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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 12:47
Communiqué de SLU

Ce n’est qu’un début, le combat continue. L’affirmation peut surprendre. Slogan de jadis ? Acharnement thérapeutique désespéré pour redonner vie à un mouvement qui, paraît-il, se conjuguerait désormais au passé ? Pas du tout : ce qui s’est passé depuis six mois ne saurait être rayé d’un trait de plume – tout simplement parce que nous n’avons pas obtenu ce que nous demandions. Quoi qu’il arrive, les universités françaises dans leur majorité ont montré qu’elles n’étaient pas prêtes à accepter de façon passive les réformes préparées hâtivement que nos gouvernants entendent leur imposer au nom d’une prétendue « modernité » qui ne consiste qu’à appliquer partout des recettes toutes faites empruntées au monde de l’économie. La loi LRU s’est vue délégitimée par ses mesures d’accompagnement et cela ne saurait être oublié. Tout le monde sait bien aussi que nous avons lutté non pour notre intérêt particulier ou notre feuille de paye, mais pour l’avenir de l’éducation et de la recherche dans ce pays. Face à cela, nous n’avons rencontré que l’insulte et le mépris. S’agit-il véritablement d’une victoire pour le gouvernement ?


Certes c’est un fait que, presque partout, les universitaires entreprennent de faire passer des examens de fin d’année, dans des conditions le plus possible satisfaisantes pour tous. Mais aucune des raisons pour lesquelles ils le font ne signifie, comme le prétend le gouvernement suivi par de nombreux médias, que le combat engagé il y a plusieurs mois serait terminé et encore moins que les motifs pour lesquels il a été juste de l’engager seraient devenus moins pertinents. Ils le font parce qu’ils y sont contraints par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche qui a fait le choix de durcir la confrontation avec la communauté universitaire pour des raisons n’ayant que peu à voir avec le bon fonctionnement des universités françaises. Ils le font parce qu’ils se sentent responsables de l’avenir de leurs étudiants, qu’ils se sont engagés à ce qu’aucun d’entre eux n’ait à pâtir du mouvement en cours et qu’ils entendent tenir parole (ils ne sont pas ministres...). Ils le font, enfin, parce qu’il n’était pas question de tomber dans le piège des examens qui avait été préparé avec un cynisme qui n’a eu d’égale que l’incapacité à ouvrir un dialogue avec la communauté universitaire depuis quatre mois.


Nous venons ici de faire l’expérience de la brutalité d’une pratique napoléonienne du pouvoir universitaire qui répond par l’envoi des forces de l’ordre et l’utilisation des recteurs comme des préfets en mission à des revendications avancées depuis janvier dernier avec une clarté, une inventivité et une sérénité reconnues de tous. On se croit revenu avant 1968, cette date symbolique que les actuels gouvernants aspirent à effacer des mémoires.


Face à cette volonté gouvernementale de faire taire toute opposition par la force et la contrainte, nous ne pouvons que réaffirmer nos revendications et, surtout, répéter avec autant de calme que de détermination que nous ne renoncerons pas. Serions-nous tentés de le faire que la pratique quotidienne du pouvoir dans les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche nous engagerait vite à revenir à la raison. Nous n’en voudrons qu’un exemple.


Au mois de décembre dernier, le président de la république avait déclaré – dit-on – qu’il était nécessaire de pratiquer la concertation à une condition : ne tenir aucun compte des avis des personnes qui se prêtaient à ce jeu-là. Nous en avions eu des illustrations manifestes en quatre mois de conflit mais ce qui vient de se passer ces derniers jours dépasse l’imagination la plus débridée. Pour illustrer leur volonté de dialogue sur le dossier de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré, les ministres concernés avaient annoncé, non sans quelque contradiction d’ailleurs, qu’étaient mis en place d’un côté une série de « groupes de travail » avec les syndicats représentatifs mais aussi, de l’autre côté, pour faire bonne mesure, une commission co-présidée par un président d’université et un recteur. Bien sûr, le calendrier imposé était une nouvelle fois à la hauteur de la précipitation et de l’agitation qui règnent dans notre pays depuis deux ans puisque tous les travaux devaient être conclus d’ici au 15 juillet ; bien sûr, on ne comprenait pas très bien quelles étaient les missions et les prérogatives respectives de la fameuse commission et desdits groupes de travail ; mais enfin cela ressemblait encore à un ersatz de négociation pour quiconque voulait bien y croire.


Las, depuis quelques jours les choses sont claires y compris pour celles et ceux qui prêtaient encore quelque crédit à la volonté d’écoute des ministres concernés. Alors que les groupes de travail n’ont pas encore achevé leurs réunions et que la commission programmée n’a pas encore été mise en place, sont rendus publics, soumis aux comités techniques paritaires consultatifs et annoncés pour passage au conseil d’Etat les textes des projets de décrets mettant en place l’année transitoire et faisant passer en force la logique de la « mastérisation » ministérielle de la formation et des concours d’enseignants dont on avait annoncé que sa mise en place était reculée d’un an pour permettre de consulter sérieusement (enfin !) celles et ceux qui devraient la mettre en œuvre. Une nouvelle preuve est ainsi donnée de la façon dont le gouvernement en place conçoit le dialogue avec la communauté universitaire et l’autonomie qu’il lui a octroyée. Il est à peu près aussi ridicule de considérer que l’université selon le modèle de la loi LRU est autonome que de prétendre que certains pays sont régis par une république simplement parce qu’ils élisent au suffrage universel un chef d’Etat ou de gouvernement.


Cette autonomie de gestion sous surveillance rectorale a montré ces dernières semaines son vrai visage. Personne ne saurait désormais l’oublier. Ce sont la confiance aveugle des universitaires, leur passivité à l’égard des politiques ministérielles qu’on leur imposait qui appartiennent au passé, et non le mouvement qui a su déchiffrer les effets néfastes de la Loi LRU, des décrets qui l’ont suivie, les manipulations et les mensonges qui ont répondu à quatre mois d’engagement et de réflexions. Il faudra bien un jour l’admettre, quelle que soit la situation des examens dans l’université française au mois de mai 2009 : les universitaires se sont ressaisis de leur mission intellectuelle. Ce n’est pas là une position de droite ou de gauche, simplement une lecture des faits qui se veut politique, c’est-à-dire au service des citoyens.


25 mai 2009

23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 13:27

 

L’assemblée des trois conseils centraux et l’assemblée générale des étudiants et des personnels de l’université ont décidé hier, le même jour, de faire en sorte que la fin de l’année universitaire puisse aboutir à une forme de validation acceptable pour les enseignements du second semestre 2008-2009.

Il faut saluer cette convergence, qui fait l’honneur de toute notre communauté universitaire à un moment particulièrement critique.

C’était la voie de la raison et le choix de la responsabilité, la seule issue possible pour éviter que des milliers d’étudiants, pris en otage par l’obstination gouvernementale, ne perdent une année d’études. Mais ce n’est une victoire pour personne.

Les réformes très largement contestées que les ministères de l’Education nationale d’une part, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche d’autre part, entendent imposer par la force, n’ont pas été retirées et sont d’ores et déjà en voie d’application. Depuis l’automne, elles ont semé le chaos dans les universités. Demain, elles bouleverseront le fonctionnement de la recherche, la formation des enseignants, l’ensemble du système éducatif.

En s’engageant résolument dans le refus de tels désordres, notre université a pleinement joué son rôle, critique et responsable. Dans l’unité de toutes les forces qui la composent, étudiants, personnels BIATOSS, enseignants, elle a porté une contestation massive, pacifique, argumentée.
Cette contestation, il n’est pas question aujourd’hui d’y renoncer. Elle doit prendre désormais d’autres formes. L’heure n’est pas à la résignation mais, plus que jamais, à la vigilance et à l’action critique.

23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 10:47

La mobilisation des formateurs dans les UFR et les IUFM a permis de faire reculer le gouvernement, principalement sur les échéances. Mais aujourd'hui, il prépare un coup de force pour promulguer avant l'été les décrets modifiant le recrutement des enseignants. Sans attendre la fin des travaux de la « commission de concertation », dont le rapport doit être remis le 15 juillet, il a inscrit l'examen de ces décrets à l'ordre du jour de la Commission paritaire technique ministérielle (CTPMEN) du 27 mai et du Conseil supérieur de la fonction publique d'État du (CSFPE) du 12 juin :

  • La « réforme » est en marche pour 2011, une « réforme » qui conserve toute sa nocivité (l'année bac + 5 à la charge des étudiants, une année de M2 ingérable où il faudra concilier préparation au concours, mémoire de recherche et stages éventuels, la fin de la formation en alternance…). Elle contient toujours les dispositions qui, tout à la fois, mettraient en péril les masters recherche et feraient disparaître les IUFM. Au total, on assisterait à une dégradation de la qualification réelle des enseignants débutants, tant du côté de la maîtrise des savoirs académiques que de celui des compétences professionnelles, et par voie de conséquence, de la qualité du service public d'éducation.
  • Le dispositif prévu pour l'année dite transitoire 2010-2011 cumulerait les inconvénients pour les lauréats : exclus de la reconnaissance de leur formation au niveau master, privés de la « revalorisation », privés de formation initiale en IUFM, ils auraient, certains pour la première fois, à prendre en charge des élèves pour 2/3 de leur temps de service (contre 1/3 aujourd'hui).

Dans quelle république sommes-nous ? Le gouvernement s'exonère de la responsabilité des grèves que les universitaires et étudiants ont dû décider démocratiquement pour protéger l'Université, la recherche et la formation des maîtres contre sa politique de saccage. Mais cela ne suffit pas, il érige maintenant la provocation et l'humiliation en mode de gouvernement. Comment qualifier autrement les déclarations où il fait passer les opposants à sa politique universitaire pour une petite bande d'activistes professionnels ? Comment qualifier autrement son mépris pour les membres de la commission Marois-Filâtre à qui il demande de réfléchir à la formation des maîtres tout en installant le cadre juridique de sa « réforme » ?

Face à la gravité du coup de force, face à cette nouvelle humiliation publique de l'Université, l'action doit se poursuivre et s'amplifier, la riposte doit s'organiser sans délai :

  • en demandant le retrait immédiat des décrets sur le recrutement des enseignants de l'ordre du jour des instances consultatives (CTPMEN et CSFPE) ;
  • en alertant partout les Présidents d'Université, les directeurs d'IUFM, les représentants syndicaux, les élus, parlementaires et élus territoriaux… ;
  • en faisant connaitre les textes et les documents qui émanent de la CNFDE et qui permettent de faire valoir ce que demandent les formateurs.

À la demande de nombreux collectifs, le secrétariat de la CNFDE décide de réunir la quatrième coordination nationale. Celle-ci se déroulera samedi 6 juin à Paris, à partir de 9 h 30 (le lieu sera précisé prochainement).

Le secrétariat de la CNFDE prend contact dès maintenant avec la CPU, la CDIUFM, les organisations syndicales, les syndicats étudiants et associations de parents d'élèves, la coordination nationale des universités, les sociétés savantes, les mouvements pédagogiques… pour les inviter à cette quatrième coordination nationale et pour réunir au plus tôt les conditions d'une riposte à la hauteur des enjeux.

22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 16:55

http://rondeinfinie.canalblog.com/

Chers amis et camarades des universités d’Europe,

Depuis plus de trois mois l’Université française est en lutte.


Pendant plus de mille heures, des milliers de personnes ont tourné place de l’Hôtel de Ville, jadis place de grève, à Paris, pour manifester obstinément leur refus des décrets que veut imposer le gouvernement français aux universités et à la recherche, et plus généralement la loi LRU (Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) née du processus de Bologne qui, prenant prétexte de l’harmonisation européenne, vise à faire du savoir une marchandise.


Pour inscrire notre obstination au cœur des élections européennes, nous tournerons jour et nuit du 1er au 7 juin à Paris et vous invitons à nous y rejoindre pour manifester la véritable harmonisation de l’Europe de la connaissance et de la culture que nous souhaitons.

Nous vous accueillerons plus particulièrement le vendredi 5 juin pour en débattre ; prévenez-nous de votre venue : rondeinfinie@gmail.com

 

21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 11:01

In Le Monde

A l'approche des examens, pagaille et incertitudes à l'université Paris I

Le mouvement contre la réforme des universités conduite par
Valérie Pécresse semble avoir fait long feu. L'assemblée générale qui s'est réunie à la Sorbonne, mardi 19 mai, a voté la reprise des cours et s'est prononcée en faveur de l'organisation des examens. Catherine Germain, la directrice de cabinet du président de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne, l'assure : "Les cours vont reprendre normalement et tous les partiels seront organisés." Dans les couloirs du centre universitaire de Tolbiac, les étudiants sont partagés entre déception et incertitudes.

Dans la petite cour de l'université, peu de choses rappellent le mouvement de grève. Les murs gris et vétustes sont, certes, toujours recouverts d'affiches dénonçant la politique de Nicolas Sarkozy, mais dans ce bastion traditionnel de la contestation estudiantine, ce paysage très politique n'a rien d'inhabituel. Un peu plus loin, un panneau indique aux étudiants où se renseigner sur l'organisation de leurs partiels. Car le mois de mai et son lot d'examens venus, de nombreux élèves se trouvent dans une situation délicate. Certains n'ont pas eu cours depuis le mois de février et s'inquiètent des modalités du contrôle des connaissances. Et comme l'organisation des examens dépend de chaque UFR (unité de formation et de recherche), tous les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne.


"C'EST LE FLOU TOTAL"


Installé en tailleur dans un recoin de la cour, Olivier Schuwer, étudiant en deuxième année d'histoire – une filière particulièrement touchée par le mouvement – n'est pas très optimiste. Il a appris "en lisant Le Monde", que l'organisation des examens avait été votée en assemblée générale. Mais pour lui, qui n'a eu que peu de cours depuis février, cette nouvelle "ne change vraiment rien" et il reste "dans le flou total", concernant la tenue de ses examens. "Je n'ai pas de date d'examen et on sera tenu au courant au dernier moment. J'ai voté la non-tenue des examens, on ne peut pas donner de partiels sur des cours qui n'ont pas eu lieu."En géographie, par exemple, affirme-t-il, en montrant du doigt un groupe de jeunes filles, ça a été beaucoup mieux organisé qu'en histoire !"

L'une d'elles, Léa Tamburini, étudiante en droit et géographie confirme. "Nous avons manqué des cours, mais tout a été fait pour que nous ne soyons pas trop pénalisés. De toute façon, les cours sont finis. Tout était déjà prévu pour nos examens. Certains professeurs nous ont dit que nous devions rendre un devoir, d'autres nous ont donné des documents à étudier." Attentive aux propos de sa voisine, Lou Poisson, qui suit le même cursus, nuance : "Le problème ne se pose effectivement pas vraiment pour cette année, mais pour l'an prochain. Par exemple, nous n'avons pas fait de cartographie cette année, on va devoir travailler deux fois plus l'an prochain pour rattraper ce retard !"


"PAS VRAIMENT CONCERNÉS"



Adossés contre les portes vitrées qui mènent aux amphitéâtres, trois étudiants en mathématiques écoutent avec une certaine distance le récit des déboires de leurs camarades. Tous leurs cours ont été assurés et leurs partiels vont se dérouler comme prévu. Ils ne se sentent "pas vraiment concernés" par les problèmes rencontrés par les autres étudiants. "La contestation est moins forte chez nous car notre filière [mathématiques appliquées et sciences sociales] a de vrais débouchés, nous sommes peut-être moins inquiets que les autres", explique l'un d'eux. "En tout cas, je suis satisfait d'avoir pu aller en cours, surenchérit son voisin. Au moins mon diplôme ne sera pas dévalorisé !" Tous deux s'accordent à dire que l'université ne devrait pas "accepter autant d'étudiants dans des cursus ayant peu de débouchés comme la philosophie".

La plupart des étudiants affirment soutenir le mouvement de contestation des enseignants-chercheurs. Mais à l'approche des examens, l'heure est à la résignation. Certains ressentent même un sentiment d'échec, comme Emmanuel Charreau, étudiant en double licence philosophie et droit. "La mobilisation n'aura pas servi à grand chose, le gouvernement n'a ni modifié les textes, ni donné de garanties. C'est un constat d'échec et maintenant qu'il faut valider l'année, beaucoup de gens se rendent à l'évidence."

"De toute façon, les professeurs sont vraiment en colère, souligne Olivier Schuwer. "Je pense que dès la rentrée, une forme de résistance interne va se mettre en place." Et tant pis pour l'image des universités, que certains disent écornée par ces grèves. Ils sont nombreux à mettre en avant, comme Chloé Terraube, 20 ans, étudiante en bi-licence de droit et de philosophie, l'importance pour la jeunesse d'avoir avant tout  "une conscience politique."

Anne-Louise Sautreuil



Vidéo NouvelObs

La contestation étudiante en bout de course - Nouvel Obs
Après plus de quinze semaines de mouvement dans les facultés, la reprise des cours se confirme dans la quasi-totalité des 83 universités du pays, à l'exception de quelques sites comme Toulouse ou Marseille.
 
19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 21:43





In Le Monde


E
st-ce un tournant dans le mouvement universitaire qui agite les facultés françaises depuis plusieurs mois ? Plusieurs universités parisiennes, en pointe de la contestation depuis quatre mois, ont voté mardi 19 mai, le déblocage. A l'issue d'une assemblée générale (AG) houleuse, enseignants, étudiants et personnels de Paris-IV ont ainsi voté la reprise des cours à partir de lundi prochain et la tenue des examens dans la semaine du 22 au 26 juin.

Quelques heures auparavant, l'AG de Paris-I-Tolbiac avait voté le déblocage dans des termes similaires et celle de Paris-III avait entériné le déblocage jusqu'au 3 juin et la tenue des examens dès la semaine prochaine.  A Nancy-II, quelque trois cents étudiants de la faculté de lettres et de sciences humaines, fermée par décision administrative à la suite de son blocage, ont voté la reprise des cours tout en la conditionnant à une solution alternative aux partiels de fin d'année. Déjà, les universités de Lille-III et Saint-Etienne avaient été débloquées en début de semaine.


Si ces décisions éclaircissent l'horizon de milliers d'étudiants quant à la tenue de leurs examens, la contestation qui dure depuis seize semaines ne paraît pas pour autant stoppée, et il n'est pas encore certain que les examens se tiennent dans tout le pays. Ainsi, six universités restent en partie bloquées. "Point fort" de la contestation, selon le ministère de l'enseignement supérieur, Toulouse-II-Le Mirail reste fermée, à l'instar de certains départements des universités d'Aix-Marseille-I, Amiens, de Caen et Reims. Dans une poignée d'autres (Grenoble-III, Paris-X, Lyon-II) les modalités des examens sont en discussion.

La suite...

19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 07:34

In Le Monde



A
près quinze semaines de lutte, de grève et de manifestations diverses sur l'ensemble du territoire, le gouvernement reste obstinément campé sur ses positions initiales. S'il est encore trop tôt pour dresser un bilan du plus long mouvement universitaire de l'histoire récente, nous constatons que nos autorités de tutelle ont choisi l'épreuve de force plutôt que le compromis, la démagogie plutôt que la démocratie et une campagne de désinformation injurieuse plutôt que l'apaisement souhaité par tous les acteurs du conflit. Ce style de gouvernement, hélas, se généralise. Il ne manquera pas de susciter dans l'ensemble de la fonction publique et de la société des résistances à la mesure de l'incompréhensible gâchis du "modèle français" qu'il cherche à provoquer.

Le décret sur le statut des enseignants-chercheurs a été modifié à la marge, sans l'accord des représentants réels de notre communauté : coordination nationale des universités, associations et sociétés savantes, syndicats majoritaires. Le contrat doctoral impose désormais le financement privé des thèses, au détriment des étudiants sans moyens propres, de la qualité d'un travail souvent long et pénible – et plus généralement des sciences humaines, rarement sponsorisées par les entreprises. Les accords passés avec le Vatican dans le cadre supposé de l'uniformisation européenne (processus de Bologne) mettent en danger le monopole de l'Etat républicain et laïque pour la délivrance des diplômes, ouvrant la voie aux revendications d'autres institutions religieuses et communautaires. La mastérisation de la formation des instituteurs et des enseignants du secondaire sera très probablement votée en catimini cet été et donnée pour acquise à la rentrée. L'autonomie des universités, dont personne ne conteste le bien-fondé en théorie, a été accordée sans moyens supplémentaires et surtout sans aucune garantie de séparation des pouvoirs, donc d'équité.


Prétendre que l'on ne peut réformer un pays crispé sur ses supposés "avantages sociaux" relève du mensonge ou d'un mépris volontaire de ce qui a été engagé par les gouvernements précédents – fussent-ils de droite – ceci, au nom d'une "rupture" moins "tranquille" que contradictoire et idéologique. Ce qui a provoqué le soulèvement des universitaires, ce n'est pas une opposition a priori aux réformes, mais la méthode brutale, les objectifs dissimulés de démantèlement du système éducatif, la remise en cause des compétences, le dénigrement systématique d'un métier en pleine mutation, le refus de revaloriser des carrières difficiles. Nous voulons que les parents aient confiance en l'école publique, que les vocations d'enseignant naissent, que la recherche fleurisse dans notre pays. Les réformes mises en oeuvre nous apparaissent au mieux comme une régression, au pire comme une volonté délibérée de ruiner toute possibilité d'accès au savoir, toute gratuité de la connaissance et au final, toute liberté de penser et de s'exprimer.


Ces derniers jours, on annonce urbi et orbi le retour à la normale tout en stigmatisant les résistants actifs, soi-disant noyautés par des extrémistes et des gauchistes. Certaines facultés refusent les examens, d'autres engagent un blocage administratif multiforme : moins visible dans l'immédiat, il empêchera à terme le fonctionnement des établissements, à commencer par la rentrée universitaire 2009. Toutes ces initiatives, adaptées aux circonstances particulières de chaque université, sont légitimes. Si les examens ont lieu aujourd'hui à Strasbourg, ce n'est ni sur ordre de ministres ayant perdu toute crédibilité et abdiqué toute dignité, ni parce que nous avons renoncé à notre combat. Cette décision a été prise par notre communauté universitaire – enseignants, chercheurs, personnels administratifs et techniques, étudiants – pour ne pas faire le jeu du gouvernement en sacrifiant ce pour quoi nous nous battons. Nous continuons à exiger le retrait des textes incriminés et demandons une vraie concertation. Nous en avons assez de subir des attaques insensées, nous voulons réfléchir sereinement, collectivement, efficacement à l'avenir de l'université française.


Signataires :

Anne-Marie Adam, professeur des Universités, antiquités nationales, Université de Strasbourg

Laetitia Bernadet, Ater, histoire romaine, Université de Strasbourg

Loup Bernard, maître de conférences, antiquités nationales, Université de Strasbourg

Georges Bischoff, professeur des Universités, histoire médiévale, Université de Strasbourg

Sandra Boehringer, maîtresse de conférences, histoire grecque, Université de Strasbourg

Nicolas Bourguinat, maître de conférences, histoire contemporaine, Université de Strasbourg

Cédric Brélaz, maître de conférences, histoire grecque, Université de Strasbourg

Thomas Brunner, professeur agrégé, histoire médiévale, Université de Strasbourg

Laurence Buchholzer, maître de conférences, histoire médiévale, Université de Strasbourg

Frédéric Colin, professeur des Universités, directeur de l'Institut d'égyptologie, Université de Strasbourg

Damien Coulon, maître de conférences, histoire médiévale, Université de Strasbourg

Valérie Da Costa, maître de conférences, histoire de l'art contemporain, Université de Strasbourg

Dominique Dinet, professeur des Universités, histoire moderne, Université de Strasbourg

Sylvie Donnat, maître de conférences, égyptologie, Université de Strasbourg

Jean-Pascal Gay, maître de conférences, histoire moderne, Université de Strasbourg

Michel Humm, professeur des Universités, histoire ancienne, Université de Strasbourg

Jean-Marie Husser, professeur des Universités, histoire des religions, Université de Strasbourg, doyen de l'UFR des Sciences Historiques

Isabelle Laboulais, maître de conférences, histoire moderne, Université de Strasbourg

Dominique Lenfant, Professeur des Universités, histoire grecque, Université de Strasbourg

Thomas Loué, maître de conférences, histoire économique et sociale, Université de Strasbourg

Jean-Yves Marc, professeur des Universités, archéologie romaine, Université de Strasbourg

Catherine Otten, maître de conférences, histoire médiévale, Université de Strasbourg

Philippe Quenet, maître de conférences, antiquités orientales, Université de Strasbourg

Jean-Jacques Schwien, maître de conférences, archéologie médiévale, Université de Strasbourg

Alexandre Sumpf, maître de conférences, histoire contemporaine, Université de Strasbourg

Eckhard Wirbelauer, professeur des Universités, histoire ancienne, Université de Strasbourg

 

15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 17:50
In Charlie Hebdo 13 mai 2009

15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 17:19



Tous les profs et personnels dans l'action ne sont pas (encore?) concernés, mais l'envoi de cette lettre semble aléatoire.

Les jours sont décomptés comme suit: 26 jours en février (à partir de la première AG du 2 février), 31 jours en mars, 30 jours en avril et 11 jours en mai.


In Libération

Les premières retenues de salaire tombent contre des profs grévistes

Le président de l'université de Toulon menace de retirer 98 jours de salaire à une dizaine d'enseignants et personnels grévistes. «Il s'agit d'une proposition de retenue, pas d'une sanction en tant que telle», rectifie-t-il.

Le gouvernement a prévenu. Les enseignants-chercheurs grévistes auront des retenues de salaire. Jusqu’ici, les présidents d’université s’en étaient tenus à des rappels à l’ordre, verbaux ou par mails, plus ou moins intimidants. A la fac de Toulon, le président est passé au cran supérieur, comme le révèle Var-Matin.

Dans un courrier adressé à plusieurs enseignants,
et que Libération.fr s’est procuré, le président Laroussi Oueslati annonce: «Je vous informe que l’Université entend faire application des textes législatifs et procède à une retenue des trentièmes de votre rémunération mensuelle pour les jours de grève où il a été constaté que votre service n’a pas été ou a été partiellement accompli.»

A ce jour, onze enseignants-chercheurs et personnels administratifs (Biatos) ont reçu cette lettre recommandée, «rigoureusement identique pour chacun d’entre nous et quelque soit notre implication dans le mouvement d’ailleurs», s’indigne ce matin Cédric Garnier, maître de conférences en chimie de l’environnement.

La suite

15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 12:53

In Sciences2

Une trentaine d'universitaires de renom viennent de publier un "manifeste" intitulé "Refonder l’Université française". Le voici en intégralité.


La liste des signataires, qui comprend le professeur de droit Olivier Beaud, l'actuelle présidente deManifestation paris 19 fevrier reformes Nanterre, l'écnomiste Bernadette Madeuf, le physicien Philippe Encrenaz (Paris - Pierre et Marie Curie) ou Marcel Gauchet, philosophe, directeur d’études à l’EHESS, illustre assez rudement à quel point  le président Nicolas Sarkozy, le premier ministre François Fillon et Valérie Pécresse ont piétiné l'une des conditions du débat démocratique : s'exprimer avec clarté et sans duplicité.
Lorsque ces trois hauts responsables politiques martèlent que les opposants à leur politique universitaire et de recherche (certains des signataires sont allés jusqu'à manifester dans la rue) s'opposent à "l'autonomie" et à la "réforme", ils mentent. Ils mentent pour éviter le débat sur le contenu de l'autonomie, le sens, les objectifs et les moyens de la réforme.


Cette duplicité, ce refus du débat, cette volonté de désigner une politique par des mots permettant d'en discuter le contenu - que l'on soit ou non d'accord avec cette politique, c'est une autre question et personne ne met en doute la légitimité d'un gouvernement d'en avoir une - a été souvent dénoncé.


Le texte qui suit permet le débat. Ses auteurs ont tenté de désigner les objets de discussion de manière claire. Ils font honneur à l'exigence démocratique. Libre ensuite, à chacun d'apprécier les propositions, de les discuter, les amender, les soutenir, les combattre. On eut aimé un tel comportement de notre gouvernement.

La suite

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