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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 21:30
Lors du CNESER du 20 avril dernier, interpellé par le SNESUP, le directeur général des enseignements supérieurs, Patrick Hetzel, avait été contraint d’avouer l’intention du ministère d’évaluer les maquettes de master "enseignement" de l’enseignement privé en dépit de l’opposition de la communauté universitaire au projet de réforme de la formation des maîtres, et contre l’avis formel de l’AERES. Devant la mobilisation quasi unanime de l’enseignement supérieur, le gouvernement déclarait alors qu’il renonçait à sa tentative de passer en force.

Pourtant, le 11 juin, le Ministère de l’Education nationale a présenté au Conseil Supérieur de l’Education un projet de décret qui transpose les récentes modifications des décrets statutaires des professeurs des écoles à l’enseignement privé. Comme pour les mesures concernant les enseignants du public, l’inscription de ces projets à l’ordre du jour du CSE anticipait donc sur l’aboutissement des travaux en cours, sans que ces dispositions aient jamais été abordées dans les "groupes de travail". Les organisations présentes à cette réunion du CSE (FSU, Unsa-Education, FCPE, Ligue de l’enseignement, UNL) s’y sont aussitôt opposées et ont quitté la séance devant le refus de l’administration de retirer ce point de l’ordre du jour.

Le 19 juin dernier, par la voix du secrétaire général de l’enseignement catholique, les instituts catholiques – qui demandent des moyens financiers importants à l’État – annoncent être en mesure, dès septembre 2009, de proposer et de délivrer sept masters "métiers de l’éducation et de la formation" adaptés à leurs propres modalités de formation et de recrutement par le biais de jurys rectoraux. En conférant au recteur, chancelier des universités, cette responsabilité, le gouvernement s’assoit sur les garanties de qualité des diplômes qu’apporte l’obligation faite aux établissements privés de passer convention avec une université publique pour délivrer leurs diplômes. La procédure du jury rectoral et la connivence des autorités religieuses sont utilisées par le pouvoir comme un artifice pour contourner la résistance forte et raisonnée que la communauté universitaire oppose à une réforme de la formation des maîtres bâclée et dangereuse pour l’avenir du pays, et imposer ainsi ses projets de "mastérisation" en donnant un avantage l’enseignement catholique.

Le SNESUP condamne fermement cette opération de mise en concurrence des diplômes et la prime octroyée à l’enseignement catholique par le gouvernement au mépris des principes fondamentaux de la laïcité républicaine.

Paris, le 22 juin 2009
18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 22:37

In Backchich.info

La proposition de loi Carle, adoptée le 10 décembre 2008 par le Sénat, initialement prévu mi-juin à l’Assemblée, a encore été reportée. Le monde éducatif est sur le qui-vive.


Une vive inquiétude est en train de naître dans le milieu éducatif. Initialement prévue le 15 puis le 18 juin, la proposition de loi Carle, déjà adoptée par le Sénat le 10 décembre 2008, passera à l’Assemblée à la fin du mois. Le texte, qui vise à clarifier les responsabilités des communes concernant le financement des
écoles élémentaires privées, prévoit « la parité de financement entre les écoles élémentaires publiques et privées sous contrat lorsqu’elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune de résidence ».



Vive l’esprit d’entreprise !
© Nardo

Après l’échec du premier passage en force, le 10 décembre 2008, le sénateur UMP, Jean-Claude Carle, avait donc proposé une loi de rechange. En façade, de larges compromis : le financement ne serait plus systématique mais sous condition et limiterait, certes, les obligations de la commune aux motifs suivants : obligations professionnelles des parents ; l’inscription d’un frère ou d’une sœur dans un établissement scolaire de la même commune ; raisons médicales. En bref, l’essentiel du projet de loi a été sauvé…

«  Eviter une logique de ghettoïsation »

Le texte passe, ce jeudi, à l’Assemblée nationale. Mais un certain nombre de députés ont déjà exprimé leurs réticences. La question qui fâche, c’est le député UMP des Yvelines, Pierre Cardo, qui la met sur la table : « Si l’on autorise une famille à inscrire un enfant dans l’école privée d’une autre commune parce que la commune de résidence ne propose pas la restauration ou la garde, pourquoi n’est-il précisé nulle part que l’école privée doit elle-même proposer ces prestations ? »… Cardo va plus loin, évoquant son expérience de « maire de banlieue » : « Dans une ville qui connaît de nombreuses difficultés, les parents ne songent qu’à une chose : inscrire leurs enfants ailleurs. Il en résulte une concentration des difficultés dans certains établissements et un effet de ghettoïsation qui sont catastrophiques ». Une crainte partagée par la députée UMP de Paris, Françoise de Panafieu, qui juge « indispensable de prévoir une autorité de contrôle si nous voulons éviter une logique de ghettoïsation ».

La suite...

11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 20:29

Source AFP

L'examen à l'Assemblée nationale de la proposition de loi sénatoriale UMP sur le financement des écoles privées accueillant des élèves habitant dans une autre commune que celle de leur école, programmé lundi 15, a été ajourné par le gouvernement, a-t-on appris jeudi.

Le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, a demandé par lettre la modification en ce sens de l'ordre du jour du palais Bourbon.


Selon une source parlementaire, ce report est lié au débat en deuxième lecture sur le Grenelle de l'environnement, que le gouvernement aimerait pouvoir boucler lundi.

Les députés PRG, hostiles à un texte qui constitue "une attaque en règle contre le principe de laïcité", se sont aussitôt félicités, dans un communiqué, de cet ajournement et ont prévenu qu'ils resteraient "vigilants".

Selon le texte du Sénat, une commune où résident des enfants scolarisés dans des écoles privées hors de son territoire devra contribuer au financement de ces écoles dans quatre cas précis.


Pour les radicaux de gauche, "il est contraire à la laïcité d'assurer un égal financement public entre les écoles publiques, soumises à une obligation de gratuité, de continuité et d'accueil de tous les publics, et les écoles privées, qui pratiquent une sélection des élèves et, surtout, des frais de scolarisation souvent élevés".


Une source parlementaire UMP a indiqué à l'AFP que le report du texte pouvait être lié au remaniement que prépare Nicolas Sarkozy, le nom du député PRG Paul Giacobbi étant régulièrement cité parmi les possibles promus au titre de l'ouverture. Une explication "tirée par les cheveux", a-t-on rétorqué chez les députés PRG.

9 juin 2009 2 09 /06 /juin /2009 17:45

In C'est Classe

Et si la guerre scolaire se rallumait ? Le camp laïc est en ébullition depuis l'accord entre Paris et le Vatican sur la reconnaissance mutuelle des diplômes: après avoir vanté la supériorité du curé sur l'instituteur, Nicolas Sarkozy s'attaque maintenant à l'enseignement supérieur... Après celui des sénateurs socialistes, un deuxième recours en annulation vient d'être déposé au Conseil d'Etat. C'est un procès en sorcellerie, se défend le gouvernement.


Bibliothèque de l'université pontificale Regina Apostolorum, Reuters



Rappelons les faits. Le 18 décembre 2008, le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner signe avec Mgr Dominique Mamberti,  le Secrétaire du Vatican pour les Relations avec les Etats, un "Accord entre la République française et le Saint Siège sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l'enseignement supérieur" (texte en pdf).


D'emblée, cela inquiète. Depuis la
loi du 18 mars 1880, seules les universités publiques ont le droit de délivrer des diplômes nationaux. Pour que leurs étudiants aident des diplômes reconnus, les universités et les instituts catholiques - de Paris, Lille, Lyon, Angers et Toulouse - doivent signer des conventions avec elles. Ou alors faire valider leurs examens par des jurys désignés par les Recteurs - les jurys rectoraux.

Cela veut-il dire que désormais les établissements catholiques vont pouvoir délivrer des diplômes reconnus sans passer par les universités, car visés par le Saint Siège  ? Si c'est le cas, cela implique deux quasi révolutions: la fin du monopole de "collation des grades et des diplômes" de l'université publique, et une sérieuse entorse au principe de laïcité - rappelé dans la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. Avec le risque que les musulmans, les juifs, les bouddhistes, etc, réclament à leur tour le droit de délivrer des diplômes...  

 

Sarkozy chez le pape, 20 dec 07, Reuters Mais le débat à peine engagé retombe. Les vacances de Noël arrivent. La crise universitaire succède au mouvement lycéen. Le 22 janvier 2009, le discours de Nicolas Sarkozy sur la recherche met le feu aux poudres. 


En même temps, les ministère de l'Enseignement supérieur et des Affaires Etrangères tentent de calmer le jeu. Le 6 janvier, ils précisent dans un communiqué que seuls "les diplômes canoniques" (théologie, philosophie et droit canon) sont visés par l'accord. Et non pas les "profanes" - droit, lettres, sciences, etc.

Or c'est faux, en tout cas pas clair du tout. Le Protocole additionnel publié avec le décret au Journal Officiel le 19 avril 2009 ne fait pas de distingo entre les disciplines. L'accord concerne ainsi potentiellement tous les diplômes délivrés par les établissements catholiques du supérieur.  


C'est un accord on ne peut plus classique, se défend le gouvernement, qui entre dans le cadre du processus de Bologne, suite à la  déclaration de Bologne du 19 juin 1999. Les 43 Etats signataires - le Saint Siège l'a paraphé en 2003 - s'engagent à harmoniser leurs systèmes d'enseignement supérieur, à les rendre plus lisibles. Cela doit notamment permettre une plus grande mobilité des étudiants.

La France a déjà signé ce type d'accord avec l'Espagne, le Portugal, la Pologne, etc. , rappelle aussi le gouvernement. C'est en effet pratique pour un étudiant espagnol qui veut venir poursuivre ses études en France. Et vice-versa d'ailleurs. 


Le problème est que le Saint Siège n'est pas un Etat comme un autre - c'est aussi et
Sarkozy rencontre Benoit XVI au Vatican le 20 déc. 07, Reuters avant tout une autorité spirituelle. Un évêque siège ainsi au conseil de direction de la "Catho" de Paris ou de Lille. Actuellement il s'occupe surtout du contenu des études canoniques. Mais demain est-ce qu'il ne pourrait pas être tenté de mettre son nez partout ?

Selon l'accord, le Vatican doit maintenant faire la liste des établissements et des diplômes qu'il veut habiliter. Il a fait savoir qu'il ne se limiterait pas aux disciplines canoniques (voir lemonde.fr). Pourtant au gouvernement, on maintient que les profanes sont exclus. Alors, info ou intox ?


Pour le camp laïc, c'est en tout cas un nouveau coup de Sarkozy contre la laïcité, après son discours prononcé le 20 décembre 2007 au Vatican (voir les deux photos), au Palais de
Latran où il célèbre les vertus du curé. En visite le 14 janvier 2008 en Arabie Saoudite, il prononce un autre discours très religieux à Riyad.

Le 19 mai, les 115 sénateurs du groupe socialiste, puis le 5 juin, le tout nouveau Collectif pour la promotion de la Laïcité ont déposé chacun un recours devant le Conseil d'Etat réclamant l'annulation du décret. Parmi leurs arguments, ils estiment qu'un tel texte aurait dû passer par le Parlement - l'article 53 de la Constitution en fait l'obligation dès qu'un traité international modifie la loi française. Il n'est pas exclu que d'autres recours soient bientôt déposés. 


Le Collectif pour la promotion de la Laïcité regroupe 15 parlementaires, 18 associations - le Grand Orient de France, La Grande Loge Féminine de France, l'Union des Familles Laïques, etc -, ainsi que de simples citoyens. Il a aussi lancé une
pétition qui a déjà recueilli plus de 12500 signatures.


On ne compte pas les déclarations de protestations de syndicats d'enseignants, comme Unsa-Education ou le Sgen-CFDT, d'étudiants, comme l'Unef, d'associations, comme la Ligue de l'enseignement, etc. La Conférence des Présidents d'Université (CPU) est aussi montée au créneau en janvier.

Enfin le 19 mai, sept députés de gauche ont déposé une proposition de loi "Promouvoir la laïcité et sauvegarder le monopole de la collation des grades universitaires".


L'affaire est donc loin d'être close. Prions pour qu'elle connaisse une fin heureuse...


crédits photos: Reuters (sur la première photo, l'université pontificale Regina Apostolorum, au Vatican).

19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 21:52

laicite.thumbnail.jpg

La loi Falloux est rétablie par décret :

Le fait du Prince contre la République laïque !

 

 

Immédiatement, après avoir épuré de sa composante cléricale, le conseil supérieur de l’Instruction publique en votant la loi du 27 février 1880, la majorité républicaine issue des élections des 14 et 28 octobre 1877 et le ministre Jules Ferry portaient un nouveau coup à la loi Falloux du 15 mars 1850 modifiée par celle du 12 juillet 1875, adoptées l’une et l’autre par des assemblées monarchistes. Confiée depuis cinq ans à des jurys mixtes comprenant des membres du clergé, la collation des grades universitaires revenait désormais à l’Etat et à lui seul, conformément à la loi du 18 mars 1880. Jules Ferry avait raison de dire, lors la première séance du conseil supérieur laïcisé, que l’Université devenait « un corps vivant, organisé et libre. » Ce principe éminemment républicain a été sans cesse réaffirmé depuis. L’alinéa premier de l’article L. 613-1 du code de l’éducation, dans sa version issue de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 actuellement en vigueur, dispose que « L’Etat a le monopole de la collation des grades et titres universitaires. »

 

Après d’autres, ce pilier de la République vient d’être abattu, au moment même où une série de « contre-réformes », également adoptées par décret, contre l’avis de l’ensemble de la communauté universitaire, menacent de destruction l’université française publique et laïque et tout son système de formation non marchand. Par l’effet d’un décret simple, la loi Falloux est partiellement rétablie. Après en avoir été privée pendant cent vingt-neuf ans, la secte romaine retrouve le pouvoir d’intervenir dans la collation des grades universitaires. C’est intolérable.  

 

Par un décret du 16 avril 2009, le président de la République vient, en effet, de publier l’accord de Paris du 18 décembre 2008 par lequel la France et le Saint-Siège ont entendu décliner au plan bilatéral le processus de Bologne initié par la convention du 11 avril 1997 sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région « Europe », ratifiée le 18 septembre 2000. L’une et l’autre acceptent de reconnaître mutuellement « des périodes d’études, des grades et des diplômes de lenseignement supérieur délivrés sous lautorité compétente de lune des Parties ».

 

Pour la République française, il s’agit bien sûr des « grades et diplômes délivrés sous lautorité de lEtat par les établissements denseignement supérieur ». Pour le Saint-Siège sont concernés ceux attribués par « les Universités catholiques, les Facultés ecclésiastiques et les établissements denseignement supérieur dûment habilités par le Saint Siège » Le protocole additionnel à l’accord de Paris précise qu’entrent en particulier dans le champ d’application de ce dernier les diplômes ecclésiastiques de doctorat (niveau doctorat), de licence (niveau « master ») et de baccalauréat (niveau licence) obtenus dans les facultés ecclésiastiques qui, selon la constitution apostolique Sapiensa christiana de 1979, ont notamment pour objet de former des chercheurs, des professeurs d'universités et de séminaires, des chanceliers, des membres de tribunaux ecclésiastiques et d'autres titulaires d'offices, des conseillers d'évêques et de supérieurs religieux.

 

La ratification, par décret de l’accord du 18 décembre 2008, constitue au surplus un coup de force juridique inacceptable. Il ne s’agit pas de la simple reconnaissance mutuelle des diplômes délivrés par les systèmes légaux d’enseignement supérieur de deux États liés par une convention internationale. Au mépris de la laïcité, l’accord de Paris conduit, en effet, la République française à légitimer des titres universitaires attribués par des établissements d’enseignement supérieur catholiques sur son territoire, ou sur le territoire d’autres États ne les reconnaissant pas nécessairement. Il ouvre ainsi une brèche dans le monopole de la collation par l’Etat, des grades universitaires, instituée par la loi du 18 mars 1880.

 

Dans ces conditions, il appartenait au gouvernement de saisir le Parlement d’un projet de loi de ratification de l’accord de Paris en application de l’article 53 de la Constitution du 4 octobre 1958 et non au président de la République de prendre un décret pour le faire entrer en vigueur. En l’espèce, l’accord de Paris modifie bien implicitement mais nécessairement « des dispositions de nature législative ». La voie suivie évitait la discussion du rétablissement partiel de la loi Falloux devant la représentation nationale.

 

 

Face à cette atteinte à la République et à la laïcité, la Libre Pensée exige l’abrogation du décret du 16 avril 2009 et la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican. En conséquence, la Libre Pensée informe qu’elle dépose immédiatement un recours pour excès de pouvoir auprès du Conseil d'État pour demander l’annulation de ce coup de force contre la laïcité républicaine.

 

 

 

 

Paris, le 28 avril 2009



Pour la pleine Séparation

de l’Enseignement public et des écoles privées !

 

 

Nous avons pris connaissance, par nos Fédérations départementales de la Région Rhône-Alpes, d’une atteinte très grave à la laïcité. Pour la première fois, le Rectorat de Grenoble a décidé qu’un grand nombre de lycées privés seront centres d’examen pour le baccalauréat 2009. La Fédération Nationale de la Libre Pensée ne peut accepter que les élèves passent les épreuves du Baccalauréat, diplôme national et républicain, avec un crucifix au dessus de leur tête ou qu’un employé de l’évêché du diocèse soit le maître à bord lors des examens et donne des ordres aux enseignants fonctionnaires.

 

L’État français possède le monopole national de la collation des grades. Le baccalauréat est un diplôme d’état, et le principe républicain établit que seuls les établissements laïques qui accueillent tous les élèves sans exception sont habilités pour être les centres d’examens et concours d’État. Selon la Loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l’enseignement supérieur (Art. 1er) : « Les examens et épreuves pratiques qui déterminent la collation des grades ne peuvent être subis que devant les facultés de l’État ».

 

Notre organisation défend la Loi de Séparation des Églises et de l’État et, à ce titre, demande l’abrogation de toutes les lois antilaïques, en particulier de la loi Debré qui, la première, a permis de considérer de fait les établissements confessionnels comme participant au service public. Elle considère que cette mesure est une atteinte supplémentaire à la laïcité de l’École.

 

C'est pourquoi la Libre Pensée s’est adressé à Monsieur le Recteur, Madame et Monsieur les Inspecteurs d’Académie de l’Ardèche et de la Drôme, pour qu’ils reviennent sur cette décision. En tout état de cause, il leur appartient d'assurer la neutralité des centres d'examen et l'égalité des candidats, quelles que soient leurs convictions, pour éviter tout préjudice susceptible de faire grief, ou, ce qui est tout aussi grave, d'affecter la liberté de conscience des élèves ou des surveillants des épreuves.

 

Enfin, il ne saurait être question que les employés des associations confessionnelles qui dirigent les établissements privés, soient subrogés dans les attributions hiérarchiques des proviseurs et puissent convoquer les fonctionnaires de la République ou leur donner des ordres.

 

Après la signature, le 18 décembre 2008 d’un accord diplomatique sur la reconnaissance des diplômes de « l’enseignement supérieur » catholique, au nom du processus de Bologne, initié par l’Union européenne, un pas de plus est franchi.

 

La France n’est pas l’Italie : nous ne voulons pas d’affaire Franco Coppoli en France (professeur sanctionné pour avoir refusé la présence d’un signe religieux dans une salle de classe). C’est aussi pourquoi, la Libre Pensée a fait interdire, par le Tribunal administratif, la présence d’un crucifix dans la cantine municipale de la commune de Wandignies-Hamage dans le département du Nord. La Libre Pensée s’est adressé officiellement à madame Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, pour qu’elle ordonne au Préfet de faire exécution du jugement. En effet, Madame le Ministre semble plus prompte à faire expulser les travailleurs immigrés qu’à faire appliquer la loi laïque et républicaine dans nos institutions.

 

 

La Libre Pensée n’acceptera jamais ce qu’elle a combattu hier

 

Depuis l’avènement de la Loi Debré, la Libre Pensée a toujours refusé les lois antilaïques. Elle est toujours restée fidèle au mot d’ordre républicain « Fonds publics à l’École publique, fonds privés à l’école privée ». C’est pourquoi, dès 1983, elle a manifesté publiquement sa totale opposition au projet du « Grand Service public unifié » dit projet « Savary » qui visait à unifier l’enseignement public et l’enseignement privé sur le mode de fonctionnement des écoles catholiques.

 

La loi Jospin de 1989, les Accords Lang-Cloupet, les concours publics passés dans les écoles privées, les crucifix dans les locaux scolaires, la reconnaissance des diplômes catholiques, tout cela participe de l’unification de l’enseignement public avec les écoles catholiques. C’est une nouvelle offensive contre la laïcité de l’École publique et de l’État.

 

À l’heure où d’aucuns en appellent à nouveau à un « grand service public d’éducation, unifié et laïque, national et rénové », la Libre Pensée indique clairement qu’elle ne sera pas partie prenante de cette nouvelle trahison.

 

Elle appelle tous les laïques et leurs associations à se mobiliser pour la défense du principe de Séparation des Églises et de l’État, tel qu’il est institutionnalisé par la loi du 9 décembre 1905 !

 

 

Pas de patrons, pas de curés à l’École laïque !

Pas d'examens publics, pas de "collation des grades" par et dans les écoles des curés !

 

 

Paris, le 30 Avril 2009

 

13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 09:05

Saint Siège - République française : un accord anti-laïque sur la reconnaissance des diplômes

par Charles Conte, chargé de mission laïcité à la Ligue de l’enseignement.

Un accord signé entre la République française et le Saint Siège sur "la reconnaissance des grades et diplômes dans l'enseignement supérieur" remet en cause les principes laïques. De quoi s'agit-il ?

 

La situation actuelle

Les établissements d'enseignement supérieur privés sont régis par l'article L 731 du Code de l’Education. Il existe des instituts catholiques à Paris, Lille, Lyon, Toulouse et Angers (qui a essaimé à La Roche-sur-Yon en 1990). Contrairement à la loi (Article 4 de la Loi du 18 mars 1880), ces instituts utilisent la dénomination "universités catholiques". Il existe également des facultés de théologie protestante à Paris, Montpellier, Vaux-sur-Seine et Aix-en-Provence. Par ailleurs, dans le cadre du droit local, les facultés de théologie protestante et de théologie catholique sont intégrées dans l'Université publique de Strasbourg.

Le 18 décembre 2008 un accord sur "la reconnaissance des grades et diplômes dans l'enseignement supérieur" a été signé par Bernard Kouchner, Ministre des affaires étrangères et européennes, et Dominique Mamberti, secrétaire au Saint Siège pour les relations avec les Etats. Un décret du 16 avril 2009 en porte publication. Cet accord pose une série de problèmes : il remet en cause la laïcité de la République ; il n'a pas été validé par le Parlement ; il met fin au monopole de la collation des grades. Il doit par ailleurs être examiné dans le cadre du processus de Bologne sur la reconnaissance mutuelle des diplômes en Europe.

 

Inadmissible pour trois motifs

La laïcité de la République est mise à l'épreuve dans son principe même de non reconnaissance des cultes affirmé dans la Loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905. Celui-ci est décliné dans la laïcité de l'enseignement public selon le Titre IV du Code de l’Education. On voit mal comment la République française pourrait reconnaître la validité de "diplômes ecclésiastiques" portant sur des disciplines telles que la théologie ou le droit canonique. Les termes même de "diplômes ecclésiastiques" ravalant au rang de "matières profanes" toutes les autres disciplines.

De plus l’article 53 de notre Constitution est très clair : "Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'Etat, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi". Un simple décret de publication, tel que celui du 16 avril, ne saurait escamoter le passage impératif devant le Parlement. Les structures de consultations telles que le Haut conseil de l’Education, le Conseil supérieur de l’éducation ou le Conseil national de l’enseignement supérieur devraient également être mises à contribution. La Conférence des présidents d’université a d’ores et déjà explicitement condamné cet accord dans une lettre au président de la République.

Enfin, la Loi du 18 mars 1880 affirme dans son Article 1 : "Les examens et épreuves pratiques qui déterminent la collation des grades ne peuvent être subis que devant les facultés de l'État" et, dans son article 5, "Les titres ou grades universitaires ne peuvent être attribués qu'aux personnes qui les ont obtenus après les examens ou concours réglementaires subis devant les professeurs ou jurys de l'État".  Ce principe du monopole de la collation des grades est inscrit dans l'article 613-1 du Code de l’Education et a été réaffirmé par un avis du Conseil d'Etat en 1984. Or, selon l’accord en question, les titres et grades délivrés par les établissements privés supérieurs catholiques seraient reconnus par l'Etat. On peut se demander dans quelle mesure ces dispositions pourront être utilisées par les établissements catholiques de formation des maîtres pour éviter de se rattacher à une Université.

 

Pour protester et préparer l’avenir

Cet accord contrevient donc manifestement à plusieurs dispositions fondamentales du droit français. Il a suscité une levée de boucliers. Les organisations laïques ont émis de nombreuses protestations et préparent des recours auprès du Conseil d'Etat. Le "Comité 1905 du Var" a été le premier à le faire, en y associant une pétition sur son blog.

Toutefois la dénonciation légitime de cet accord doit s'accompagner d'une réflexion plus globale. En 1999 une conférence à Bologne (Italie), suivie d'une déclaration commune de 29 pays européens, a lancé le processus de Bologne visant à assurer la cohérence en Europe des systèmes universitaires nationaux. Ce processus s'est élargi à l'ensemble des 47 pays de l'Europe continentale. Il vise à créer un Espace européen de l’enseignement supérieur d’ici 2010. Le Saint Siège est partie prenante de ce processus. On ne saurait ignorer cette dimension, devenue fondamentale.


Charles Conte, chargé de mission laïcité à la Ligue de l’enseignement.

13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 06:27
12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 18:02

Le Journal Officiel de la République française du 19 avril 2009 n°0092 page 6746 publie le décret n° 2009-427 du 16 avril 2009 portant publication de l’accord entre la République française et le Saint-Siège sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur (accompagné d’un protocole additionnel d’application), signé à Paris le 18 décembre 2008.

Le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, accorde à un État étranger et souverain – le Vatican – la reconnaissance des diplômes préparés par les universités catholiques sur le territoire français. Ce décret met à mal le principe de laïcité inscrit dans la constitution. Il nous fait faire un bond en arrière de deux siècles dans l’histoire de l’Université et dans les relations entre l’Église catholique et l’État.
Au nom du processus de Bologne, le décret instaure le droit d’ingérence d’un État étranger et souverain (le Vatican) dans l’enseignement supérieur français. Faut-il rappeler que c’est la Révolution française qui a engagé le processus de laïcisation en France en créant un état civil dépendant des communes et non plus des paroisses ? Faut-il rappeler que Napoléon Bonaparte signe en 1801 un concordat avec le pape (encore en vigueur aujourd’hui dans les départements d’Alsace-Moselle) déclarant le catholicisme « religion de la majorité des Français », mais suivant la tradition du gallicanisme – c’est à dire le droit de regard du souverain sur l’Église de France – nomme les évêques ? Faut-il rappeler que Napoléon Ier en créant l’Université impériale en 1808 donne la collation des grades (le droit de délivrer les diplômes) à l’établissement public ?
La loi Falloux de 1850 qui accorde à l’Église le droit de remplacer le brevet de capacité (nécessaire alors pour enseigner) par une lettre d’accréditation (lettre d’obédience) donnée par les supérieur.e.s des congrégations religieuses ne touche pas aux diplômes du supérieur. Faut-il rappeler que c’est Jules Ferry qui a instauré la laïcité de l’école primaire, que les représentants de l’Eglise sont exclus du Conseil supérieur de l’instruction publique par la loi du 27 février 1880 ? L’article 7 de la loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l’enseignement supérieur cherche à empêcher les membres des congrégations non autorisées à participer à l’enseignement, qu’il soit public ou libre, primaire, secondaire ou supérieur. Cependant, cette disposition est rejetée par le Sénat, puis par la Chambre des députés. La loi Goblet de 1886 laïcise le personnel des écoles primaires et le processus n’est terminé complètement qu’en 1904 avec l’interdiction d’enseigner pour tous les membres des ordres religieux (congrégations) dans l’école publique. En 1905, la séparation des Églises et de l’État établit dans tous les domaines la laïcité. Bien que la mise en œuvre de cette laïcité ait été fondée sur des compromis (qui vont du repos hebdomadaire le dimanche - loi de 1906 -, des aumôneries catholiques dans les lycées, du financement des établissements privés sous contrat – loi Debré de 1959 – jusqu’au poisson, plus trivialement, dans les cantines scolaires le vendredi), la question de la reconnaissance des diplômes n’avait pas été remise en cause (un certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire pour le privé se passe jusqu’alors sur une liste distincte, avec un nombre de postes attribués, mais devant le même jury que le CAPES pour l’enseignement public).

En reconnaissant les diplômes du supérieur (qui vont du baccalauréat au doctorat) préparés dans les établissements catholiques, le président de la République française bouscule la constitution, la laïcité de l’État mise en oeuvre depuis la Révolution française, revient sur les fondements mêmes de l’Université établis en 1808 et donne à un chef d’état étranger des droits sur le territoire français. Faut-il rappeler qu’un seul régime avait jusqu’alors remis en cause la laïcité et la formation des instituteurs et des institutrices dans les Écoles normales, c’est « l’État français », le régime de Vichy de Pétain entre 1940 et 1944 !


Le collectif IUFM de Lyon

4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 19:13
4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 07:02

Bonjour chers collègues

La diffusion du projet de décret sur la réforme du recrutement et de la formation des Professeurs des écoles maintient la réforme annoncée l’an dernier et signe la disparition des IUFM (si dans le modèle Darcos ils n’existent pas pour l’année cruciale après M2 ils disparaîtront très vite sans que le MEN ait besoin de les supprimer officiellement). Cela laisse perplexe : que cherche le gouvernement avec ce texte qui nous ramène à peu de choses près au 2 juin 2008 ?

(…) M. Darcos peut-il à la fois utiliser cette provocation et prétendre que l’ensemble des organisations syndicales et lui se sont mis d’accord (comme il l’a fait lors d’une émission de Canal +le 12 avril dernier) ? À quoi bon un “Groupe de travail” sur la place des concours quand il est déjà écrit qu’ils auront lieu après M1 (donc en M2) ? Quel espace de liberté auraient les participants à ce Groupe de travail si ce n’est au mieux de placer les épreuves d’admissibilité entre octobre et janvier ?

La CNFDE ne pourrait-elle pas demander aux syndicats de refuser de siéger et à la commission Marois-Filâtre de s’auto-suspendre tant que quatre conditions ne sont pas remplies :

a) Le MEN prend l’engagement de reconduire intégralement le dispositif actuel en 2009/2010 (les lauréats du concours sont immédiatement nommés fonctionnaires-stagiaires et bénéficient de la formation actuelle il ne leur est pas demandé de faire une année de M2 avant de devenir fonctionnaires-stagiaires).

b) Ce projet de décret PE inamendable n’est plus utilisé comme base de travail et est rangé aux musée des songes révolus le projet de réforme doit être intégralement remis à plat.

c) La DGES n’est plus saisie de l’évaluation des quelques masters que l’AERES n’a pas voulu évaluer (pour une moitié des masters de l’enseignement catholique).

d) Le gouvernement abroge
le décret antilaïcité n°2009-427 du 16 avril 2009 qui a pour conséquence de reconnaitre à l’enseignement catholique (et par suite bientôt à toutes sortes de boîtes privées post-bac confessionnelles ou non) le pouvoir de former les enseignants du public*.


Voyons quel paysage se dessine avec ces diverses touches. Il y a le projet actuel de réforme de la FDE (formation des enseignants) dans laquelle l’État se dessaisirait de la formation et se retrancherait dans un rôle de “recruteur” et qui fabriquerait avec les reçus-collés une armée de précaires corvéables à merci. Il y a le décret anti laïcité du 16 avril 2009. Il y a la suppression progressive de la carte scolaire et la mise en concurrence des établissements, etc. Quand on met en perspective toutes ces mesures une cohérence apparaît assez clairement : l’éclatement de l’école républicaine et de la fonction publique d’État dans l’EN.

Le 16 janvier 1994 à l’appel de 116 organisations des millions de citoyens ont marché à Paris pour défendre la laïcité. Leur mobilisation a contraint le gouvernement Balladur à reculer. Les mêmes organisations ne pourraient-elles pas se réunir sans délai et décider une riposte de même ampleur avant les congés d’été ?
La CNFDE ne pourrait-elle lancer un appel en ce sens (se réunir vite pour riposter ensemble avec force) avec l’aide des organisations qui sont les plus sensibles à ces dangers : la coordination nationale des universités, la FSU, l’UNSA, SLR, SLU, la FCPE, l’UNEF…

Nous avons de nombreux motifs de colère et il y a autant de fronts que de “réformes” mises en route (LRU, suppressions de postes RASED, école maternelle statut des EC, réforme des organismes de recherche réforme de la FDE etc.). Il se pourrait que le décret anti-laïcité donne le signal d’une insurrection pacifique qui rassemble tous ces fronts en un seul pour défendre l’école républicaine.

Le gouvernement montre qu’en dépit de mobilisations historiques il s’obstine à mettre en œuvre sa politique. Mais il n’est pas dit que nous soyons moins obstinés que lui.


Bien cordialement


* Cette dernière réforme me semble plus grave que celle du financement des écoles privées engagée en 1993 sous le ministère Balladur et contenue dans un amendement de la loi Falloux déposé par le député de droite Bruno Bourg-Broc en juillet 1993 (cf. “Main basse sur l’école”E. Khaldy et M. FitoussiDemopolisp. 136 à 142
http://www.main-basse-sur-ecole-publique.com). Caroline Fourest la dénonce avec vigueur dans Le Monde daté du 2 mai (http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/04/30/quand-le-pretre-formera-l-instituteur-par-caroline-fourest_1187425_3232.html). L’annulation de la conférence de presse de l’Enseignement catholique prévue pour le 5 mai sur la FDE et les “masters enseignement” pourrait avoir été concertée avec le cabinet Darcos pour éviter de jeter de l’huile sur le feu. C’est plausible quand on connait le rôle que Darcos a joué en faveur du lobby de l’école privée au sein du MEN notamment entre 1993 et 1995 (voir “Main basse…” op. cit.).

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