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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 18:32

In Rased en lutte

 

 

 

Rappel des menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’école maternelle

 

2004 (B.O. spécial n°10 du 30 septembre 2004 Chapitre III – Dispositions particulières aux enfants d’âge préscolaire Article D. 113-1)

« En l’absence d’école ou de classe maternelle, les enfants de cinq ans dont les parents demandent la scolarisation sont admis à l’école élémentaire dans une section enfantine afin de leur permettre d’entrer dans le cycle des apprentissages fondamentaux prévu à l’article 3 du décret n° 90-788 du 6 septembre 1990 relatif à l’organisation et au fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires. »

L’absence localement d’écoles maternelles est entérinée. Le principe de l’entrée à l’école à 5 ans par dépit est acté.

 

En 2005 dans le cadre de l’article 86 de la loi de décentralisation, des expérimentations sont désormais possibles.

Certaines collectivités locales sautent sur l’occasion pour ouvrir des jardins d’enfants en concurrence des écoles maternelles, c’est le cas en Mayenne dont le conseil général est dirigé par l’UMP Jean Arthuis ou à Argenteuil qui venait de basculer à droite. Depuis des élus locaux ont revu leur position et l’expérimentation Mayennaise tourne au fiasco.

 

En 2007, la loi d’orientation reconnaît inscrit le droit à la scolarité obligatoire dès l’âge de 5 ans.

Ce qui est présenté  comme une avancée par le gouvernement est en fait une escroquerie qui rend plus floue l’admission des élèves avant 5 ans.

 

Septembre 2008, X.Darcos dérape devant la commission des finances du sénat.

La possibilité de transférer l’accueil des 2/3ans sur les structures pré-scolaires revient en force.

 

Encore une fois, derrière ces projets, apparaît une double logique :

- Une logique de réductions des dépenses publiques, de dégradation des conditions de travail et de salaire.

 

L’Etat et en particulier l’Éducation Nationale voit dans la disparition des petites et moyennes sections la possibilité de réduire le nombre de fonctionnaires.

 

Le transfert de charge sur les collectivités territoriales induit par la création de ces jardins d’éveils est aussi une aubaine pour l’Etat. En revanche, c’est une catastrophe pour les communes ou les conseils généraux d’autant qu’ils ne sont pas tous armés de la même manière pour faire face à la demande. Peut-on comparer les moyens du conseil général des Hauts-de-Seine à celui du Tarn ?

 

Le coût d’une année dans un jardin d’éveil est évalué à 13500 euros par la cour des comptes quand il est 4500 euros seulement en école maternelle. Alors pour assumer cette charge certaines collectivités locales s’engouffrent dans la brèche ouverte par le chômage de masse et la précarité. Ainsi la mairie de Marignane qui a décidé de se lancer dans l’expérience des jardins d’éveils, recrute-t’elle des personnels  de la petite enfance dans leur grande majorité sur des temps incomplets. Quand on connait les grilles de salaires de ces agents, on a de quoi s’interroger sur leurs conditions d’existence.

 

Mais le plus inquiétant c’est que dans la plus grande indifférence, les gesticulations de Nadine Morano portent leurs fruits. Des collectifs comme « Pas de bébés à la consigne » ont tenté d’alerter et de mobiliser l’opinion publique en 2010 mais sans grand succès. Les statuts des personnels de la petite enfance ont été revus à la baisse : réduction du temps de formation, élévation du taux d’encadrement des assistantes maternelles et des crèches. Le terrain est dégagé pour récupérer les enfants qui ne pourraient pas être scolarisés faute de places. La direction des Politiques Familiales et Sociales est explicite à ce sujet. Le 29 septembre, une lettre circulaire s’adresse aux directeurs des caisses d’Allocations Familiales, leur demandant de mettre en œuvre : «  les services d’accueil des enfants de moins de 6 ans », (les jardins d’éveil), « solution nouvelle (et payante) proposée aux familles pour améliorer la conciliation entre leur vie familiale et leur vie professionnelle » ! Certes le texte indique « qu’ils n’ont pas vocation à se substituer à l’école maternelle », mais voici ce qu’il dit également: «  ils s’inscrivent dans une continuité de l’accueil depuis la naissance jusqu’à la scolarisation », le décret n° 2010-613 du 7 juin 2010 précise même que : «  cet établissement accueille des enfants de 2 ans ou plus en vue de faciliter leur intégration dans l’enseignement du premier degré ».Et pour ceux qui douteraient de la volonté de les mettre en concurrence avec l’école voici ce qu’on peut y lire : «  l’offre d’accueil proposée doit s’appuyer sur une ouverture annuelle et journalière conséquente supérieure à celle offerte par l’école maternelle ».

 

Dans le même temps, le contexte de suppression de postes est très défavorable à l’école maternelle qui sert de variable d’ajustement aux situations les plus tendues. Certains inspecteurs d’académies ont beau s’en défendre et déployer des trésors de démagogie et de cynisme, la maternelle est en péril. Les conditions d’accueil se dégradent et frisent l’indécence. On ne peut pas prétendre à un enseignement de qualité en maternelle quand les effectifs de certaines classes dépassent allègrement les trente élèves. L’existence, dans les inspections d’académies, de cellules dévolues à la maternelle est, au mieux un cache-misère, au pire un cabinet d’audit sur la gestion des ressources humaines.

 

Or les très décriées (souvent à juste titre) études PISA montre néanmoins l’importance de l’école maternelle en matière de réductions des inégalités scolaires. Là aussi l’entreprise idéologique fait son ouvrage et discrédite l’école maternelle en tant que véritable lieu d’apprentissages.

- Un enjeu de société : la place des femmes et leur autonomie

Ensuite, on peut affirmer sans détour que l’assouplissement des conditions d’accueil de la petite enfance va immanquablement peser sur le travail des femmes : la rigidité des a priori, les conditions d’emploi des femmes déjà fortement dégradées par rapport aux hommes (salaires/statuts) ne vont pas s’en trouver améliorer. Les statistiques sont formelles et montrent de manière récurrente que dans un foyer si l’un des deux parents doit mettre en suspens ou abandonner sa carrière, il s’agit trop souvent des femmes dont l’absence de salaire pèsera d’autant moins dans le budget familial qu’il est souvent inférieur à celui de son conjoint.

Enfin, la problématique des jardins d’éveil se lie à la casse des services publics et de ses conséquences sous un angle inattendu mais pourtant redoutable.

En  effet ce sont dans les services publics que la présence des femmes est le plus important .Or ce double mouvement de tarissement de l’école maternelle, de privatisation des structures d’accueil combiné avec le démantèlement du secteur public portera  atteinte à la condition féminine. La lutte à engager doit aussi l’être sur ce terrain  car c’est véritablement un choix de société qui est en train de nous être imposé.

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