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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 18:22

In Café Pédagogique

 

Le collectif Rased, qui regroupe syndicats (Cgt Educ’Action, Se-Unsa, Sgen-Cfdt, Snuipp-FSU) et associations professionnelles (Afpen, Agsas, Fname, Fnaren), lance une campagne d'actions pour " remettre sur le devant de la scène éducative les besoins en personnels spécialisés (enseignants spécialisés et psychologues scolaires) et les moyens nécessaires pour prévenir et remédier aux difficultés scolaires".

 

Le collectif dénonce l'effondrement des candidats aux  certificats spécialisés. "Le manque de lisibilité sur l’avenir des RASED conjugué aux conditions d’exercice qui ne cessent de se dégrader (zones d'intervention étendues, missions restreintes, frais de déplacement non remboursés) dissuadent par ailleurs les collègues d’occuper ces fonctions". Il demande " un nombre de départs en stage CAPA-SH et DEPS équivalent au nombre de départs à la retraite et aux postes vacants". Il annonce une campagne auprès du ministre et des élus sur l'avenir des Rased.

 

Selon l'AFP, à Vaulx-en-Velin, 8 écoles étaient en grève le 2 septembre pour protester contre la suppression de 3 postes de Rased.

3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 17:33

In Snuipp

 

 

 

Le ministère a décidé pendant les vacances de supprimer des milliers d’emplois d’aide à la direction des écoles. Dans une situation de crise économique inédite, aggravant chômage et précarité, le SNUipp dénonce cette situation.

 

La surprise du chef de la rentrée : dans plusieurs départements les inspecteurs d’académie viennent d’annoncer la suppression d’emplois d’EVS, pourtant nécessaires au bon fonctionnement des écoles. Outre les diverses tâches qu’ils remplissent dans les établissements avec les équipes, les EVS assistent les directrices et directeurs pour tout ce qui concerne le travail administratif, particulièrement lourd dès la rentrée. Voici donc encore une mesure qui ne va pas dans le sens de l’amélioration des conditions de travail dans les écoles.


Une note de début juillet issue de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle a en effet demandé aux Préfets « d’inscrire leur mobilisation pour l’emploi dans un cadrage budgétaire contraint qui implique une stricte mesure des flux et des paramètres de prise en charge ». Du coup les rectorats sont priés de répartir entre les différents départements les suppressions nécessaires. Ce sont des milliers de postes qui sont en jeu et qui s’ajoutent aux 16 000 postes dans l’éducation nationale. Les coupes seraient de 80 dans la Drôme, 160 en Haute-Savoie, 357 dans les Bouches-du-Rhône, 120 dans l’académie de Besançon. Ailleurs comme dans le Haut-Rhin ou le Var aucun recrutement ni renouvellement de contrat ne seraient possibles.


Le ministre avait reconnu la nécessité d’améliorer le fonctionnement des écoles et de fournir aux directrices et directeurs d’école une aide pour leurs missions. Le SNUipp s’est adressé à Luc Chatel pour demander l’annulation de ces suppressions et réaffirmer sa demande de reconnaissance de ces emplois par la création de postes pérennes et statutaires.

 

C’est aussi sur les questions d’emploi et pour un meilleur fonctionnement des écoles que le SNUipp appelle les enseignants à se mobiliser le 7 septembre.

3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 17:18

In Le Monde

 par Caroline Fourest

 

C03-18.jpgSuppression de 16 000 postes d'enseignants, classes plus chargées, classes maternelles amputées, suppression progressive des réseaux d'aide spécialisée aux élèves en difficulté (Rased), accélération des logiques de ghettos avec la fin de la carte scolaire, suppression des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), loi Carle sur le financement de l'enseignement privé par les municipalités... La liste est longue et bien connue.

 

Mais sa cohérence a-t-elle été suffisamment analysée ? A qui profite le crime ? Il ne s'agit pas seulement de faire des économies, mais d'un programme idéologique : faciliter l'évasion scolaire en direction du privé.

Il existe aujourd'hui 8 200 établissements catholiques sous contrat (soit 1 961 037 élèves), auxquels il faut ajouter 256 établissements juifs (38 000), huit protestants (2 760), 82 établissements bretons catholiques (4 241), 44 écoles bretonnes Diwan (3 076), 26 écoles basques (2 508), 50 occitanes (1 627) et huit catalanes (6 000). La France est divisée, moins citoyenne, mais ce n'est rien au regard de ce qu'on lui prépare.

 

L'Etat n'a plus d'argent pour l'école publique, mais en trouve pour financer l'ouverture de classes catholiques en banlieue. Xavier Darcos, ancien ministre de l'éducation nationale, a même promis 10 millions d'euros à l'école privée pour l'aider à payer ses formations (qu'il a supprimées dans le public !). Une facture que Luc Chatel hésite tout de même à régler. Peu importe. Le mécénat continuera par d'autres moyens : les niches fiscales.

 

Deux fondations consacrées à financer les écoles privées, surtout les plus religieuses, se sont vu reconnaître le statut d'"utilité publique" : la Fondation Saint-Matthieu et la Fondation pour l'école. Cette dernière est issue de "Créer son école", qui s'inspire d'un autre réseau : les Créateurs d'écoles.

 

Le livre d'Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, Main basse sur l'école publique (Démopolis), nous éclaire sur la généalogie de ce mouvement : un mélange de hauts fonctionnaires, voire de futurs ministres (comme Xavier Darcos) et de têtes pensantes issues du Club de l'Horloge (Nouvelle Droite) ou de l'intégrisme catholique ("opusiens" et traditionalistes), bien décidés à animer ensemble un lobby en faveur du "pluralisme scolaire".

 

Le site "Créer son école" vous apprend à créer une "école indépendante". Et la Fondation pour l'école se charge du reste, c'est-à-dire des financements... Elle a obtenu le statut d'utilité publique en un temps record. Un an à peine après sa création, François Fillon signait le décret ! Désormais, 60 % à 75 % des dons qu'elle reçoit sont déductibles des impôts et donc investis dans les écoles hors contrats de son choix. Une liste de partenaires qu'Anne Coffinier, sa fondatrice, ne tient pas à rendre publique, mais qui compte de nombreux établissements catholiques intégristes. Comme l'école de la Sainte-Famille à Dijon, tenue par la Fraternité Saint-Pie-X.

 

La suite...

3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 12:54

In Café Pédagogique

 

Par Pierre Frackowiak


La mesure imposée brutalement, sans concertation, est un élément essentiel de la destruction de l’école engagée depuis 2007 avec une détermination sans précédent. Avec la semaine de 4 jours, la régression des nouveaux vieux programmes, la supercherie de l’aide individualisée, les effets de l’évaluationnite aiguë et de l’insensé pilotage par les résultats, le développement de l’autoritarisme de l’encadrement intermédiaire, la suppression de la carte scolaire, etc., les coups portés, dont certains peuvent paraître irréversibles, auront des conséquences à très long terme sur l’école, sur l’éducation au sens global et sur la société tout entière.


Dans dix ou vingt ans, probablement même plus tôt, les dégâts observés sur l’efficacité du système éducatif et sur le vivre ensemble conduiront les pouvoirs publics à tenter de reconstruire un projet éducatif cohérent, moderne, démocratique, généreux en repartant quasiment à zéro, c’est-à-dire aux début des années 1970 avec la rénovation pédagogique et la création de la formation continue des enseignants, avec la transformation des contenus jusqu’aux programmes de 2002 d’abord cautionnés par MM Ferry et Darcos, puis balayés d’un revers de main, avec la loi de 1989 plaçant enfin l’élève au centre du système éducatif abandonnée sans avoir été évaluée. Certes les résultats de cette marche en avant difficile, incertaine, contestée, n’ont pas été à la hauteur des espérances. Des progrès énormes étaient possibles et exigibles… Ce n’était pas une raison suffisante pour faire un énorme bond en arrière mettant en péril l’avenir de la société.


On comprend bien les motivations profondes du pouvoir actuel : réduction de la dépense publique et choix de société. La réduction de la dépense publique correspond à la fin programmée des services publics. Le choix de société est moins lisible au premier abord mais il correspond à une rupture dans l’histoire de notre pays : on bascule vers une société ultra libérale, complètement différente des idéaux républicains, à l’opposé même du fond idéologique du gaullisme. Une société qui exacerbe l’individu, la compétition, les gagnants (toujours les mêmes), l’argent, les experts ou prétendus tels, et qui se donne bonne conscience en tentant de faire croire que chacun a eu les mêmes chances. 


Malheureusement, la réaction a été faible voire nulle sur ces questions fondamentales pour l’avenir de la société. L’absence de projet alternatif cohérent et crédible a été un drame. L’absence de débat réel et d’information objective des citoyens, la priorité donnée aux protestations sur les aspects quantitatifs occultant toujours les vrais problèmes, la frilosité face aux enjeux, l’électoralisme à court terme font que les prises de conscience se produisent toujours trop tard…


Ainsi on commence seulement, à la veille de la rentrée, à s’inquiéter de la suppression de fait de la formation des enseignants et aussi de la formation des inspecteurs. Les uns sont lâchés dans les arènes des classes avec pour seul modèle celui qu’ils ont connu comme élève et comme étudiant : le cours, une heure, une classe, la transmission du savoir scolaire. Les autres placés à la tête de circonscriptions après un court formatage intensif en faisant des courroies de transmission autoritaires sans crédit et des pilotes sans cap et sans moyens perdent toute influence sur les pratiques pédagogiques.


Outre que cette suppression entraîne des risques considérables d’abandons, de démissions – comme s’en inquiète à juste titre Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN (syndicat des proviseurs et principaux - , de renoncement, de stress, elle se heurte à trois questions qui semblent avoir été volontairement ignorées :


1° tout le monde sait depuis toujours que l’on peut être brillant mathématicien et complètement incapable d’enseigner les maths à un groupe d’élèves, remarquable soliste médaille d’or du plus grand des conservatoires et incapable d’enseigner la musique. C’est une vérité universelle


2° c’est au moment où l’on est bien obligé de constater que les élèves ne peuvent pas comprendre le sens des savoirs scolaires, que les actes de chahut, d’indiscipline, de contestation des profs se généralisent même dans des établissements huppés de centre-ville, que les enseignants sont de plus en plus en difficulté devant les élèves, qu’ils peinent à se faire écouter et entendre, qu’ils souffrent souvent sans trop le dire et dans l’indifférence du système, que l’on supprime tout ce qui est déterminant dans cette pratique professionnelle terriblement difficile aujourd’hui : la psychologie des enfants et des jeunes, la sociologie, la philosophie et l’histoire de l’éducation, la pédagogie indispensable et complètement déniée ;


3° c’est au moment où les disciplines scolaires sont fortement mises en cause que l’on décide de les privilégier avec la mastérisation, de renforcer leur cloisonnement et les raisons de les contester. Le choix des disciplines, leur rapport aux savoirs sociaux, leur rapport avec les savoirs initiaux, extérieurs à l’école, des élèves, leur rapport avec l’environnement, l’exigence de transversalité, de globalité, de sens, sont autant de questions d’actualité et de prospective qui sont délibérément occultées. On sait avec certitude que les profs de l’école du futur ne pourront en aucun cas être seulement des transmetteurs de savoirs disciplinaires juxtaposés et devront être à la fois des professeurs d’intelligence, de maîtrise des langages (on parle, on écrit, on lit dans toutes les disciplines) et des professeurs de citoyenneté, qu’ils devront accompagner plutôt que juger et que tenter de remédier ce qui n’a pas été « médié », qu’ils devront travailler en équipe et que cela s’apprend. Sans pédagogie, sans formation professionnelle, ces objectifs modernes sont impossibles à atteindre.


Notre système éducatif va malheureusement au devant de terribles difficultés.


Il serait urgent que des banderoles soient portées contre les programmes désuets, contre la suppression de la formation au moins autant que contre les suppressions de postes et la suppression de moyens. Les revendications quantitatives auraient d’ailleurs incontestablement plus de chances d’être entendues dans l’opinion publique si elles s’appuyaient sur une vision de l’école, sur un projet éducatif cohérent, complet, pour les 20 ou 30 ans qui viennent, transcendant les alternances politiques car il faut une ou deux générations pour construire un système, inscrit dans un projet de société respectant les valeurs de notre République (liberté, égalité, fraternité) et notre histoire.

3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 12:48

In Alternatives Economiques

 

Professeur de Sciences économiques et sociales et formateur en IUFM, Philippe Watrelot, président du CRAP-Cahiers Pédagogiques, témoigne de l'impréparation et de la lourde charge de travail des nouveaux enseignants lancés dans le grand bain de la rentrée scolaire 2010 sans formation pédagogique.

 

 

 

« Nous n'allons pas les lâcher comme des frites dans l'huile bouillante ! » Voilà ce que promettait, le 28 août 2008, au moment du lancement de la "masterisation", le ministre de l'Education nationale de l'époque Xavier Darcos, à propos des nouveaux enseignants. Et pourtant, c'est bien là que nous en sommes aujourd'hui… C'est cette expression imagée qui me revenait en mémoire ce mardi 31 août 2010, au moment de mener une séance de formation auprès de nouveaux enseignants de Sciences économiques et sociales (SES) dans l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) où je travaille en temps partagé. Et si cette phrase me revenait comme un écho lointain, c'est parce que c'était précisément ce qui allait se produire.

 

Les conséquences de la masterisation

Depuis cette citation du précédent ministre, que s'est-il passé ? Malgré le mouvement social universitaire de 2009, la « masterisation » s'est mise en place. Combinée au processus d'intégration des IUFM à l'université, elle a contribué à modifier considérablement le processus de formation. « Vendue » comme un moyen de revaloriser les jeunes collègues qui seraient désormais recrutés à bac+5, c'est-à-dire en Mastère 2 (M2), elle a en fait surtout abouti à la suppression de l'année de stage où les titulaires des concours étaient payés pour enseigner un tiers de leur temps et se former en même temps à l'IUFM. Au passage, la suppression de cette année a permis de supprimer l'équivalent de 16 000 postes. Dorénavant, la formation devra se faire à l'université, avant le concours, par des stages dans les établissements (d'observation en M1 puis en responsabilité en M2). Les titulaires des concours continuent à être qualifiés de stagiaires puisqu'ils seront validés à la fin de l'année, mais leur formation, pilotée désormais par les rectorats, est considérablement réduite. Ils sont à temps plein devant des classes, épaulés par un professeur « tuteur » et auront droit à quelques journées de formation durant leurs journées sans élèves et à une ou deux semaines de stage durant lesquelles ils seront remplacés. Ces rares moments de formation pourront être confiés aux IUFM, dépendants d'une université de rattachement.

 

3 h 30 de formation à la veille de la rentrée

C'est donc dans ce cadre que je me trouvais pour accueillir et « former » des nouveaux collègues, dans cette journée précédant la pré-rentrée des enseignants. Plusieurs petits couacs sans gravité surviennent dans l'accueil des stagiaires, mais après un petit temps de flottement, on arrive à s'installer. Ces difficultés sont à l'image de l'impréparation dans la mise en place de toute cette formation dont les derniers détails viennent à peine d'être connus. Et tout cela ne remet pas en cause, bien au contraire, la bonne volonté et le dévouement des personnels de l'IUFM. Au contraire, ils font tous le maximum dans un contexte très contraint et difficile…

Finalement je retrouve seulement trois stagiaires : deux jeunes femmes n'ayant jamais enseigné et un homme ayant déjà une expérience de l'enseignement. Les profs du privé qui jusque-là participaient en partie à la formation ne viendront plus. C'est fini. Il n'y aura plus aucun moment commun de formation avec eux… L'Inspectrice est venue les accueillir et leur souhaiter la bienvenue et bon courage.  Puis elle me laisse pour 3 h 30 avec les stagiaires.

Comment résumer en si peu de temps, ce que je faisais habituellement en cinq séances ? Malgré tous mes efforts pour les sécuriser et pour aller à l'essentiel, j'ai l'impression de les assommer et au final de rajouter à leur inquiétude. Ils sont avides de conseils, ont plein de questions. Et ils auront seize (16 !) heures de cours avec trois ou même quatre programmes différents à préparer (dont certains en Première qui ne seront donc pas reconduits l'année prochaine…). L'un des stagiaires n'a pas encore de tuteur car plusieurs enseignants auraient refusé, l'IPR lui affirme qu'il en aura un bientôt mais qui ne sera pas dans le même établissement. Son emploi du temps n'est pas prêt.

Au final, malgré tout, je parviens à enclencher une réflexion collective sur des questions pédagogiques (gestion de la classe, autorité et image du prof…) puis didactiques (objectifs pédagogiques, construction d'une séquence de cours…). Les stagiaires discutent entre eux, échangent des arguments et parviennent ainsi à mieux formaliser leur propres choix. Je retrouve cette dynamique que j'essayais déjà de mettre en œuvre les années précédentes à l'IUFM « ancienne formule ». Quand soudain, une des jeunes enseignantes m'interpelle : « Quand est-ce qu'on se revoit ? ».

Je suis alors obligé de leur « avouer » que ce ne sera pas avant début novembre pour le stage groupé et octobre pour le stage filé (une demi-journée de formation un mardi après-midi…). Alors que je sens qu'ils ont tant besoin d'échanger entre eux, de mutualiser, de discuter… Et qu'ils se posent encore tellement de questions ! Cette journée m'a donc amené à un grand sentiment de malaise.  Je n'ai pas eu le sentiment de mal faire ma séance de formation, j'ai fait du mieux que j'ai pu. Mais je suis sorti de là, en me disant que je participais à un système qui envoie les stagiaires dans le mur. Ou plutôt qu'on les jette comme des frites dans l'huile bouillante…

 

Génération sacrifiée

Bien sûr, depuis toujours, les enseignants qui débutent ont le sentiment de ne pas être assez formés et on pourrait critiquer la dramatisation qui accompagne cette rentrée. En se disant qu'au final ce ne sera pas la catastrophe annoncée. Peut-être. Mais cette rentrée est tout de même particulière. Car les lauréats 2010 ont tout d'une génération sacrifiée. Elle a passé l'ancien concours et n'a pas pu non plus bénéficier de la formation qui va se mettre en place en M1 et M2 avec des stages dans des classes pour se préparer (même si personnellement je doute de l'efficacité pédagogique de cette formation universitaire qui s'annonce). Et ces nouveaux collègues n'ont plus droit à la formation IUFM.

On a beaucoup critiqué les IUFM et même si on leur trouve des vertus aujourd'hui, peu d'enseignants se sont mobilisés pour les préserver. Mais ils présentaient au moins l'avantage de permettre aux stagiaires d'avoir le temps de se retrouver régulièrement pour échanger, confronter leurs expériences, mutualiser et donc apprendre collectivement leur métier… On a beaucoup glosé sur les séances d'« analyse de pratiques » mais celles-ci se faisaient aussi de manière informelle autour de la machine à café ! Ce temps-là est réduit à quasiment rien. Les stagiaires dont j'avais la charge jusque-là avaient déjà du mal à tout gérer avec huit heures de cours. Qu'en sera-t-il avec 16 heures (dans les académies franciliennes) ou 18 heures ? Comment avoir la disponibilité d'esprit, et tout simplement le temps, pour se former quand on a trois ou quatre cours différents à préparer ? Je souhaite bien du plaisir aux formateurs (dont moi) qui, lors des rares moments de formation, auront en face d'eux des stagiaires stressés par leurs copies à corriger et leurs cours à préparer !

Désormais, l'essentiel de la formation passera par un « tuteur », c'est-à-dire un professeur chevronné qui accompagnera le stagiaire en le visitant dans ses classes et en lui permettant d'assister à ses cours. C'est une fonction complexe que d'accompagner ainsi. Il faut trouver la bonne distance, ne pas trop prescrire, permettre au stagiaire de trouver sa propre manière d'enseigner, lui permettre d'expliciter ses choix… On le sait bien, un bon joueur de football ne fait pas forcément un bon entraîneur. Un bon enseignant n'est pas forcément un bon formateur. Cela s'apprend là aussi. Or, cette formation, elle aussi indispensable, ne semble pas à l'ordre du jour.

Même si les raisons de cette modification de la formation sont d'abord à chercher du côté budgétaire, on ne peut s'empêcher de voir aussi à l'œuvre dans cette réforme une certaine conception du métier d'enseignant. Un métier où il suffirait de bien connaître sa discipline universitaire pour savoir enseigner. Un métier où il suffirait de reproduire les gestes d'un aîné pour apprendre. Un métier où l'on parle de « tenue de classe » et d'« asseoir son autorité », où l'on se méfie a priori des élèves et où l'on confond obéissance et docilité. Un métier sclérosé et en complète contradiction avec les impératifs de la nécessaire évolution de l'école. Un métier où les plus forts, les plus motivés survivront et tant pis pour les autres. Au journal de France 2 du 1er septembre 2010, un inspecteur d'académie a utilisé cette expression : « Le terrain tranchera »…. Et les autres ? Ils démissionneront et ne seront pas remplacés et ce sera finalement un autre moyen de « dégraisser le mammouth ». Sans bruit.

 

Et vogue la galère

Que faire ? C'est la question que je me posais, ce mardi soir, après cette séance de formation. Continuer à participer, malgré tout, à ce système que je viens de critiquer ? Ou refuser de me compromettre pour tenter de le bloquer ? On sait bien que, si l'Éducation nationale fonctionne toujours malgré cette logique de pénurie, c'est grâce au sens du service public et de l'intérêt des élèves que les enseignants ont en partage. On bricole, on fonctionne de plus en plus en « flux tendu » mais on continue à faire voguer la galère. La logique du refus est séduisante et a des effets. On voit bien les difficultés que les inspecteurs ont à trouver des tuteurs. Reste à espérer vivement que la solidarité enseignante jouera à plein dans les établissements pour les jeunes collègues.

C'est en pensant à ce que je peux apporter, malgré tout, à ces jeunes collègues que je vais continuer ma mission de formateur. Je ne sais plus dans quel œuvre de Charles Péguy on trouve cette phrase « ils avaient les mains propres mais ils n'avaient pas de mains… ». Tout en respectant la logique du refus, je préfère avoir les mains sales. Mais ça n'empêche pas le goût d'amertume dans la bouche…

 

 


2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 18:07

In Rue89

 

Baudry sur la rentrée des profs stagiaires.

Rue89 publiait récemment le témoignage d'un jeune professeur stagiaire qui dénonçait « ce qui est en train de devenir la “formation” des enseignants » suite à la réforme dite de « mastérisation » de l'Education nationale. Beaucoup d'enseignants, riverains de Rue89, ont réagi à son témoignage pour partager leur expérience de la réforme et de ses conséquences.

Une majeure partie d'entre eux montre la difficulté croissante pour les profs d'exercer leur profession dans de bonnes conditions. Ralamaiche résume :

« Aujourd'hui, être prof, c'est affronter aberrations sur aberrations. C'est être précaire au dernier degré. C'est se faire trimballer, humilier, balader de réformes débiles en élèves paumés. »

 

 

 

Des applications tardives

Dans son texte, l'enseignant anonyme dénonçait son affectation dans un établissement situé à 250 km de son logement, annoncée dix jours seulement avant la rentrée. Shaman-0, stagiaire comme le témoin, confirme ces difficultés :

« Même les procédures pour les vœux sont une calamité :

  • accès non sécurisé (il suffit des noms, prénoms et date de naissance pour avoir accès au dossier) ;

  • modalités différentes selon les académies […] ;

  • et effectivement décision finale tardive (dans mon académie le 23 août). »

 

Si l'on en croit les commentaires des riverains, ce problème ne date pas d'hier et la réforme n'y a rien changé. Bleuet1 déclare ainsi :

« Pour ce qui est de l'affectation, honnêtement, rien de nouveau sous le soleil, rien ne change avec la mastérisation. Les jeunes professeurs sont toujours prévenus peu de temps avant la rentrée, c'est comme ça que ça fonctionne malheureusement. »

 

La riveraine Millie confirme :

« C'est hélas une récurrence. Ainsi, je n'ai connu mon établissement de rattachement que le 24 ou 26 août 2009 lors de mon année de stage. »

 

Des affectations tardives problématiques, surtout pour ceux qui, comme le professeur anonyme, doivent se présenter quelques semaines plus tard dans un établissement éloigné de leur domicile. Une situation carrément absurde dans le cas des profs stagiaires originaires des DOM-TOM, affectés en métropole deux semaines seulement avant la rentrée. Picheloure explique :

« On pourrait aussi parler du quota de profs stagiaires venant des DOM-TOM, affectés en métropole, qui ont, comme l'auteur, dû en quelques jours :

  • trouver une place sur une ligne […],

 

  • payer le billet,

  • débarquer en France et trouver un logement. »

 

Le rapport formation/pratique

Dans son témoignage, le prof anonyme expliquait un des pans de la réforme dite de mastérisation. Au lieu des deux tiers de formation pour un tiers de pratique en vigueur avant la réforme, les professeur stagiaires devront maintenant effectuer un tiers de formation pour deux tiers de pratique. Leur tutorat par des professeurs plus expérimentés n'est, en outre, plus obligatoire.

Beaucoup de commentaires soulignent les défauts de tels changements.

Joaom, professeur néo-titulaire (ayant terminé son année de stage), commente :

« On glose beaucoup sur le rôle des IUFM. […] Je ne regrette absolument pas d'être passé par là et, a posteriori, cette formation me semble indispensable. Je plains grandement les nouveaux collègues.

J'ajoute également que le rythme des dix-huit heures (hebdomadaires) pour un stagiaire me paraît infernal. […] Avant les stagiaires faisaient quatre, puis six heures. J'étais à huit. J'ai pitié de ceux qui vont être à dix-huit heures dans quelques jours.

Enfin, […] faire sans [un tuteur] me semble tout bonnement impossible. »

 

Millie, prof depuis dix ans, dénonce aussi cette réforme, qui va être « un massacre, de profs et d'élèves » :

« Mon année d'IUFM, avec douze heures de théorie et six heures de pratique, fut confortable. […] Assez pour apprendre mon boulot, à 23 ans. Et même après mon année de formation, quand je suis passée titulaire à dix-huit de cours, eh bien wow ! Je les ai senties passer ! »

 

D'autres dénoncent les implications pour les élèves qui vont subir des changements successifs de professeurs pendant l'année scolaire. Dans son commentaire, Shaman-0 souligne le problème :

« Il faut savoir que les élèves qui auront des profs stagiaires qui ont eu le concours externe vont changer de profs en cours d'année. »

 

Bleuet1 montre les lacunes de la réforme dans ce domaine :

« Pour ce qui est des périodes de formation, là où le bât blesse, c'est que les jeunes professeurs devront être remplacés sur ces périodes, ce qui représente une discontinuité dans l'enseignement. »

 

La précarisation des enseignants

Parmi les riverains de Rue89 membres du corps enseignant, Hawkmoon détaille l'évolution du porte-monnaie des profs stagiaires entre les années 1980 et nos jours

« Dans les années 1980, lorsque je commençais ma carrière, je sortais du baccalauréat et passais, suite à un concours, trois années à l'école normale. […] Le tout avec un salaire de 4 600 francs [700 euros] plus indemnité logement en première année pour finir à 5 100 francs [777 euros], plus indemnité logement.

Un jeune enseignant instituteur, vu le coût de la vie d'alors, ne se plaignait nullement, et débutait à 1,5 fois le smic d'alors, sans compter l'indemnité de logement. »

 

Le riverain poursuit :

« Aujourd'hui, il y a des professeurs des écoles, cadre A, avec un master 2, soit baccalauréat +5, sans formation, qui vont débouler dans les classes, pour un salaire net de 1 342 euros, sans nulle prime ou autre indemnité. […]

Le smic net lui est de 1 055,42 euros en 1010 ; un enseignant en net gagne donc 1,27 fois le smic en début de carrière. »

 

La suite...

2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 17:55

In France-Attac

 

 

La réforme des retraites pose une question de société : travailler toujours plus pour satisfaire l’appétit de la finance, ou mettre l’économie au service des besoins sociaux et écologiques. Attac souhaite rétablir les données véritables et oppose ses propositions à celle du gouvernement.

 

La finance est responsable des déficits
Le gouvernement ment en attribuant le déficit des retraites à la démographie. En 2006, avant la crise, les déficits des caisses de retraites s’élevaient à 2,2 milliards d’euros. En 2010, ils seront de 32,2 milliards, quinze fois plus élevés. La cause : la crise financière et économique dont sont responsables les spéculateurs, les banques et le capitalisme mondial. Rien à voir avec l’espérance de vie dont l’allongement est lent et à l’œuvre depuis des siècles.

 

 

Travailler moins pour travailler tous et mieux
Le gouvernement veut nous faire « travailler plus » pour que l’augmentation de la richesse produite continue de profiter aux actionnaires.
Au contraire, travailler moins au fur et à mesure des gains de productivité est la seule manière d’éviter le chômage et de pouvoir bénéficier des meilleures années en bonne santé après 60 ans.
Le recul de l’âge légal de la retraite à 62 ans, le recul de l’âge à taux plein sans décote à 67 ans sont deux mesures injustes et inefficaces.

 

 

Des mesures injustes
Cette réforme repose sur le déni du chômage des jeunes, de l’éviction par les entreprises des salariés dès 58 ans, elle pénalise plus particulièrement la situation des femmes, déjà victimes d’inégalités profondes et de précarité, ayant souvent des carrières chaotiques des temps partiels subis.
Ces mesures aggraveront la baisse des pensions car presque personne ne pourra cotiser pendant 41 ou 42 ans. Elles jetteront des centaines de milliers de personnes dans la précarité et la pauvreté.

 

 

Des mesures inefficaces
Les mesures d’âge visent à baisser les dépenses de retraites très rapidement pour rassurer la finance mais ne solutionnent rien durablement.
Parce qu’elles ne s’attaquent pas à la racine du problème : celui de l’affaiblissement des cotisations sociales alors que les besoins augmentent, celui de l’emploi, celui de la répartition des richesses.

 

 

Le vice caché : la purge sociale
Les banques et autres institutions financières spéculatives ont réussi à faire endosser par la collectivité leurs créances pourries. Les déficits budgétaires et les dettes publiques ont alors explosé. Les gouvernements européens veulent maintenant imposer à leurs populations des plans d’austérité drastiques qui défont les protections sociales. C’est le cas en France, où le gouvernement a avoué vouloir rassurer les marchés financiers.

 

 

Un gouvernement délégitimé
Comment le ministre du travail, Éric Woerth, peut-il prétendre défendre une réforme équitable quand chaque jour apporte son lot de suspicions sur des salaires de complaisance, des conflits d’intérêt, des cas de fraude et d’évasion fiscales, de financement occulte de campagne électorale… ? L’amalgame officiel entre délinquance et immigration, la chasse aux Roms, ne sont que des diversions cyniques et inacceptables.

 

 

Retrait du projet pour amorcer une voie solidaire
- Le maintien de la retraite à 60 ans est possible et sans allonger la durée de cotisation.
- La condition en est de soumettre à cotisations les dividendes et tous les profits financiers distribués par les entreprises.
- Desserrer l’étau de la finance est possible pour satisfaire les besoins sociaux, préparer l’avenir écologique, réduire les inégalités et diminuer le temps de travail.

 

Faire monter la résistance sociale et citoyenne

 

La victoire est possible à condition que toute la société se mobilise. A l’appel de l’intersyndicale, les grèves et les manifestations peuvent encore prendre de l’ampleur. Les « Lundis au soleil » proposés par le collectif « Faire entendre les exigences citoyennes sur les retraites » peuvent porter le débat dans les quartiers, les villages, au plus près des citoyens. Dans cet esprit Attac a mis en débat la proposition d’une votation citoyenne nationale début octobre, pour que l’ensemble des citoyens puissent se mobiliser sur ce choix de société que le gouvernement veut imposer.

 

Rendez-vous dans toutes les villes de France pour prolonger la mobilisation du 7 et organiser la riposte citoyenne
2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:51

In Snuipp

 

Le SNUipp a fait mener, à l’institut CSA, comme à chaque rentrée, un sondage sur l’opinion des Français sur l’école maternelle et élémentaire.

 

Cette étude, menée en août 2010, montre une bascule sur le regard des français sur l’action du gouvernement pour l’école maternelle et élémentaire : Seulement 28% des Français ont le sentiment que les mesures prises par le gouvernement pour l’école maternelle et élémentaire vont plutôt dans le bon sens (- 12 points en deux ans), contre 44% qui ont le sentiment qu’elles vont plutôt dans le mauvais sens.

 

Dans le détail, s’agissant de la réforme de l’école primaire, 55% des enquêtés estiment que le gouvernement va plutôt dans le mauvais sens pour réduire l’échec scolaire (+ 10 points par rapport à 2009), et 56% qu’il va plutôt dans le mauvais sens concernant la valorisation du métier d’enseignant (+ 8).

 

80% des Français considèrent que le non-remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite est une mauvaise chose et 75% des personnes interrogées jugent, à ce sujet, que la réduction du nombre de postes d’enseignants aura un effet plutôt négatif sur la réussite scolaire des élèves dans les écoles maternelles et élémentaires.


Téléchargez le sondage 

 

 

Sondage SNUipp/CSA opinion des Français

 

 
2 septembre 2010 4 02 /09 /septembre /2010 12:27

In Le Monde

 

La nuit passée, les enfants n'auront pas été les seuls à avoir eu un sommeil agité à l'idée de retourner sur les bancs de l'école. Près de 16 000 nouveaux professeurs stagiaires, ayant réussi le concours en 2010, vont devoir enseigner à temps plein sans n'avoir jamais été confronté à une salle de classe.

 

 

"On n'imaginerait pas former des pilotes de ligne ou des médecins de cette façon", s'est indigné Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, principal syndicat des chefs d'établissement, sur RTL. Violaine, professeur stagiaire, s'imagine elle "affronter une classe tel le gladiateur, sans filet, face aux fauves".

  • Le calendrier de la mastérisation, source du problème

Jusqu'à cette année, tout étudiant postulant au Capes (Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré) ou au CRPE (Concours de recrutement des professeurs des écoles) devait avoir au minimum un bac +3. Une fois reçu au concours, après une année de préparation, il effectuait une année de formation rémunérée en alternance, jonglant entre 6 à 8 heures par semaine d'enseignement en classe et le reste du temps en cours théorique à l'IUFM. Or, ce sas de préparation a été supprimé pour laisser place à la mastérisation.

Cette réforme, lancée en 2008, exige un niveau master (bac +5) pour se présenter aux épreuves. Désormais, la formation pédagogique et les stages pratiques seront effectués en amont, au sein de nouveaux masters préparant à des concours revus et corrigés. Ces masters ouvriront à la rentrée 2010, même si les étudiants pourront toujours se présenter au concours avec un master "classique", sans spécialisation en enseignement.

Le cru 2010 des professeurs stagiaires se retrouve donc dans une situation inédite. Dernière cohorte à passer le concours, ils ne bénéficient ni de l'année en alternance en IUFM, ni de la formation pratique en master, ces derniers n'existant pas encore.

Cette année de transition concerne 7 165 enseignants dans le primaire et 8 300 professeurs dans le secondaire. "C'est la première fois que l'on voit aussi massivement des professeurs commencer à enseigner sans formation", explique Patrick Rayou, sociologue de l'éducation.

  • Un système de tutorat contesté

Les syndicats n'ont pas tardé à dénoncer un "lâchage" sans formation des professeurs stagiaires, ce que le ministre de l'éducation, Luc Chatel, a réfuté. "Je suis très surpris que l'on s'inquiète pour les stagiaires. Quand vous allez à l'hôpital, vous appelez bien docteur un étudiant en médecine", s'est exclamé le ministre sur France Inter.

Bien qu'ayant reconnu que cette année de transition était "un peu compliquée à gérer", le ministre a mis en avant un système d'accompagnement pour aider les nouveaux enseignants. Principale mesure, le tutorat, où chaque jeune professeur serait "coaché" par un enseignant expérimenté contre une prime de 2 000 euros. Mais à l'appel de la FSU, de nombreux professeurs refusent de devenir tuteur afin de protester contre les conditions d'entrée dans le métier de leurs jeunes confrères. Nombre d'entre eux se retrouvent donc sans tuteurs. "Mais les professeurs expérimentés ne laisseront pas tomber les jeunes", rassure Patrick Rayou.

  • Une pré-rentrée inégale en fonction des rectorats

Autre nouveauté mise en avant par le ministre, des journées d'accueil dans les rectorats. Ce dispositif d'accueil a vite été rebaptisé "kit de survie" par les stagiaires, certains d'entre eux recevant des DVD pour apprendre à gérer une classe, au lieu des cours traditionnels sur le sujet. Pascal, nouvel enseignant, a ainsi pu suivre des modules "intéressants" sur l'autorité et la gestion d'une classe, "exposés ordinairement en une trentaine d'heures, dixit les conférenciers, mais réduits à deux heures trente".

Cette faible formation en amont fait le bonheur des préparations privées. ForProf a ainsi proposé des stages de cinq jours "de prise en main et de gestion de votre première classe" durant le mois d'août contre 600 euros. Un stage qui pourra se prolonger lors des vacances de Toussaint avec le module "bien vivre sa classe", pour le même prix. Chez Prepa public, on pouvait trouver avant la rentrée un module de deux jours d'"aide à la prise de fonction" pour les professeurs des écoles (210 euros).

  • Un emploi du temps plus chargé

Contrairement à leurs prédecesseurs qui assuraient 6 à 8 heures d'enseignement par semaine, les stagiaires devront travailler à temps plein dans le secondaire, c'est-à-dire 16 heures de cours, auxquels se rajoutent dans la plupart des rectorats deux heures de formation à l'université. "La première année est la plus coûteuse en termes de temps de préparation des cours", explique Patrick Rayou. "Avec le doublement des heures de cours, on peut craindre des difficultés chez certains stagiaires qui auront une capacité de récupération et de recul moindre par rapport à leurs premières expériences d'enseignement."

Là encore, l'organisation de l'emploi du temps est laissée à l'appréciation des rectorats. Dans certaines académies, les stagiaires feront leurs heures de formation chaque semaine, sur leur journée de repos hors week-end. Dans d'autres, les heures seront regroupées pour former des semaines de stages. Enfin, certains recteurs ont décidé de regrouper les heures de formation en stage de début d'année, les jeunes enseignants n'arrivant en classe qu'après les vacances de la Toussaint.

 

La suite....

1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 19:04

In Canard Enchaîné 2-09-2010

 

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