Pour sécuriser toutes les remontées des écoles vers les inspections et le ministère de l'éducation (base élèves, évaluations CM2...), on a doté les directeurs d'école d'une clé personnelle qui génère des codes de manière aléatoire. Problème: lorsqu'un directeur ou une directrice est en arrêt (maladie, maternité, ...), le système se retrouve bloqué: plus de remontées, plus de statistiques, bref le marasme. Les têtes chercheuses du ministère ont donc développé une application baptisée Solaris, qui permet de remédier au problème, en se substituant à la clé. Face au suivi des consignes syndicales et aux divers refus des collègues de faire remonter les résultats, certaines académies ont eu du mal à faire remonter des résultats d'évaluation CM2 plausibles avant le 13 mars (cf article dans Le Journal Médiapart).
Certains inspecteurs d'académie suggèrent donc aux inspecteurs de l'éducation nationale de faire pression sur les directeurs, voire de se passer d'eux en utilisant Solaris pour résoudre le problème de la clé sécurisée. Bref, l'éducation nationale se retrouve à pirater son propre système, mis en place pour "sécuriser" les informations, et ce pour que Darcos puisse prouver à la France entière que le niveau a baissé !
Rendez-vous à la manif jeudi 19 mars.
In Mediapart
par S. Rome
Le ministère, via une pression sur les recteurs et les inspecteurs d'académies, inciterait à « transformer » les résultats. Cette accusation extrêmement grave est portée par le syndicat national des personnels d'inspection membre de la FSU (SNPI-FSU) sur son site. Xavier Darcos doit y répondre rapidement car c'est la crédibilité de son action qui est mise en cause.
Voici le communiqué
Si ces faits sont vrais, nous aurions là une preuve tangible de la destruction du service public français. Ici, point de libéralisme ou de mise en concurrence des écoles et d'ouverture du marché de l'éducation; non, c'est bien plus grave. C'est la crédibilité de l'action de l'Etat qui est directement mise en cause. Si Xavier Darcos ne dément pas ces accusations, quel citoyen pourra croire à l'impartialité de l'Etat ? Comment être certain que ses droits seront respectés à l'avenir ? Par quels moyens les fonctionnaires pourront juger de leurs actions comme juste, si la "justice" n'a de critère que le caprice du Prince ? Seront-ils vraiment plus efficaces une fois tenues par la crainte ?
Enfin, du point de vu de l'école, comment croire que le niveau, mesuré par ces évaluations, est bas ou haut ? Comment croire que ce sera par l'action des réformes de Xavier Darcos que les résultats auront miraculeusement remonté dans deux ans ? Est-ce ainsi que l'on divisera par trois le nombre d'élèves en difficulté à l'entrée en sixième ?
Le moment est grave. Xavier Darcos doit répondre rapidement de ces accusions, fermement les démentir et porter plainte contre le syndicat des Inspecteurs ou il doit démissionner. La crédibilité à venir de l'Etat en dépend. Il faut savoir prendre ses responsabilités car nous avons besoin de croire en l'action impartiale de l'Etat.