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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 18:54

baseeleve.jpg

In LibéToulouse

 

ENSEIGNEMENT. «Contre le fichage de nos enfants dés la maternelle» : le 14 décembre, des parents d’élèves de Haute-Garonne déposeront des recours devant le tribunal administratif pour s’opposer à l’enregistrement de leurs enfants dans le fichier base élève des écoles ; cette action fait suite aux précédents recours déjà déposé en mai dernier devant les tribunaux de Toulouse,  Lyon, Metz, Nîmes et Versailles.

Les plaignants dénoncent un système "hors-la loi et liberticide".  Ils s’appuient sur l’article premier de la loi Informatique et Liberté  et sur la Convention internationale des droits de l’enfant des Nations Unies.

Depuis la mise en place du fichier base élève en  2007 les six millions d’enfants inscrits dans les maternelles française sont recensés nominativement. Outre l’identité et l’activité professionnelle des parents, les informations recueillies  précisent l’âge, le lieu de naissance, l’adresse et la classe dans laquelle l’enfant est scolarisé.

«Sans tomber dans la parano, on passe par les enfants pour ficher toute la population», s'indigne  Annabelle Chaubet parent d’élève et l’une des porte-parole du Comité national de résistance au fichier base éléve (CNFBE)

Ces données sont informatisés dans la base élève de l’académie par les directeurs des écoles. Elles alimentent la base nationale identifiant élève. Techniquement,  ce répertoire peut être  interconnecté avec d’autres fichiers comme celui des évaluations des classes de CM1 et CM2 et le livret de compétence individuel en cours d’informatisation.

L’ensemble de ces données sont conservés 15 ans après la fin des études. A priori  fonctionnaires du Ministère de l’Education Nationale habilités y ont accès. En vertu de la protection judiciaire de l’enfance elles sont aussi accessibles dans certains  à ceux du ministère de l’Intérieur et de la Justice.  

 Mis en place sous prétexte d’études statistiques le recencement du ministère de l’Education nationale porterait atteinte à la vie privée individuelle et publique, estime le Comité national de résistance au fichier base élève (CNRBE). Ce comité, composé d’enseignants, de directeurs d’écoles et de parents d’élèves,  soutient les recours déposés devant les tribunaux administratifs. 

 «Ces données sont consultables par l’académie, ajoute-t-elle. En dépit des mesures de sécurisation, le nombre de personnes ayant des droits d’accès, le nombre de machines, … et les évolutions de personnel qui se produiront au fil des ans rendront une sécurité (presque) totale hors de prix. Il y a déjà eu des failles dans la sécurité de ces bases».

Les résistants au fichier base élève ont reçu le soutien des élus de la région. Toutes tendances confondues, ces derniers ont exprimé leurs vœux de le voir abandonné par l’Education Nationale. Sans effet.

Les directeurs d’école et les enseignants  qui refusent de l'alimenter risquent des sanctions administratives. Au pire le renvoi. En Haute-Garonne, vingt-deux d’entre eux ont cependant signé l’appel à la désobéissance mis en ligne sur le site du CNRBE.

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 21:56

im3.jpg

Malgré les lettres d'opposition de plus de 400 parents d'élèves déposés en juin à l'inspection académique de Paris, leur droit a été ignoré puisque les services académiques n'ont pas pris la peine de fournir la moindre réponse. En conséquence, mercredi 14 décembre, comme ailleurs en France, certains d'entre-eux vont déposer des recours devant le tribunal administratif.

 

Dans le cas particulier des écoles parisiennes, l'opacité la plus totale règne encore sur les connexions qui existent entre GEPI — le fichier municipal — et le fichier académique, BE. D'autre part, contrairement aux engagements de l'inspecteur d'académie lors de l'entrevue obtenue par le collectif le 15 juin dernier, les directions d'école, à la rentrée 2011, n'ont toujours pas été en mesure d'informer clairement les parents sur ce "triple fichage" — GEPI, BE et BNIE — qui s'opère dans la capitale dès l'inscription à l'école maternelle. La mairie de Parie ne s'est pas montrée jusqu'ici mieux disposée à clarifier la situation.

 

Le CNRBE Paris, soutenue par la FCPE Paris, appelle à

un rassemblement devant le tribunal administratif

(7, rue de Jouy, Paris 4e, métro St Paul)

à 13h.

 

Dans d'autres départements aussi les Inspecteurs d'académie ont refusé de prendre en compte le droit d'opposition des parents, droit pourtant reconnu par l'article 38 de la Loi Informatique et Libertés.

Ces recours font suite à ceux déjà déposés en mai dernier devant les tribunaux de Lyon, Metz, Nîmes, Toulouse et Versailles.

 

Car malgré l'omerta sur le sujet, le problème du fichage des enfants reste entier : manque de confidentialité, sécurisation impossible, interconnexions possibles grâce à la loi Warsmann, absence d'information fiable communiquée aux parents, déni de l’autorité parentale, banalisation de la collecte de renseignements et de leur saisie informatique par les enseignants, et surtout une atteinte à la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.

Au travers du soutien sans réserve apporté aux plaignants, le CNRBE réitère ses demandes principales :

  • les données personnelles et nominatives des élèves et de leur famille doivent rester confidentielles et ne pas sortir des établissements scolaires ;

  • le droit d'opposition des parents doit être respecté dans les faits ;

  • l'Etat doit se conformer aux recommandations du comité des droits de l'enfant des Nations Unies : « ...que seules des données anonymes soient entrées dans des bases de données et que l'utilisation des données collectées soit régulée par la loi de manière à en prévenir un usage abusif. » ( juin 2009)

Enfin, le CNRBE rappelle que l'outil informatique et les fichiers doivent être avant tout «  au service de chaque citoyen » et qu'ils ne doivent en aucun cas«  porter atteinte ni à l'identité humaine, ni aux droits de l'homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles et publiques », comme le précise l'article premier de la Loi Informatique & Libertés.
--
CNRBE Paris
http://retraitbaseeleves.wordpress.com/paris/
stopbe75(at)abasleschefs.org

Communiqué national : 

http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2011/12/12/droit-opposition-parents-ta/

12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 17:19
echec

 

 

Quel est vraiment le niveau des élèves français? A entendre le ministre lire les résultats des évaluations des élèves en CE1 et en CM2, il serait en progression. A lire les résultats internationaux, il serait plutôt en baisse…

Deux nouvelles enquêtes, l'une comparant le niveau de maîtrise de la langue entre 2003 et de 2009, l'autre entre 1997 et 2007, montrent que les lacunes des plus faibles se sont aggravées. Mais ces deux travaux attendaient dans les tiroirs du ministère de l'éducation depuis le mois de juin. C'est l'Insee qui, le 16 novembre, les a divulgués dans son Portrait social. Le jour de la parution de l'ouvrage, les statisticiens de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) ont été priés de ne pas commenter ces résultats qui ne suivaient pas la "bonne" courbe.

 

Dix jours plus tard, le cabinet de Luc Chatel publie l'une des enquêtes. La seconde qui compare le niveau des élèves entre 1997 et 2007 est toujours au fond d'un tiroir: "Ce qui s'est passé là est assez symptomatique. Nos enquêtes sont bienvenues lorsqu'elles accompagnent la communication du ministre. Sinon, elles attendent, rappelle un chercheur, sous couvert d'anonymat. Et plus encore si elles montrent une baisse de niveau."

Comme tous les travaux ne collent pas au plan communication, les informations fournies au grand public sur l'école se réduisent comme peau de chagrin. Les "Notes d'information" en sont le meilleur exemple. "J'en publiais une cinquantaine par an", se souvient Claude Thélot qui, sept ans durant, a été à la tête de cette direction et développé la place de la statistique sur le sujet. 61 sont sorties en 2001, 62 en 2003… 37 en 2008, 18 en 2009 et 19 cette année. Sur un programme de 46 prévues.

 

On attend toujours le bilan sur l'expérimentation du sport l'après-midi en vigueur dans 200 collèges (prévu initialement pour novembre). Celui sur le dispositif d'accompagnement éducatif, qui devait sortir en avril. Rien sur la mutation des profs, le niveau de lecture en 6e, la vision du collège par les parents… Rien non plus sur l'évaluation de l'assouplissement de l'affectation dans les collèges et les lycées, alors que la politique a changé en 2007.

 

"Un appel d'offres a été fait auprès de chercheurs extérieurs. On a compris que le ministère ne publierait rien sur le sujet en écoutant la présentation qui nous en a été faite, affirme un statisticien de la DEPP, sous couvert d'anonymat. Savez-vous que dans un département de banlieue parisienne, cet assouplissement a embourgeoisé l'enseignement catholique et vidé les établissements publics des catégories privilégiées?" "Ça intéresse le citoyen, une info comme celle-là", reprend un autre chercheur de la DEPP. L'information finira par sortir. Ailleurs.

 

Cela s'est passé ainsi avec la cartographie de l'obésité des enfants. Le chercheur qui travaillait pour le ministère de l'éducation a attendu. On lui a dit que son travail serait publié quand le ministre communiquerait sur la santé à l'école. Puis rien. Alors il a publié au ministère de la santé au début de l'année. Ce que n'est que le 9 décembre que la Rue de Grenelle a mis l'étude sur son site.

Certaines informations sont diffusées avec des mois de retard. Quand elles ne gênent plus. Ainsi, le bilan de la rentrée 2010 a été publié à l'été 2011, alors qu'il était prévu pour février. Il aurait peut-être été délicat de montrer que le nombre d'élèves avait augmenté, alors qu'on coupait 16 000 postes. On attend maintenant les données de la rentrée 2011…

 

Plus encore que ces non-parutions, les scientifiques de la direction statistique sont choqués par le transfert des évaluations de l'école primaire de la DEPP vers le service chargé d'appliquer la politique du ministre, la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO). C'est désormais elle qui conçoit, fait passer et corrige les évaluations des élèves de CE1 et de CM2.

 

Les parents d'élèves de la FCPE dénoncent le fait que "cette direction se retrouve juge et partie puisqu'elle contribue à évaluer ses propres politiques". On pourrait se dire que cette association est marquée à gauche, mais elle n'est pas la seule à critiquer. "Il est regrettable que le ministère préfère mettre en avant les résultats contestables des évaluations CE1 et CM2, mises en place depuis quatre ans par la DGESCO, évaluations qui ont surtout pour objectif de nourrir la communication ministérielle au détriment d'une information étayée sur une méthodologie rigoureuse", estime Jean-Claude Emin, ancien sous-directeur de la DEPP.

L'Insee n'a pas repris ces résultats dans son Portrait social. Le Haut conseil de l'éducation (HCE), dans son rapport du 14 septembre intitulé "Les indicateurs relatifs aux acquis des élèves", a jugé que "les indicateurs tirés des évaluations nationales des trois paliers du socle commun ne sont pas fiables pour des raisons de méthode". Et pourtant, le cabinet de Luc Chatel continue d'y lire une progression du niveau des élèves.

 

Aujourd'hui, la retenue de certains résultats doublée de ce transfert de compétences jette une véritable suspicion sur tous les chiffres que le ministère laisse sortir. Au point que la communauté éducative s'appuie désormais sur les résultats internationaux. PISA (OCDE) pour la langue, les maths et les sciences à 15ans; PIRLS pour la lecture en fin de primaire. Deux enquêtes qui concluent, elles, à une baisse du niveau.

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 07:46

In Café Pédagogique

 

 

Dernière semaine d’un trimestre souvent interminable, dont la borne est parfois plus proche de la moitié que du tiers de l’année… En primaire, c’est la semaine des marchés et des sapins de Noël, dans le secondaire la valse des bulletins se termine. Malheureusement, le soulier du prof reste souvent vide après la fête… Et il serait aléatoire d’espérer que la mobilisation prévue le 15 y change grand-chose à courte échéance. Quel serait donc le conte de Noël qui pourrait enchanter les vacances tant attendues ? Après tout, les profs sont-ils condamnés à ne plus croire au Père Noël ? Les temps sont-ils venus, de renoncer aux ambitions d’un monde meilleur ?

 

C’est Fondapol qui joue le père Fouettard avant les fêtes, en cherchant à populariser ses « 12 propositions pour 2012 », clairement annoncées comme nouveau Manuel pour libéraux décomplexés. Avec un propos aussi explicite que violent  : tous ceux qui ambitionnent de réduire les inégalités sont les meilleurs ennemis du peuple, qui par nature ne peut s’élever au-dessus de la fange que par volonté individuelle de sortir de sa condition, que par le sacrifice de l’effort qui transcende les destins individuels et permet la réussite des plus méritants. Caricature ? Lisez par vous–même , c’est page 23 : «  Les inégalités sociales sont une expression de la différence. À ce titre, elles sont inévitables, irréductibles, et jouent un rôle majeur dans la vie d’une société et dans son dynamisme ».

 

Au nom de ce principe, le présumé « think-thank » veut promouvoir « l’égalité des chances », parce qu’elle se contente de mettre riches et pauvres sur une même ligne de départ, avant que la lutte pour les places ne se mette en action. Avec à la clé une différenciation dès le collège : pour les enfants aux « performances insuffisantes », un enseignement réduit aux maths, français, sport et « savoir-être »… Pour les autres, des humanités entre-soi… Et pour les profs, un recours massif aux contractuels, parce qu’être fonctionnaire « désincite à la performance »…

 

Pour oser explicitement des propos aussi brutaux, ces nouveaux cyniques sont-ils persuadés qu’une partie des enseignants et des parents peuvent adhérer à leur projet, confrontés qu’ils sont aux immenses difficultés du quotidien ? En tout cas, faute d’un projet alternatif crédible qui prenne enfin au sérieux les difficultés de la démocratisation, on croirait au Père Noël en pensant que ces officines ne disposent pas des réseaux capables de mettre leurs menaces à exécution. Joyeux Noël !

 

 

11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 12:09

In Libération

 

Un ouvrage didactique sur un système d’inégalités aggravé au fil de la scolarité.

Les chiffres sont connus : le taux de chômage des 16-24 ans atteint 24%, près de trois fois plus que les 25-49 ans. Et parmi ces jeunes sans emploi, les non diplômés, issus de couches populaires et vivant dans des zones urbaines sensibles (ZUS), sont surreprésentés. Loin de l’image de «la génération sacrifiée», les auteurs de la Machine à trier estiment qu’il y a en réalité deux jeunesses en France : l’une, diplômée, avec des parents éduqués, et qui ne s’en sort pas si mal, et l’autre, sans diplôme et de milieux fragiles, qui est la grande sacrifiée des crises et l’oubliée des politiques.

Dans leur ouvrage très didactique, Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo, Olivier Galland et André Zylberberg - économistes et sociologues - affirment «vouloir battre en brèche les assertions à l’emporte-pièce». «Tous les jeunes ne sont pas logés à la même enseigne, écrivent-ils, certains s’en sortent et d’autres non, et l’écart entre ces deux jeunesses grandit inexorablement.»

 

A la base de cette injustice, selon eux, il y a le rôle exorbitant accordé au diplôme, une spécificité française, qui se renforce encore avec la crise et l’angoisse face au chômage. Utilisant les nombreuses enquêtes statistiques sur la jeunesse, ainsi que les travaux de sociologues sur les inégalités scolaires, les auteurs font une démonstration plutôt convaincante, même si certains regretteront qu’ils minorent les dimensions sociales. Ils décrivent une situation cruelle et à bien des égards désespérante : la France, selon eux, divise sa jeunesse à chaque étape - à l’école d’abord, puis dans le choix des formations et lors de l’insertion professionnelle -, et elle ne donne pas leur chance à tous.

 

Le système scolaire, «au cœur de la machine à trier», figure comme le grand accusé. «L’école française, écrivent-ils, accueille tout le monde, mais sépare sans discontinuer l’élite du plus grand nombre qu’elle est incapable de faire progresser.» Ils citent les résultats, sévères pour le pays, de la dernière enquête Pisa (portant sur le niveau des jeunes de 15 ans) de l’OCDE. Entre 2000 et 2009, la proportion des élèves les plus faibles en compréhension de l’écrit a augmenté de 15% à 20%. A l’opposé, celle des plus forts n’a guère bougé - passant de 8,5% à 9,6%. En plus, l’écart de niveaux entre les deux extrêmes s’est creusé. Pire, toujours selon Pisa, «en France, plus qu’ailleurs, le milieu familial explique les performances des élèves».

 

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 12:04

 

François Cocq, secrétaire national à l'Education du Parti de Gauche
Francis Daspe, secrétaire général de l'Agaureps-Prométhée (Association pour la Gauche républicaine et sociale – Prométhée)

 

 

C03-23Le 15 novembre dernier, Luc Chatel présentait le projet gouvernemental de réforme de la notation des enseignants qu'il souhaite boucler avant fin décembre. L'autonomie qui met en concurrence les établissements, les personnels et les élèves trouvait là une nouvelle déclinaison. Après le recrutement des enseignants par le chef d'établissement, leur évaluation !

Luc « Moody's » Chatel instrumentalise en effet l'évaluation des enseignants pour mettre à mal l'école de la République comme les agences de notation entraînent volontairement dans leur sillage les spéculateurs et tous ceux qui veulent se repaître sur le dos des peuples.

C'est à croire que les libéraux ne tiennent compte des leçons du passé qu'à leur manière. A l'image des émigrés rentrant d'exil à la Restauration, ils n'ont rien appris ni rien oublié.

Forte mobilisation contre le décret Robien

Il y a cinq ans, dans un contexte similaire, ils avaient déjà tenté de détruire au Kärcher les statuts des enseignants. Un décret du ministre de l'Education nationale de l'époque, Gilles de Robien, se proposait d'abroger purement et simplement les décrets de 1950 qui servaient de statuts pour les enseignants. L'émotion avait été vive, la mobilisation vigoureuse de la part des personnels. Elle avait conduit le candidat Sarkozy à promettre d'abroger le décret de Robien une fois élu. Promesse pour une fois tenue, mais avec une sincérité douteuse.

Car les quatre années suivantes se soldèrent par de multiples tentatives de réintroduire par la fenêtre ce que la mobilisation enseignante avait réussi à expulser par la porte. Les libéraux ne se résignent décidément pas à cette cuisante défaite et préparent leur revanche.

Un démantèlement du statut des enseignants

La preuve encore aujourd'hui avec les nouvelles modalités d'évaluation des enseignants. Outre le tropisme d'une gestion managériale érigée en dogme de la « bonne gouvernance », c'est bien le démantèlement des statuts qui est visé.

Car les libéraux savent bien qu'ils touchent ainsi au cœur de ce qui charpente encore l'édifice de l'école de la République. Loin d'un quelconque corporatisme, les statuts préservent le cadre national de l'éducation et atténuent tant bien que mal la dérive vers une école à deux vitesses. Ils sont ainsi le paravent indispensable pour mettre en œuvre une politique éducative qui vise la réussite de toutes et tous et non la promotion de quelques uns.

Ce sont eux qui garantissent l'intérêt général par la mise à distance salutaire des intérêts privés et des ingérences clientélistes de notables locaux. Seuls les statuts offrent les conditions nécessaires à la neutralité des professeurs en capacité d'exercer en toute sérénité leur métier à l'abri de toute forme de pression et d'arbitraire.

Les statuts sont également un bouclier pour le bien commun car ils définissent un emploi sur la continuité et le service et non pas sur le rendement, le profit et la compétition. En cela, ils servent de point d'appui pour les luttes de l'ensemble des salariés, du privé comme du public.

Enfin, les statuts contribuent à lutter contre une précarité qui, contrairement au discours ambiant, fait des ravages dans l'éducation nationale avec plus de 20 000 contractuels et vacataires.

L'instauration d'une école à deux vitesses

N'en doutons pas : la liquidation des statuts sonnerait le glas de bien des ambitions de l'école républicaine. Définis nationalement, ils constituent un des seuls freins à l'autonomie totale des établissements, fin libérale promise au service public d'éducation par les marchands du temple de tous horizons.

Autonomie et casse des statuts sont bien les deux faces d'une même pièce qui vise à instaurer une école à deux vitesses où les contenants et les contenus proposés dépendraient à nouveau du fait que l'on soit plus ou moins bien né, plus ou moins au bon endroit. L'autonomie et la casse des statuts ayant fait leur œuvre, les marchands auraient beau jeu d'être invités à venir se goinfrer sur les restes du service public d'éducatif.

Car n'oublions pas qu'une violente remise en cause des statuts est toujours à la fois un prélude et un aboutissement à des privatisations : les exemples de La Poste ou de France Télécom en attestent. Les politiques managériales cyniques constatées chez l'un comme chez l'autre font craindre le pire. Pour le personnel bien sûr, livré à une loi de la jungle inconciliable avec l'intérêt général.

La recherche du chiffre plutôt que de la réussite

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 08:16

In Mammouth déchaîné

 

 

Après bientôt un an d'une active campagne contre "la théorie du genre" (campagne surtout soutenue par les associations familiales catholiques), l'extrême droite catho fait circuler sur internet une pétition réclamant la démission de Luc Chatel. Elle n’a d’ailleurs pas hésité à l’adresser au Mammouth (nb Sauvons l'Ecole aussi !) (ainsi que curieusment à un certain nombre de mouvements comme le MRPA, SUD education, abasleschefs, Bigbrotherawards... ) et c’est fait recevoir en beauté.

 


Le site mis en place pour cette pétition (aux USA) ne recule pas devant les procédés douteux: sont ainsi mis au pilori les sataniques rédacteurs des programmes du ministère qui ont eu le culot de rédiger des programmes parfaitement "conformes, selon Luc Chatel, à l’état actuel des connaissances scientifiques", programmes où d'ailleurs "la théorie du genre n'apparaît [...] pas".

 

C'en est trop! Nos agités de la calotte veulent donc non seulement punir le ministre, mais aussi  les "rédacteurs" qui auraient selon eux ourdi un sombre complot  avec les éditeurs en les réunissant secrètement avant la version finale du bulletin officiel du 30/09/2010...


Si le site ne fait pas apparaître les noms des pétitionnaires et leur garantit qu'ils pourront rester anonymes (curieuse pétition...), il n'hésite pas en revanche à afficher celui des "rédacteurs noirs", quelques professeurs, universitaires, inspecteurs généraux et IPR... avec photos en prime  !

 

et toujours plus !

9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 19:17

In Café Pédagogique

 

 

 

Le prêt à penser de droite vient de glisser à l'extrême droite. Fondapol, un thinktank qui inspire l'UMP, propose de créer deux systèmes éducatifs, celui des gueux et celui des gens bien. Et à l'intérieur des systèmes de rétablir la saine hiérarchie qui fait des professeurs les garde chiourmes d'un côté, les valets de l'autre, de l'ordre bourgeois. Il fallait oser. Ils l'ont fait. Et cela va peser lourd sur la campagne électorale.

 

La France des Bantoustans. Quand nous regardons Nicolas et Mamed, vous, moi, nous croyons bêtement qu'ils ont des droits égaux. Fondapol ne le pense pas. Pour Fondapol, "de nouvelles formes d'hétérogénéité sociale rendent désormais impossible la distribution d'un même savoir à tous". Cette "proposition n°1"  fonde tout le programme de Fondapol. Elle affirme que les pauvres sont inéducables. La vision qu'elle donne du pays c'est celle d'un pays composé de barbares et de citoyens, la coupure entre les uns et les autres étant sociale. Cette vision va plus loin que celle de la IIIème République avec ses deux systèmes éducatifs, celui des pauvres et celui des riches, en ce sens où elle affirme l'inéducabilité des pauvres là où la République prônait leur élévation. C'est une France des Bantoustans que propose Fondapol.

 

Deux écoles pour deux pays. Fondapol propose donc la création de deux systèmes éducatifs. D'un côté "l'école fondamentale", comprenez celle où l'on tente de transmettre le minimum de maths, français, EPS et d'obéissance dont les enfants de pauvres ont besoin pour rester pauvres. De l'autre la vraie école où Fondapol instaure la sélection permanente et où règne le principe d'autorité incarné par des chefs d'établissement tout puissants. La première s'arrête en 3ème pour les meilleurs.

 

Les professeurs sont des idiots. Où se situent les professeurs dans cette vision d'apartheid social ? Pas très haut si on en juge la proposition qui prévoit le doublement de leur salaire. Parce que Fondapol propose aussi que "les enseignants doivent être dans l'établissement de façon continue toute la semaine". Mathématiquement "l'impact budgétaire sera neutre grâce à l'augmentation du nombre d'heures de présence devant les élèves". Et oui si le certifié ou le PE fait 38 ou 40 heures de cours par semaine on peut généreusement lui doubler son salaire. C'est une nouvelle application du "travailler plus pour gagner plus"...

 

Quelles conséquences ? On ne sait à l'heure actuelle pas ce que sera le programme du candidat Sarkozy. Ce que signifient les "propositions" de Fondapol c'est que la pensée de droite a rompu les amarres qui l'enchaînaient aux principes républicains. Fondapol prêche la guerre sociale. Ca promet une campagne violente que Fondapol reste l'inspiratrice du candidat de droite ou qu'elle devienne son repoussoir.

 

Les propositions de Fondapol

9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 19:13

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In Libération

 

Par PHILIPPE MEIRIEU Professeur à l’université Lumière-Lyon II, vice-président de la région Rhône-Alpes (EE-LV) délégué à la formation tout au long de la vie

 

Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants «à risque» et «à haut risque» en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation.

 

Longtemps, la métaphore médicale a joué un rôle critique en éducation. En 1967, les enfants de Barbiana écrivaient dans leur «Lettre à une maîtresse d’école» que «l’école se comport[ait] comme un hôpital qui soignerait les bien portants et exclurait les malades». Le caractère subversif de la formule s’est émoussé : avec la gestion libérale du système de santé, quand le management l’emporte sur le soin et que le «pilotage par les résultats» permet tout naturellement d’arroser là où c’est déjà mouillé, la médecine n’a plus rien à envier à l’école ! Mais, simultanément, le modèle médical s’est durci, se repliant sur le couple «diagnostic-remède», au détriment de la prévention, de la prise en compte des environnements et du travail en partenariat.

 

A l’école, ce modèle s’est rapidement banalisé : il ne s’agit plus de créer un milieu équilibré et structurant, de provoquer des rencontres fécondes, de stimuler l’attention et de mobiliser l’intelligence… On investit l’essentiel de notre énergie à repérer les dysfonctionnements et à intervenir au plus tôt par la médication spécialisée. C’est ainsi que l’on rabat la notion de «difficulté» (nécessairement issue d’une combinaison de facteurs) sur la notion de «trouble» (évidemment physiologique), que l’on finit par tenir pour quantité négligeable les problèmes sociaux et même par ignorer l’action pédagogique. On en revient finalement à la vieille conception de l’homme-machine : réparer les pannes individuelles plutôt que de créer les conditions du développement collectif. Avec la bénédiction des neurosciences qui apportent - et c’est bien normal - les connaissances qu’elles ont élaborées, en les transformant - et c’est beaucoup moins normal - en système d’interprétation des réalités scolaires.

 

Mais la médicalisation des difficultés scolaires pourrait voir ses effets pervers limités, voire être utilisée de manière bénéfique dans des cas spécifiques, si elle n’était enrôlée dans un processus à l’œuvre aujourd’hui à grande échelle : la classe est en train de devenir progressivement un lieu où l’on passe son temps à évaluer les élèves pour savoir s’ils ne seraient pas mieux ailleurs. On détecte et on dérive partout, renvoyant les élèves toujours plus loin : de la classe vers l’aide personnalisée, puis vers l’étude dirigée, le soutien scolaire, les cours particuliers, le psychologue et l’orthophoniste, les filières dédiées et les établissements spécialisés, Internet et les camps de vacances-études… L’école n’est plus qu’une gigantesque centrifugeuse construite autour d’un lieu vide - la classe - qui n’intéresse plus personne. Elle tourne sur elle-même en renvoyant les élèves de plus en plus loin, en même temps qu’elle creuse, en son sein, une véritable dépression scolaire. Pas étonnant, alors, que l’on sacrifie la formation des enseignants. Plus besoin de pédagogie ! Il suffit d’évaluer, de détecter, de dériver de plus en plus d’élèves, de plus en plus vite, de plus en plus tôt. Et ce mouvement prend une telle ampleur qu’il annihile toutes les velléités bienveillantes qui pourraient encore faire, ici ou là, d’une intervention spécifique une aide déterminante. La centrifugeuse tourne trop vite !

 

La suite...
9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 19:06

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In Médiapart

 

Quelques jours après la décision du Conseil d'Etat d'annuler une partie de l'arrêté du 12 mai 2010 relatif à la formation des enseignants –au motif que le ministre ne pouvait décider seul en la matière–, le rapport que vient de publier la mission parlementaire présidée par le député UMP Jacques Grosperrin est venu cette semaine apporter un ultime coup de grâce à la masterisation. Cette réforme qui instaure le recrutement des enseignants au niveau master (bac + 5), et supprime la première année de formation en alternance, devait pourtant être l’une des grandes réformes de l'éducation du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Elle devait, par l'élévation du niveau de recrutement, et la refonte complète de la formation, consacrer une revalorisation du métier d'enseignant et une plus grande professionnalisation.

 

A peine un an et demi après son entrée en vigueur, non seulement ces objectifs n'ont pas été atteints mais… tout est à recommencer, estime sans ambiguïté le rapport Grosperrin. Après avoir entendu 92 experts, le bilan que fait la mission de la réforme est sans appel. Mal ficelée sur la forme, comme vient de le rappeler le Conseil d'Etat, qui relève rien de moins qu'un «abus de pouvoir» de la part du ministre, cette réforme a été sur le fond un gigantesque gâchis, constate le rapport. Outre un processus d'entrée dans le métier des enseignants stagiaires «improvisé, boiteux et un peu hasardeux», ceux-ci étant jetés sans formation pratique devant leurs classes, le rapport rappelle aussi tous les autres ratés d'une réforme avant tout menée pour des questions budgétaires. Et démonte le scénario avancé par le ministère de difficultés passagères liées à une année de transition.

 

En supprimant l'année de formation en alternance des nouveaux enseignants, Bercy aura fait l'économie de quelque 16.000 postes en 2010, dégageant selon le rapport une économie de 204 millions d’euros. «Toutefois, c’est précisément parce qu’elle a été amorcée – aussi – pour des raisons budgétaires, que la mastérisation aurait dû, s’agissant des deux volets essentiels que sont le contenu de la formation et son articulation avec le concours, conduire à des choix irréprochables. Cela n’a malheureusement pas été le cas», écrit la mission.

«Une professionnalisation qui reste à démontrer»

Revenant sur la genèse de la réforme, le discours de Nicolas Sarkozy du 2 juin 2008, le rapport Grosperrin rappelle la précipitation avec laquelle ont été mises en place les nouvelles formations. Il souligne combien l'improvisation manifeste dans ce dossier a provoqué d'importantes tensions dans les universités désormais en charge des masters «Enseignement et formation». Ainsi, si la mise en place de ces formations a constitué «un véritable exploit», «il n’est pas sûr que (la formation) y ait gagné en légitimité et crédibilité», déplore le rapport. Le «dialogue de sourds» qui s'est rapidement instauré, à ce sujet, entre la rue de Grenelle et le ministère de l'enseignement supérieur a ainsi débouché sur des choix contradictoires, comme le montre le maintien d’un concours déconnecté du nouveau modèle de formation.

En fin de compte, la masterisation a abouti à créer une offre de diplôme sans aucun cadrage national, note poliment le rapport qui sous-entend que ces nouveaux masters ont été construits de bric et de broc. Pire, la «professionnalisation de la formation... reste à démontrer». Un constat d'autant plus cruel que c'était l'objectif officiel de la réforme. Alors que la formation professionnelle via des stages d'observation et en responsabilité devait devenir majoritaire en deuxième année de master, ce mode d'apprentissage du métier n'aura en réalité été égal, au maximum, qu'à six semaines de stage, et encore seulement en deuxième année de master.

Habituellement si friand de chiffres, le ministère de l'Education nationale se révèle d'ailleurs «incapable» de donner le nombre «d’étudiants en stage d’observation et de pratique accompagnée, ces derniers n’étant ni gérés ni payés par ses soins». Mais selon les différentes personnes auditionnées, bien peu d'étudiants ont réellement effectué ces stages, faute de propositions, mais souvent aussi parce qu'à quelques mois du concours leur priorité était ailleurs.

  

 

 

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