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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 07:57

In Mediapart

Lancée une semaine auparavant à l'initiative d'enseignants-chercheurs et de personnels de l'université Paris VIII - Saint-Denis, la «Ronde infinie des obstinés» exprime la détermination des universitaires à lutter contre les projets de réformes actuels. Reportage nocturne, devant l'Hôtel de Ville (Paris IVe).

1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 00:36


Michael. Monsieur le Président, quelle suite pour les Enseignants-chercheurs mais aussi au sujet des Enseignants-vacataires?

Georges Molinié. Par rapport à l'ensemble du mouvement d'aujourd'hui, il y a deux sujets qui ont provoqué des réactions: un sur le statut des enseignants chercheurs, et un autre sur les filières de formations des professeurs des écoles, des collèges et des lycées. Sur le premier sujet, il y a eu un mouvement très large de réactions, qui allaient des syndicats de gauche aux syndicats de droite. D'une certaine manière, il y a eu satisfaction des revendications, avec la réécriture des décrets concernant le statut. Mais, le nouveau texte, on ne l'a pas lu. Donc, j'appelle à la méfiance et à la vigilance.

Il y a trois autres points. Le premier concerne la condition des personnels administratifs et, sur ce point, il y a eu très peu d'avancées gouvernementales. Le deuxième point, ce sont les étudiants. Les étudiants sont venus tard dans le mouvement. Maintenant qu'ils y sont, ils sont souvent radicaux. Les étudiants n'ont presque rien obtenu. Et puis, il y a le troisième point, qui est, pour moi, fondamental: c'est la formation des professeurs des écoles, des collèges et des lycées. Et, sur ce point, il y eu des avancées ou des reculades (ça dépend du point de vue) considérables, importantes, mais qui ne sont pas suffisantes.


Jean Luc. Comment expliquer aussi que seuls 4 ou plutôt 5 Présidents soient co-signataires du texte quand la pression reste très forte presque partout: de quoi ont-ils peur ? (Professeur des Universités, Toulouse II)
J'ai été moi aussi professeur d'université à Toulouse II, pendant dix ans. Vous avez raison, je pense que la plupart des présidents analysent comme nous la situation, mais que très peu ont l'honnêteté et le courage de la décrire telle qu'elle est. Votre question pourrait se poser autrement: que représentent les communiqués de la Conférence des présidents d'université (CPU)? Je réponds que les communiqués de la CPU représentent la partie soft des apparatchicks. J'assume.


Tom. Une «université publique» dans laquelle les travailleurs ne sont plus fonctionnaires mais contractuels, et que l'Etat ne finance plus... n'est-ce pas une université privée ?
Vous avez parfaitement raison, la politique actuelle du gouvernement est logique dans son idéologie, et toute la politique Recherche et Université est animée par une logique économiquement libérale, qui tend à deux choses: 1/ la précarisation, 2/ la privatisation. Ce que je combats totalement.


Yannik. Quelle sera la place des Sciences humaines dans la réforme des universités et les chances d'insertion professionnelle de doctorants dont le cursus en ce domaine semble aujourd'hui invalidé par des choix politiques de restriction budgétaire?
Votre inquiètude me paraît légitime. L'air du temps est tout à fait néfaste à la pensée libre et critique, qui sont emblématisées par les disciplines littéraires, au sens large. Il est donc normal que nous soyons en but à l'hostilité générale. L'ensemble des réformes actuelles est fondamentalement anti-intellectuel et anti-culturel.


Sorbonneengreve. Considérez-vous que vos revendications (retrait des 2 décrets: modulation des services et masterisation) est toujours un préalable à la fin de la mobilisation?
La prise en considération des revendications concernant les deux points que vous énoncez est, en effet, un préalable à toute négociation. Les négociations sont nécessaires. Ce que nous demandons, (la majorité des corps universitaires) c'est qu'on nous écoute, et qu'on négocie.


Ulysse. De nombreux étudiants craignent pour leur année et rechignent à se mobiliser, même s'ils partagent les revendications. N'est-il pas le moment d'annoncer que leur second semestre va leur être "donné", afin de leur permettre de débuter un mouvement fort ?
On ne va pas "donner" un semestre, on va essayer de valider le semestre. En tant qu'un des leaders du mouvement, je souhaite que nous puissions assurer le maximum de cours pour valider l'année et, en même temps, j'appelle à toutes formes d'actions à l'extérieur des universités. J'appelle à l'amplification du mouvement mais sans blocage des universités.


Sprach. D'abord bravo et merci pour votre engagement. Ensuite quelles sont vos relations avec le président de Paris I, et pourquoi ne se joint-il pas à vous?

Merci pour vos encouragements. Je suis attaqué sur trois fronts. Il y a le front contre les mesures ministérielles et, en interne, je suis attaqué sur deux fronts: le front des radicaux, qui me reprochent de les avoir trahis, et le front des modérés, qui me reprochent d'avoir appelé à la révolution. Je suis donc très reconnaissant à ceux qui reconnaissent mon action. Il est clair que l'analyse et l'action du président de Paris I ne correspondent pas aux miennes.

Jean. Au lieu de supprimer les IUFM, et d'installer la mastérisation, ne devrait-on pas rétablir les IPES ?
C’est une question de fond, je ne vais pas pouvoir répondre vraiment sur le fond. Ce que je peux dire, c’est que la réforme actuelle est à la fois agressive et régressive, et que nous devons profiter d’une année complète pour réfléchir à des améliorations du système actuel.


Storia. On assiste ces derniers jours à une répression de plus en plus dure qui vise à criminaliser le mouvement de protestation, par ailleurs pacifique. Des heurts ont eu lieu jeudi dernier, avec des CRS, lors de l'occupation de la Sorbonne, et un moniteur de Paris IV (votre université) a été placé en garde à vue. N'est ce pas préoccupant qu'on en soit arrivé au point d'arrêter des professeurs juste parce qu'ils manifestent ?
Je partage totalement votre avis. On assiste à deux caractères du mouvement actuel. Le premier caractère, c'est la radicalisation qui est une réponse à la politique de pourrissement du gouvernement, et le deuxième caractère c'est, en effet, la judiciarisation et la politique de la répression. Je pourrais ajouter aussi l'organisation de la désinformation par le silence des médias officiels.


Jean-Luc. Comment expliquer-vous l'entêtement grotesque des ministres Pécresse et Darcos ?
Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est une maladie: ça s'appelle l'autisme.


Curieux. Pour parler d'autre chose, avez-vous un nouveau livre en projet ?
Oui, un livre sur la beauté.

31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 21:06
In Libération

Après 9 semaines de conflit entre le gouvernement et les enseignants-chercheurs, Libération a organisé un débat entre la ministre de l'enseignement supérieur et le responsable du principal syndicat du supérieur.


Neuf semaines de conflit, plus long qu’en 1968 ! Avec grèves, manifestations, initiatives publiques (die-in, lectures, freezings), soutenues par un front allant des contestataires les plus à gauche aux doyens de droit. Le projet sarkozyste de remodelage de l’université et de la recherche s’est heurté à une révolte puissante des universitaires. Ebranlé, le gouvernement a fait, et fera, des concessions. Leur ampleur va mesurer la capacité de «résistance» à l’offensive ultra-libérale. Elles se jouent dans les contacts entre le gouvernement et les acteurs syndicaux, mais dépendent aussi de la capacité du mouvement à peser sur ce début de discussions, avec la journée de manifestations du 2 avril en prochain rendez-vous.


Libération a organisé un débat entre Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, et Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU. Ils débattent des principaux points des réformes engagées par le gouvernement qui fâchent les universitaires.


 
La suite...
31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 20:11
Par Edouard Husson, professeur d'université et chercheur. Qui remonte à 2006 pour analyser la génèse de la crise universitaire, largement ignorée par l'ensemble des médias. Devinez qui l'on retrouve avec des allumettes...


jlggb - Flickr - cc
jlggb - Flickr - cc

Acte I. L'action se situe en mars 2006.

Dominique de Villepin est confronté aux manifestations des étudiants qui bloquent les universités par refus du Contrat Premier Emploi. Jacques Chirac ne soutient que mollement son Premier ministre. Nicolas Sarkozy s'engouffre dans la brêche, prend publiquement fait et cause pour les grévistes, trahissant le gouvernement qu'il sert. En particulier, c'était déjà à l'époque un secret de Polichinelle qu'il avait pris contact avec le président de l'UNEF, Bruno Julliard. Mais la plupart des médias était déjà aux ordres et n'en ont rien dit.
 
Acte II. Quinze mois plus tard.
Sarkozy, recueillant le fruit de sa trahison, vient d'être élu président de la République et il entend ne pas commettre les mêmes erreurs que ses prédécesseurs. La loi de réforme de l'université qu'il veut faire passer sera votée en juillet - et non à l'automne comme le projet Devaquet de 1986. Et Sarkozy aura l'UNEF de son côté: il négocie le contenu de la loi avec Bruno Julliard. Résultat, un compromis bâtard. Au programme de la droite, la loi LRU a pris la notion d'autonomie des universités; mais on a fait des concessions à Julliard: il n'y aura pas de possibilité de sélection des étudiants par les universités; les circuits de financement privés seront contrôlés très strictement par les présidents d'université. Ceux-ci sont les grands gagnants du marchandage: on n'a pas vraiment instauré l'autonomie des universités mais on a renforcé le pouvoir de leurs présidents; en particulier, ils joueront un rôle bien plus important qu'avant dans le recrutement des professeurs et dans la gestion du personnel enseignant.
 
Acte III. Dix-huits mois de brouillard.
La traitrise (de 2006) et le cynisme (de 2007) semblent avoir payé. Il règne un calme étrange sur l'université, qui semble accepter la loi LRU sans broncher. Le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, prépare dans le calme un décret de réforme du statut des enseignants-chercheurs. On prévoit aussi, dans le silence l'abolition d'un des deux concours de recrutement de l'enseignement supérieur, le CAPES. Sans aucun doute, l'idée qui se cache derrière la «mastérisation» des concours est d'abolir, à terme, le statut de fonctionnaires des enseignants. Personne ne s'en rend compte. L'étrange torpeur qui s'est emparée des esprits vient aussi de ce qu'il y a, dans le cabinet de Madame Pécresse ou à Matignon, convergence entre la droite qui rêve de réduire au maximum le coût de l'université pour l'Etat et la gauche tendance Jospin-Allègre, qui a mis depuis longtemps le pédagogisme au service d'une pseudo-américanisation de l'enseignement supérieur.
 
Acte IV. Coup de tonnerre. Le 22 janvier 2009, le président de la République flanque lui-même par terre le bel édifice qu'il avait construit. Recevant des représentants des enseignants-chercheurs à l'Elysée, il tombe le masque, révèle la piètre idée qu'il se fait de la recherche française, dont il dénigre les résultats et ridiculise les modes d'évaluation (pourtant semblables à ce qui se fait en Allemagne et aux Etats-Unis). Visible sur Internet, la vidéo a un effet mobilisateur immédiat :



Recevant des représentants des enseignants-chercheurs à l'Elysée, il tombe le masque, révèle la piètre idée qu'il se fait de la recherche française, dont il dénigre les résultats et ridiculise les modes d'évaluation (pourtant semblables à ce qui se fait en Allemagne et aux Etats-Unis). Visible sur Internet, la vidéo a un effet mobilisateur immédiat. 
 
Même quand ils sont de droite, la plupart des enseignants-chercheurs français, ulcérés, se mettent "en grève". Et commence alors un épisode sans équivalent dans l'histoire de l'université française, au milieu duquel nous sommes encore.

La suite...
31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 07:41



Les organisations syndicales et collectifs qui viennent d’interpeller avec clarté le gouvernement après huit semaines de grève et de manifestations constatent avec stupeur et colère l’immobilisme autosatisfait sur l’ensemble des revendications.


Madame la Ministre, les milliers de collègues et d’étudiants n’ont que le recours à l’amplification de leur mobilisation , et en premier lieu le 2 Avril.


Paris le 30 Mars 2009 à 21 h.


FSU (SNCS, SNESUP, SNASUB), CGT (SNTRS, CGT-INRA, FERC-SUP), SOLIDAIRES (SUD RECHERCHE EPST, SUD EDUCATION), SNPREES-FO, SLR, SLU

28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 08:33



Communiqué de presse du 27 mars 2009 – Ronde infinie des obstinés.

 

La ronde infinie des obstinés tourne depuis plus de 100 heures et il n'y pas lieu de s'en réjouir. Si le chiffre marque la force de notre mobilisation et de notre détermination, chaque heure qui passe confirme le silence et le mépris du gouvernement à l'égard de l'éducation. Nous avons marché 100 heures jours et nuits, sous le soleil ou la pluie, mais nous n'avons pas fêté ces 100 heures : nous prenons acte que ces 100h s'ajoutent aux 7 semaines de grève des universités et que ni Valérie Pécresse, ni Xavier Darcos n'ont daigné écouter ceux qui font ce métier et entendent penser ensemble l'avenir de l'Education.


Nous, universitaires, enseignants, chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants, personnels des bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers de service, nous constatons que l'essentiel de nos revendications reste à satisfaire.


Notre  marche lancinante est rejointe, tous les jours et toutes les nuits, par de nouvelles universités, par des personnes d'autres secteurs qui font, avec nous, un bout de chemin.

A l’université de Paris 8 se sont jointes des marcheurs des  universités de Paris 1, Paris 2, Paris 3, Paris 4, Paris 5, Paris 6, Paris 7, Paris X Nanterre, Paris 11, Paris 12, Paris 13, de l’IUFM de Paris et de Bonneuil, de l'ENS, de l'EHESS, de L'INALCO,  de l'Observatoire de Paris, du CNRS, de Mulhouse, Montpellier 3, Reims ainsi que les collectifs SLU et SLR, sans compter tous les anonymes. L’université de Poitiers tourne tous les jours, Place d'Armes, de 17h à 19h. L'université de Clermont-Ferrand ouvrira une ronde le 1er avril. Les universités de Lyon, de Lille et de Fort-de-France en Martinique préparent aussi leur ronde.

 

Nous appelons tous les citoyens solidaires à venir se joindre à la ronde infinie des obstinés.
Venez quand bon vous semble. Ou signalez votre participation sur :

http://www.doodle.com/pzc4487esnmugiu3.

Blog : http://rondeinfinie.canalblog.com/
Contact :
rondeinfinie@gmail.com


 

27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 18:16
In Sciences2

Hier, réunis au colloque annuel de la Conférence des présidents d’université, les présents ont lancé un appel à la reprise des cours. Quatre de leurs confrères, et pas des moindres puisqu'il s'agit de Pascal BINCZAK, (Paris 8 Vincennes), Bernadette MADEUF (Paris-Ouest-Nanterre), Georges MOLINIE (Paris IV La Sorbonne) et Philippe ROLLET (Lille -I) - ont décidé de leur répondre vertement.


Ajout à 16h 40 : je reçois à l'instant la signature de ce texte de la présidente de Montpellier-3 Paul Valery, Anne Fraïsse.

Voici cet appel qui sera probablement signé dans la journée par d’autres présidents d’université. Il montre que la colère du milieu universitaire reste forte, large et que la CPU dans sa composition actuelle n’en represente qu’une partie. Lire ici une analyse de la situation du mouvement de contestation.


Tonnerre de Brest !
La Conférence des Présidents d’Université (CPU) tient depuis le mercredi 25 mars son colloque annuel, à Brest. Pendant ce temps, nos ministres de tutelle maintiennent le cap des réformes que la communauté universitaire, après huit semaines de mobilisation, continue massivement à rejeter. Pendant que les présidents réunis à Brest appellent clairement les universitaires à rentrer dans le rang au prétexte que leurs principales revendications auraient été satisfaites, nos universités voient dans les faits le mouvement en cours se poursuivre, voire s’amplifier, avec une détermination et une inventivité étonnantes. Nous, présidents d’université responsables, avions hésité à participer à ce colloque brestois de la CPU que nous jugions pour le moins inopportun… et qui ressemble ces jours-ci  à une fuite à Versailles !


Le dernier communiqué de la CPU, ainsi que les conditions dans lesquelles se tient son colloque, justifient amplement nos préventions. En capitaines de navires qui traversent une tempête comme l’université n’en a pas connue depuis 1968, nous considérons que notre devoir est de rester sur le pont, solidaires de nos collègues enseignants-chercheurs et personnels administratifs, solidaires de nos étudiants.


Cet « Appel de Brest » lancé mercredi par la CPU invitant unanimement à la reprise des cours et de l’organisation des examens, sonne comme une réponse à
«l’Appel de la Sorbonne» que nous avions lancé le 9 février, par lequel nous appelions les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à «retirer tous les projets de réformes controversés» et à organiser une véritable concertation pour construire sur de meilleures bases l’avenir de nos institutions universitaires. Ce communiqué n’a donc été voté qu’à l’unanimité des présidents présents à Brest et n’exprime donc nullement une position unanime de l’ensemble des présidents d’université.


La suite...


27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 12:43

In Sciences2

«L’horizon proche est lourd de menaces
»
... Cette phrase inquiétante est tirée de la lettre envoyée le 23 mars par Bernadette Madeuf, la présidente de Paris-10 Nanterre au Premier ministre. Angoissée, elle supplie François Fillon de rétablir «les conditions minimales du dialogue républicain». Cette initiative montre à quel point le fossé s’est creusé, non seulement entre une part probablement majoritaire des universitaires et le gouvernement, mais aussi à l’intérieur de cette communauté, dont les positionnements des présidents d’université témoignent.







Voici la lettre de Bernadette Madeuf :



Monsieur le Premier Ministre,

Que l’Université française ait besoin d’un nouvel élan est aujourd’hui une idée largement admise. Je peux vous assurer qu’elle est amplement partagée par la communauté universitaire. Depuis son installation, votre gouvernement s’emploie activement à engager des réformes cohérentes avec la logique politique qui est la vôtre. Aujourd’hui cependant, il faut me semble-t-il se rendre à l’évidence : malgré ce que Madame la Ministre et vous même dans vos propres déclarations avez présenté comme des ouvertures, ces réformes sont quasi unanimement rejetées. Les tensions s’exacerbent, chacun peut le constater. Je tiens, en tant que présidente d’université, à vous faire part des très vives inquiétudes qui sont les miennes.


Faute de réponse appropriée, les différents mouvements de protestation se radicalisent. L’absence de prise en compte de leurs revendications et la poursuite de ces mouvements, en mettant en péril le second semestre d’enseignement, déconsidèrent le projet de réforme, qui ne peut plus prétendre oeuvrer pour le bien de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Je vois (qui ne le verrait pas) s’accumuler dans les semaines qui viennent de très grandes difficultés. L’Université peut-elle être mise en mouvement pour affronter l’avenir ? Oui, j’en suis certaine. Face à l’évolution du monde universitaire au plan international, il faut agir et mobiliser l’ensemble de la communauté universitaire. De plus, nombre de solutions aux difficultés économiques et sociales de la période passent par une nouvelle intelligence collective de notre société. Dans cette construction, les universitaires et les chercheurs, avec bien d’autres, dont les travailleurs intellectuels de demain que sont nos étudiants, doivent jouer un rôle irremplaçable dans les réflexions de fond qui restent à mener. Pour mobiliser de manière constructive la communauté universitaire et la richesse de réflexion et de propositions qu’elle représente, deux conditions me paraissent devoir être réunies :
- rétablir un climat de travail serein en suspendant, sans équivoque, la mise en oeuvre des hypothèses de changement qui ont prévalu jusqu’ici ;
- faire appel aux forces vives de l’Université pour construire avec elles, et tous ses partenaires, dans le respect et le dialogue, une nouvelle dynamique à la hauteur des enjeux.


Souhaiter une Université mobilisant toutes ses forces pour explorer avec audace des chemins nouveaux, passe par une confiance renouvelée et la reconnaissance de l’indépendance et de l’autonomie réelle de la communauté universitaire. Ces deux dimensions sont indispensables pour reconstruire un partenariat fortement mis à mal par des réformes si mal engagées.


Monsieur le Premier Ministre, la situation telle que je la perçois est grave et dans les universités l’horizon proche est lourd de menaces. Je suis persuadée que vous saurez rétablir les conditions minimales du dialogue républicain.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de ma plus haute considération.


Bernadette MADEUF

26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 21:39

Source AFP



Evacuation des dernières 80 personnes qui occupaient une partie de la Sorbonne


Les 80 personnels travaillant à la Sorbonne, qui occupaient toujours jeudi soir une partie des locaux universitaires, ont été évacués sans violence par la police entre 20h50 et 21h20, a indiqué la préfecture de police.

Ce mouvement avait été décidé par une assemblée générale interfacultés des personnels des universités concernées.
Elle concernait la partie des bâtiments de la Sorbonne "historique", au coeur de de Paris (Ve arrondissement) notamment l'Unité de formation et de recherche d'histoire de Paris-I et la salle Marc Bloch.

"Nous voulons manifester ainsi notre exaspération de ne pas être entendus après huit semaines de grève, ainsi que les conditions d'accès à la Sorbonne imposées par le rectorat, notamment le filtrage de toutes les entrées pour empêcher la tenue de réunions sans contrôle", avait expliqué une porte-parole du mouvement.

Le nombre des occupant avait diminué en début de soirée.
Les Biatoss sont les personnels de "bibliothèque, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, de service, sociaux et de santé" des universités.


Selon les organisateurs du mouvement de protestation, environ 150 personnes, des personnels (enseignants et "Biatoss") de Paris-I, Paris-III, Paris-IV et de l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), avaient occupé à partir de 15h00 une partie des locaux de la Sorbonne.




In http://sorbonneengreve.revolublog.com/

21h12

L’évacuation est en cours des occupants qui sont dans la Sorbonne. Au dernier contact téléphonique ils disaient souhaiter des présences massives à l’extérieur pour former une haie d’honneur et servir de témoins de ce qui se passera.

Quelques minutes avant à l’extérieur : Encerclement des protestataires place de la Sorbonne, suivi d’un fichage en bonne et due forme, et d’une arrestation.

Donc, si vous n’êtes pas trop loin, merci d’aller rapidement vers la Sorbonne.


20h23

Ce soir, 26 mars 2009, la Sorbonne est libre. La Sorbonne, libérée par ceux à qui elle appartient depuis toujours, par ceux qui sont l’université, enseignants, chercheurs, BIATOSS, étudiants, affirme son indépendance à l’égard de toutes les pressions, du pouvoir politique, des forces de l’argent, de tous les contrôles, de toutes les répressions. Ici, depuis cette salle consacrée à la mémoire de l’historien Marc Bloch, nous lançons un appel à la résistance, contre tous ceux qui veulent enfermer l’enseignement supérieur et la recherche dans le carcan du profit à courte vue et de la logique marchande, contre des projets gouvernementaux qui dénaturent nos métiers, qui dévoient nos missions, qui compromettent l’avenir de toute une génération.

Solidaires avec nos collègues en désobéissance de l’enseignement primaire, avec les lycéens et professeurs qui refusent les suppressions de postes dans l’enseignement secondaire, avec les chercheurs qui occupent en ce moment la direction du CNRS, avec tous nos collègues en lutte dans les IUT, dans les IUFM, dans les universités de France et d’Europe, nous affirmons que, de la maternelle à l’université, la production et la transmission du savoir constituent le bien le plus précieux d’une société, parce qu’ils sont gages d’avenir.

La Sorbonne doit être ouverte à toute la communauté universitaire et le Rectorat, comme la police, qui menacent le libre accès au Savoir et les libertés fondamentales, doivent s’en aller. Nous sommes pacifiques, nous sommes déterminés, nous resterons dans ces bâtiments où nous sommes chez nous, nous invitons tous les universitaires à nous y rejoindre pour en faire ce que la Sorbonne doit être : un lieu de liberté et de dialogue.

Les Occupants de la Sorbonne

Paris, le 26 Mars 2009.


17h30

LES PROFS OCCUPENT LA SORBONNE

Face à la mainmise du Rectorat sur la Sorbonne, armée de CRS et de vigiles privés, face à la politique répressive qu’il y mène, face à l’autisme du gouvernement, les enseignants-chercheurs des universités parisiennes ont décidé d’occuper pacifiquement et symboliquement la Sorbonne.

Un rassemblement festif de soutien a lieu en ce moment place de la Sorbonne : venez nombreux nous soutenir !

Communiqué

« Nous, enseignants-chercheurs des universités parisiennes, exigeons que cessent définitivement les contrôles policiers, les fouilles, les fermetures à répétition de la Sorbonne et des autres centres d’enseignement et de recherche. Nous demandons le rétablissement de notre liberté d’étudier, d’enseigner, de chercher et de nous réunir. La Sorbonne doit rester ouverte ! La Sorbonne est aux universités, pas au Rectorat ! Libérons la Sorbonne !

Mais ce qui se passe à la Sorbonne n’est qu’un symptôme d’une politique générale. Nous dénonçons la politique de répression du mouvement des universités et de toutes les protestations en cours ; nous nous alarmons des graves menaces qui pèsent sur les libertés publiques.

Nous demandons donc :

1) que le Recteur de l’Académie de Paris reçoive une délégation pour discuter de la fin des contrôles, des fouilles sur le site de la Sorbonne et sur son ouverture permanente ; ainsi le dialogue remplacera l’arbitraire et la répression ;

2) Que le gouvernement cesse ses manœuvres dilatoires et accède sans conditions aux revendications de la communauté universitaire en retirant sans délai ses contre-réformes (retrait des réformes de la formation des enseignants, du statut des enseignants-chercheurs, du contrat doctoral unique et restitution des postes supprimés en 2009).

L’exaspération est à son comble : c’est seulement après ces retraits que sera enfin possible un retour au dialogue, à la sérénité ainsi qu’une reprise des cours à laquelle nous aspirons tous.

En attente d’une réponse, nous restons dans la Sorbonne dont nous n’aurions jamais dû être chassés. »

26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 17:39

In sciences2




Dans l’amphi Richelieu de la Sorbonne, ce midi, le ton était à la gravité. A la détermination. Si l’on a longuement discuté de la manière dont il fallait rédiger un
«Rappel de la Sorbonne» intitulé «Pourquoi nous ne cèderons pas» l’assemblée d’enseignants-chercheurs de Paris-1, Paris-3 et Paris-4, menée par l’historien François Faronda, n’a pas tremblé ni lambiné au moment décisif. La grève a été reconduite, massivement, sous les applaudissements. Manifestement, ni Valérie Pécresse ni Xavier Darcos ne sont parvenus à entamer cette froide volonté. Pourtant, ils s’y sont mis le 2 février...

Introduit dans une Sorbonne toujours en quasi état de siège, avec fouille à l’entrée, grâce à la complicité d'une historienne, j'assiste à l’intégralité de cette réunion (lire ci dessous). Puis à une opération hautement symbolique pour des universitaires excédés par la gestion des lieux, autoritaire et humiliante, à laquelle se livre le Rectorat de Paris. Emmenés par Pierre Fröhlich (Paris-1), plusieurs centaines de personnes, enseignants et étudiants, occupent une aile de la Sorbonne, en particulier la salle Marc Bloch, chère aux historiens. Outre leur contribution au conflit, il s’agit de lancer un combat de longue haleine pour «expulser le Rectorat de la Sorbonne et la rendre aux universitaires», explique t-il.


L’Assemblée commence par un calme exposé de l’historien Eric Vallet sur la lettre de Xavier Darcos aux
organisations syndicales. «C’est dans le point 8 que se dévoile la perfidie du ministre», explique t-il. Les détails techniques de la nouvelle version de la «mastérisation» - la réforme de la formation et du concours de recrutement des professeurs - demeurent mystérieux pour le non initié. Mais la conclusion de l’historien est simplissime à comprendre : «nous ne pouvons l’accepter, nous demandons le retrait total de cette réforme.» Approbation massive et bruyante de la salle, qui, elle, n’a pas besoin de traducteur pour élucider la prose du ministre, la formation des enseignants, c’est son métier.

La suite de la discussion sera sur le même ton. En voici quelques extraits significatifs :

La suite...

Qui êtes vous ?
Vous êtes :
Un enseignant du premier degré
Un enseignant du second degré
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Un lycéen
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Un enseignant à l'université
Un fonctionnaire de l'EN (non enseignant) : encadrement, Biatos...
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