Blog de défense de l'Ecole publique
Le 29 mars déjà, il avait pris la plume à la veille d’une manifestation rassemblant parents et enseignants contre son projet de loi « pour une école de la confiance ». « Mais qu’est ce qui lui a pris aussi, d’appeler sa loi comme ça… La confiance ne se décrète pas », se désole un visiteur du soir, atterré du « malentendu » qui selon lui s’est installé entre un ministre « droit dans ses bottes » et une partie non négligeable des enseignants et parents d’élèves, à tous les échelons du système scolaire.
Ce jeudi, le taux de grévistes devrait se situer « autour de 15 % » a assuré Jean-Michel Blanquer mercredi au micro d’Europe 1. Le Snuipp, principal syndicat du primaire, annonce de son côté « un tiers de grévistes », et 45 % d’absents des préaux à Paris. C’est moins que lors de la dernière grève de la fonction publique, lors de laquelle la colère devant les tableaux avait surpris jusqu’aux syndicalistes eux-mêmes.
Perçu comme directif et autoritaire
Le fond du problème ? Une politique ministérielle perçue comme directive, voire autoritaire, suite à des circulaires inhabituellement détaillées sur la manière de faire classe, ou le rappel à l’ordre d’enseignants qui avaient refusé de faire passer tout ou partie des nouvelles évaluations des enfants à l’entrée en CP, qu’il jugeaient peu adaptées aux enfants.
L’article 1 du projet de loi en cours d’examen, qui enfonce le clou de l’allégeance des fonctionnaires en rappelant le devoir « d’exemplarité » des enseignants n’a pas aidé à apaiser le climat. « Il y a eu des menaces de sanction qui ont créé un émoi considérable, et cela a été le détonateur, estime Jérôme Lambert, secrétaire départemental du syndicat Snuipp à Paris. Jusqu’à récemment, le ministre n’était pas rejeté par les enseignants du primaire. Mais il apparaît maintenant comme un idéologue autoritaire. »
En plus des opposants historiques à celui qui fut numéro deux de la rue de Grenelle (en tant que directeur général de l’enseignement scolaire) sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Blanquer doit aussi composer avec la désaffection d’une partie des parents d’élèves longtemps séduits par son slogan « Lire, écrire, compter et respecter autrui ». Les annonces du président de la République, promettant « pas plus de 24 élèves » par classe de la maternelle au CE1, n’ont pas suffi à rassurer. Et, bien qu’elle reste minoritaire à l’échelle du pays, cette contestation menée par des familles, notamment dans l’est parisien, a survécu au tunnel des vacances scolaires et parvient à se faire entendre.
«Un manque de dialogue» avec les profs