Un groupe de militants socialistes, souvent actifs ces dernières années dans sa Commission recherche, a décidé de rendre publique sa "déception" devant la politique conduite par Geneviève Fioraso .
Auto-baptisé "Collectif Langevin" - du nom du physicien progressiste mais surtout auteur du plan Langevin-Wallon pour l'éducation nationale à la Libération du pays en 1945 - ce groupe dont Frédéric Sawicki, Professeur de sciences politiques à l'Université Paris-I, Panthéon-Sorbonne, est le porte-parole, fait circuler dans la commission recherche du PS un texte très critique vis à vis du gouvernement. J'ai reçu ce texte, que je publie ci-dessous comme une tribune, dans son intégralité.
Cette initiative confirme qu'un clivage persiste à gauche, entre les universitaires et scientifiques qui se sont mobilisés durant les années Sarkozy contre les réformes de droite et l'orientation choisie par le gouvernement de François Hollande. Ce désaccord n'est pas une surprise pour des militants syndicalistes ou du Front de Gauche. Le vote de la loi devrait donner lieu à de nouvelles tentatives de mobilisation de leur part, comme cet appel ( FSU (Snesup, SNCS, SNASUB, SNEP, SNETAP), CGT (SNTRS, CGT INRA, FERC Sup), SNPREES-FO, Solidaires (Sud Recherche EPST, Sud Education, Solidaires Etudiant-e-s), SLR, SLU. Collectif Aquitain des Contractuels de la Recherche, Collectif contre la précarité Pouchet/CNRS, Collectif des précaires de Montpellier, Collectif de précaires du Centre INRA de Versailles, Collectif des non titulaires de la recherche toulousaine) à des actions (préavis de grève, A-G et manifestations) du 14 au 22 mai lors du débat parlementaire.
Il subsistait un doute sur l'attitude des militants socialistes. Lors de la campagne présidentielle, Vincent Peillon avait réalisé l'union sacrée dans son équipe, où Geneviève Fioraso avait retrouvé les organisateurs de la contestation, comme Isabelle This Saint-Jean, aujourd'hui vice-présidente de la Region Île de France, chargée de la recherche. D'autres figures du mouvement de l'années 2009, comme Bertrand Monthubert devenu Président de l'Université Sabatier à Toulouse, demeurent discrets quant à leur appréciation de la politique gouvernementale, mais la logique de leurs positions antérieures devraient les conduire à la critiquer. Sortiront-ils de leur silence ? Le débat parlementaire sur la loi Fioraso permettra t-il les inflexions appelées par ce texte ? C'est très peu probable en l'absence de mouvement de contestation dans les universités et les laboratoires, mouvement que, malgré leurs appels, syndicats et associations (SLR, SLU) n'ont pas encore réussi à déclencher.
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