La rentrée scolaire a été marquée lundi par des protestations au lycée Joliot-Curie de Nanterre, où trois élèves, dont l'un a été exclu, font l'objet de poursuites judiciaires à la suite d'une plainte de la proviseure de l'établissement.
A 08H00, pendant que les élèves faisaient leur rentrée encadrés par des policiers, des lycéens soutenus par des enseignants et des militants et élus de gauche ont distribué des tracts dénonçant ces poursuites, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les trois lycéens, dont deux sont mineurs, avaient été placés en garde à vue lundi dernier à la suite d'une plainte de la proviseure, après un conseil de discipline houleux le 19 décembre, au cours duquel deux élèves ont fait l'objet d'une exclusion définitive pour absentéisme.
La lycéenne majeure doit être prochainement convoquée par la justice. Les deux mineurs, un garçon et une fille, ont été mis en examen mardi dernier par un juge des enfants après 24 heures de garde à vue, pour "menaces de mort sur personne chargée de mission de service public et menace d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes".
Des enseignants en grève et des lycéens réunis en délégation ont demandé lundi après-midi que la plainte soit retirée, lors d'une rencontre avec l'Inspecteur d'académie, Claude Michelet.
Ce dernier, contacté par l'AFP, a exclu de retirer la plainte, qui repose selon lui sur "des faits objectifs". Il a cependant ajouté que les deux élèves exclus avaient été "rescolarisés" dans les Hauts-de-Seine, l'un à Saint-Cloud et l'autre, qui est l'un des mis en examen, à Rueil-Malmaison.
Quant aux deux autres lycéennes placées en garde à vue la semaine dernière, elles ne feront pas l'objet d'un conseil de discipline, a expliqué M. Michelet, qui a évoqué "un souci d'apaisement".
Dans la matinée, la mère du lycéen mis en examen a dit devant l'établissement que les propos tenus lors du conseil de discipline, auquel elle a assisté, avaient été "mal interprétés".
"Il y a eu des dérapages verbaux", a ajouté Géraldine Colasse, professeure- documentaliste, qui conteste la qualification de "menaces de mort". Une des mises en cause avait affirmé la semaine dernière à l'AFP que la phrase "le lycée va brûler" avait été "écartée de son contexte".
Le rectorat de Versailles avait évoqué de son côté des "propos outranciers et des menaces de mort devant témoin" à l'encontre de la proviseure.
Les enseignants et les élèves mobilisés devaient se réunir en fin d'après-midi pour décider de la suite à donner à leur mouvement