Les élèves perturbateurs, c'est à la schlague qu'il faut les remettre au pas. Quant aux parents démissionnaires, on va leur supprimer les allocs ! Après la gifle des régionales, Nicolas Sarkozy s'est saisi du thème de la violence scolaire comme un noyé s'accroche à une embarcation. Avec l'espoir que cela le sauvera et lui ramènera les faveurs de l'électorat.
Que venait bien faire la violence à l'école dans la première intervention télé présidentielle après les élections ? Personne ne sait vraiment. Il faut dire que Nicolas Sarkozy a aussi parlé de la taxe carbone - qu'il a décidé d'abandonner -, de l'hôpital, de la crise, de la burqa, etc.
Le président cherchait à remobiliser la droite qui commence à se poser de sérieuses questions sur sa stratégie. Aussi a-t-il usé de mots qui fleuraient bon le tout sécuritaire. Cela lui avait réussi lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, puis lors de sa campagne présidentielle.
"Trop longtemps on a toléré que la violence pénètre à l’école, que l’agresseur soit traité avec plus d’égard que la victime,que le mérite ne soit plus récompensé. Eh bien, je m’y engage, il n’y aura plus aucune concession, a martelé le président .
"Trop longtemps nous avons supporté les atteintes à la laïcité, (...), l’irresponsabilité de certains parents qui ne s’occupent pas de l’éducation de leurs enfants.Ce n’est plus supportable.
"L'absentéisme scolaire est un fléau, a-t-il poursuivi. La responsabilité des parents doit être engagée, les conséquences sur les allocations familiales doivent être effectives. Les jeunes qui ne peuvent pas suivre une scolarité dans un établissement scolaire seront placés dans des établissements spécialisés où ils ne perturberont plus la vie des autres".
Coup du hasard: le jour même, un professeur se faisait agresser par une élève au collège Albert Schweitzer de Créteil (Val-de-Marne) . Et l'équipe enseignante décidait d'exercer son droit de retrait.
Cela a permis à Luc Chatel, zélé ministre de l'Education et porte parole du gouvernement, d'emboîter le pas au président: cette "agression d'un enseignant par un élève violent qui rencontre de graves difficultés pour suivre une scolarité normale, montre le besoin d'un accompagnement spécifique de certains jeunes dans des établissements spécialisés".
La sortie du président laisse toutefois perplexe. A quels "établissements spécialisés" pense-t-il: des centres de redressement rénovés, autre chose ?