La scolarisation des tout-petits ne cesse de baisser, même si la situation est contrastée en France. Au grand dam des enseignants et des parents, le ministère envisage de la réduire encore. Un casse-tête pour les familles.
Menace sur la maternelle ?
En France, depuis la loi Jules-Ferry du 28 mars 1882, l'école n'est obligatoire qu'à partir de 6 ans. Pour faire des économies, le ministère de l'Éducation a, ces dernières années, supprimé massivement des postes d'enseignants. Dans une note interne qu'il vient d'adresser aux recteurs, il leur demande « de mesurer les gains en emplois » qui peuvent être générés par une baisse du nombre d'enfants scolarisés dès l'âge de 2 ans. Les effectifs seraient de 27 élèves dans les classes de maternelle relevant de l'éducation prioritaire, 32 dans les autres. Pour mémoire, des chercheurs ont constaté qu'une scolarisation précoce était surtout bénéfique aux enfants de familles défavorisées.
Des effectifs en chute libre
Moins d'enseignants, donc moins d'élèves : 15,2 % des enfants âgés de 2 ans sont scolarisés, contre 35 % en moyenne en 2000. Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. La scolarisation des tout-petits est traditionnellement forte dans l'Ouest, le Nord et le Massif Central. Elle reste faible en Ile-de-France, en Alsace et dans le Sud-Est. Un exemple : elle est de près de 2 % en Savoie et de 43 % dans le Finistère.