In Café Pédagogique
"Il est en effet évident que certaines notions évaluées par des items, en français comme en mathématiques, ne peuvent être maîtrisées actuellement, alors qu’il reste encore cinq mois d’enseignement pour les approfondir. Dans ce contexte, nous demandons au ministre de l’Education nationale de ne pas imposer la passation systématique de tous les items du protocole d’évaluation". Le SIEN, syndicat d'inspecteurs prend à son tour position pour une "adaptation" de l'évaluation de CM2. "Afin de prendre en compte les caractéristiques particulières de chaque école, il serait cohérent de laisser à l’enseignant le choix des items à ne pas traiter".
La découverte des épreuves pousse de nombreux enseignants à les refuser. "Les jeunes collègues sont particulièrement abasourdis... Tiraillés entre obéissance aveugle et respect des valeurs, des enfants et de leurs parents. Quel autre métier évalue un travail qui n'a pas encore été réalisé ?" s'interroge un enseignant savoyard. " Considérant qu’évaluer des élèves ainsi, sans prendre en compte la moindre réussite, sur des notions pour beaucoup non travaillées au préalable, peut constituer un traumatisme pour l’enfant ou ses parents et une aberration sur le plan pédagogique, nous refusons d’évaluer les compétences qui n’auraient pas encore été abordées. En désaccord avec ce codage injuste, trop négatif, nous appliquerons notre propre notation". Un autre s'interroge. " Comment travailler s'il faut préparer les élèves de CM2 à ce niveau de performance en janvier : faut-il « avaler » les programmes et laisser tous les élèves fragiles sans compétences solides : les résultats des évaluations de janvier risquent alors d'être très faibles et l'école primaire va, à nouveau, être montrée du doigt ?"