C'était gai, festif, ensoleillé. Peut-être était-ce le temps printanier ou le plaisir de se retrouver aussi nombreux. La manif à Paris, vue dans les rangs de l'Enseignement, était plus enjouée qu'à l'habitude, plus inventive aussi. Retour en images et en slogans.
Les élèves de l'école Boulle se moquent du style suranné de Xavier Darcos. Le thème revient souvent dans les cortèges, du supérieur comme du primaire et du secondaire: toutes les réformes que les ministres décident à la va vite marquent un retour en arrière, au lieu de faire un grand bond en avant.
Plus classiques, les lycées et collèges ont sorti les banderoles des grands jours. Avec un bon point pour le collège Louise Michel, dans le "93" (la Seine Saint Denis): victime d'une baisse de moyens, il s'est souvenu que la militante anarchiste avait écrit un livre intitulé "La misère".
Beaucoup de pancartes sont des initiatives individuelles. On ne sait d'ailleurs pas toujours qui les porte. Xavier Darcos, Valérie Pécresse et bien sûr Nicolas Sarkozy sont des incontournables. François Fillon, plutôt discret dans les débats, est bien plus rare. Récemment il a annoncé une bonne nouvelle - l'arrêt des suppressions de postes dans le Supérieur en 2010 et en 2011. Malheureusement, il n'est pas revenu sur les 900 de 2009.
Le cortège impressionnant de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ferme la marche. Il reste longtemps à l'arrêt rue du Temple. Et ne démarre que vers 16 heures de la République vers Bastille. Les universitaires ont toujours l'air un peu emprunté lorsqu'ils défilent. Mais apparemment ils commencent à s'habituer, se saluent (ils se voient souvent avec toutes ces manifs) et bavardent en attendant patiemment. Beaucoup portent, décomplexés, des autocollants sur la poitrine, des pancartes accrochées dans le dos ou encore des balais, autour du slogan "Darcos Pécresse du balai".