autoritarisme. Chacun connaît le phénomène des petits chefs qui vont parfois au-delà des consignes et des attentes de leurs supérieurs. L’encouragement à l’autoritarisme est une réalité sans précédent dans l’histoire de l’école : sanctions, menaces, pressions. Les exemples de comportements aberrants se multiplient à propos de l’évaluation et des « désobéisseurs »
  • Elles s’inscrivent dans une perspective de développement de la compétition, des conflits entre les personnes, des tensions, de l’individualisme, du rejet de l’innovation qui est toujours susceptible de déranger
  • Etc.

Il était nécessaire et même urgent de réformer l’évaluation des enseignants. Il était nécessaire de redéfinir les missions des enseignants. Il est incontestable qu’il n’y a pas de projet alternatif sur ce problème complexe, ni dans les syndicats, ni dans les projets politiques (hors l’UMP). Il aurait été d’autant plus souhaitable d’engager une concertation, une réflexion collective avec des experts, avec les enseignants et avec les inspecteurs et chefs d’établissement. Il aurait été souhaitable de prendre le temps de mettre en œuvre l’intelligence collective, de consulter les parents et les partenaires de la communauté éducative. Une fois de plus, les choses se font dans la précipitation, dans la recherche d’effets d’annonces, dans le bricolage au coup par coup alors que notre pays a besoin d’un grand projet éducatif neuf, cohérent, réellement et clairement inscrit dans un projet de société lisible et mobilisateur.

 

Pierre Frackowiak

4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 17:47

ecole-ceinture.jpg

 

In Libération

 

A Suresnes, Paris ou la Réunion, enseignants et élèves sont face aux restrictions budgétaires.

 

A Suresnes (Hauts-de-Seine), des enseignants du lycée Paul-Langevin et des parents d’élèves protestent contre la suppression annoncée à la rentrée du BTS «Assistant de manager». Il avait bien progressé et affichait de bons résultats d’insertion. Quelque 80% des étudiants effectuaient même un stage à l’étranger. Mais il ne faisait pas le plein, avec 27 élèves inscrits cette année. Le rectorat a alors décidé de le transférer au lycée Michel-Ange de Villeneuve-la-Garenne. Du coup, de nombreux étudiants vont devoir faire des kilomètres pour rejoindre leur établissement et d’autres risquent de devoir renoncer à s’inscrire.

 

A Paris, ce sont des professeurs de classes préparatoires qui s’inquiètent. Au lycée Victor-Hugo, ils viennent d’apprendre qu’en septembre, ils allaient devoir fonctionner avec neuf heures de moins par semaine dans leur classe unique d’hypokhâgne. Avec une telle réduction, ils estiment que les options - théâtre et géographie - ne pourront plus être assurées. Celles-ci étant obligatoires, leur prépa est condamnée. Très demandée, elle accueille 48 étudiants cette année. Mais d’autres prépas littéraires ne font pas le plein à Paris. Et le gouvernement ne veut plus de places vacantes.

 

La suite...

4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 17:31

casse2

In blog Mediapart

 

Par Didier Desponds

 

Lors de ses vœux destinés au monde de la connaissance et de la culture, mercredi 19 janvier 2011, le président de la République, a annoncé qu'il entendait poursuivre en l'améliorant la réforme de la formation des enseignants, « le chantier de l'avenir » indiqua-t-il.Il déclara plus loin, « Je pense qu'il faut que nous remettions sur le chantier les éléments de formation, passer des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) à l'université, passer d'un niveau licence à un niveau master ne suffit pas », puis « il y a toute la question de la formation pratique, je pense qu'il ne faut pas avoir peur d'améliorer en permanence notre système ». Il est surprenant que N. Sarkozy reconnaisse lors de ses vœux la nécessité d'améliorer les dispositifs de recrutement des enseignants qu'il a lui même dangereusement fragilisé, en lançant le 2 juin 2008 une réforme majeure sans la moindre discussion avec les principaux acteurs concernés. S'agirait-il d'un aveu d'échec susceptible d'engager une réflexion en profondeur ou simplement d'un nouvel effet d'annonce sans lendemain, destiné à gagner du temps ? Le processus en cours sur ce sujet depuis son accès au pouvoir incite à opter pour la seconde partie de cette alternative, en voici les principales raisons.


- 1) Les enseignants pâtissent d'un dénigrement systématique. Le constat n'est pas nouveau. Quand  il était ministre de l'Education nationale, de juin 1997 à mars 2000 C. Allègre, avait largement amorcé le phénomène par ses formules à l'emporte-pièce. La réalité des expériences conduites dans les établissements scolaires, les difficultés rencontrées par les enseignants dans leur pratique professionnelle passent à l'arrière-plan derrière le dénigrement des revendications présentées comme corporatistes ou la dénonciation des avantages « excessifs » dont ils seraient censés bénéficier. Le chef de l'Etat ne se vante-t-il pas de l'affaiblissement apparent des mobilisations enseignantes, le dernier exemple en date ayant été signalé le 26 janvier lors de son intervention devant le « premier cercle » des donateurs de l'UMP.


- 2) L'application depuis 2007 d'un mécanisme automatique de suppression de postes impose le dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux comme le stipule la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Elle  a conduit à la destruction des dispositifs de soutien qui avaient fait leur preuve tels les Rased, à des remplacements de plus en plus périlleux dans de nombreuses classes, à l'augmentation du nombre moyen d'élèves par classe à l'école primaire comme en collège et à la réduction de la scolarisation à partir de deux ans. Ceci n'empêche pas le ministre L. Chatel d'envisager sans sourire lors de sa déclaration du 23 janvier 2011, l'expérimentation de l'enseignement de l'anglais à partir de trois ans... Rappelons que 11 200 postes furent supprimés en 2008, 13 500 en 2009, 16 000 en 2010 et 16 000 suppressions sont de nouveau prévues au budget 2011. La découverte de nouveaux « gisements d'emplois » permettrait soit disant cette « rationalisation » sans heurts.


- 3) Pour palier aux inquiétudes que suscite la réduction des moyens, une agitation permanente laisse croire que l'on va mieux s'occuper des élèves en difficulté et qu'une meilleure organisation du temps de travail permettra de s'adapter aux besoins des enfants. Le passage à la semaine de quatre jours par X. Darcos en a constitué un bon exemple. Le récent rapport parlementaire remis le 9 décembre 2010 par la députée UMP M. Tabarot a malheureusement pointé toutes les fragilités du nouveau système et préconisé un retour à une semaine de quatre jours et demi. Il apparaît qu'avec 6 heures de cours par jour et 144 jours de classe, les élèves français ont les horaires quotidiens les plus lourds d'Europe.


- 4) La mesure la plus emblématique reste celle de la mastérisation de la formation des enseignants. Comme l'indique le ministère sur son site : « La mastérisation permettra l'élévation du niveau de recrutement et une amélioration de la qualité de la formation. Cette réforme instaurera le recrutement des enseignants des écoles, collèges et lycées au niveau master 2 (à bac +5) ». Personne ne pourrait s'inscrire contre une amélioration de la qualité de la formation des enseignants. Derrière cet argument de poids apparaissent néanmoins toutes les difficultés de la mise en œuvre. Oublions le fait que cette réforme lancée par la déclaration de N. Sarkozy le 2 juin 2008 fût initiée sans la moindre concertation préalable. Oublions  l'obsession du ministère qui visait d'abord à supprimer les IUFM et à réduire la charge financière liée au paiement des fonctionnaires stagiaires. Insistons par contre sur la prétendue amélioration de la formation professionnelle. Lors d'une déclaration à la radio RMC le 12 février 2009, le ministre en charge de la réforme, X. Darcos avait indiqué : « Aujourd'hui (...) les professeurs passent un concours, ils sont mis dans l'Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l'éducation et de temps à autre, ils vont remplacer un professeur absent. C'est pas comme ça qu'on forme des gens. Autrement dit, ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne seront pas dans un simulateur de vol ». Il s'agissait d'un mensonge éhonté. Le ministre, lui même enseignant, ne pouvait méconnaître le fonctionnement du système. Lors de leur année de fonctionnaire stagiaire, les futurs enseignants étaient devant des élèves : huit heures par semaine en responsabilité pour les lycées et collèges, un jour par semaine pendant trente semaines et six semaines complètes par an pour les écoles élémentaires. Ce dispositif présentait l'avantage de confronter les futurs enseignants à la réalité de leur activité professionnelle dans des conditions plus favorables que celles découlant de la mastérisation (envoi sur le terrain, avec trois semaines de formation pédagogique). Pour suppléer à ce déficit, le successeur de X. Darcos a trouvé la solution. Il s'agit d'un espace en ligne dédié à la formation des enseignants. Ils pourront ainsi au moindre coût, maîtriser les bonnes recettes pour « tenir leur classe ». Présenté le 26 août 2010, il ne constitue qu'un pis-aller en regard des difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés. Pour résumer, si le contenu disciplinaire ou didactique des nouvelles formations est assuré de manière satisfaisante par les universités, le volet professionnel de préparation au nouveau métier témoigne d'une réelle régression par rapport à la situation antérieure. Cette situation semble avoir été appréhendée par les étudiants. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'éducation nationale après les épreuves écrites, dites d'admissibilité, qui se sont terminées fin novembre : 21 000 étudiants ont passé les épreuves dans le second degré contre 38 249 lors de la précédente session ; ils étaient 18 000 dans le premier degré, contre 34 952 précédemment. Curieux, il s'agit pourtant d'exercer un métier ne présentant que des avantages et un temps conséquent de vacances...


- 5) Cette situation peut résulter de la baisse tendancielle des postes offerts au concours : en 2011, seulement 3 000 postes ouverts dans l'enseignement primaire contre 6 500 lors de la session précédente, 8 500 dans le secondaire contre un peu plus de 10 000. La stratégie devient clairement lisible, il est possible d'en imaginer la suite. Les masters étant dorénavant en place, les futurs enseignants seront recrutés dans le vivier des étudiants ayant suivi ces formations. Le nombre d'enseignants bénéficiant du statut de fonctionnaire va se réduire, même s'il est politiquement utile de conserver encore quelques temps la fiction des concours. Il faut par ailleurs prendre en compte les nouvelles difficultés que le ministère ajoute pour obtenir la titularisation. L'arrêté du 31 mai 2010 stipule ainsi que pour devenir stagiaire après l'obtention de leur master et du concours, les étudiants devront en plus attester d'une certification en langue de niveau B2, de préférence le CLES 2 et d'une certification dans la maîtrise des outils informatiques adaptés à leur discipline, soit un C2i2e. Ces exigences devaient s'appliquer dès la rentrée 2011. Par un texte paru au JO du 31 août 2010, elles n'entreront en vigueur qu'à la rentrée 2012. Si l'obtention du C2i2e se justifie compte tenu de l'évolution des pratiques pédagogiques, celle du CLES 2 est beaucoup plus contestable. De fait, elle instaure une inégalité de traitement entre les étudiants des masters langues qui n'auront pas à la fournir et les autres. De plus, à titre d'exemple, comment justifier qu'un bon candidat en mathématiques ayant obtenu le master et le concours ne puisse être titularisé du fait d'un niveau momentanément insuffisant en anglais, sans relation immédiate avec sa pratique professionnelle ?

 
- 6) Le dernier volet concerne le renforcement des prérogatives des chefs d'établissement. Le dispositif CLAIR (Collèges et Lycées pour l'Ambition, l'Innovation et la Réussite, cf. deux circulaires parus dans le BO du 22 juillet 2010,) indique la voie qui va être suivie. Il est expérimenté dans 105 établissements depuis la rentrée et permet un recrutement plus souple des personnels enseignants, ceux-ci « bénéficieront de dispositifs spécifiques de rémunération complémentaire ». L'annonce faite par L. Chatel sur France Info le 25 janvier 2011, annonçant des primes triennales de l'ordre de 6000 € pour les chefs d'établissement, va de même dans le sens de l'individualisation des rémunérations


Nous attendons maintenant les nouveaux éléments qui seront portés à notre connaissance pour achever de constituer le puzzle. Il est aisé d'imaginer qu'ils porteront de nouveau sur la suppression de postes de titulaires, sur la diminution de ceux offerts au concours et sur une plus grande liberté managériale pour les chefs d'établissement. Au final, il s'agit d'une remise en cause radicale du modèle sur lequel a été fondée l'école républicaine en appliquant des schémas proches de ceux du privé. Si cette politique avait été assumée et affichée, elle aurait suscité un débat politique, or, elle est mise en œuvre de manière pernicieuse, pas à pas, sans jamais indiquer la nature de l'objectif final. Les ruptures engagées vont bientôt rendre impossible un retour en arrière. Deux questions pour le moins mériteraient d'être posées : Quelles seront les conséquences en termes d'efficacité scolaire ? Les résultats de l'étude PISA 2009, rendus publics le 7 décembre 2010 ont révélé la détérioration de la situation française, du fait de l'accroissement des écarts entre les élèves. Tout laisse à penser que ces mesures accentueront le phénomène car elles vont davantage fragiliser les établissements les plus défavorisés. Ensuite, est-il acceptable de conditionner l'avenir du pays aux seules contraintes d'économies budgétaires ? Si N. Sarkozy a raison de dire que la formation des enseignants est « le chantier de l'avenir », les réponses qu'il adopte sont presque systématiquement les plus mauvaises qu'il se puisse imaginer. Il est probable par conséquent que nous aurons à payer longtemps les dégâts occasionnés par cette approche idéologique. Nous sommes en droit d'attendre dans ce domaine, des choix radicalement différents, soucieux de l'intérêt général et s'appuyant sur les capacités d'implication et d'innovation du monde enseignant. Ceci suppose au préalable un respect réel pour ceux qui s'engagent dans ces métiers et non quelques récompenses au mérite pour certains et l'instabilité pour le plus grand nombre. Cela suppose également d'offrir des perspectives à moyen terme et non de maintenir en permanence les acteurs concernés dans l'incertitude voire le chaos. L'enjeu est en effet primordial pour l'avenir même du pays.

2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 18:14

 

In Marianne2

 

Pour L'Hérétique, Luc Chatel maquille l'assèchement du budget de l'éducation par des propositions innovantes (primes aux chefs d'établissement, apprentissage de l'anglais dès le plus jeune âge...), mais qui servent surtout à masquer les réductions d'effectifs et les coupes budgétaires.

 

Je voulais revenir une fois encore sur la manière de procéder de Luc Chatel (celui-là, je l'ai dans le pif). Elle est symptomatique du sarkozysme en action.

Chatel, je l'ai dit à plusieurs reprises, démolit consciencieusement notre école républicaine en l'étouffant par compression. Empêcher les collèges et lycées de fonctionner est une garantie d'organiser une fuite vers l'école privée, guère mieux lotie, au demeurant. En France, l'école privée est quasi-publique, sauf quand elle est hors-contrat. Ah, le hors-contrat, le rêve américain de Chatel et Sarkozy...

Mais revenons à nos moutons. Question : pourquoi Luc Chatel vient-il d'annoncer que les chefs d'établissement méritants recevraient des primes ? Réponse : parce qu'il les a chargés d'organiser la pénurie. En réalité, les chefs d'établissement ne sont nullement responsables de cette pénurie. Ils ne font que redistribuer, intelligemment ou non, les moyens dont ils disposent. En faisant son annonce, Chatel est assuré de détourner l'ire des enseignants contre leurs principaux et proviseurs. Bien joué, Tullius Castelus Detritus (voir La Zizanie de Goscinny pour comprendre l'allusion) !

Ah, Chatel et les calculs. Tiens, c'est une section académique du SNES, un syndicat enseignant, qui illustre assez bien les connaissances mathématiques de Chatel : il ne connaît que la soustraction. Chez eux, par exemple, cela donne :

Rentrée Versailles 2011 : le théorème de Chatel => Élèves plus 1159 = Emplois moins 493

Ça, c'est du calcul mental, hein, mon Luc ? Tiens, un nonos, allez, allez, attrape, mon bon toutou à son Nicolas !
 

La suite...

2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 18:01

In Charlie-Hebdo 2-02-2011

 

La lettre de Michel Ascher, Proviseur honoraire

 

charlie 2-02-2011 

 

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