In Les Stylos Rouges Académie de Versailles
Voici ma lettre au député Jean-Noël Barrot qui nous a si bien accueillis lors de sa Réunion Publique du 12 avril à Versailles :
Monsieur le député,
Au lendemain de la Réunion Publique organisée par vos soins à l’Université inter-âge de Versailles ce vendredi 12 mai à 20h, avec M. Blanquer, ministre de l’Education nationale comme intervenant principal, je me permets, monsieur Barrot, de vous écrire pour vous dire que vous ne faites pas honneur aux trois mots sacrés de notre devise nationale LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.
En effet, comme simple citoyenne, j’avais cru pouvoir, en toute bonne foi, assister à cette réunion et avoir la LIBERTE de le faire. Cette liberté m’a été refusé puisque je n’ai pu pénétrer à l’intérieur de la grande salle où se tenait la réunion.
Je pensais également que l’élu que vous êtes avait à cœur de faire vivre le mot EGALITE dans sa circonscription. La réalité m’a démontré le contraire : alors même que j’étais arrivée en avance, à 18h45, et me trouvais au tout début de la file d’attente, une bonne centaine de personnes placées après moi ont pu bénéficier d’un accès privilégié à la salle, soit parce qu’elles appartenaient à votre bord politique, soit parce qu’elles résidaient à Versailles ou dans votre circonscription.
Enfin, je suis maintenant à peu près convaincue que vous méprisez profondément le mot FRATERNITE au vu de la façon extrêmement désobligeante et très arrogante dont les simples citoyens de ma sorte ont été traités par votre service d’ordre, en nous obligeant à reculer pour faire passer les ayant-droit, et en nous menaçant de faire appel à la police si nous tentions de passer en force.
Monsieur le député, j’ai eu heureusement le loisir de pouvoir interpeler directement monsieur le ministre de l’Education nationale lors de son arrivée à l’Université. Je lui ai dit bien fort qu’il s’agissait d’une Réunion publique et qu’on nous en interdisait l’accès. Je me suis présentée comme étant une enseignante étant personnellement concernée par le thème de l’intervention et qu’il n’était pas normal qu’on m’en interdise l’accès alors même qu’il restait de nombreuses places au moment où j’avais pris position dans la file (la salle était même totalement vide à mon arrivée). Monsieur Blanquer, par sa réponse : « Cela devrait pouvoir s’arranger », a lui-même, de fait, constaté l’injustice.
Je constate également que vous négligez le sens des mots, « public, -que » signifiant bien, d’après le dictionnaire, « qui concerne le peuple dans son ensemble ». J’ai bien senti hier soir votre profond mépris pour le PEUPLE…
Nous étions, hier soir, plusieurs professeurs issus du peuple, soigneusement écartés des instances de pouvoir. Votre attitude laisse à penser que vous avez eu peur de nous rencontrer, que vous avez préféré nous écarter plutôt que de prendre le risque de nous entendre.
Cela est tout à votre honneur et témoigne d’un grand sens de la démocratie.
Croyez-bien qu’en retour, nous, professeurs, ne serons sûrement pas vos prochains électeurs, nous qui accordons une valeur indéfectible aux mots LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE, PEUPLE et DEMOCRATIE.