La grève des enseignants du primaire (écoles maternelles et élémentaires) à Paris a mobilisé 34,36% du total des enseignants, a annoncé jeudi à l'AFP le recteur de Paris Maurice Quénet, qualifiant le mouvement de "grève importante", plus suivie que prévu.
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"Le service d'accueil a fonctionné, en dépit de la grève d'une catégorie d'agents" d'animation, a-t-il ajouté sans préciser le nombre d'écoles parisiennes ayant mis en oeuvre le droit d'accueil, légalement obligatoire à partir de 25% d'enseignants grévistes dans une école.
"34,36% de grévistes par rapport au nombre total d'enseignants, ça veut dire que c'est une grève importante", a déclaré M. Quénet. "Une grève dont il va falloir décrypter le sens", car les participants sont "beaucoup plus que ce que je pensais avoir", a-t-il ajouté.
Environ 40% d'enseignants avaient déclaré leur intention de faire grève (ce qui est rendu obligatoire par la loi sur le droit d'accueil). "Donc les enseignants qui ont déclaré leur intention de faire grève avaient vraiment cette intention", a précisé M. Quénet.
"On a un peu un changement de pratique en France" à ce sujet, a-t-il ajouté. Il était impossible jusqu'à présent de connaître à l'avance le nombre de grévistes faute de déclaration préalable et donc difficile d'organiser les classes.
Dans un communiqué, le rectorat a précisé que le taux de 34,36% correspondait à 1.907 enseignants en grève.
Ce taux "n'est pas très éloigné du taux attendu, mais néanmoins inférieur de plus de dix points dans des arrondissements tels que les 10e, 11e, 19e", a-t-il ajouté.
Concernant le service minimum d'accueil, selon le rectorat, "la mairie a fait le maximum pour accueillir les enfants ce matin. Des ajustements ont été nécessaires dans certaines écoles en raison du décalage entre le nombre estimé de grévistes déclarés et le nombre effectif d'enseignants présents".
"Lorsque des parents se sont retrouvés ce matin devant un établissement scolaire clos, le rectorat de Paris exigera une explication des directeurs des écoles concernées", a-t-il conclu.
Les enseignants parisiens du primaire se sont mis en grève contre "l'autoritarisme" de l'inspecteur d'académie, son refus d'accepter une réunion syndicale sur le temps de travail des enseignants, les suppressions de postes, en particulier des réseaux d'aide spécialisée (Rased), les modalités de mise en place de "l'aide personnalisée" et le service minimum d'accueil.
Par ailleurs, un millier d'enseignants du primaire de Paris ont manifesté jeudi devant le rectorat, selon le SNUipp-FSU, contre les réformes dans le primaire et les suppressions de postes, affectant notamment les réseaux d'aide spécialisée (Rased).
Les manifestants, une grande majorité de femmes et beaucoup de jeunes enseignants, brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrit "Contre le démantèlement de l'école publique", "Pour la réussite de tous les élèves" ou encore "Maintien des Rased. Avec des enseignants spécialisés en nombre suffisant", a constaté un journaliste de l'AFP.
Deux banderoles étaient aussi déployées devant le rectorat: "le mépris et l'autoritarisme au service des réformes Darcos, ça suffit!" et "Ecole en grève. Halte à la destruction de l'école publique. Non aux suppressions de postes".