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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 17:58

In blog Mathieu Lépine

        

Le 31 janvier dernier, les personnels de la fonction publique étaient en grève. Parmi nos revendications figurait notamment la question des salaires et de la précarité. Quelques jours plus tard, la ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu, annonçait cependant le gel du point d’indice salarial des fonctionnaires, tandis que Vincent Peillon excluait de son coté toute augmentation des salaires dans l’Education nationale. Dimanche dernier, il préconisait de raccourcir les vacances scolaires de deux semaines, avertissant ainsi les enseignants : pour gagner plus, il faudra travailler plus. Ironie de l’histoire, il y a un an jour pour jour, Nicolas Sarkozy annonçait que pour lutter contre « la paupérisation des enseignants », la seule solution était de les faire travailler « plus longtemps en les payant davantage »…

 

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Les enseignants : des privilégiés, trop payés ?

 

Jeune enseignant, j’entends malheureusement souvent dire autour de moi, que « les profs n’ont pas à se plaindre ». Ils sont « très bien payés », « indéboulonnables », « toujours en vacances », « ne travaillent que quelques heures par semaines »… Certaines personnes vont mêmes jusqu’à me dire qu’il faudrait supprimer le statut des fonctionnaires, ou encore que comme tous les enseignants, je vis en dehors des réalités du monde du travail.

 

Certes, bien des français vivent aujourd’hui des heures difficiles. Chômage, précarité, salaires, conditions de travail, les motifs de mécontentent ne manquent pas et sont amplement justifiés. Cependant, parce que j’ai un emploi stable (ce qui n’est en réalité pas tout à fait le cas puisque je suis TZR) et que je gagne un salaire supérieur au SMIC, je devrais fermer ma gueule ?

 

La hausse des salaires et la lutte contre la précarité ne doivent pas opposer les salariés entre eux. Ou alors nous avons perdu d’avance et le nivellement par le bas à de beaux jours devant lui… C’est la logique du travailler plus pour gagner plus qui doit être combattue, dans le secteur public comme dans le secteur privé.

Pour devenir professeur d’histoire-géographie, j’ai obtenu un master (Bac +5) et passé le concours de l’enseignement du seconde degré (CAPES). A mon entrée dans le métier l’an dernier, mon salaire était de 1.660 euros nets, soit l’équivalent du salaire médian en France (1.675 euros selon l’INSEE) ou d’un SMIC et demi.

Dans les années 70, le salaire de départ d’un enseignant était deux fois supérieur à celui du salaire minimum. L’élévation du niveau de recrutement ou encore la dégradation des conditions de travail (notamment des les établissements en zone d’éducation prioritaire comme celui dans lequel j’enseigne) ne se sont donc pas accompagnées d’une croissance significative du pouvoir d’achat pour les enseignants.

D’après l’OCDE, un professeur débutant en France gagne environ 10% de moins que la moyenne des pays développés. Loin de moi l’idée de me plaindre, mais je refuse que l’on salisse ma fonction, que l’on me colle l’étiquette de privilégié sur le front et que l’on se permette de juger sans cesse mon travail.

 

Pour gagner plus, il faudra travailler plus

 

Les enseignants ont compris depuis longtemps qu’ils n’ont rien à attendre de Vincent Peillon concernant la revalorisation salariale. Celui-ci ne manque cependant pas de cynisme en venant leur proposer de travailler deux semaines de plus.

En effet, les deux mois de vacances d’été sont des congés sans solde. En supprimer deux semaines entrainerait donc automatiquement les enseignants à travailler plus et donc, comme on peut l’imaginer, à gagner plus (un demi-salaire). Nous ne sommes cependant pas à l’abri, en cette période de réduction des dépenses publiques, que l’on vienne nous proposer de travailler plus sans aucune contrepartie financière…

En décembre dernier, le ministre de l’Education nationale déclarait sur le plateau de la matinale de France Inter, « si vous prenez le modèle allemand, les professeurs sont payés 20% de plus qu’en France, mais ils ont 25 heures de cours ». Pourquoi donc avoir participer à faire perdre l’Elysée et la majorité parlementaire à l’UMP, si c’est pour aujourd’hui se retrouver avec des ministres « socialistes » qui reprennent les mêmes discours ?

François Hollande avait promis le changement. Cependant avec ses 60 000 créations de postes, il ne se donne absolument pas les moyens de lutter contre cinq années de baisse continue des effectifs (-80 000). Dans bon nombre d’établissements des postes ne sont pas pourvus (voir la situation en Seine-Saint-Denis). Pour combler les manques, on impose des heures supplémentaires aux enseignants. Là encore c’est la logique néfaste du « travailler plus pour gagner plus » qui prime. Plutôt des heures supplémentaires que des créations de postes…

La question des rythmes scolaires est cruciale, j’en conviens. En tant que professeur principal d’une classe de cinquième, je suis parfois effaré par l’emploi du temps de mes élèves. Cependant les conditions doivent être réunis pour qu’une réforme efficace et profitable à tous (élèves, enseignants, parents…) soit mise en place. Sans réels moyens humains et financiers, les mesures gouvernementales ne feront que s’empiler les unes sur les autres, sans qu’un véritablement changement ne soit apporté…

La précarité existe dans l’Education nationale

Vincent Peillon entant lutter contre la crise des vocations. Cependant les paroles sans les actes ne sont que des incantations. Lorsque l’on se penche par exemple sur le sort réservé aux enseignants non titulaires, il apparait très difficile de voir comment le ministre entend convaincre de jeunes étudiants de se lancer dans le métier. En effet, dans de nombreuses disciplines ou régions, le recours aux contractuels et vacataires est devenu récurant.

Par la précarité de leur contrat de travail (CDD…), de leur salaire (les vacataires sont par exemple rémunérés à l’heure effective) ou encore de leur situation (affection sur plusieurs établissements…), ces personnels exécutant une mission de service public se retrouvent dans une constante instabilité. Ils seraient aujourd’hui, d’après le ministère de l’Education nationale, plus de 21 000 contractuels et 1000 vacataires.

Pourtant, les précaires de l’éducation remplissent les mêmes missions que les enseignants titulaires, font face aux mêmes élèves, aux mêmes difficultés, mais doivent en plus se confronter à la précarité de l’emploi. Ils subissent et sont contraints d’être envoyés d’établissements en établissements sans aucune perspective d’avenir.

Comment accepter cette situation ? Comment accepter la non rémunération des heures de conseil de classe ou de conseil pédagogique pour les vacataires ? Comment accepter la non rémunération des contractuels durant les deux mois de l’été ?…

Malheureusement, avec la mise en place des emplois d’avenir professeur, des contrats de droit privé dans le service public, le gouvernement entretient la précarité dans l’Education nationale.

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