Communiqué du Sgen-CFDT
Dans un document d’orientation de 2007, le ministre de l’Éducation nationale annonçait la mise en place d’évaluations devant permettre aux professeurs des écoles d’avoir « le temps nécessaire pour organiser leur enseignement. Leurs constats seront rendus publics et permettront d’apprécier l’évolution de la réussite du système éducatif. » Ces évaluations CM2 devraient se dérouler dans la semaine du 19 au 23 janvier.
En quoi des évaluations à cette période de l’année, 6 mois avant le terme du cycle des approfondissements et portant sur des points du programme dont certains n’ont pas encore été vus consolideraient-elles les apprentissages ? En quoi la publication des résultats des écoles aux niveaux départemental et national contribuerait-elle à compléter les apprentissages ?
Par les contenus qu’elles prétendent évaluer, par le moment où elles sont programmées dans le cycle, ces évaluations seront inopérantes au plan pédagogique et s’apparentent davantage à une restauration de l’examen d’entrée en 6ème.
Loin de l’évaluation diagnostique de début de cycle dont relevaient les évaluations CE2 - 6ème qu’elle est censée remplacée, c’est une véritable évaluation sanction que le ministère souhaite organiser et qui, mise en relation avec le contenu des nouveaux livrets de compétences, conduit plus à classer les écoles, qu’à mesurer la maîtrise du socle commun de connaissances et de compétences. Ni les élèves, ni les familles ni le service public dans son ensemble n’ont à gagner à ce qu’apparaissent des palmarès départementaux des écoles. Bien au contraire, c’est de coopération et non de mise en concurrence que l’École a besoin.
Le Sgen-CFDT s’est depuis fort longtemps prononcé pour une évaluation formative. C’est à dire une évaluation qui s’inscrive dans l’objectif prioritaire du système éducatif de faire acquérir par les élèves des connaissances et des compétences, une évaluation qui soit un enjeu véritable pour construire l’École de la réussite de tous. Une telle évaluation ne peut se concevoir comme un exercice extérieur à l’enseignement lui-même mais comme un processus pédagogique qui trouve son inscription à l’intérieur même de la formation.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT demande à Xavier Darcos de surseoir à la mise en place de ces évaluations, de faire enfin confiance aux compétences et à la professionnalité des enseignants et d’engager des discussions sur la place et le rôle des différentes formes d’évaluations dans notre système éducatif.
Paris, le 9 janvier 2009