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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 18:54

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In Libération

 

Douze organisations réclament régularisation et égalité de traitement avec les Français.

«Ce gouvernement a réussi à unir des étudiants de master 2 et des gens qui nettoient les bureaux. Il fallait quand même le faire !» Raymond Chauveau, de la CGT, a rendu hier cet hommage paradoxal au ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Grâce à sa circulaire restreignant les possibilités de travail des diplômés étrangers, il a amené des étudiants internationaux, tout prêts à servir la mondialisation et les entreprises du CAC 40, à rejoindre la lutte des travailleurs sans papiers, généralement relégués tout en bas de l’échelle sociale.

 

Douze organisations - des syndicats comme la CGT, la FSU et l’Unef, et des associations comme SOS Racisme, Réseau Education sans frontières ou la Cimade - donnaient hier une conférence de presse sur la terrasse, chauffée, du restaurant la Grande Armée, à deux pas de l’Arc de triomphe. Un lieu très symbolique où, le 13 février 2008, la CGT avait lancé son combat pour la régularisation des sans-papiers. Le syndicat avait alors occupé les lieux, réclamant la régularisation de 9 cuisiniers, ce qu’il avait obtenu au bout de huit jours. «On revient sur les lieux du crime…» ironisait un syndicaliste.

 

Déferlement. Les organisations ont annoncé la création d’une plateforme commune exigeant «la régularisation des travailleurs sans papiers et l’égalité de traitement entre Français et étrangers dans les études comme au travail».«Nous avons commencé à nous battre il y a trois ans, et nous avons déjà obtenu pas mal, avec 5 000 personnes régularisées ou en voie de l’être, a expliqué Francine Blanche, de la direction confédérale de la CGT.Ce n’est pas normal qu’un migrant gagne moins qu’un Français à qualification égale ou que les étudiants étrangers n’aient pas les mêmes droits que les Français. Et ce n’est pas parce que la présidentielle approche qu’on va se taire.»

 

Les organisations ont fustigé les discours officiels, particulièrement ceux de Claude Guéant, voulant faire croire que l’on assiste à un déferlement d’étrangers venus voler le travail des Français et toucher les aides sociales, et donc largement responsables à ce titre de la montée du chômage et de la crise en général. Elles ont aussi dénoncé la «façon indigne» dont les étrangers sont traités dans les préfectures, et ont démonté la critique, courante au sein de la droite, selon laquelle en soutenant les étrangers on fait le jeu de l’extrême droite.

«Comme nous ne sommes plus étudiants, nous ne touchons plus nos bourses. Mais, comme nous n’obtenons pas nos papiers, les entreprises qui viennent de nous recruter nous licencient ou alors elles renoncent à nous embaucher. Et nous en sommes réduits à dormir sur des canapés chez des amis.» Hajer Gorgi, une Tunisienne de 24 ans, diplômée de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), attend elle-même depuis trois mois une réponse à sa demande de changement de statut - d’étudiante à salariée -, avec une promesse d’embauche en poche. Son amie Zineb, présente à la conférence de presse, ingénieure des Mines, vient de recevoir un refus. Hajer a dû s’improviser porte-parole du Collectif du 31 mai, créé pour défendre les jeunes diplômés touchés par la «circulaire Guéant» du 31 mai, après le départ de Nabil Sebti, un diplômé d’HEC, qui a rejoint le Maroc dimanche totalement désabusé par la façon dont la France traite les étudiants internationaux.

 

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 12:34

chatel2

In Libération

 

Le ministre de l'Education se gargarise d'une hausse de 18% des salaires des professeurs débutants entre 2007 et 2012. Il faut le dire vite.

 

«Depuis 2007, nous avons pu augmenter de 18% nos enseignants en début de carrière qui passeront le cap symbolique des 2 000 euros le 1er février.»

Luc Chatel, le 6 décembre sur France Inter

 

INTOX

A l’approche de la présidentielle, Luc Chatel prépare le bilan du quinquennat en matière d’éducation, un exercice délicat en raison des suppressions de postes - 66 000 depuis 2007. Le ministre a pourtant trouvé un angle d’attaque : les socialistes, dépensiers invétérés, ont multiplié le nombre de profs, cela n’a pas empêché les résultats des élèves de décliner. Toujours selon Chatel, le pouvoir sarkozyste, lui, a trouvé «la» solution : il diminue le nombre de profs, mais il les paie mieux.

Le 24 novembre, au Salon de l’éducation, Chatel avait réservé une surprise, annonçant que les profs en début de carrière allaient franchir le cap des 2 000 euros brut mensuels. Invité mardi de France Inter, il s’est félicité des largesses du gouvernement. «C’était un engagement que le candidat Sarkozy avait pris devant les Français : je veux moins d’enseignants, mieux rémunérés», a-t-il expliqué. Avant de rappeler que grâce au non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, «nous avons pu augmenter de 18% nos enseignants en début de carrière qui passeront le cap symbolique des 2 000 euros le 1er février».

 

DESINTOX

Si l’on retient les chiffres cités le 24 novembre par le ministre - 1 690 euros brut perçus en 2007 par un débutant comparé aux 2 000 euros le 1er février 2012 -, son calcul est juste : en cinq ans, le salaire d’un jeune prof - des écoles ou certifié - a augmenté de 18%. Le problème est qu’en présentant ainsi la situation, Chatel enjolive la vérité et compare des choses pas tout à fait comparables. D’abord, depuis 2007, la dépréciation par l’inflation a été de l’ordre de 10%. Or, si l’on prend le salaire de 2007 en tenant compte de la hausse des prix avec celui de 2012, ce n’est plus 18% d’augmentation que l’on trouve mais 8%. Il y a bien un effort financier de l’Etat, mais il est déjà moindre que celui affiché.

Ensuite, le ministre fait comme si la réforme de la formation des enseignants - la décriée masterisation - n’était pas passée par là. Depuis 2010, les profs sont désormais recrutés au niveau master, c’est-à-dire à bac plus cinq - contre bac plus trois, c’est-à-dire au niveau licence, jusqu’ici. Cela signifie que le futur prof doit financer deux années d’études supplémentaires. Sans faire aucun calcul, cela relativise les 8% de hausse en euros constants.

Autre conclusion : un prof débutant en 2007 n’est pas le même qu’un prof débutant en 2012. Le premier commençait par une année en alternance, à l’échelon 1 durant ses trois premiers mois d’exercice comme stagiaire, puis à l’échelon 2 les neuf mois suivants avant d’être titularisé à l’échelon 3. Le second, lui, débute directement au troisième niveau. Dès lors, que compare exactement Chatel ? Selon un conseiller budgétaire cité par l’agence spécialisée en éducation AEF, le ministère a fait, pour 2007, «une moyenne de la rémunération d’un enseignant durant sa première année d’exercice, de l’échelon 1 (1 577 euros) à l’échelon 3 (1 785 euros)». Et il est arrivé au chiffre qu’il prend pour référence de 1 690 euros. Mais plusieurs syndicats contestent ce mode de calcul un peu trop alambiqué pour être juste. Pourquoi, par exemple, ne pas plutôt comparer l’échelon 3 de 2007, lorsque le jeune prof formé à l’ancienne prenait en charge une classe après une année en alternance, avec l’échelon 3 de 2011 - le prof prenant désormais tout de suite une classe ? Dans ce cas, la hausse s’affaisse à 12,5%, hors inflation.

 

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 11:50

In Café Pédagogique  

                   

 

 

     
                                   
C. Ben Ayed : " Qu’offre-t-on aux familles en supprimant la carte scolaire ? Un sauve-qui-peut !" 

A qui profite le libre choix de l'école ? La suppression de la carte scolaire a été présentée comme une liberté accordée aux familles. Pour ses auteurs, elle entre dans la grande famille des mesures modernes "d'empowerment" qui visent à redonner du pouvoir aux acteurs de terrain. Toujours selon eux, grâce à un choix rationnel, les parents vont par leur choix exercer une pression sur les écoles qui aidera les plus faibles à s'améliorer. Mais est-ce vraiment comme cela que ça se passe ? Pour Choukri Ben Ayed, professeur de sociologie à l’université de Limoges, qui publie un passionnant article dans le numéro 175 de la Revue Française de Pédagogie, cette mobilité se traduit pour les enfants des familles populaires par une fragilisation de leur niveau scolaire. Au final, la libéralisation accroit les inégalités scolaires. Choukri Ben Ayed nous explique pourquoi.



Quelles étaient vos motivations pour entreprendre cette recherche sur le choix de l’école ?

 

Elles étaient au fond assez simples : depuis plusieurs années on assiste en France, tant dans les milieux politiques que scientifiques, à un débat sur le libre choix de l’école. Curieusement on convoque peu dans ce débat des travaux se souciant de mesurer les relations entre choix de l’établissement et parcours scolaires. Le choix de l’école est souvent présenté par les politiques comme une solution « fourre tout ». Les opposants à cette politique lui opposent des arguments au nom de l’intérêt général : le choix de l’établissement est défavorable à la structure générale des inégalités scolaires. Certes mais l’est-il également pour ceux qui y ont recours ?


Quelles sont les principales conclusions auxquelles vous aboutissez ?


Formulons deux préalables avant de répondre. En premier lieu cette question simple en apparence est d’une redoutable complexité dès lors que l’on essaie d’associer « choix » de l’école et trajectoires scolaires. Les données quantitatives sont très rares sur ce point, celles analysées sont extraites du panel 1995 de l’Éducation nationale qui code les changements d’établissement tout au long de la scolarité (ces changements pouvant recouvrir des significations très différentes). Ce n’est pas la panacée mais cela permet une première approche qui plus est sur un échantillon représentatif de l’ensemble des élèves français.


En second lieu nous ne partons pas de rien. Des recherches précédentes avaient déjà appréhendé cette question. Tout se passe comme si leurs acquis avaient été occultés par l’actualité parfois brûlante du débat sur le choix de l’école. Dès les années 1980, Robert Ballion et Françoise Oeuvrard avaient montré, à l’occasion de l’évaluation des premières mesures d’assouplissement de la carte scolaire, que le choix de l’école accroît les inégalités scolaires. Les familles populaires étaient loin d’être celles qui bénéficiaient le plus de cette politique, faisant l’impasse sur cette pratique faute d’information, ou se repliant sur des établissements peu prisés anticipant en quelque sorte des risques de refus potentiels.


Les travaux de Gabriel Langouët et Alain Léger, ainsi que ceux que j’avais menés quelques années plus tard, avaient clairement identifié les profils des élèves « mobiles » entre enseignement public et privé, plus souvent en difficulté scolaire. Ces travaux écornaient ainsi le mythe de l’acteur rationnel : ceux qui changent ont en effet des raisons de le faire mais pas celles que l’on croit ; il ne s’agit pas nécessairement d’optimiser un capital scolaire initial mais au contraire de chercher une solution de recours suite à de premiers déboires scolaires. Aurélie Picot, dans ses travaux ethnographiques consacrés aux familles populaires « choisisantes » ne dit pas autre chose. Nos travaux récents consacrés aux disparités territoriales d’éducation  en France ont également établi que les espaces où les offres scolaires sont les plus denses (donc les plus propices au choix de l’école) sont également ceux où les inégalités sont les plus fortes et les résultats scolaires les plus faibles (cf. S. Broccolichi, C. Ben Ayed, D. Trancard (coord). Ecole : les pièges de la concurrence. Comprendre le déclin de l’école française, La Découverte, 2010).


Vos résultats sont alors en concordance avec ces travaux ?


Tout à fait ils en constituent le complément : les élèves mobiles analysés dans cette enquête (au sein de l’enseignement public ou du public vers le privé et inversement) sont en effet plus souvent en difficulté scolaire et connaissent les trajectoires scolaires les plus défavorables. Cette situation est particulièrement flagrante pour les élèves de milieux populaires et dans le cas de changements d’établissements multiples. Ces désavantages sont perceptibles à tous les niveaux : taux de retard, acquisitions à l’entrée en 6ème, brevet des collèges, baccalauréat.


Restons néanmoins très prudents sur le sens des causalités : on ne peut en effet affirmer que l’origine des difficultés scolaires de certains élèves est directement liée à un changement d’établissement. L’enquête s’emploie plus modestement à construire le profil des élèves mobiles par opposition aux élèves stables. Ce qu’elle montre c’est que les changements d’établissement ne sont pas liés au hasard, ils sont concomitants d’un déclin des performances scolaires et ce « remède » ne modifie en rien le sens de la pente de ces trajectoires scolaires descendantes.


Finalement, vous parait-il possible, compte-tenu de votre analyse, de définir des "plus-values" ou "moins-value" de la suppression de la carte scolaire, puisque vous semblez renverser le rapport causes-conséquences ?


Dans ce type de travail toujours en cours, il est difficile de tenir ce genre de propos en positif ou en négatif. Ce que l’on peut dire en revanche, de façon probablement concordante avec beaucoup de familles, c’est que changer d’établissement n’est pas un acte anodin, il est coûteux, source de complications etc. Du reste les conditions de possibilité sont plus ou moins ouvertes ou fermées selon les milieux sociaux et l’origine géographique.


Les familles, particulièrement populaires, ne changent pas pour changer, par goût zélé pour le consumérisme scolaire. Elles changent lorsqu’il y a un problème et lorsque ce changement est perçu comme une ultime solution (n’oublions pas qu’elles ne changent pas toutes loin s’en faut). Au fond qu’offre-t-on aux familles en supprimant la carte scolaire ? Une voie de sortie hasardeuse ? Un sauve-qui-peut ? C’est une chose de faire miroiter des lendemains qui chantent : « si cette école ne vous convient pas allez ailleurs » ! C’en est une autre de se soucier du devenir des populations dites « choisissantes ». Ce que montre l’enquête, c’est que ceux qui semblent profiter le plus du choix de l’école, ce sont les bons élèves issus de milieux aisés, c’est-à-dire ceux qui n’auraient pas besoin de cette pratique pour réussir et qui sont les plus éloignés des établissements scolaires problématiques.


En quoi pensez-vous que vos travaux éclairent d'un jour nouveau les travaux sur le choix des familles qui recourent à la notion de stratégies scolaires ?

 

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 11:46

 

Le billet d'humeur de Sophia Aram dans le 7/9 sur France Inter, l'invité était Luc Chatel (8h55 - 7 décembre 2011)

 

5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 20:24

In Mediapart

 

C’est une décision qui fera date. En annulant la fermeture du lycée Mounier de Grenoble, le tribunal administratif vient en effet de consacrer une improbable victoire. Celle d’un collectif de parents, d’enseignants et d'élèves opposés à la région Rhône-Alpes (dirigée par le socialiste Jean-Jacques Queyranne) et au rectorat.

 

Après quatorze mois de bataille, festive mais déterminée, les partisans du maintien du lycée Mounier, promis à la fermeture pour raison de sécurité, semblent encore étonnés d'avoir finalement obtenu gain de cause. «C’est énorme», reconnaît Marc Garnier un parent d’élève FCPE qui, au sein du collectif créé pour l’occasion, se bat depuis des mois pour la survie d’un lycée symbole dans la ville. Le tribunal administratif de Grenoble a en effet rejeté de manière cinglante les arguments sur la prétendue dangerosité des locaux invoqués par la région. Il estime ainsi dans sa décision du 24 novembre que les expertises menées ont montré que «les désordres constatés sur le bâtiment D du lycée Mounier n’affectent pas la stabilité de sa structure à court terme et que le bâtiment peut continuer à être exploité sous réserve de l’installation d’une surveillance renforcée et continue». Un camouflet pour la région.

 

Le lycée Mounier à mi-chemin du centre-ville et des quartiers sud de la Villeneuve, où avaient eu lieu d'importantes émeutes urbaines à l'été 2010, est un symbole dans la ville. Celui d'un établissement qui allie une véritable mixité sociale, une richesse d'enseignement avec de multiples options (musique, italien européen, chinois, arts visuels, arabe, turc) et qui, explique Jérôme Soldeville, enseignant et membre du conseil d’administration, «obtient aussi parmi les meilleurs résultats au bac du département». Lorsqu’ils apprennent, début septembre 2010, que la région veut fermer le lycée car ses bâtiments, jugés trop vétustes, seraient devenus dangereux, élèves, parents et enseignants s'interrogent. L'équipe pédagogique, très soudée, craint avant tout la dispersion et, avec elle, la volatilisation d’une identité lentement acquise.

 

L'argument de la sécurité peine à convaincre. Très vite, le doute sur une possible manœuvre de la région pour fermer le lycée s'installe. «Nous étions persuadés que le bâtiment était plus sûr que ce que l’on voulait bien nous dire», raconte Marc Garnier, représentant de la FCPE au lycée.

 

Certains évoquent un marché entre la région et la mairie, laquelle aurait lorgné cet important terrain de 2,7 hectares, proche du centre et à deux pas de la ligne de tram. La région, à partir du moment où le terrain n'est plus utilisé pour une fonction éducative, aurait dû le rendre à la ville, dirigée par le député-maire socialiste Michel Destot. Une thèse entretenue par les immenses besoins de foncier d’une ville en pleine expansion. D'autre se demandent si la région n'aurait pas calé devant le coût de reconstruction du lycée. Toutes les récentes études, si elles n'attestent pas une dangerosité immédiate, concluent néanmoins à la nécessité de reconstruire entièrement le lycée.

 

«On fait disparaître Mounier et on économise les 40 millions de sa reconstruction», avance l'élu Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Pierre Mériaux, qui dit continuer à se demander pourquoi le président de région Jean-Jacques Queyranne semblait si pressé de fermer ce lycée. Malgré nos demandes d'explication, personne à la région n'a souhaité s'exprimer officiellement sur le sujet, nous renvoyant aux récents communiqués de presse du président de région. Après avoir effectivement envisagé une fermeture pure et simple du lycée, comme le confirment, justement, les premiers communiqués sur le sujet, la région –devant la forte mobilisation– a peu à peu évolué vers l'idée d'une reconstruction du lycée tout en restant assez floue sur la future localisation et le calendrier.

 

Ce qui laissait plus que sceptiques les membres du collectif. Alors que le rectorat avait déjà prévu de répartir les élèves de Mounier sur d'autres établissements, répondant opportunément aux objectifs de la RGPP (Révision générale des politiques publiques), le collectif de défense du lycée obtient la mise en place d'une médiation. Celle-ci préconise en janvier dernier, après avoir entendu toutes les parties, que le lycée continue à accueillir des élèves de seconde malgré les nécessaires travaux, «seul gage d’une pérennité de l’établissement. Le nombre de secondes devra être suffisant pour que la structure garde sa cohérence et que le lycée conserve ses options», écrivent les rapporteurs. Un premier désaveu pour la région et le rectorat qui avaient sans doute un peu vite enterré le lycée.

 

«Déni de démocratie»

Le passage en force du président de région, Jean-Jacques Queyranne, sur ce dossier semble être d’ailleurs ce qui, paradoxalement, aura contribué à faire échouer le projet. « Nous avons appris cette décision en même temps que les parents par la presse », rapporte Pierre Mériaux qui siège aux côtés des socialistes au conseil régional et se trouve à l'initiative avec d'autres membres du collectif de la plainte au tribunal administratif. «Nous avons été ulcérés par le déni de démocratie. Cela fait un peu plus d’un an qu’on se bat pour obtenir un débat en assemblée générale régionale.»

 

Le président de la région pouvait-il décider seul de fermer un lycée ?

 

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 07:40

 

 
ecole_fermeeAlors que la FCPE est en attente des résultats détaillés des élections des représentants de parents d’élèves qui ont eu lieu en octobre dernier, c’est par voie de presse, ou sur le site du ministère qu’elle vient d’obtenir une partie de la réponse à ses demandes.
 
Le ministère de l’Education nationale n’a pas daigné communiquer ces résultats officiellement à la FCPE, ni même la méthode de remontée des résultats depuis les écoles et établissements jusqu’au ministère, argumentant qu’il s’agit de « documents internes ».  


 Pour la FCPE, il est donc impossible de vérifier la manière avec laquelle est faite la synthèse nationale des résultats ni quels sont les résultats académie par académie, comment sont comptabilisées les listes d’union entre une fédération et des parents non affiliés, etc…
L’an passé, c’est à coup d’injonctions par recommandés, de décision de la CADA, que nous avons pu obtenir des résultats détaillés et observer qu’effectivement certaines listes n’avaient pas été comptabilisées !
Vendredi dernier, alors que le ministère annonçait les résultats « officiels » des élections, un Inspecteur d’académie, lui,  indiquait  à la FCPE de son département qu’il ne pouvait pas transmettre les résultats car tous ne lui étaient pas remontés !


La FCPE, de son côté, note que partout où elle a eu des remontées, on observe une augmentation de la participation ainsi qu’une augmentation du nombre de listes qu’elle a déposées ou soutenues. Il semble assez clair que ces listes ne sont pas toutes comptabilisées et que le ministère publie donc des chiffres sans vérification et sans contestation possible.


La FCPE dénonce le manque de transparence de la part du ministère de l’Education nationale. Elle ne considèrera ces résultats comme valides et fiables que lorsqu’elle aura pu obtenir les résultats détaillés, et les modalités de synthèse, et ce pour chaque établissement et chaque académie. Les élections de parents d’élèves ne sont pas des élections au rabais, elles concernent des millions de parents d’élèves. Le ministère de l’Education nationale en fait peu de cas !

 

Contact presse : Laurence Guillermou, tél 01 43 57 16 16

5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 07:37

In Snuipp

 

Le SNUipp-FSU invite les enseignants à envoyer au président de la République la fiche d’évaluation de son ministre de l’Éducation Nationale, bilan d’une politique « à haut risque » pour l’école. Un bilan dont il sera aussi question dans la grève du 15 décembre prochain.

 

Les enseignants des écoles sont invités par le SNUipp-FSU à évaluer la politique éducative du ministre de l’Éducation Nationale. Destiné au chef de l’État, ce bilan d’une politique « à haut risque » pour l’école n’est pas bon, nombre de compétences n’étant, à l’évidence, pas acquises.


Grand consommateur d’évaluations en tous genres, Luc Chatel ne devrait pas être exagérément surpris, en cette période de fin de trimestre, de voir sa politique passée elle aussi au crible de quelques compétences significatives. Il en va notamment du budget, très critiqué la semaine dernière au sénat et qui prévoit toujours la suppression de 14 000 postes dont 5 700 pour les écoles.

 


Comment dans ces conditions investir sérieusement dans la réussite de tous les élèves ? Chacun s’accorde aussi à dire qu’il y a urgence à repenser la formation des enseignants. Après le rapport Jollion, c’est le Conseil d’État qui désavoue à son tour la rue de Grenelle qui doit revoir sa copie.


Que dire des salaires des enseignants ? Là aussi, toutes les études montrent un sérieux retard de la France par rapport à la plupart de ses voisins. L’annonce d’une revalorisation seulement ciblée sur les débuts de carrière ne change pas la donne pour près de 8 enseignants sur 10 toujours en quête de mesures concrètes en matière salariale.

Contre une école dévaluée

A cela s’ajoute le projet de réforme de l’évaluation des enseignants : dimension formative absente, déroulement de carrière ralentie, poids de la hiérarchie directe renforcé, rien n’améliore le dispositif actuel. Alors, nous aussi, évaluons la politique ministérielle. Cette carte d’évaluation à télécharger est jointe aussi au dernier (fenêtres sur cours) présent dans les écoles. Elle est à retourner au Palais de l’Élysée. Un bulletin scolaire qui devrait être posté en nombre à l’occasion de la grève appelée par la plupart des organisations syndicales le 15 décembre prochain.

 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 18:19
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Les professeurs stagiaires vont-ils enfin retrouver des couleurs, du rose aux joues ? Le 28 novembre, le Conseil d'Etat a annulé une partie de la réforme contestée de la formation des enseignants. Celle plus connue sous le nom de « masterisation » et qui a projeté des jeunes professeurs non formés, inquiets et livides dans les salles de classe.

 

Par l'arrêté du 12 mai 2010, le ministre de l'Education nationale avait abrogé le « cahier des charges de la formation des maîtres ». Sous Chatel, les professeurs stagiaires sont passés d'un mi-temps à l'école à un plein-temps, avec une formation pédagogique homéopathique (signant la mort de l'Institut universitaire de formation des maîtres, IUFM).

En début de semaine – c'est passé inaperçu –, cette partie du texte est annulée par le Conseil d'Etat. Hop. Selon l'institution, le ministre n'avait pas la compétence permettant de faire ces changements. Les membres de son cabinet n'ont pas pu être joints, dans la journée :

« La demande a été faite au cabinet, mais nous n'avons pas de nouvelles. »

« Un excès de pouvoir »

Luc Chatel a bâclé son sujet. Cette abrogation, il fallait la faire vite : elle était nécessaire pour permettre aux jeunes enseignants stagiaires d'enseigner à plein-temps devant leur classe et ainsi supprimer 16 000 postes, à la rentrée 2010.

Mais il aurait fallu, pour la réaliser, la signature d'un « arrêté interministériel » (conjointement avec le ministère de l'Enseignement supérieur).

Selon le Conseil d'Etat, le ministre aurait, par ailleurs, dû « consulter le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche et le Haut Conseil de l'éducation ».

Luc Chatel a donc commis un « excès de pouvoir », les syndicats qui ont saisi le Conseil d'Etat ont eu gain de cause. Cette décision devrait logiquement faire revenir les enseignants débutants à un tiers de pratique et deux tiers de formation (les dispositions antérieures prévues dans l'arrêté du 19 décembre 2006).

Le ministère assure qu'il n'en est rien pour l'instant :

« Cette annulation ne produira pas d'effets immédiatement. Les stages continuent selon les mêmes modalités. »

Le Conseil d'Etat lui a accordé un « sursis à statuer » au gouvernement (un délai indéterminé). La plus haute juridiction administrative a demandé aux différentes parties de « débattre » : le ministère de l'Education, celui de l'Enseignement supérieur et les organisations qui l'avaient saisie.

Une réforme « bricolée »

Ce sursis est la seule chose qui inquiète les syndicats, globalement satisfaits. Olivier Lorreyte, co-secrétaire de la fédération des syndicats SUD-éducation, l'un des syn­di­cats à l'origine de la requête auprès du Conseil d'Etat  :

« Le risque est que le ministre nous ponde un texte, en bonne et due forme, cette fois, avant que l'annulation du Conseil d'Etat prenne effet. Mais politiquement, cela rouvre de toute façon le dossier, c'est intéressant. Cela rebat les cartes. Luc Chatel va devoir assumer encore une fois ce qu'il a fait. »

Emmanuel Mercier est secrétaire national du Syndicat national de l'enseignement supérieur (Snes, de la Fédération syndicale unitaire, FSU), à l'origine d'un communiqué. Il analyse :

« Chatel, sûr de son bon droit, a été rappelé à l'ordre. Cela montre à quel point cette réforme a été bricolée par le ministre. »

Au ministère, on répond juste, laconiquement, en nous lisant un texte, qu'on « s'attache à tirer les conséquences de la décision de la haute institution ». Quand ? A la rentrée prochaine ?

 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 18:11

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In Café Pédagogique

 

Dure soirée pour Luc Chatel que celle du 1er décembre. Durant une heure il a du écouter l'analyse sénatoriale sur son projet de budget. Celui ci a trouvé quelques défenseurs, comme Jean-Claude Carle. Mais il a surtout été la cible des rapporteurs de la commission des finances.

 

Claude Haut a ouvert le tir en évoquant les "carences de gestion et de pilotage" du budget, par exemple quand les plafonds d'emploi ne correspondent pas à ceux de la mission. "Le ministère ne parvient pas à anticiper correctement les départs en retraite de ses agents et la gestion des postes offerts aux concours". C Haut a surtout critiqué les suppressions d eposte : 70 600 depuis 2008. "Pour les rapporteurs rétablir les postes est une priorité pour redonner au service public d'éducation les moyens de ses ambitions". C Haut a notamment critiqué les inégalités de traitement avec le privé soulignant que les suppressions de poste du privé ne représentaient que 10% du total alors qu'il accueille 20% des élèves. Il a aussi critiqué la montée des heures supplémentaires : elles représentent 1,3 milliard d'€ soit 40 000 emplois. "C'est beaucoup".

 

Thierry Foucaud estime que "le droit à l'éducation est remis en question après 5 années de dénaturation du service public d'éducation". Ainsi, "la réforme du lycée conduit à sa désorganisation et à la remise en cause du statut des enseignants". Le rapporteur a aussi critiqué la baisse des dépenses sociales (bourses - 6,8%) et le budget de l'enseignement agricole.

 

Pour la sénatrice Brigitte Gonthier-Morin, "la réforme brutale (de l'enseignement professionnel) accroît les inégalités ; pour preuve, le nombre de sorties du système scolaire atteint désormais 15 %. Après autant d'annonces, elle risque de susciter beaucoup de frustrations au sein des élèves et des familles, en majorité populaires".

 

Les débats

30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 19:08

Le-Vaisseau-de-l-angoisse-13395

In Le Monde

 

 Quel est le point commun entre la refonte de la carte judiciaire, la création de Pôle Emploi par fusion de l'ANPE et des Assedic, et le paiement en ligne des impôts ? Ces réformes sont toutes estampillées du label "révision générale des politiques publiques" (RGPP).

 

Plan de modernisation de l'Etat, lancé en juin 2007 par Nicolas Sarkozy, la RGPP est un catalogue de 500 mesures hétéroclites qui vont de la création de guichets uniques entre deux administrations aux fusions des directions départementales de l'Etat, en passant par la dématérialisation des démarches administratives pour les particuliers.

 

Une nouvelle fois, mardi 29 novembre, François Fillon a vanté "ce grand chantier du quinquennat" à l'occasion d'un séminaire organisé à Bercy réunissant 300 directeurs d'administrations, préfets, recteurs et hauts fonctionnaires.

 

Alors que la RGPP s'est accompagnée, depuis quatre ans, du non-remplacement d'un agent sur deux partant en retraite, la démonstration est faite qu'on peut "faire mieux avec moins" de fonctionnaires, a-t-il expliqué.

Malgré "tous les maux" dont elle l'affuble, "la gauche ne pourra pas revenir en arrière", a affirmé le premier ministre. Pourtant, à cinq mois de la présidentielle, le gouvernement peine à contrer des critiques qui n'émanent plus seulement de l'opposition.

 

 "PROCESSUS INTENABLE À TERME"

Après la Cour des comptes, le Conseil économique social et environnemental et le Sénat, l'Assemblée nationale devait rendre public, jeudi 1er décembre, un bilan très sévère de la RGPP.
Ses auteurs, François Cornut-Gentille, député (UMP) de la Haute-Marne, et Christian Eckert, député (PS) de Meurthe-et-Moselle, partagent le même constat : malgré un "indéniable tournant vers une plus grande efficacité de l'Etat", écrivent-ils, "les modalités d'application" de la RGPP "ont suscité de telles réactions des agents et des usagers que, sans évolution, le processus est intenable à terme".

"La mise en œuvre rapide de la RGPP a permis de lutter contre l'inertie de l'Etat, mais elle s'est faite sans associer les fonctionnaires et les usagers. Du coup, elle est apparue comme brutale", regrette M.Cornut-Gentille, maire (UMP) de Saint-Dizier.

Le gouvernement riposte d'abord sur le terrain financier. Devant une demi-douzaine de ministres venus vanter, mardi au séminaire de Bercy, les mesures RGPP dans leur domaine respectif, M. Fillon a insisté sur les économies dégagées. L'Etat "aura économisé plus de 15 milliards d'euros entre 2009 et 2013", a assuré le premier ministre. Ce chiffre tient compte de la baisse de dépenses de fonctionnement et d'intervention grâce aux fusions et aux mutualisations des services (10,4 milliards d'euros). Et des économies salariales (4,6 milliards d'euros) liées à la règle du non-remplacement d'un agent sur deux.

Les 150 000 départs en retraite d'agents de l'Etat non remplacés entre 2008 et 2012 dégageront "220 milliards d'euros" d'économies "pour les générations futures", a insisté, mardi, Valérie Pécresse. La ministre du budget a calculé qu'un fonctionnaire "coûte" en moyenne 1,5 million d'euros, en additionnant ses salaires et sa retraite sur plus de quarante ans de carrière.

 

 "VISION COMPTABLE"

 

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