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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 18:38

In Pascal sur la Toile: le blog

 

Il y a eu jeudi dans le pays une grande grève des enseignants, accompagnée de manifestations comme on n'en avait pas vues depuis pas mal d'années. Pour les syndicats, c'est un succès. Au-delà d'une ridicule bataille de chiffres, il est clair que de nombreux enseignants non-syndiqués -n'en déplaise aux commentateurs habituels de ce genre de chose- avaient cessé le travail. Il est clair également qu'il y a un profond malaise dans la profession, face à des attaques continuelles, un mépris croissant de nos gouvernants, et une remise en cause de méthodes de travail qui normalement sont du ressort de l'enseignant et de lui seul.

Les syndicats clament haut et fort que cette journée fut un succès. Oui et... non. Pour moi, ce fut le chant du cygne de l'action syndicale et de la culture du conflit.

Entendons-nous bien: je ne remets pas en cause le bien-fondé de la plupart des revendications exprimées, exceptée celle qui consiste à réclamer "plus d'argent". Je remets en cause la façon dont fonctionne dans ce pays la revendication catégorielle et les moyens d'action utilisés par des organisations syndicales qui ne représentent plus qu'elles-mêmes aujourd'hui tellement elles se sont éloignées de ce que réclame la base. Et je ne vous redirai pas ce que je pense des syndicalistes professionnels du genre d'Aschieri, je l'ai assez descendu il y a quelque temps.

Prenons l'exemple de la Côte d'Or. A quoi avons-nous assisté? A une vaste plaisanterie qui s'apparente un peu à de l'escroquerie. Il y eut une "assemblée générale" qui fit beaucoup fait rire ceux qui assistèrent tellement elle était caricaturale de la pseudo-démocratie instaurée par les syndicats; comme toujours les va-t-en-guerre furent les seuls à ne pas s'exprimer sous les huées, les quelques doutes raisonnablement exprimés par certains quant à la portée des actions proposées se trouvant noyés sous les propos violents. Ce genre de truc me rappelle toujours fâcheusement les rodomontades de Gamelin du style "nous vaincrons car nous sommes les plus forts", tant il est vrai que le sang d'autrui ne coûte rien.

Ensuite il y eut une belle manifestation. Réussie, c'est vrai. Mais propre à exacerber l'excitation, ce qui n'est jamais bon. Surtout lorsqu'une partie des manifestants a moins de dix-huit ans...

Les syndicats du département avaient obtenu un rendez-vous de l'Inspecteur d'Académie suite à un courrier nominatif de celui-ci cherchant à faire passer la dernière réunion d'information syndicale comme une absence injustifiée. Pourquoi un rendez-vous le jeudi à 17h? Qui a eu une idée pareille? Parce que ce qui devait arriver est arrivé: des centaines de personnes se sont regroupées devant l'Inspection Académique, dont la plupart n'avaient rien à faire là, les lycéens par exemple. Si ce sont les syndicats qui ont réclamé ce rendez-vous à cette heure-là ce jour-là, ce ne pouvait être que pour amener un conflit qui fatalement devait prendre corps. Si c'est l'IA qui l'a fait, c'est soit de la bêtise soit une volonté de pourrir le dialogue. Dans les deux cas de toute façon la responsabilité de ce qui a suivi est partagée équitablement entre deux interlocuteurs dont l'un n'aurait jamais dû proposer un rendez-vous pareil et l'autre évidemment le refuser.

Evidemment, lorsque les portes de l'Inspection académique se sont ouvertes ce fut la ruée et l'occupation des locaux. Il était dès lors évident que jamais l'Inspecteur d'Académie ne recevrait personne dans ces conditions: on ne prend pas son interlocuteur en otage, c'est une question de dignité et d'honnêteté. Oui, les syndicats qui étaient concernés par ce rendez-vous ne furent ni honnêtes ni dignes. Parce que j'ai personnellement bien su lire ce soir-là sur les visages des présents dans le hall de l'IA l'excitation malsaine d'une foule se sentant groupée et forte, et la jubilation de ceux qui sentaient le vent du "jour de clarté". Cette occupation des locaux était minable, contre-productive... infantile.

Je n'excuse pas non plus le départ offusqué de la scène des représentants d'un grand syndicat, alors que ce qui devait se passer était évident. Jouer les vierges effarouchées, c'est tout juste bon pour les oies blanches. Quand on est représentant syndical on essaie de ne pas se comporter en petite fille gâtée.

Bref, les syndicats -tous les syndicats- auraient dû quitter les lieux et attendre à l'extérieur du bâtiment, essayer même de convaincre tout le monde de sortir. C'eut été là un comportement adulte. Et cela aurait évidemment évité que tout le monde se fasse sortir par les CRS en fin de soirée, ce qui est un comble! Car de fait l'Inspecteur d'Académie n'a pas pu répondre aux questions légitimes que se posent tous les enseignants du département qui avaient assisté à la réunion d'information syndicale: sur le plan syndical c'est donc un four.

J'avoue que j'ai du mal à admettre maintenant que ceux qui ont été virés comme des malpropres par les CRS veuillent aujourd'hui se faire passer pour des victimes, et mettent leur propre connerie sur le dos de l'Inspecteur d'Académie, qui dans cette affaire est le seul à avoir eu un comportement responsable. Mais je suis persuadé que dans leur for intérieur les syndicalistes du département se sentent aujourd'hui forts, fiers et unis. Quelle erreur !

 

La suite...

 

http://pslt.blogspot.com/2008/11/action-syndicale-et-culture-du-conflit.html

commentaires

P
C'est marrant comme la vérité dérange! Non, je ne me cache pas, et en plus je suis de la maison. Eeeeh oui, ça emmerde certainement pas mal de syndicalistes d'entendre un autre son de cloche, mais les réactions positives  que je reçois de nombreux collègues me montrent bien que je ne suis pas le seul, loin de là, à ne pas être impressionné par les gesticulations syndicales. Car gesticulations il y a! Vous croyez vraiment qu'il est possible aujourd'hui de sauver les RASED? Mon oeil! Vous croyez vraiment que les deux ans seront encore accueillis dans les écoles l'an prochain? Mon oeil! Vous croyez vraiment que les EPEP ne seront pas mis en place? Mon oeil! Depuis trente ans que je fais ce boulot j'en ai vu des manifs et des grèves: contre les professeurs des écoles, contre les retraites... Quelle vaste plaisanterie! Les syndicats croient-ils vraiment que les gens de terrain n'ont pas constaté l'inflation des courriers et des courriels depuis deux mois et les surenchères activistes et médiatiques? Blague, blague blague!<br /> Je travaille en maternelle, et depuis le milieu des années 80 je vois l'école se désagréger et perdre tout ce qui m' a amené à vouloir y faire carrière. Cela a commencé avec la suppression des inspections maternelles, cela a continué avec la création de ces merdes d'IUFM, etc. A l'époque, il ne faisait pas bon ne pas être syndiqué. Avec ma grande gueule, je l'ai parfois senti passer. Mais je n'ai jamais regretté d'avoir gardé mon indépendance d'esprit. Et c'est cette indépendance là qui me fait écrire aujourd'hui qui'il est largement temps de réinventer une action syndicale vouée à l'échec et parfaitement impopulaire.
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P
je ne résiste pas à témoigner des remous qu'a pu occasionner ce texte, dans le but de faire avancer les choses...<br /> Réponse au texte: ce texte n'est pas signé .... en tout cas, il ne détonne pas dans le concert des Darcos et cie....: haro sur les syndicats, ringards, inefficaces etc...et tiens tiens, y'aurait pas des élections professionnelles bientôt ???comme Darcos serait content si ces syndicats ringards qui appellent aux manifs et aux grèves étaient un peu moins représentatifs.... j'avoue en avoir assez de ces discours d'où qu'ils viennent ! qui appelle t-on pour avoir un renseignement que l'IA n'est plus capable de donner ??qui défend notre école aux CAPD lorsqu'on risque une fermeture en juin 2008 et qui nous a prévenus qu'on allait en avoir une ?qui analyse les programmes et envoie un argumentaire dans les salles des maîtres ?qui nous informe des dangers des EPEP et autres réformes ?qui publie des brochures pour défendre l'école maternelle ? qui organise des AG les jours de grève et autres soirs pour que chacun puisse venir s'exprimer et proposer des modes d'actions nouveaux ???ce qui se dit dans ces AG est retransmis au bureau syndical et de là découle les appels aux actionsd'autre part les syndiqués peuvent se retrouver une fois par mois pour donner leur avis...je parle de celui  que je connais : le SNUIPP qu'il y ait des disfonctionnements, c'est sûr...mais nous avons chacun les nôtres mais arrêtons de chercher des boucs émissaires à une situation dont la responsabilité incombe au pouvoir de droite: les syndicalistes sont des enseignants comme tout le monde...Réponse 1:1. Ce texte est signé par un instit de Côte d'Or (lien vers son blog dans la partie entre parenthèse, que j'ai supprimée car il relatait un événement local) C'est ici:http://pslt.blogspot.com/2008/11/action-syndicale-et-culture-du-conflit.htmlJe ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit, toujours est-il qu'il parle avec virulence de Darcos et ses sbires, qu'il est résolument opposé à la casse de l'école organisée depuis un an et demi.2. Je ne voulais pas faire de provocation futile,  j'ai transféré cet avis car nous avons aussi évoqué ce sujet: que dit-il de plus que les propos du mari de XXX? ( qui travaille dans le public, et qui a répondu que les gens se fichaient complètement des grèves des profs, encore en grève contre on ne sait plus quoi.) Je suis moi aussi de plus en plus certain que les gens se foutent de notre combat, qu'ils ne le comprennent pas, qu'ils le simplifient voire le transforment. En parlant à des gens qui n'ont plus de gamins scolarisés, on s'aperçoit qu'ils qualifient le monde enseignant de réfractaire, d'insatisfait chronique, de caste arc-boutée sur ses avantages, etc. Mais bon, c'est logique ! Premièrement on a des experts en communication au gouvernement, qui convainquent les gens qu'ils se bougent pour résoudre l'échec scolaire (comment faire comprendre qu'on est opposé aux stages de remise à niveau, aux soutiens hors-temps scolaire ? pour "les gens", le ministre se démène avec les difficultés scolaires, si les enseignants sont contre c'est qu'ils ne veulent pas voir progresser leurs élèves - je simplifie à peine, c'est du vécu !), qui font croire qu'on fait des heures supp depuis qu'il est là, qu'on est mieux payé, etc. Deuxièmement, la façon de procéder des syndicats ne peut que renforcer cette opinion: on décide d'en-haut de déposer un préavis de grève, l'info arrive dans les écoles, et les discussions deviennent "Il y a une grève mardi, qui la fait ? Une grève pour quoi ?" Du coup, chacun y met ce qu'il veut dans ses motivations à faire grève, on réunit souvent plusieurs domaines, défense du public, nouveaux programmes, salaires, la maternelle, les lycées, l'enseignement supérieur, les collèges, l'attitude du ministre, résultat même sur France Inter, on choisit de passer le témoignage d'un prof de collège qui se plaint d'avoir 40 km à faire parce qu'il est sur plusieurs postes... Comment peut-on entendre et comprendre les raisons de la colère qui nous habite avec de telles répercussions médiatiques ? Ajoute à ça les dizaines de reportages sur les parents "pris en otage", à chaque fois la conclusion est la même, ces privilégiés ont encore foutu le bordel aujourd'hui.Je me souviens d'une réunion avec les élémentaires A et B l'an dernier, où face à un T... qui était prêt à entamer une grève générale et durable, on avait J... qui évoquait le cas de son frère, prof au Québec: il disait en substance que là-bas quand il y a une grève, ce n'est jamais une première réponse aux volontés politiques, il y a d'abord tout un travail de dialogue avec les familles, d'information, de place médiatique pour l'ensemble des positions afin que le public soit informé le mieux possible, de discussions entre parlementaires (vas-y ségolène, mords-y l'oeil à la Aubry, ça passionne les foules, ça donne à bouffer aux télés et ça dégage une autoroute à 15 voies pour l'UMP) et si au bout de ces étapes le gouvernement ne bouge pas d'un poil, alors il y a une grève, comprise et acceptée par la population.3. Je n'ai jamais pensé (et le texte ne le dit pas non plus) que les syndicats n'avaient pas un rôle extrêmement important au niveau local. Anne fait un super boulot, je connais Aline depuis l'IUFM, elle se démène à notre service. Pour moi il y a une énorme distinction à faire entre le rôle informatif, le rôle de défense, le rôle de relais profs/inspection qu'exercent les syndicats et les décisions brutales et de moins en moins efficaces du syndicalisme au niveau national. Je suis au Snuipp, je voterai pour eux le 2 décembre, je défendrai leur action, mais je reste convaincu que notre réponse aux attaques de cette politique est inadaptée, inefficace, inaudible.Ces mêmes "gens" avec lesquels il m'arrive de parler (difficiles de trouver une excuse à chaque fois qu'il y a des repas familiaux !! ;-) ) ont dans l'idée que les syndicats sont à mettre au même plan que les politiques: arrivistes et carriéristes. C'est grave !J'espère avoir pu préciser ma pensée, on est convaincu du fond, mais on diffère sur les moyens d'action !Réponse 2:Je trouve utile que tu aies préçisé ta pensée car  jeconsidère que  ce texte est dangereux  pour des gens moins informés qui ne connaissent pas le rôle du syndicat ou ne veulent pas le connaître. j'ai transmis ma réaction à ce texte aux listes de diffusion de  nanterre parce que je trouve que cette réaction "syndicats ringards, tous pourris" que véhicule d'autres personnes et même à l'école, m'exaspèreque l'on ait besoin de débattre je suis tout à fait d'accord, que l'on ait pas débattu pour la dernière grève, c'est un fait et je le déplore : nous en sommmes tous responsables et moi la première peut-être,  sauf que quand il ya un mouvement, qui prend la peine de dire parmi nous "maintenant on en parle " ??? pas si facile de détourner les collègues de leur préoccupation quotidiennes et d'engager un débat de fond peut être ne venons nous pas des mêmes milieux, je ne sens pas dans ma famille d'hostilité aux enseignants et je suis d'accord avec toi pour dire que là aussi c'est une bataille des idées mais il faut se battre sur tous les fronts et c'est ça qui est difficileavons nous le temps d'attendre d'être compris par l'ensemble de la population ??? et est ce que ça vaut le coup de se faire comprendre par une frange de la population qui de toutes façons a d'autres intérêts à défendre ???nous n'avons pas tous les mêmes valeurs, mais les valeurs d'égalité de défense de l'école, des gamins défavorisés sont les notres et celles d'un grand nombre de gens , les plus nombreux, qui ne se reconnaissent pas forcément dans les médias, eux non plusil faut s'appuyer sur eux, tu as raison mais aussi sur notre propre capacité à se faire entendre voilà, je sais pas si je suis très claireen tout cas même si l'échange est vif, merci de l'avoir suscité (heureusement qu'il y a internet..!!.)
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S
<br /> Le lien (suite...) a été corrigé et pointe sur le blog de l'auteur (qui ne se cache pas !)<br /> <br /> <br />
E
Ici dans le Maine et Loire,.. car on ne parle que de ce qu'on connaît.Oui pour les explications et l'information, plutôt d'accord pour dire que les syndicats sont dépassés (et heureusement que la base et les parents ont lancé le mouvement) mais, attention, il faut bien que quelqu'un coordonne, hors, il me semble que les syndicats devraient être les mieux placés à condition qu'ils fonctionnent autrement, qu'ils ne signent pas n'importe quoi. Ici le syndicat majoritaire a ce souci de faire ainsi. Il se retrouve bien gêné par les déclarations du national sur les négociations. Continuons à informer les familles et créons enfin une coordination nationale et indépendante.
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