In Le Monde
Plusieurs villes grecques se sont transformées en champs de bataille, dimanche 7 décembre, après la mort d'un adolescent tué, la veille au soir, à Athènes, par un policier. Les affrontements ont opposé des groupes de jeunes aux forces de l'ordre. De très importants dégâts matériels ont été enregistrés dans la capitale et dans plusieurs autres villes universitaires, dont Salonique, au nord du pays, Patras, dans le Péloponnèse, ainsi qu'en Crète.
Cette flambée de violence intervient après une lente dégradation du climat dans les milieux scolaires et universitaires. Ces dernières années, les protestations se sont multipliées contre les mauvaises conditions de l'enseignement et la montée d'un fort chômage chez les jeunes, débouchant sur une contestation du gouvernement conservateur.
La bavure policière dont a été victime samedi soir un jeune de 15 ans, Andreas Grigoropoulos, a mis le feu aux poudres. L'adolescent faisait partie d'un groupe d'une trentaine de jeunes qui, dans le centre d'Athènes, avaient pris à partie un véhicule transportant deux agents des forces spéciales de la police, lançant des pierres et divers projectiles. L'un des policiers est sorti de la voiture et a tiré en direction du jeune homme. Selon ses premières déclarations, le policier aurait tiré deux fois en l'air et une troisième fois sur le sol. Une balle aurait ricoché pour aller se loger dans le coeur du jeune homme. Un témoin a, au contraire, affirmé que le policier avait tiré en direction de l'adolescent.
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