In sciences2
Dans l’amphi Richelieu de la Sorbonne, ce midi, le ton était à la gravité. A la détermination. Si l’on a longuement discuté de la manière dont il fallait rédiger un «Rappel de la Sorbonne» intitulé «Pourquoi nous ne cèderons pas» l’assemblée d’enseignants-chercheurs de Paris-1, Paris-3 et Paris-4, menée par l’historien François Faronda, n’a pas tremblé ni lambiné au moment décisif. La grève a été reconduite, massivement, sous les applaudissements. Manifestement, ni Valérie Pécresse ni Xavier Darcos ne sont parvenus à entamer cette froide volonté. Pourtant, ils s’y sont mis le 2 février...
Introduit dans une Sorbonne toujours en quasi état de siège, avec fouille à l’entrée, grâce à la complicité d'une historienne, j'assiste à l’intégralité de cette réunion (lire ci dessous). Puis à une opération hautement symbolique pour des universitaires excédés par la gestion des lieux, autoritaire et humiliante, à laquelle se livre le Rectorat de Paris. Emmenés par Pierre Fröhlich (Paris-1), plusieurs centaines de personnes, enseignants et étudiants, occupent une aile de la Sorbonne, en particulier la salle Marc Bloch, chère aux historiens. Outre leur contribution au conflit, il s’agit de lancer un combat de longue haleine pour «expulser le Rectorat de la Sorbonne et la rendre aux universitaires», explique t-il.
L’Assemblée commence par un calme exposé de l’historien Eric Vallet sur la lettre de Xavier Darcos aux organisations syndicales. «C’est dans le point 8 que se dévoile la perfidie du ministre», explique t-il. Les détails techniques de la nouvelle version de la «mastérisation» - la réforme de la formation et du concours de recrutement des professeurs - demeurent mystérieux pour le non initié. Mais la conclusion de l’historien est simplissime à comprendre : «nous ne pouvons l’accepter, nous demandons le retrait total de cette réforme.» Approbation massive et bruyante de la salle, qui, elle, n’a pas besoin de traducteur pour élucider la prose du ministre, la formation des enseignants, c’est son métier.
La suite de la discussion sera sur le même ton. En voici quelques extraits significatifs :
La suite...