Blog de défense de l'Ecole publique
"Les bancs dans la "Classe morte". Les bancs se trouvent toujours dans la classe d'école. Mais il ne s'agissait pas d'une classe d'école - lieu réel. C'était un vide noir devant lequel s'arrêtaient tous les spectateurs. Et comme par ironie, une fragile ficelle remplissait le rôle d'une barrière. Probablement, il en existait une autre, une barrière beaucoup plus puissante et effrayante. Dans ce vide noir et désespérant, les BANCS d'école étaient un exemple flagrant de BIO-OBJET. Sur les bancs on s'asseyait, on s'appuyait, on montait dessus, et c'est en eux que l'on retrouvait tous les états et toutes les émotions humaines : la souffrance, la peur, l'amour, les premières vibrations de l'amitié, la contrainte et la liberté. Les bancs organisaient ainsi un organisme humain vivant et naturel (qui a sans cesse tendance à "utiliser" confusément l'espace) en y imposant une rigueur et un ordre. Ils étaient comme une matrice qui donnait naissance à quelque chose de nouveau, d'imprévu, à quelque chose qui essayait, de temps en temps, de sortir en dehors des bancs et ce qui à chaque fois revenait et se rapprochait des bancs comme si c'était un retour à la maison natale - à la matrice !" |