Ce mardi, Mondane, Joanne et Corinne, délégués des parents d'élèves de l'école primaire grenobloise Jean Jaurès, seront dans la rue pour manifester contre la réforme des rythmes scolaires. Plus précisément, pour protester contre l'application du projet dans la capitale des Alpes.
Fondamentalement, ces trois représentantes des parents d'élèves ne sont pas opposées à la rénovation du temps scolaire engagée par le ministre de l'Education Vincent Peillon. Au contraire, elles estiment même qu'elle est indispendable. Mais comme d'autres familles, elles déplorent la précipitation avec laquelle le projet a été amorcé et redoutent une transposition bâclée à l'échelle locale.
Le bien de l'enfant, le respect de son rythme, on n'y croit pas trop!
"Nous sommes pour cette refonte de l'école à condition qu'il y ait un bénéfice pour l'enfant", met en garde Corinne. Le souci, poursuit-elle, c'est qu'à l'échelle locale, il n'y a pas eu de concertation. "On ne nous a pas mis autour d'une table pour construire quelque chose qui tienne la route et où les besoins de l'enfant soient vraiment pris en compte."
Le dilemme de l'allongement de la pause méridienne
Le constat des trois femmes, qui peaufinent leur banderole pour le cortège, est sans appel: en l'état, la solution retenue pour l'établissement scolaire n'est pas viable. A en croire la réunion d'information - "et non de concertation", notent les mères de famille - qui s'est tenue le 24 janvier dernier, cette refonte consisterait à faire classe le mercredi matin (la semaine de quatre jours et demi) et à allonger la pause méridienne à 2h45 par jour.
"Trois quart d'heure de plus entre midi et deux, s'il n'y a aucune activité en plus pour canaliser les enfants, ça ne va pas changer le problème, estime Joanne. Les élèves retourneront en cours à 14h15 dans le même état qu'à 13h30, c'est-à-dire surexcités et peu enclins à apprendre dans le calme. Le bien de l'enfant, le respect de son rythme, on n'y croit pas trop!"
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