L’auto satisfaction dont fait preuve Luc Châtel, dans l’interview publiée dans un quotidien lundi 4 avril, est hallucinante alors que l’Education Nationale subit une véritable casse organisée.
Suppression de postes, précarisation du corps enseignant, non remplacement des professeurs absents, surcharge des classes : voilà la réalité de notre système éducatif.
Depuis 2007, 66000 postes de professeurs ont été supprimés alors que la France possède le taux d’encadrement en primaire le plus faible des pays de l’OCDE et qu’elle chute inexorablement dans les enquêtes internationales (PISA), qui révèlent que la proportion des élèves qui ont de très graves difficultés de lecture et en mathématique augmente.
Le manque de moyens et d’effectifs conduit inévitablement à l’impossibilité pour l’Education Nationale de pallier l’absence des professeurs. Ainsi, sur dix jours d'absence d'un enseignant titulaire, seuls six sont réellement remplacés.
Envisager de recruter des étudiants, des retraités ou au Pôle emploi pour assurer ces remplacements révèle l’irresponsabilité et le mépris du gouvernement. Enseigner est un métier et nécessite une formation digne de ce nom afin de pouvoir transmettre les connaissances indispensables à l’épanouissement de chaque enfant.
Le Parti socialiste appelle à un moratoire sur les suppressions de postes. Il demande une réévaluation des missions et du statut des professeurs remplaçants de l’éducation nationale (TZR), et souhaite le remplacement des professeurs absents par des professeurs formés et en activité.
Comme le montre la place de l’éducation dans le projet du Parti socialiste, nous faisons, pour notre part, le pari de l’Ecole, le pari de l’avenir.
Bruno Julliard
Secrétaire national du PS à l’Education
le 4 avril 2011