Des mineurs qui avaient occupé le lycée Arago menacés de poursuites judiciaires, la gauche s'indigne
Des parents d'élèves s'étaient également alarmés de ne pas avoir de nouvelle de leurs enfants.
La polémique s'embrase lentement mais sûrement. Plusieurs personnalités de gauche ont marqué leur désapprobation après que des mineurs, qui avaient participé à l'occupation d'un lycée en marge de la manifestation des fonctionnaires du 22 mai dernier, ont été menacés de poursuites judiciaires.
Mardi soir, 102 personnes avaient été interpellées après avoir tenté d'occuper le lycée Arago, situé dans le 12e arrondissement de Paris, dans lequel elles avaient pénétré (voir nos images ci-dessous) après la dispersion du cortège de fonctionnaires place de la Nation. Au total, quatorze mineurs devaient être présentés ce jeudi à un juge des enfants. 13 autres devaient faire l'objet d'un rappel à loi ou d'une mesure de réparation pénale, a précisé le parquet. Toutes les gardes à vue de mineurs ont par ailleurs été levées.
Quatre autres mineurs ont été convoqués ultérieurement devant le juge des enfants et sept convoqués devant le délégué du procureur. Une procédure a été classée sans suite et un mineur comparaîtra devant le tribunal à une date prochaine.
Quarante majeurs, en grande majorité des moins de trente ans, ont également été déférés mercredi soir, et 29 d'entre eux ont fait l'objet jeudi matin d'un rappel à la loi. Les 11 autres seront jugés ultérieurement et le parquet a requis leur placement sous contrôle judiciaire.
Au-delà des risques judiciaires que ces personnes encourent, des parents d'élèves s'étaient alarmés d'être restés sans nouvelle de leurs enfants pendant toute la durée des gardes à vue, certaines ayant duré 48 heures pour les majeurs.
La gauche à l'offensive
"Les interminables gardes à vue de lycéens sont un message clair. À présent, les inculpations. Macron est aussi en guerre contre la jeunesse", a tweeté le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, imité par ses camarades, dont le député Insoumis Eric Coquerel. Dénonçant un "traitement scandaleux" de la part des forces de l'ordre, ce cadre du Parti de Gauche, très impliqué dans les luttes étudiantes, a accusé les forces de l'ordre d'avoir imposé des "conditions très difficiles" aux occupants: "interdiction d'aller aux toilettes, de boire, pas de lumière pendant plusieurs heures, pas d'informations..."