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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 18:28

 

C03-24L’idée de placer l’aide aux élèves en difficulté hors du temps scolaire « normal » s’est insinuée, répandue, imposée dans le paysage éducatif comme une vague sournoise et sans ressac. Ses sources sont anciennes avec les devoirs et les cours particuliers. Elles ont décuplées en puissance avec les « boîtes de soutien ». L’aide individualisée, caractéristique de la politique des cinq dernières années, habilement imposée, a conditionné une grande partie de l’opinion publique.

 

Le pouvoir a réalisé une belle performance : transformer un mensonge en vérité, laisser croire que ce mensonge est une bonne chose pour l’école, réussir à afficher une certaine bonne foi. L’aide individualisée a réussi à s’imposer et à faire une fantastique publicité indirecte aux « boîtes de soutien » qui prolifèrent et qui font des bénéfices énormes, permettant aux plus puissantes d’envisager une cotation en bourse.

 

Comment lutter et aider à la perception de la vérité ? Ce n’est pas facile alors que le mensonge est porté par d’immenses moyens de communication[1], avec des publicités remarquablement conçues et un matraquage sur les ondes et sur les murs. Ce n’est pas facile quand on fait systématiquement appel à ce « bon sens » si dangereux quand il n’est pas confronté à la pensée divergente et à l’esprit critique. Un de mes amis, inspecteur d’académie, protestait : « Mais enfin, c’est quand même l’honneur de la République d’offrir aux enfants de pauvres gratuitement, ce que les riches se paient depuis longtemps pour leurs enfants ». Bien des élus soi-disant progressistes et même des syndicats hostiles aux politiques mises en œuvre depuis 2007 sont tombés aussi « dans le panneau ».

 

L’aide individualisée est une escroquerie[2]. Elle n’a rien coûté ce qui n’est pas son plus gros défaut : réalisée grâce à la suppression du samedi matin, elle a permis aussi de justifier la suppression des RASED et même la suppression de la formation continue des enseignants à laquelle tente en vain de se substituer l’animation pédagogique obligatoire. En la cautionnant, bien des responsables naïfs n’avaient pas mesuré qu’ils cautionnaient l’ensemble. Prétendre remédier, rattraper, compenser, remettre à niveau, hors temps scolaire, avec des élèves dont les difficultés ne peuvent être réduites à des constats d’évaluations qui n’en sont pas[3], relève de la malhonnêteté intellectuelle. La stigmatisation douce, le surdosage d’explications magistrales et d’exercices d’application, « de la même chose » pour 4 ou 5 que pour 25 ou 30 élèves, l’alourdissement d’une journée scolaire déjà trop lourde, même pour les enfants qui ne sont pas en difficulté, sont aujourd’hui condamnés par tous les spécialistes de tous les bords jusqu’au Haut Conseil de l’Education et à l’Académie de Médecine. Cela n’empêche pas le pouvoir de persister et d’annoncer, dernière trouvaille électoraliste, la création de comités « usines à gaz » pour gérer, médecine et orthophonie à l’appui, les dispositifs d’externalisation[4]du traitement de la difficulté scolaire.

 

On peut s’étonner que certains groupements continuent de cautionner la manœuvre. C’est évidemment dans l’intérêt des enfants, diront-ils[5], formule magique permettant de dissimuler toutes les manipulations.

 

L’opération est aussi une terrible dévalorisation de l’école et des enseignants. Ils n’en ont pas toujours conscience et scient parfois, en fustigeant l’insuffisance du travail à la maison, la branche sur laquelle ils sont assis La dégradation de leur image dans les médias est bien stimulée. Si les enseignants ne parviennent pas à améliorer la réussite scolaire pendant le temps normal de classe, c’est qu’ils ne sont pas compétents et que l’on fera appel à d’autres, hors temps scolaire. C’est aussi une arme considérable pour ne pas changer l’école ou pour réduire sa place dans la société. Il n’est pas question de changer l’école, ce qui peut satisfaire certains, puisqu’elle n’est pas efficace, ajoutons lui des dispositifs qui, de plus, pourraient être privatisés.

 

La suite...

 

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