Un mur de déception. Quand les résultats se sont affichés sur le compte Parcoursup de Noémie, elle n’en a pas cru ses yeux. Sur les six instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) auxquels elle a postulé, aucun ne l’a acceptée. Pire : elle est reléguée tout au bout des listes d’attente, grosses de 2.000 étudiants pour des formations comptant 130 places maximum. Difficile pourtant de croire qu’autant de candidats soient mieux placés qu'elle pour suivre des études d’infirmière : Noémie travaille depuis deux ans en hôpital, en tant qu’aide-soignante. Une profession qu’elle a intégrée après dix mois de formation et l’obtention d’un diplôme d’Etat.
"En accompagnant des patients au quotidien, j’ai développé des qualités d’empathie et d’écoute que des élèves de filière générale n’ont pas, argue cette Alsacienne de 22 ans. Mon équipe croit en moi et sait que je ferais une très bonne infirmière". Des lycéens ont reçu plusieurs réponses positives dès le premier soir, alors que certains d'entre eux n'ont aucune expérience du métier. "Ils ne savent pas ce que l’on vit au quotidien face à la maladie et à la mort, souligne Noémie. Ils risquent de se rendre compte au milieu de la première année que ça ne leur correspond pas. De mon côté, je connais la difficulté du métier, je sais dans quoi je m’engage".
Le concours des infirmiers supprimé
Noémie n’est pas un cas isolé : elle connaît "trois autres personnes dans la même situation". Comme elle, de nombreux candidats ont laissé éclater leur frustration sur les réseaux sociaux dans la foulée des premiers résultats