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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 21:37
In Horizons et débats

par Alfred Burger, chercheur en éducation, Zurich



Des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté la dernière semaine d’octobre à Vienne et dans d’autres villes contre la réforme de Bologne. L’objet de ces manifestations était notamment l’introduction de frais d’inscription et d’un numerus clausus ainsi que la suppression de postes d’enseignants. Les manifestants demandaient le retrait des filières bachelor (licence) et master (maîtrise) et la réintroduction de cursus à caractère plus scientifique. Ailleurs en Europe également, l’insatisfaction augmente: les professeurs d’université se plaignent d’un énorme surcroît de travail, d’un manque de temps à consacrer aux étudiants et d’un excès de bureaucratie.

Les promesses et la réalité

La Déclaration de Bologne du 19 mai 1999 était assortie de grandes promesses. On prétendait qu’elle permettrait une plus grande perméabilité des universités et des cursus, une plus grande mobilité des étudiants et qu’elle favoriserait les échanges scientifiques entre les universités européennes. Pour augmenter la compétitivité des établissements et les chances des diplômés sur le marché de l’emploi, on imposa à toutes les universités un système de diplômes unique à trois niveaux (LMD: licence, maîtrise, doctorat) et de crédits (ECTS: European Credit Transfer System/Système européen de transfert et d’accumulation de crédits) transférables d’une université à l’autre qui devaient apporter la transparence, l’efficacité, la mobilité, la flexibilité et la compétitivité.
Cette réforme a complètement bouleversé les divers systèmes européens qui avaient évolué au cours des siècles et les a alignés sur le système américain, entreprise qui aurait dû rencontrer de nombreux obstacles en raison de l’histoire des structures universitaires en Europe. Mais ce ne fut pas le cas. Le système de Bologne a été mis en application au cours des dix dernières années sans débat démocratique, sans légitimité juridique et contre l’avis de la plupart des professeurs. Les promesses n’ont guère été tenues, elles se sont révélées être, comme c’est toujours le cas, des paroles en l’air destinées à dissimuler une stratégie prévue de longue date. Il en est résulté un désert universitaire standardisé et imposé d’en haut typique de l’économie dirigée.
Comment cela a-t-il été possible?

Stratégies classiques

Dès le début des années 1950, on a cherché à aligner les universités allemandes sur les américaines mais des mouvements de gauche ont réussi à empêcher cela dans les années qui ont suivi. 30 ans après, face à l’apparente réussite de l’économie américaine, l’opinion européenne était très bien disposée.1 A l’époque, peu de personnes savaient que ces «succès» reposaient sur une montagne de dettes et ne représentaient pas une véritable réussite économique. Aussi nombreux furent ceux qui jugèrent le moment venu de lancer une réforme: représentants néolibéraux de l’OMC et de la Banque mondiale, multinationales, administrateurs d’universités qui louchaient depuis longtemps vers le modèle américain (notamment Helga Novotny, ancien professeur d’économie à l’EPFZ et vice-présidente du Conseil européen de la recherche). Le capitalisme européen fondé sur les théories de Milton Friedmann conquérait le monde entier avec des slogans tels que globalisation, dérégulation, privatisations, efficacité accrue, etc. et abandonnait de plus en plus les structures de l’économie sociale de marché en Allemagne et dans d’autres Etats européens. Quasiment tous les partis européens, et notamment la gauche, montèrent avec enthousiasme dans le train de la globalisation.
«L’époque est favorable à une telle réforme: tout d’abord, l’examen des structures, des contenus et des procédures en vue d’une efficacité, d’une souplesse accrues et d’un allègement est une tendance que l’on observe dans le monde entier […] Deuxièmement, d’ici à 2005, environ 50% des actuels professeurs d’université […] partiront à la retraite. C’est l’occasion de mettre en place, dans un esprit de compétition et avec un personnel en grande partie renouvelé, de nouvelles struc­tures plus internationales»2, écrivait le ministre allemand de l’éducation de l’époque Jürgen Rüttgers qui a pris une part active aux travaux de la réforme de Bologne.
Cette réforme fut précédée, selon le schéma classique, d’une campagne de dénigrement dirigée contre les anciennes structures. En utilisant des termes comme «sclérose», «corps enseignant dépassé», on préparait le terrain pour une réforme profonde des universités européennes. Sachant que dans les différents Etats européens des systèmes scolaires très différents avaient été développés au cours des siècles, on procéda différemment dans chaque pays. En Allemagne, par exemple, on se référa au modèle hollandais. Il n’était certes guère différent du modèle anglo-saxon mais on savait que les Allemands n’auraient pas été favorables au système élitiste américain.

Que cache le système de Bologne?

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